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 Entre le Marteau et l’Enclume. - Gemstone (5ème Partie)

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Shivak Lockwood

Shivak Lockwood


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MessageSujet: Entre le Marteau et l’Enclume. - Gemstone (5ème Partie)   Entre le Marteau et l’Enclume. - Gemstone (5ème Partie) EmptyJeu 1 Déc 2022 - 21:24

5 juin 2015

Quand tu détruis la vie de quelqu’un avec un mensonge, prends ça comme un prêt, ça te reviendra avec des intérêts.

Shivak était seul. Ou du moins, il n’avait jamais ressenti cette solitude aussi profondément qu’à l’instant actuel. Toute sa vie, ses croyances, ses piliers, sa confiance en soi, ses peurs, ses doutes… Tout s’était effondré comme un simple château de cartes. Tout était remis en question. La vérité ? Quelle était-elle à présent ? On lui avait menti toute son existence. Toute sa putain de vie. Il n’avait été qu’un pantin pour Handréas, un joker pour John Hammond, un outil pour les Lockwood et sûrement un siège éjectable pour Shaélynn. Tout avait changé en une fraction de secondes. Il avait couru après une chimère. Quelle ironie !

Sa propre famille, les Moore, les Hammond… Ils avaient utilisé le mensonge comme un travestissement de la réalité de manière à abuser autrui. Tout ça pour de l’argent, du pouvoir et de l’inconscience. Et des vies perdues, volées… A quel prix ? Le mensonge volontaire, intentionnel, qui utilise la tromperie à des fins d’intérêt personnel, est jugé moralement répréhensible. On peut le considérer comme une conduite perverse et manipulatrice. Handréas était non seulement responsable de la mort de ses parents, mais en plus de cela il l’avait recueilli et former à être quelqu’un d’autre. A oublier son passé, à tuer pour lui, à extorquer,  voler, trahir et même à utiliser toute forme d’escroquerie matérielle ou intellectuelle, la publicité mensongère, ou encore des mensonges/chantage destinés à des hommes politiques. Diviser pour mieux régner. Garder à l’oeil son chien.  

Reprenant une formulation kantienne, nous dirons que le menteur traite autrui comme un moyen et non comme une fin, et ce faisant il met hors-jeu le respect de la personne humaine. Handréas avait dépassé toutes les limites par abus d’avidité et de pouvoir. Si Shivak avait déjà envie de les tuer pour la mort d’Emma, imaginez un peu ce qu’il pourrait leur faire, à présent.

La route défilait sous ses yeux. Depuis l’écosse, il ne s’était pas arrêté. Depuis la « Batcave » de Patrick Denver, il avait pris une moto de luxe, sportive et tracé la route, hors d’atteinte des Rangers et des tourelles de défense de Malcolm et Murphy.  La CFMOTO Néo-rétro 700 CL-X se démarque dès le premier coup d'oeil par un design original, moderne et respirant le dynamisme. Sa vitesse, sa fluidité et sa prise en mains en faisait un modèle unique, parfaitement taillé pour les grosses accélérations. Et du temps, Shivak n’en avait pas. Il avait sûrement attiré la colère de la Team Hammond et leur prochaine confrontation ne serait sûrement pas de tout repos. Il fallait donc tracer là route, sans regarder en arrière.

Moto en image:

Depuis un aéroport privé ou l’attendait l’appareil que le frère de John avait préparé pour lui, il avait embarqué sans attente, traversé l’Atlantique et atterrit sur un autre espace, hors contrôles internationaux. Il était désormais sur les routes du Nord de la Californie, proche de l’emplacement du manoir Lockwood. Mais plus il avançait, plus la perspective de se retrouver face à son passé, face à sa famille, face aux origines du « Projet T », le mettait dans un sentiment inconfortable et malaisant.

Lorsque le mensonge ne suit pas un calcul d’intérêt, mais résulte du besoin de protéger une intimité, d’empêcher une révélation honteuse, ou simplement d’éviter un conflit, est ce qu’il peut être légitime ? Shivak ne pouvait s’empêcher de se demander ce qui avait poussé ses parents à fuir, à accepter d’habiter en Afrique plutôt que de rester ici, d’affronter les choses. Handréas n’est qu’un homme après tout ? Pourquoi ces millionnaires débiles n’avaient pas eu l’idée d’engager un  tueur à gages au lieu d’acheter des motos qu’ils ne conduiraient jamais ? Il y avait encore des zones d’ombres, des éléments pas clairs dans le récit de Patrick Denver. Encore une part de vérité masquée.

Plus grave est la propension à mentir, plus dangereux est le retour de flamme. En voulant à tout prix masquer leur découverte, ils ne pouvaient pas décemment prévenir la police de toutes les expériences, tests, incidents qui s’étaient produits. Ils auraient tous risqué la prison. Et qui à de l’argent et des rêves ne peux pas être incarcéré. Il tentera désespérément de l’éviter. Alors est ce que le « Projet T » était d’une nécessité impérieuse qui outrepasse la volonté et la raison ? Sans doutes possible. Auquel cas, ils auraient forcément trouvé une autre solution, non ?

Omissions, affabulations compulsives, la mythomanie… Tous sont le signe d’atteintes narcissiques graves et de modalités de défense plus archaïques. Quand on a un secret aussi lourd à porter, on est près à tout pour la sécurité des siens, pour sa propre survie. Une histoire simple de plusieurs millionnaires voulant s’enrichir encore plus et accomplir leurs rêves les plus fous. Le rêve d’Icare dans sa version contemporaine. A trop vouloir s’approcher du soleil, ils s’étaient brûlés les ailes et maintenant ils évitaient tous ceux qui souhaitaient leur voler dans les plumes.




Fuir…

Shivak aurait pu continuer à rouler ainsi jusqu’en Alaska. Trouver un endroit simple, ou vivre paisiblement, loin de tout ces problèmes, hors du temps, isolé de tout. Vivre en autarcie à l’ancienne, mais avoir la chance d’enfin profiter de la vie, de prendre le temps, de faire ce qu’il avait envie. Les solutions les plus simples ont toujours été d’éviter les ennuis. Handréas avait fuit les autres fondateurs pour sa survie, Thomas et Lilas avaient fuit en Afrique pour éviter qu’on puisse les retrouver, Shaélynn avait fuit la Chimère plutôt que de les affronter…
Tout le monde fuit. Et au final, le laissé pour compte, c’était lui. Ses parents l’ont abandonné. Shaélynn l’a abandonné. Maintenant Handréas, qu’il avait vu pendant longtemps comme une figure paternelle de remplacement l’abandonnait lui aussi, de la pire des manières : la trahison. Tandis que les kilomètres défilaient à toute allure, il hurla dans son casque, de rage, couvert par le bruit puissant du moteur en pleine accélération.
La Californie était l’un des eldorado del’Amérique. l’Etat mythique, étape finale de la ruée vers l'or, fascinait les touristes du monde entier. De la baie de San Francisco à la Vallée de la Mort en passant par la Sierra Nevada, ou encore par le lac Tahoe mais aussi par les vignobles de la Napa Valley à Hollywood, le rêve américain apparaît dans toute sa démesure et sa diversité. Une plongée au coeur du Golden State garantie un festival d'émotions.
Au Nord, l’Oregon, au Sud le Mexique et San Diego. Drôle de coïncidence ? Non, InGen avait tout prévu à l’époque.

Et les paysages…
Ici c’est la Sierra Nevada qui domine. Composée de sommets de granit, de lacs, de cascades, de canyons profonds, de forêts d’arbres millénaires et des prairies alpines, cette chaîne culmine à 4 421 m et contient plusieurs parcs, dont le fameux Yosemite. Recouvert de forêts majestueuses et parsemé de chutes d’eau spectaculaires, il abrite la Yosemite Valley, large vallée glaciaire, creusée dans la roche. Les panoramas y sont tout simplement spectaculaires ! De cet immense espace, vous ne pourrez visiter que 1%, car le site est extrêmement protégé. Un peu plus au sud, le Sequoia National Park, intégré au Kings Canyon Park, est célèbre pour ses séquoias géants, parmi lesquels le General Sherman, qui mesure 83 m de haut. Déjà vu sur des milliers de photos mais quand même impressionnant lorsque vous vous trouvez à ses pieds.

C'est dans ces forêts démesurées, aux allures « préhistoriques » que les Lockwood avaient construit leur manoir, près de la ville de « Redding ». Fini les routes longues et droites. Place aux sentiers sinueux et froids des monts californiens. Armé d’un blouson chaud obtenu dans l’avion et d’un nouveau sac (il avait laissé le sien à la demeure des Hammond), il avançait, sans arme pour changer, vers son objectif. Il n’était plus qu’à quelques kilomètres lorsqu’il sentit comme un nœud dans sa poitrine. L’espace d’un instant, les arbres, les routes… Elles lui semblaient familières.
Tout n’avait peut être pas disparu finalement.

L’impact de la mémoire retrouvée de souvenirs refoulés pendant des années peut être un processus écrasant. Ils ont été réprimés pour une bonne raison ; cette raison étant que lorsqu’une personne subit un traumatisme important, le cerveau se bloque, la dissociation se met en marche et, en guise de technique de survie, le ou les traumatismes sont inconsciemment stoppés et enfouis dans des fichiers désorganisés du cerveau, du fait d’un niveau élevé de stress, d’une situation de menace de vie ou de mort ; ainsi votre cerveau a fait ce qu’il devait pour vous protéger et, de ce fait, vous avez pu continuer votre vie et fonctionner en société.

Les souvenirs refoulés peuvent vous revenir de diverses façons, y compris par un déclencheur, des cauchemars, des flashbacks, des souvenirs corporels ou des symptômes somatiques. Cela peut entraîner un sentiment de déni, de honte, de culpabilité, de colère, de blessure, de tristesse, d’engourdissement… Pour Shivak, c’était l’inconnu. Il ne savait pas encore comment traiter toutes ces informations, ce flot d’éléments. Ces bribes qui revenaient, ça et là pour l’accompagner sur le chemin de la vérité. C’est comme si il n’avait pas eu besoin de GPS pour terminer. Son cerveau l’avait conduit jusqu’à destination, facilement, simplement. Comme si l’information avait toujours été là, quelque part. Cachée.




Il arriva devant un haut portail noir, qui bloquait l’accès à une immense demeure du style victorien. Plus, impressionnante encore que la demeure des Hammond. La place, semblait être gigantesque. A vu de nez, il y avait là de quoi faire habiter une centaine de personnes. Toute l’enceinte semblait être entourée par forêts et montagnes, mais il n’en était rien. Shivak connaissait très bien la nature de ce lieu. Patrick Denver lui avait expliqué qu’il s’agissait d’un des laboratoire secret les plus sophistiqués de la planète. Il arrêta son véhicule devant la grille ou un membre de la sécurité des lieux vient l’intercepter :

- « Vous avez rendez-vous ? Veuillez décliner votre identité s’il vous plaît. »

Shivak, mit pied à terre, la béquille à la moto, descendit du véhicule et retira son casque, secouant la tête pour remettre ses cheveux en ordre. Il regarda son interlocuteur, prit une petite inspiration et répondit le plus simplement du monde, non sans avoir du mal encore à l’accepter :

- « Je m’appelle Shivak, Shivak Lockwood. J’aimerais voir Benjamin s’il vous plaît. »
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Shivak Lockwood

Shivak Lockwood


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MessageSujet: Re: Entre le Marteau et l’Enclume. - Gemstone (5ème Partie)   Entre le Marteau et l’Enclume. - Gemstone (5ème Partie) EmptyMar 20 Déc 2022 - 18:15

Musique:

Et si il s’était trompé ?

L’espace d’un instant, l’idée lui traversa l’esprit. Si Patrick Denver Hammond l’avait manipulé ? Si rien n’était vrai ? Après tout, il ne le connaissait qu’à peine et ce n’est pas comme si John les avait toujours laissés à l’écart de leurs secrets. Et si les Lockwood étaient dans le camp d’Handréas ? Si ils étaient volontairement restés à l’écart toutes ces années pour d’obscures raisons ? Toutes ces questions, toutes ces situations laissées sans la moindre réponses… Shivak se sentait désemparé. Etait-ce dû à l’immensité du manoir dans lequel il se trouvait ? L’ampleur de la tâche qu’on venait de lui confier ? L’appréhension de se retrouver face à sa « famille » ? Le fait de savoir que Shaélynn était peut être encore en danger à cause de Tim Murphy et de son obsession à retrouver le meurtrier de ses parents ?

Plus le temps passait et plus le jeune homme avait l’impression d’être pris entre le marteau et l’enclume. Entre la vérité du passé et les mensonges du présent. Face aux choix à faire entre sauver le monde au détriment de la mort de ceux qui se trouvaient dans le bunker qui protégeait le « Projet T » (et donc, la mère de Shaélynn) et risquer qu’une arme bactériologique sans précédent ne soit utilisée par l’homme qui l’avait manipulé toute sa vie.

La quête pour obtenir « Gemstone » aura été plus importante et périlleuse qu’il n’aurait pu le croire.
Qui aurait cru qu’il y aurait autant de chemin parcouru depuis son arrivé au Jurassic Park ? Tant de kilomètres de cavale, de risques pris pour l’un des plus grands secrets scientifiques depuis des générations… C’était stressant de se dire qu’une partie d’un tout reposait sur ses épaules. La 5ème clé n’était évidemment pas le seul facteur à prendre en considération dans cette histoire. La Chimère allait s’en prendre à l’île des brumes incessamment sous peu, il ignorait encore comme Tim et Ian avaient eu l’information, mais il était certain que leur implication dans la partie risquait de compromettre plusieurs choses. C’était sans compter l’implication de Cole Hudson, de Chris Nedry, de Shaélynn  Moore et de Marcos Shannon. Eux aussi savaient pour le « Projet T ». Et à qui eux en avaient parlé ? Qui d’autre allait se battre pour récupérer cette fleur aux propriétés unique ? Et surtout quels autres secrets conservaient encore les gardiens des clés ? Mary Moore, Patrick Denver Hammond et Handréas, ils avaient encore des atouts dans leurs manches. Des travaux sûrement engagés depuis 1991 qui dormaient sans doute, attendant de s’éveiller après un long sommeil.

En l’état actuel, Shivak était certain de plusieurs points importants et à l’inverse, il avait encore des doutes et des craintes fondées sur des zones obscures laissées sans réponses. Parmi les choses dont il était désormais sûr et qu’il pouvait lister on retrouvait :

1- Le « Projet T » est bien issu d’une plante, d’une fleur plus précisément. Elle dispose de propriétés génétiques hors du commun, capables d’agir sur la régénération des cellules, mais également de les détruire.

2- Les familles Hammond, Moore, Lockwood et Handréas sont à l’origine de cette découverte. C’est dans l’un des laboratoires, sous le manoir dans lequel il venait de se rendre, que les premières analyses de la molécule ont été effectuées.

3- Afin de protéger leurs découvertes, ils ont fabriqué des clés pour garder le « Projet T » de la convoitise des autres. 4 pour ouvrir la porte, une dernière pour servir « d’auto destruction ».

4- Le « Projet T » est quelque part sur Isla Nublar, gardé par par plusieurs personnes, dont Mary Moore, dans un lieu secret.

En revanche, il avait besoin d’approfondir certaines zones d’ombres et devait interroger Benjamin Lockwood pour en apprendre plus et effacer ses incertitudes.

A- Il devait comprendre le rôle des clés, leur utilisation, la manière dont Handréas comptait s’en servir, tout comme la 5ème d’entre elles.

B- Il fallait qu’il sache qui protège le « Projet T » avant de prendre une décision radicale qui risquerait la vie de plusieurs personnes.

C- La localisation de la Tulipe était primordiale à connaître. Tout comme la nature des différents travaux d’InGen.

D- Il voulait connaître son rôle dans tout ça. Son passé, l’histoire de ses parents…

Shivak fut invité à entrer dans un pseudo-musée hall d’accueil dans lequel il reconnaissait les versions squelettiques de nombreux dinosaures et autres créatures préhistoriques. L’endroit était impeccable,  il n’y avait pas de poussière, les dispositions étaient variées, de jolies plantes tropicales venaient apporter une touche de couleur à la pièce et des tableaux de différentes époques imprégnaient d’histoire les murs. La lumière du jour n’était pas très présente, l’endroit était presque sombre, mais un bon éclairage permettait de bien distinguer chaque élément des lieux.


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En quelques pas, le jeune homme se retrouva face à un immense crâne de dinosaure à cornes. L’imposante reproduction dominait la pièce et trônait juste devant la représentation d’une île en maquette. Un endroit qu’il ne connaissait pas mais dont il avait déjà entendu parlé : « Le Sanctuaire ». Quelque chose de mystérieux, attirait Shivak vers celle-ci. Un autre vestige du passé des fondateurs. Il y avait d’ailleurs sur le côté de cette maquette un petit écran de présentation sur lequel, il ne put s’empêcher d’appuyer pour mettre en route la vidéo.


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John Hammond se sentait très bien comme le Ringmaster dans un numéro de cirque traditionnel alors qu'il se tenait à l'extérieur de ce qui allait bientôt devenir le pavillon de visite, ou le centre des visiteurs, sur Isla Nublar. Alors qu'il se tenait silencieusement à l'arrière-plan, observant l'activité autour de lui alors que les ouvriers embauchés du continent costaricien taillaient la forêt environnante, tandis que d'autres travaillaient sur les équipes de construction, supervisés et commandés par les architectes et les chefs de section qui pointaient actuellement autour d'eux alors qu'ils oeuvraient à la construction de la loge, Hammond eut le temps dont il avait besoin pour réfléchir.

La construction du Parc était en cours. Déjà de vastes zones de l'île étaient réaffectées pour en faire les différents enclos qui abriteraient les animaux, avec l'infrastructure générale nécessaire pour les manèges, les autres attractions touristiques, en cours de préparation mais ne seraient pas établies avant la finalisation des préliminaires.


*Si seulement Benjamin était ici maintenant* pensa Hammond.

Son ami et partenaire l'avait aidé à réaliser le rêve de la construction d'une île où le public pourrait voir des dinosaures tels qu'ils étaient il y a des millions d'années, amenés dans ce monde moderne. Grâce à l'utilisation du clonage génétique et au petit coup de pouce d’une fleur magique, ce rêve pointait au bout du doigt, mais malheureusement, Benjamin était occupé à superviser les opérations sur le site B.
Hammond grimaça en pensant à l'opération là-bas.

Bien que la création d'un embryon de dinosaure stable et viable ait été rendue possible grâce au travail du professeur Sorkin et de Henry Wu, la création d'un parc plein d'animaux à voir était une affaire bien différente et plus sérieuse. Tout l'ADN de dinosaure prélevé sur les moustiques piégés dans l'ambre n'était pas viable, en fait, une grande partie s'était dégradée au cours des millions d'années où il avait été enfermé. Si eux avaient trouvé la solution miracle,des scientifiques poseraient des questions, il fallait donc trouver une excuse « logique », que goberaient les trop curieux.

Cela avait été si simple, songea-t-il ;

il y a des millions d'années, les dinosaures auraient été mordus par des insectes piqueurs qui avaient drainé le sang avant de commettre l'erreur fatale d'atterrir sur des branches d'arbres qui étaient couvertes de sève, et eux, à leur tour, étaient recouverts de la substance collante avant que la sève ne durcisse et est devenu ambre. Bien que l'idée et le concept derrière cela aient pu être l'intrigue d'un film de science-fiction vraiment étrange, en vérité la théorie était assez solide, et quand il avait fondé InGen avec l'aide de Benjamin, Hammond avait pu transformer le rêve en un réalité.

Une fois de plus, il remercia sa bonne étoile que la peau de Quagga trouvée avait inspiré tout cela, puisque la perte de cet animal et la récupération avaient déclenché un débat sur le clonage d'animaux éteints ou presque éteints pour les repeupler.

Hammond devait admettre que l'idée de cloner des dinosaures était intimidante, mais cela se produisait. Jetant un rapide coup d'œil à sa Rolex en or, Hammond vit qu'il avait suffisamment de temps avant de se rendre lui-même au site B ; il pouvait personnellement détester les inspections et croire qu'elles ralentissaient tout, mais il aimait visiter les deux îles qu'InGen avait réussi à échapper au contrôle du gouvernement costaricien pour mener ses expériences et construire le parc.

Alors qu'il étudiait le lodge en construction devant lui, Hammond se sentit mentalement épuisé juste à l'idée de superviser l'île, même s'il savait qu'il avait beaucoup de temps avant d'avoir à s'inquiéter de ce genre de chose, même si le parc était certainement en cours.


- « Monsieur Hammond ? Monsieur ? Monsieur Hammond ? »

« Oui » demanda Hammond, mais quand il remarqua l'inquiétude sur le visage de l'autre homme, il sentit immédiatement le pressentiment que quelque chose s'était passé, quelque chose de mauvais. Il avait été fou de joie jusqu'à présent avec la visite de l'île même si elle était loin d'être complètement terminée, elle avait semblé tellement plus satisfaisante que cet amphithéâtre qu'il avait initialement envisagé comme site pour Jurassic Park, à San Diego ; Plus ambitieuse que son zoo en Afrique du Sud ; Plus important que le « Sanctuaire ».

Jusqu'à ce que les systèmes de sécurité et les clôtures soient mis en place, il n'y avait aucune chance que des dinosaures apparaissent sur l'île pendant longtemps. Le Site B était fait pour ça.


- « Monsieur, c'est M. Lockwood, sur le site B. Monsieur »

L'homme, probablement l'un des derniers d'une longue lignée d'assistants sur cette île, était nerveux. Hammond hocha la tête et se dirigea vers la base d'opérations préfabriquée pour toute l'île.  Au moment où il arriva, il fut accueilli par un téléphone et il l'arracha de la main de celui qui était assez malchanceux et stupide pour être celui qui devait y répondre, et il le pressa contre son oreille.

- « John, où étais-tu ? J'essaie de joindre l'île depuis deux heures ! »

Il savait déjà que ça n'allait pas être bon. Lockwood aimait connaître les faits avant d'annoncer une mauvaise nouvelle, mais lorsqu'il le faisait, son ton devenait plus professionnel, même s'il variait selon l'occasion.

-  « John, le lot 7-0Alpha a échoué. »

Quoi ? La voix de Hammond monta si haut qu'elle lui envoya un coup de douleur dans la gorge, attirant les regards du reste du centre d'opérations temporaire mais il n'y prêta aucune attention. John lui demanda comment ce dernier avait pu échouer.

- « Je ne sais pas, mais le processus de sélection n'a pas fonctionné. Les embryons n'étaient pas viables. »

On voyait le vieil homme taper le poing sur la table et chuchoter des injures depuis l’écran. Shivak n’avait jamais fait attention à cette partie de l’histoire, ni à l’importance qu’accordait John à son rêve. C’était un véritable passionné.

- « Mais ces embryons devaient être le premier lot majeur maintenant que nous avions trié les derniers gâchis, nous avions essayé de créer des lots d'embryons viables en une seule fois, et non d'en obtenir un sur deux cents", a expliqué Hammond, luttant pour contenir son humeur, "c'est la septième fois que nous n'avons pas d'embryons appropriés Que fais Wu ? »

Henry wu… Il était présent depuis le tout début. Son importance dans la création du Jurassic Park était sans aucun doute vitale et Hammond n’aurait rien pu faire sans lui.

- « Je sais, John. Je suis aussi en colère que toi, mais Wu est tout aussi livide. Il avait de très grands espoirs que cette fournée réussirait. »

C’était un échange classique entre deux milliardaires soucieux de créer quelque chose de parfait. Hammond soutenait qu’ils ne pouvaient pas prendre de retard et Lockwood affirmait que Wu avait déjà vérifié et revérifié tous les échantillons avant lancement des procédures. Ce n’était pas assez bien, la voix de Hammond était dure alors qu'il essayait de lutter contre l'envie de perdre son sang-froid correctement, bien que s'il le perdait, il ne se soucierait pas des conséquences. Il en avait assez des dinosaures cultivés en grands lots, des lots dont les îles avaient besoin. Site B pour la recherche sur l'anatomie et la physiologie génétique des dinosaures, mais aussi pour d'autres domaines puisque les animaux auraient besoin de personnes correctement formées pour prendre soin d'eux. Il y avait des Paléovétérinaires à former, des Rangers, des comportementalistes…

Les animaux auraient besoin de nourrisseurs expérimentés qui comprenaient les races qu'ils devaient nourrir et avec lesquelles travailler, les Soigneurs auraient besoin d'avoir une connaissance détaillée de l'anatomie des dinosaures afin de pouvoir les dépister pour des affections potentielles, tandis que des manuels pour le comportement typique des dinosaures serait rédigé pour étude par les différents gardiens.

Lockwood avait souligné le défaut de cette idée. Étant donné que les seules créatures préhistoriques vivantes étaient actuellement sur le site B, il fallait s’adapter et former des dizaines de personnels très rapidement, sans connaissance réelles des créatures mise en place. On comptait des incidents réguliers que l’on essayait de camoufler. C’était facile d’engager des travailleurs clandestins dans ces pays, encore plus de les dissimuler contre de l’argent.


- « Nous perdons du temps et de l'argent en reproduisant les différents lots Ben, et tout ce que nous obtenons est une charge de gloop inutile. Henry étudie actuellement le matériel restant du lot, n'est-ce pas ? Il le fait généralement après un échec. »

- « Oui. Je suppose que tu souhaites qu'il étudie ce qui reste ? » Lockwood a demandé rhétoriquement avant de poursuivre dans la même veine, « Et ne pas créer un nouveau lot? »

Hammond acquiesça. Mais ils avaient besoin de nouveaux dinosaures sur le site B. Il fallait accélérer la cadence et créer toujours plus.

De l'autre côté, Lockwood réprima l'envie de soupirer. Il connaissait bien John à force. Trop bien même. Il avait déjà donné l'ordre à Wu de ne pas prendre la peine d'organiser la création d'un autre lot jusqu'à ce que le gâchis ici soit nettoyé et savoir pourquoi tout le lot était mort.  Contrairement à son ami et partenaire, Lockwood était un homme très prudent, et s'il était honnête alors qu'il était fou de joie à l'idée d'élever des dinosaures 65 millions d'années après leur extinction massive, Lockwood ne pouvait s'empêcher de sentir que lui et son ami se fourvoyaient. Les choses allaient trop vite.

Il avait toujours comparé John Hammond à une tornade ; Hammond se précipitait toujours dans des tangentes, il proposait toujours des plans pour gagner de l'argent et pour faire quelque chose de spectaculaire au lieu de prendre les choses lentement et c'était un excellent exemple de la façon dont les choses étaient susceptibles de devenir incontrôlables si on les laissait s'envenimer. Benjamin avait une autre vision des choses. Il a estimé que son ami aurait dû prendre ce projet particulier beaucoup plus lentement qu'il ne l'avait été. Toutefois, il était reconnaissant que John ait suivi son conseil après ce test avec un Dilophosaure qui avait été placé à l'intérieur d'un enclos pour tester le système de sécurité de l'amphithéâtre de San Diego. Après l'échec du système, parce qu'il avait été mal installé et qu'ils avaient sous-estimé à quel point le dinosaure était agile. Trois personnes avaient été tuées, déchiquetées alors qu'elles savaient depuis longtemps que la créature était venimeuse et crachaient des gouttes de venin noir épais sur leur proie. Hammond avait depuis pris les mesures nécessaires.

C’était un homme pressé, mais qui avait les pieds sur terre. Il refusait de commettre deux fois les mêmes erreurs.

Le dinosaure s'était presque échappé, et si cela s'était produit, cela aurait été désastreux pour InGen et leurs projets d'ouvrir un zoo entièrement équipé d'animaux préhistoriques.

L'incident avait également fait ressortir le pire chez John Hammond. Benjamin n'était pas aveugle au fait que son ami était un opportuniste dans l'âme, enclin à perdre patience et à vouloir que les choses soient précipitées. Mais là où Benjamin voulait prendre cette nouvelle technologie étonnante lentement, et peut-être l'appliquer aux organismes du monde moderne, et peut-être même aux humains dans l'espoir d'accroître leurs connaissances en génie génétique et de transformer la science en quelque chose de moins compliqué, John était l’opposé. Si jadis ils avaient été sur la même longueur d’ondes. Au fur et à mesure que le temps passait, cette relation s’effritait.

Il voulait précipiter le tout, c’était le cas sur cette idée de construire un zoo pour des animaux préhistoriques, Benjamin avait rapidement désapprouvé l'idée, mais avait fini par apprécié l’idée. Il avait eu la vision d’une réserve visitable plutôt que d’un parc mais Hammond ne jurait que par le profit, là ou lui aurait préféré trouver des avancées scientifiques significatives.

Les désaccords étaient sur les cartes depuis un moment maintenant, depuis cet incident (il n'allait pas appeler ça un accident puisque tout le gâchis puait le désir de John que tout soit fait en même temps), il avait commencé à abandonner l'idée de simplement mettre des dinosaures dans un zoo en premier lieu.

Mais les derniers lots où tous les embryons étaient déjà morts et non viables étaient un autre signe de l'incapacité de son ami à prendre les choses lentement. Il n'y avait aucun doute dans son esprit que John espérait utiliser ce temps de "recherche" pour découvrir ce qui se passait, mais Lockwood craignait que son ami ne précipite les choses trop loin. Lorsque cela se produisait, les tensions montaient, les gens ne dormaient pas, les nerfs s'effilochaient aussi mal qu'un fil qui se démêle, puis quelqu'un commettait une erreur catastrophique qui les retarderait pendant un certain temps, des mois peut-être, mais plus probablement des années. et John se demanderait pourquoi c'était arrivé, s'en prenant avec colère sans admettre une seule fois à qui que ce soit qu'il était le fautif. Benjamin sentait qu’il était peut être temps de mettre fin à cette folie avant qu’il ne soit trop tard et quitter le projet pendant que c’était possible de le faire.


- « Ben ? Tu es toujours là ? » Oui, il l'était.

- « Ça ne sert à rien de nier les choses, John," lança Benjamin avec colère, fatigué de cette discussion sans fin qui avait déjà suscité plus d'un millier d'arguments différents au fil des ans.

- « Nous sommes dépassés. Nous essayons de ramener une espèce disparue, dont nous ne savons rien. Les paléontologues ont peut-être écrit des milliers de livres et d'articles sur les dinosaures au fil des ans, mais ils ne parlent que d'ossements et de suppositions. Au-delà de cela, nous ne savons rien des dinosaures. Vous dites à Wu et à une centaine de généticiens extrêmement brillants qui ont réussi à rendre cela possible de résoudre les problèmes d'élevage de dinosaures et de les mettre dans un parc, mais cela ne fonctionnera pas parce que notre méthode en est encore à ses balbutiements. Concentrons nous sur du concret. Sur quelque chose que nous pouvons maîtriser. Ne veux tu pas que nous commencions plutôt les essais sur des hu......»

Benjamin ferma les yeux alors même que son oreille commençait à siffler et à transpirer d'avoir le récepteur pressé contre elle et la voix d'Hammond furieuse, de l'autre côté du fil, et il commençait à se demander s'il y avait quelque chose à gagner à se battre avec Hammond sur celui-ci. Ce dernier se confondait en excuses, en démonstrations pour expliquer pourquoi, par A+B, sa vision était la meilleure pour l’avenir. Et comme d’habitude, malgré un discours rabâché, Lockwood fini par céder.

- « Je vais voir pour le lot », décida-t-il enfin de dire, réalisant que s'il ne quittait pas la ligne, il allait rester ici toute la journée.


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Hammond sourit, Shivak entendit Benjamain lui dire au revoir et ils raccrochèrent.

Shivak comprit que c’était certainement l’une des dernières conversations qu’ils avaient eu avant qu’ils ne se séparent, mais il ignorait encore les réelles motivations qui l’avaient poussées à faire ça. Il se put s’empêcher de se demander ce qu’il aurait fait à la place de ces deux hommes.  Les gens n'étudiaient-ils pas les tigres et les lions avant qu'ils ne soient enfermés dans des zoos afin que les gardiens puissent avoir une idée de ce à quoi ils ressemblaient ?

Il tourna les pas et continua sa visite du manoir.
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Shivak Lockwood

Shivak Lockwood


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Entre le Marteau et l’Enclume. - Gemstone (5ème Partie) Empty
MessageSujet: Re: Entre le Marteau et l’Enclume. - Gemstone (5ème Partie)   Entre le Marteau et l’Enclume. - Gemstone (5ème Partie) EmptyVen 30 Déc 2022 - 18:19

La vidéo se termina et Shivak releva la tête vers la maquette, songeur. Il fallait qu’il en sache plus sur cette histoire, sur ce passif avec Hammond. Sur lui même.

La réflexion fut de courte durée. Il entendir quelqu’un ouvrir l’une des portes du « musée ». Un homme d’une trentaine d’année arriva sur les lieux. Sa prestance et son costard distingué indiquaient clairement qu’il s’agissait d’une personne importante au sein du manoir. Il se dirigea vers Shivak d’un pas engagé, sur de lui et lorsqu’il ne fut plus qu’à quelques mètres il lui tendit la main pour la lui serrer.


- « Eli Mills, intendant de Mr Lockwood. On m’a dit de vous accueillir le temps que Benjamin ne vienne vous trouver. Je croyais le reste de la famille éteint. C’est une drôle de surprise... »

Shivak était agacé et piqué. Etait-ce dû à ce personnage qui ne lui inspirait pas confiance, ou au fait que visiblement, il ne lui restait pas beaucoup de «famille » sur laquelle compter. Serrant fort la main de son interlocuteur pour se mesurer à lui, l’ex journaliste répondit simplement :

- « Vous êtes le majordome ou quelqu’un de se genre ? J’aurais quelques affaires à déposer et il me faudrait un lit pour la nuit si possible ». Ajouta t-il avec son fameux sourire.

L’autre se mit à rire. Il relâcha l’éteinte et après avoir dégagé sa main, il indiqua à Shivak un vestibule dans lequel il pourrait patienter.

- « Non, je ne suis rien de tout cela, j’accompagne Mr Lockwood dans ses moments difficile et m’assure de l’éducation de sa petite fille et surtout, je gère la fortune familiale à sa demande. Il va arriver d’ici peu. Puis-je vous proposer d’attendre quelques instants ? »

Sans broncher, ou plutôt pour éviter d’avoir à parler plus longtemps avec cet énergumène, il tourna les talons et se rendit vers la salle appropriée.  Même si il devait attendre plusieurs heures, ce n’était pas un problème. Il prendrait le temps nécessaire. Il vit Eli repartir en courant derrière ce qui semblait être une petite fille proche de la dizaine, ce qui le fit rire intérieurement. Il s’imagina quelques secondes à la place de ce type et réfuta immédiatement l’idée. Lui ? S’occuper d’un enfant. Tss… Plutôt crever.

Le vestibule d’attente était morcelé de souvenirs du passé. Lockwood possédait de nombreux artefacts un peu partout. Certaines photographies encadrées avaient été prises sur les différentes îles des cinq morts. On y retrouvait les principaux fondateurs, des photos de bébés dinosaures, des membres de la famille Lockwood, le manoir, des embryons en laboratoire, des clichés de troupeaux sur Isla Sorna… Les albums photos sur les étagères comptaient également un nombre incalculable de clichés, de quoi s’intéresser au passé des fondateurs pour plusieurs jours.
Dans la même pièce, une vitrine contenait un chemise blanc du nil, pantalon inclus à côté duquel reposait une canne en bambou sertie d’une pierre ambrée que Shivak aurait reconnu entre mille. Comme un élément important du musée, le costume de John Hammond avait été soigneusement conservé et juste à côté de ce dernier, une autre vidéo souvenir se trouvait là.

Benjamin Lockwood avait une drôle de manière de conserver ses souvenirs et de les exposer. Cette fixette sur John Hammond, le passé autour des fondateurs et le « Projet T » était bizarre sinon obsessionnelle. Des objets du Jurassic Park d’origine, des plans de construction de divers bâtiments sur Isla Sorna et d’autres vidéos/technologies d’hologrammes venaient compléter la « collection » privée du vieil homme.
Puisqu’il avait du temps à tuer, autant en profiter pour fouiner. Tout en consultant les pages d’un Album intitulé « 1er voyage sur Isla Nublar », il lança la bande vidéo situé à côté de la vitrine.


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Musique:

Le temps a passé incroyablement vite. Hammond était si occupé et le travail était si passionnant qu'un mois s'est écoulé avec de grands progrès réalisés sur tous les fronts du projet. Les bâtiments étaient en cours d'achèvement, équipés des éléments et de la technologie appropriés disponibles et nécessaires. Des idées et des schémas de villégiature étaient en cours de conception et de schémas pour Isla Nublar. Les systèmes de sécurité ont été analysés et comparés afin de choisir parmi les meilleures conceptions et les systèmes les plus fiables. Une chose était certaine, ils avaient besoin de clôtures robustes en raison de la taille proposée de certains animaux.

Il s'agissait d'une nouvelle idée révolutionnaire qui n'avait jamais été mise en œuvre auparavant : cloture électrifiée. Garanti, au moins sur le papier, pour retenir tout animal de toute taille avec la quantité de tension appropriée, il offrait la meilleure protection pour les personnes contre les animaux et les petits animaux contre les personnes. La dernière pièce du puzzle était les animaux eux-mêmes.

Wu avait travaillé dur depuis ce voyage de retour du Costa Rica, travaillant autant que possible sur les génomes. Le problème qu'ils ont rencontré à la fin était l'espace de laboratoire. Les laboratoires du sous-sol du complexe InGen dans le manoir Lockwood n'étaient pas très grands par rapport aux normes traditionnelles, et il n'y avait pas de place pour les augmenter. Le Site B avait été un plan de secours idéal et le soutient de Benjamin essentiel à son développement.

La nouvelle avait été renvoyée en Californie que les laboratoires fonctionneraient pleinement dans moins de deux semaines, ce qui était en quelque sorte une aubaine pour le Dr Wu. À l'heure actuelle, il avait trois génomes entièrement cartographiés, mais il maintenait toujours qu'il n'avait aucun moyen d'identifier à quelle espèce ils appartiendraient. La seule façon de le savoir était de cloner et de les faire éclore.

Le problème était qu'une éclosion réussie n'avait pas encore eu lieu.  Du moins, pas depuis les tests sur « Nessie ». En voulant préserver au maximum l’utilisation de la Tetracyclomisyne ils avaient perdu du temps et de la facilité de travail. Ils ont fécondé beaucoup d'œufs, mais ils n'écloraient tout simplement pas. Le fœtus grandirait pendant quelques semaines, puis mourrait, avant même de donner des signes de ce que pourrait être l'espèce de dinosaure. Le moral était assez bas dans les laboratoires, quand ce que certains appelleraient un miracle s'est produit. Le dernier lot d'œufs a tous été fécondé avec du matériel provenant du même échantillon de génome. Wu a pensé qu'il y avait plus de chances de succès plus il avait d'échantillons, il a donc fait une table entière à partir du même génome de test. Le taux de réussite était très bas mais l’implication du « Projet T » dans les opérations liées à la création des dinosaures se voyait presque nulle, ce qui avait ses avantages au cas ou un jour, on viendrait à s’intéresser au patrimoine génétique en propriété d’InGen.

La réflexion de Wu a été récompensée, car il en était à son dernier œuf, lorsqu'il a réalisé à partir de scans et d'imagerie photographique que le fœtus grandissait. L'animal en bas âge était vivant et grandissait, et finirait par éclore. Wu et ses ouvriers ont passé les semaines suivantes à s'occuper de cet œuf, à le garder sous l’oeil avisé de John, des Moore et de Benjamin.

Ils avaient passé des semaines à garder sa température stable et les bonnes conditions, quand tout leur travail acharné a porté ses fruits.



- « John, Mary, Jonathan, venez voir ! Vous aussi Benjamin, ça va commencer. » Annonça le Dr Wu.

L'œuf a commencé à se balancer lentement et de petites fractures et fissures capillaires ont pu être vues se frayer un chemin vers le bas de l'œuf. Tous les travailleurs se sont rassemblés avec émerveillement lorsque des appels légers et mélodieux ont pu être entendus provenant de l'intérieur de l'œuf. Henry a tout de suite su, tout comme les alligators, que les dinosaures avaient dû passer des appels pour attirer l'attention de leur mère afin de les aider à sortir de la coquille de l'œuf. Il enfila rapidement une paire de gants en plastique et suivit lentement les fissures de l'œuf, alors qu'un morceau de segment se détachait du côté droit de l'œuf. Mary assista le scientifique en portant les coquilles usagées à la poubelle. Hammond et Benjamin étaient penchés au dessus de la créature.

- « On a réussi les amis, on a réussi ! » Hammond était aux anges.

Une petite tête a commencé à sortir de l'œuf avec ce qui ressemblait à une petite bosse sur la tête. La tête se souleva lentement hors de la coquille de l'œuf et révéla un long cou relié à un corps robuste. À l'aide de ses jambes, l'enfant a expulsé le reste de la coquille déjà cassée du côté droit et a trébuché hors de l'œuf. Wu a couru vers le comptoir de l'autre côté du laboratoire et a attrapé une couverture et est revenu. Il a balayé le bébé dans la couverture et l'a amené sur un plan de travail dégagé, afin que les scientifiques puissent mieux l'examiner.

Le bébé était assis avec ses jambes repliées sous lui, semblable à une girafe, et de temps en temps poussait des couinements aux grandes créatures qui le regardaient. Jonathan, a affirmé qu'il s'agissait de Brachiosaurus altithorax. Même si son domaine était l’archéologie, l’homme aurait reconnu cet espèce facilement vis à vis de son long coup élancé.

C’est ainsi que les fondateurs ont étiqueté l'échantillon de génome et les tubes à essai. Tous sourires, dans les bras les uns des autres, ils se félicitaient de la prouesse réalisée et de l’avenir possible. Henry souriait lui aussi. Toute l’équipe était heureuse et envisageait le meilleur pour la suite.


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De son côté, Shivak avait feuilleté des pages très intéressantes de l’album ou il avait mis la main sur plusieurs photos datant d’avant la construction du Jurassic Park. On y retrouvait les fondateurs (avec Handréas et Patrick Denver) à l’exploration de la jungle de Nublar, avec un peuple arborigène local, en compagnie de personnes influentes du Costa Rica, dans les mines d’ambres… Mais il n’y avait là aucune photo de la tulipe, aucune piste à suivre sur les clés ou sur l’emplacement de l’endroit ou le « Projet T » pouvait être gardé.

Shivak était perplexe. Il y avait ici tant d’informations consultables, mis à la portée de tous alors que jusqu’à présent, tous les secrets d’Hammond avaient été si bien gardés. Que signifiait cette mascarade ? Pourquoi Benjamin risquerait-il de faire connaître l’existence de la Tulipe ? Ou alors, tout ce qui était soigneusement mis en valeur ne contenait aucune donnée compromettante pour la sécurité des fondateurs ? Alors pourquoi chercher en vain ? Etait-ce simplement de la curiosité compulsive ? Sûrement. Le jeune homme ne voulait laisser aucune question en suspens.

Ses instants capturés du passé n’étaient pas de toute première importance, mais ils contenaient une part de la vérité. Une part, qui montrait bien les relations que les fondateurs avaient entre eux : la folie des grandeurs d’Hammond, Benjamin qui s’était détaché du groupe… Tout ce que Tim lui avait dit, qu’Emma avait trouvé ou que Patrick Denver avait racconté jusqu’ici était vrai. Il devait donc continuer de chercher.

Parmi les autres éléments, on retrouvait un livre de Ian Malcolm « Dieu crée les Dinosaures ». Shivak n’avait jamais réellement prêté attention aux livres, mais ce best-seller s’était bien vendu après les attentats de Nublar. Le théoricien avait toujours été précis dans ses recherches et ne lésinait pas sur ses mots pour dévoiler la vérité à son public. Il n’avait d’ailleurs jamais été aussi proche du « Projet T » que depuis qu’il faisait équipe avec le petit fils de John.


Dieu crée les dinosaures:

Sur les étagères d’albums, d’autres romans se trouvaient là. Plusieurs traitaient de la paléontologie, de l’arrivée des dinosaures dans le monde moderne, certain étaient des autobiographie de scientifiques et d’autres des romans de fiction d’un certain Michael Crichton. Là encore, une autre vidéo interactive donnait une nouvelle vue sur le passé. Cette dernière commença sur fond noir, avec quelques citations et diverses vidéos de médias dans le monde, datant de l’incident de San Diego.

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- Je peux difficilement entretenir l'idée que l'homme puisse provoquer l'extinction de n'importe quelle espèce. - Carolus Linnaeus 1790
- Toutes les espèces peuvent disparaître : y compris l'Homme. - Ian Malcolm, 2014.


Une fois que l'incident de 1997 à San Diego a poussé International Genetics BioEngineering du jour au lendemain dans l'arène publique, les secrets et l'histoire de la puissante entreprise mondiale sont devenus de notoriété publique. Ses portes ouvertes sur le monde, l'entreprise a rapidement fermé ses portes (temporairement) et distribué une somme colossale à hauteur de vingt-huit millions de dollars pour les dommages, les règlements de décès injustifiés et les traumatismes de la population dans la région.

Une endurance incroyable a secoué les politiciens du monde entier qui ont fait pression pour un plus grand contrôle sur la recherche génétique, des sanctions plus sévères pour contrôler les pratiques commerciales internationales et pour une enquête complète contrôlée par le gouvernement sur InGen.

À ce stade, cependant, la société avait déposé son bilan en vertu du chapitre 7, permettant au conseil des investisseurs de trouver rapidement un fiduciaire et de tout vendre, en nettoyant des systèmes informatiques entiers, en démontant des équipements dans le but de ne laisser que très peu d'informations à chiffrer (et surtout, effacer toutes les preuves de leurs laboratoires clandestins et du « Projet T »).
Le Dr John Hammond était à l'avant-garde de l'esprit du monde à cette époque, implorant la protection de la chaîne d'îles et étant finalement présent lorsqu'un traité international a été signé au début de 2000, cimentant la protection de la chaîne d'îles. Une manière de préserver les espèces en attendant de pouvoir rebâtir le Parc.

Peu de gens étaient en désaccord avec la nécessité de protéger l'île, un scientifique solitaire du nom de Richard Levine avait même proposé une solution. Son argument reposait sur le concept de durabilité des îles. Avec très peu de recherches menées sur l'écosystème des îles, il postule que l'homme doit contrôler l'île ou risquer de la perdre. Engagé par le richissime Benjamin Lockwood, il était question de proposer aux dinosaures un espace sécuritaire, ou vivre, afin d’éviter de nouveaux incidents. Surfant sur l'opinion publique, le Dr Levine s'est exprimé publiquement pendant de nombreux mois jusqu'à ce que les histoires d'horreur du Dr Ian Malcolm soient extraites des gros titres de l'enquêteur et rapportées dans des journaux réputés.

Rétrospectivement, très peu de lois ont été adoptées alors qu'une nouvelle menace grandissait dans l'esprit du monde : le terrorisme. Après les attentats du 11 septembre, l'accent n'était plus mis sur les horreurs de la recherche génétique, mais sur cette plus grande menace pour la liberté. L'économie mondiale a commencé à ressentir le pincement de la réalité sur ses cordons de bourse avec de nombreuses entreprises et banques tombant en faillite, détournant l'attention d'un sujet autrefois galvanisé. Ne s'intéressant plus vraiment à la croissance pour le savoir, la science s'est concentrée sur sa valeur marchande.

Des programmes de vulgarisation ont commencé à s'ouvrir et l'idée de l'Expo-sciences a pris une nouvelle dimension avec la création de Dynamics industries en 2003. Le but de la foire était de mettre des composants biologiques entre les mains d'étudiants chargés de développer des machines biologiques, unicellulaires 'fabriquées organismes qui fonctionnent dans un but singulier comme détruire le cancer, prévenir la septicémie, ou une fonction aussi simple que briller, détecter la lumière ou donner à la bière les mêmes avantages que le vin. Cet attrait soudain renouvelé aux sciences fit réapparaître quelqu’un sur les devants de la scène : un certain Handréas Lucio de Garden. Son intérêt soudain à tout type de technologie avancée et aux start-ups en biologie et biomécanique ne manqua pas d’alerter les anciens fondateurs. Étrangement, le Jurassic Park fut remis d’aplomb dans les mois qui suivirent, malgré certaines lois et interdictions qui avaient été mise en place. De gros versements auraient été effectué aux nouveaux dirigeants du Costa Rica et dans les différents documentaires qui apparaissaient sur la vidéo, on apercevait Ed Regis protéger bec et ongles, les intérêts d’InGen, nouvellement recrée.

La course aux produits biologiques de consommation était née. C'est sur cette frontière que l'homme se tient maintenant. Le développement technologique, la croissance dans tous les sens, peut à lui seul sauver l'économie du monde au péril de l'Humanité. Des vidéos s’enchaînèrent, on voyait à présent les attentats de la Chimère sur Isla Nublar, une vidéo montrant certains responsables en fuite : Shaélynn Moore, Shivak Garland et Handréas Xerctëss… Puis Tim Murphy, Masrani parlant de la mort d’Hammond, le mise en place du Jurassic World et tout un tas d’autres sujets de protection des sciences, développement du parc et polémiques autour des dinosaures sur ces dernières années, le clonage, les risques qu’ils représentaient...

La vidéo se termina sur un écran noir marqué de la phrase :


-  Comme avec tant de découvertes auparavant, la science a ouvert plus de portes, révélant le pouvoir qui n'existe pas dans l'énorme, mais dans le petit. - Charlotte Lockwood


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Shivak passa sa main dans ses cheveux et se gratta l’arrière du crâne. Il ne put s’empêcher de bailler après avoir couper l’écran. Il avait roulé longtemps, peu dormi. La fatigue commençait à le saisir et il trouvait le temps long. Machinalement, il se laissa tomber sur l’une des banquettes qui avait été installée là en prévision de l’attente. Malgré sa somnolence, il continuait instinctivement à observer les différents éléments de la pièce. Peut être que dix, quinze minutes supplémentaires avaient passé, sans aucune nouvelle de Benjamin ou de cet Eli Mills. Quelque chose clochait. Il décida de se relever, un peu courbaturé mais en bien meilleur état depuis qu’on lui avait injecté l’une des doses du « Projet T » de la réserve d’Hammond. Le produit avait fait quelques miracles sur son corps et ses blessures avaient guéries bien plus rapidement que prévu, bien qu’elles ne furent pas encore rétablies complètement.

En s’approchant de l’ancienne pièce du musée ou se trouvaient la plupart des fossiles exposés, son regard se tourna à nouveau vers la bibliothèque d’albums. C’était si discret et si naturellement camouflé que l’ex journaliste ne l’avait pas remarqué jusque là. Sur la reliure de l’un des albums, on pouvait lire « Véronique.T », mais ce n’était pas le titre qui attira Shivak dans un premier temps, mais bien le dessin qui se trouvait en bas de cette dernière et qui représentait une petite fleur bleue. Le prénom était aussi celui d’une fleur de même couleur que cette dernière et le « T » ne pouvait signifier qu’une chose.

Happé par la curiosité, Shivak pris le livre en main avant de le trouver bien résistant. Ce n’en était pas un. Il essaya alors diverses manipulations et en poussant ce dernier, un petit clic significatif ouvrir une porte dérobée derrière la vitrine du costume d’Hammond. Un passage secret. Sérieusement ?

Derrière la vitrine, il tomba sur un escalier qui descendait en sous sol. Il savait déjà ce qu’il allait y trouver puisque Patrick Denver lui avait signalé la présence d’un laboratoire sous le manoir Lockwood. Ce qu’il ne savait pas c’est qu’il allait se retrouver devant Benjamin lui même l’attendant dans une salle simple, immaculée de blanc, contenant plusieurs plan de travail et autres babioles de chimistes. Assisté d’une canne, le vieil homme le salua d’un sourire :


- « Je n’arrive toujours pas à y croire… Tu en a mis du temps. »
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MessageSujet: Re: Entre le Marteau et l’Enclume. - Gemstone (5ème Partie)   Entre le Marteau et l’Enclume. - Gemstone (5ème Partie) EmptyJeu 16 Fév 2023 - 22:22

Connu pour son excentricité, Lockwood a financé des recherches dans de nombreux domaines variés, étudiant tout, depuis le reséquençage de l'ADN, les superordinateurs, la paléontologie et les dépenses les plus bizarres de Hammond : son énorme collection d’ambre. Shivak ne l’avait pas remarqué tout de suite en entrant dans la pièce, d’abord choqué de s’être retrouvé dans le laboratoire secret et face à Benjamin, mais les couloirs qui donnaient accès à cette pièce étaient rempli d’ambre fossile. Un étalage aussi large, qu'il en fairait palir les scientifiques du parc. Si ils avaient pu recréer autant d'espèces à l'aide de ce qu'ils avaient récolté jusqu'à présent, ils pourraient réaliser une véritable armada avec cette nouvelle portion.

Ce n'était pourtant pas le seul élément offusquant présent. Un poste de surveillance et de nombreux écrans donnant sur le musée et le vestibule dans lequel il avait attendu indiquaient également qu’il ne s’était pas retrouvé ici par hasard. On l’avait guidé, ou plutôt testé. Shivak ressentit comme une semi-fierté. Il avait réussi à s'extirper de ces énigmes de manière assez plaisante, un peu à la manière de ces jeux qui faisaient fureur ces derniers temps : les escape game. Mais une certaine amertume pouvait se lire sur son visage. Il était clair qu'il ne pouvait pas échapper à la disuction qui allait s'en suivre. Un peu comme si il avait été guidé dans un guet apend.

Sir Benjamin Lockwood n’était pas si grand, ou était-ce l’âge ? Non, il était simplement assis sur un fauteuil roulant. Barbe blanche, cheveux grisonnant, visiblement diminué physiquement. Récapitulons : Lockwood était un partenaire commercial de l'homme d'affaires et milliardaire écossais John Hammond . Les deux étaient de bons amis et ils partageaient le rêve de ramener les dinosaures de l'extinction. Afin de poursuivre ce rêve, Lockwood et Hammond ont utilisé leurs fortunes respectives et ont construit un laboratoire dans le sous-sol du manoir de Lockwood.
Ils ont fondé InGen , une société de génétique dont l'objectif était de poursuivre le développement du clonage de dinosaures. Les opérations ont ensuite été déplacées vers le site B sur Isla Sorna où les dinosaures ont été élevés et relâchés dans la nature pour étude. Finalement, la société a également créé un pack d'extension sur Isla Nublar , où ils ont formé Jurassic Park , une attraction zoologique destinée aux touristes du monde entier pour voir les dinosaures de près. Il s'agissait de réaliser le rêve de Lockwood et Hammond et de constituer des fonds pour les dépenses massives de clonage de dinosaures.

Benjamin affichait une sagesse mondiale, fatiguée, imprégnée de tragédie. Il invita Shivak à le rejoindre d’un signe de la main et se montra poli, cordial et quelque peu joyeux malgré la douleur qu’il semblait ressentir. Ils avaient beaucoup en commun avec Hammond. L’accent anglais, les traits physiques et même la canne surmontée d’une ambre taillée. Il ne put s'empécher de repenser à la mort de John, Shaélynn lui tirant dessus presque à bout portant, le corps mutilé par les raptors... Le point de départ d'une suite d'évènement implacables.

Shivak ne savait pas vraiment par ou commencer. Il y avait tellement d’informations dans sa tête à l’instant présent qu’il se contenta poliment de dire un simple « bonjour », en simple réponse à l’invitation du vieil homme.


- « C’est aussi troublant pour moi que pour toi tu sais, tu ressembles beaucoup à ton père. » Commença Benjamin pour dédramatiser la situation.
Mais justement, Shivak avait peu de souvenirs de ses parents et son interlocuteur semblait avoir conservé plus d’image des fondateurs que de sa propre famille. Ironique non ? Le jeune homme grimaça, ce qui ne manqua pas à l’attention de Ben jamin qui le regardait désormais d’un air inquisiteur.


- « Excusez-moi, les souvenirs de mes parents sont vagues et je vous demande de pardonner mon impolitesse mais j’ai appris il y a moins de 48h que toute ma vie était basée sur un mensonge, donc si ça ne vous dérange pas, j’aimerais vous poser quelques questions... »

Le vieil homme eut un temps d’hésitation, un peu bousculé et amusé par la demande direct de Shivak mais accepta la proposition. Le jeune homme se rapprocha un peu, mais conserva quand même une certaine distance, il était trop tôt pour parler de confiance ou de liens familiaux pour le moment. Il y avait pas mal d’axes sur lesquels il voulait amener la conversation, mais pour l’instant, il avait besoin de connaître la vérité. Sa vérité.

- « Mr Lockwood, Patrick Denver Hammond m’a envoyé vers vous en m’expliquant que j’étais un membre de votre famille et que vous aviez envoyé mes parents vivre en Afrique du Sud pour les protéger d’Handréas. Est-ce que c’est vrai ? Est-ce que vous pouvez m’expliquer ce qu’il s’est passé ? »

Le sourire confiant des retrouvailles avait basculé sur un visage troublée, marqué par les souvenirs d’un passé douloureux. Benjamin pris une grande inspiration, soupira et débuta son récit, réticent dans un premier temps, puis résigné, car il devait bien la vérité à cet enfant qui avait grandi si loin de ses proches. Cette scène, il semblait l'avoir imaginé maintes fois...

- « Avant de te parler de quoi que ce soit, il faut que je sache ce que tu sais sur « Le Projet T », sur Handréas et les souvenirs que tu as de tes parents. Je suis prêt à tout t’expliquer, mais je dois savoir. Et tu peux m’appeler Benjamin, oublie donc toutes ces formalités. »

Shivak se résigna et se mit à raconter absolument tout ce qu’il savait. Pour la première fois depuis longtemps, il n’hésita pas à vider son sac, ne craignait pas de faire une erreur ou de choquer le vieil homme. En vérité, il se sentait apaisé, content de pouvoir enfin parler de tout ce poids qu’il gardait en lui depuis des semaines, des mois, des années… Avoir un « proche » en vie, changeait la donne. Et puis, il en avait cruellement besoin. L’Afrique du sud, la guerre civile, le recrutement à la Chimère, le meurtre de Jonathan, la période au Jurassic Park, les informations récupérées sur la Tulipa Tempus, la cavale, les informations découvertes par Emma Beckett, la « Team Murphy », Patrick Denver Hammond et enfin le voyage jusqu’au manoir Lockwood. Il expliqua tout dans les grandes lignes, ajoutant des détails ça et là lorsqu’il voyait que Benjamin était un peu plus inquisiteur. Ce dernier ne laissa pas transparaître d’émotions, même lors des passages les plus complexes de l’histoire (la mort d’Hammond, les nombreuses fois ou il avait faillit se faire tuer par la chimère, les choses qu’il avait faite pour eux…). Au bout d’un moment, Benjamin finit par lever le main et annonça :

- « Merci, j’en ai assez entendu. »

Déplaçant son fauteuil roulant dans le laboratoire, le vieil homme avança en direction de Shivak jusqu’à se retrouver à distance de poignées de mains. Après quelques secondes de silence pendant lesquels le jeune homme se demanda ce que le patriarche allait lui révéler, ce dernier commença enfin son récit, l’histoire des Lockwood : la partie qu’il ne connaissait pas, ou du moins qu’il avait oublié.

- « Lorsque Patrick Denver a eu son accident, Hammond a complètement perdu le contrôle. Il était tellement furieux contre Handréas qu’il a tenté de se débarrasser de lui en lui refusant l’accès à une cure à base de Tetracyclomisyne. Ce dernier l’a très mal pris et une guerre de l’ombre s’est lancée entre les deux hommes. Comme aucun d’entre eux ne pouvait faire appel aux forces de l’ordre, ils se sont livré à de nombreux jeux dangereux, afin de protéger leurs intérêt et servir leurs vices. John a activé les clés, scellé le « Projet T » et Handréas a tout fait pour essayer de le récupérer. Parmi les personnes qui risquaient de subir le courroux de ce dernier, il y avait ton père Thomas, qui avait découvert la Tulipa Tempus sur Isla Nublar et qui en savait long sur le sujet et puis il y avait ta mère, Lilas et ta tante Charlotte, qui toutes deux étaient très en avance sur les techniques de clonage et des biologistes accomplies...»

On aurait dit qu’un mal étrange avait saisit Benjamin l’espace d’un instant car il marqua une pause plus qu’importante dans son récit. La douleur de la perte des membres de sa famille ou sa maladie, voir les deux, étaient certainement responsables de son état de faiblesse actuelle. Shivak se douta que c’était grave, mais préféra ne pas penser à cela pour l’instant.

- « ...Partageant l’avis de John pour ce qui était de protéger nos familles d’Handréas, nous avons pris le risque de vous cacher dans l’une des propriétés d’Hammond en Afrique du Sud. Peu de gens étaient au courant de l’endroit ou vous aviez été envoyés mais nous avons eu tord de vous croire saufs. Un scientifique qui travaillait pour pour nous, sur le « Projet T » nous a trahis pour de l’argent et a vendu l’information à Handréas. Son nom doit être familier, il s’agit de Wellan Wörst. »

Shivak faillit s’étouffer avec cette information. Quel membre de la Chimère ne l’avait pas embobiné ? Il ragea d’impuissance. Donc, en résumé Wellan est responsable de la mort de ses parents, de son enfance brisée et Handréas coupable de manipulation pendant quinze ans, de l’avoir persuadé de se rallier à sa cause pour mieux l’utiliser plus tard et de l’avoir forcé à tuer pour lui, à mentir, à trahir, à briser…

- « Nous avons perdu votre trace à la suite d’une attaque d’une guérilla locale dont nous avons appris plus tard qu’elle était à la solde d’Handréas. Mais il était trop tard. Nous n’avons pas trouvé ton corps à l’époque, il restait un espoir, même si tu avais été déclaré mort. Mais les années sont passées et malgré nos recherches et nos moyens, nous avons fini par abandonner… »

C’était compréhensible. Même si ça lui faisait mal de repenser à toute cette période, savoir qu’il n’avait pas été abandonné et recherché lui ajoutait un peu de baume au cœur et il en avait bien besoin, surtout après les révélations récentes, sinon quoi, il aurait certainement implosé.

- « Et puis tu es arrivé sur Isla Nublar. Hammond m’a immédiatement prévenu de ta présence. Il voulait te préserver de la vérité, comprendre tes intentions et surtout, je lui ai demandé de ne rien dire tant que nous ne pouvions pas savoir ce qu’il s’était passé pendant toute cette période ou tu n’avais pas donné signe de vie. Nous nous devions d’être prudent car tu l’as compris depuis, le « Projet T » est plus important à protéger que nos propres intérêts. »

Pour quelqu’un de très terre à terre, Shivak avait vraiment du mal à accepté cette version. Si Hammond savait depuis le départ, pourquoi ne lui avait-il rien dit ? De même, il ne pouvait qu’imaginer comment une fleur pouvait changer la face du monde. C’était insensé sur le papier. Il avait beau avoir vu les miracles que pouvaient accorder la Tulipa Tempus, il n’arrivait pas à comprendre comment un tel bienfait pouvait causer la fin du monde. Qui plus est, il ne supportait pas l’idée de se dire qu’une simple plante était plus importante que lui, que ses parents, que le reste.

- « C’est injuste. »

Shivak avait volontairement coupé Benjamin dans ses explications. Trop c’est trop.

- « Vous vous rendez compte de ce que vos conneries nous ont coûté à moi, à Shaélynn, à d’autres ? Avez vous la moindre idée de ce que j’ai pu endurer ces dernières années ? Je peux accepter beaucoup de choses, je suis d’ailleurs responsable de beaucoup d’entre elles. Handréas a fait de moi sa marionnette et vous avez jugé bon avec Hammond de me laisser dans l’ignorance sur l’île tandis que je continuait à tuer et à protéger un criminel de la pire espèce ? Celui là même qui est à l’origine de la mort de mes parents, de votre famille, des Moore, et de combien d’autres ? Y a quoi encore à découvrir ? Que cachez vous d’autre ? Protéger vos intérêts… Allez expliquer ça à tout ceux qui ont perdu quelqu’un à cause de votre découverte. »

Toujours dans son fauteuil, accusant le coup, Mr Lockwood se sentait mal, aucune justification ne pouvait entrer en ligne de compte, mais il se devait quand même d’apporter sa version des faits.

- « J’ai tout perdu Shivak. Mes enfants, mon meilleur ami, mes ambitions… Même ma santé y est restée. Le « Projet T » ne m’a apporté que malheur depuis sa découverte. J’ai tenté de m’en détacher, de m’éloigner d’Hammond, d’Handréas et de leur folie, mais ils en voulaient toujours plus… Je n’ai jamais voulu qu’une seule chose : utiliser la Tulipa Tempus pour trouver un remède, une cure, un moyen de guérir Charlotte, ma fille d’une maladie génétique rare, mais il y a des choses qu’une plante miraculeuse ne peux pas soigner. Je l’ai appris à mes dépends. Je ne te demande pas de comprendre mes choix, ni même de les accepter. Mais n’aurais tu pas tout tenter pour sauver quelqu’un qui t’es cher ? »

Shaélynn.
Merde, pourquoi penser à elle maintenant. Concentre toi.


- « Il est trop tard pour changer le passé Shivak, mais tu peux, avec l’aide de tes alliés, corriger les choses et stopper Handréas. Nous avons eu notre chance et nous avons échoué. Nous sommes trop vieux désormais pour tenter quoi que ce soit. Nous y avons tous laissé des plumes et nous avons peur de son influence et de son pouvoir. Si vous croyez que les attentats sur Nublar étaient importants ; oubliez, ce n’était qu’un échantillon, un tir de sommation de ce que peux utiliser la Chimère. Vous n’êtes pas préparés pour cet affrontement et vous n’avez aucune carte suffisamment forte à jouer dans ce duel. »

Shivak fit un signe de négation de la tête. Il refusait d’être de nouveau utilisé par quelqu’un.

- « Et Gemstone alors ? Ne suis-je pas celui qui doit tous vous sauver ? Je suis quoi ? Un messi ? Votre super héros ? Vous vous êtes tous cru dans une série télé ou quoi ? Patrick Denver m’a dit ce que vous attendiez de moi. Vous croyez vraiment que je vais utiliser votre clé pour tuer des innocents et nettoyer votre merdier ? Que j'allais devenir votre martyr ou votre personnage principal du film que vous avez imaginé ? Allez vous faire foutre vous et vos fondateurs à la con. C’est vous qui avez joué à Dieu. Moi je n’ai été qu’un instrument toute m’a vie. Donnez moi une bonne raison qui fait que je devrais être votre pion ! »

Nous devons tous persuader.
Ce n’est pas parce que vous pensez avoir raison, ou parce que vous êtes le (ou la) chef que les autres vont vous suivre aveuglement. Pourquoi nous faisons tous cette erreur ? Parce que notre « Société » moderne n’est pas basée sur la coopération. Qui plus est, depuis son plus jeune âge, Shivak avait été élevé dans la compétition. Pas la compétition pour être le ou la meilleur(e). Mais la compétition entre tous. Le chacun pour soi. Vaincre pour être. Le sacrifice et l’autocritique ? Il avait suffisamment donné. Benjamin Lockwood n’était qu’un autre individualiste qui comme n’importe qui, avait pensé à ses propres intérêts avant de se soucier du bonheur des autres. Sacrifier sa famille, ses amis, sa propre santé… C’était au-delà de ce que le jeune homme souhaitait entendre. Il avait besoin d’arguments, d’éléments solides, de preuves tangibles que ce qu’il allait faire était quelque chose de juste et de sensé. Il refusait de courir après des idéalistes chimériques.


« Ne perds pas ton temps à aider les autres. Ce qui est important c’est que tu réussisses. »

La propagande d’Handréas sonnait encore dans ses oreilles comme un chant de sirène. Quand on est endoctriné, on ne prends pas conscience immédiatement du formatage que l’on a subit, mais lorsque l’on se retrouve confronté à la vérité, il ne nous reste plus que le doute et l’insécurité. On se demande qui nous sommes, on cherche à comprendre une vérité qui nous a été interdite toute notre vie. Il avait envie de croire en Benjamin, de l’aider à se débarrasser du « Projet T », mais toutes ces révélations d’un seul coup, ne tenaient pas la route. C’était trop surréaliste. Pourquoi lui ? Pourquoi se retrouver au cœur de cette histoire alors qu’il n’avait strictement rien demander pour en arriver là ? Il ne voulait pas de ça.

Il voulait de la franchise. Mais comment se reposer sur Lockwood dans l’état dans lequel il se trouvait ? Comment les éléments qu’il allait lui confier allaient lui permettre de vaincre Kimaria Chemestry, comment allait-il convaincre Tim Murphy après s’être évadé de chez lui ? Comment allait-il faire pour retrouver ses alliés et les personnes mis au courant de l’existence du « Projet T » ? Beaucoup trop de question qui n’étaient basées que sur une hypothétique coopération.
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MessageSujet: Re: Entre le Marteau et l’Enclume. - Gemstone (5ème Partie)   Entre le Marteau et l’Enclume. - Gemstone (5ème Partie) EmptySam 25 Fév 2023 - 0:07

- « Shivak, tu n’es qu’un homme, comme les autres. Je ne te demandes rien et je comprendrais si tu refuses de m’aider. C’est à toi de faire tes propres choix, tout comme tes alliés vont faire les leurs. Tu n’es pas seul à décider de l’issue de cette histoire. Les forces en présence sont nombreuses des deux côtés. Tes actions peuvent avoir un impact, mais tu ne seras rien sans les autres. Cesses d’imaginer avoir un fardeau sur les épaules. Tu n’y arriveras pas seul. »

Convaincre une personne de faire quelque chose en lui disant de faire le contraire relève de la psychologie inversée. Comment est-ce possible ? Cette technique de manipulation passive fait appel à la réactance et à la curiosité de notre interlocuteur. Le réactance est un mécanisme de défense psychologique que notre interlocuteur met en place pour maintenir coûte que coûte sa liberté d’action quand il pense qu’elle est menacée. Par esprit de contradiction, il va alors vouloir faire tout le contraire de ce qu’on lui demande. D’où l’intérêt de lui demander exactement l’inverse de ce que vous aimeriez qu’il fasse. Attention, pour que cela marche, la personne doit avoir l’impression qu’elle prend la décision seule. A aucun moment, elle doit se sentir influencée. Si c’est le cas, vous avez échoué.

- « Oh, arrêtez de m’amadouer avec vos discours. J’ai bien vu vos échanges avec Hammond. Vous avez vu ce que votre coopération à donné. Comment voulez-vous que je vous fasses confiance après tout ça ? Comment pouvez vous me demander de me rendre service après tout ça ? Depuis mon enfance, je ne suis qu’un pion pour vous, pour Handréas, pour Hammond. Je suis utilisé en permanence pour satisfaire vos dessins et vous voulez me faire croire que c’est mon choix ? Que c’est à moi de choisir ? »

Pour coopérer, il faut être capable d’écouter et de remettre en question sa vision pour se mettre d’accord. Dans un mode de pensée individualiste, c’est moi qui ait raison. Les autres ont tort. Mais dans ce scéario, il n’y avait qu’une simple et pure impasse.

- « Je n’ai pas le choix. Je dois le faire. Pas pour vous, pas pour Hammond, ni pour moi, ni pour qui que ce soit. Je dois le faire pour survivre. Ne rien faire et mourir des mains d’un psychopathe mégalomane ou sauver le monde en rendant service aux coupables de la plus grosse mascarade de ce dernier siècles, à des criminels responsables de plusieurs morts. Fantastique comme décision à prendre n’est ce pas ? »

Cette espérance d’avoir un ascendant sur autrui semble synonyme de réussite, d’efficacité, d’assurance et de sécurité. En réalité des effets inattendus guettent l’utilisateur imprudent. Lockwood avait certainement mal jugé Shivak. Le vieil homme, trop habitué au caractère d’Hammond et aux personnes à devoir essayer de convaincre, n’avait pas réussit à cerner l’ancien journaliste du Jurassic Park.

Il y a ceux qui veulent nous convaincre, sincèrement, pour notre bien, jusqu’à ceux qui tentent de nous manipuler pour se faire valoir ou pour nous extorquer quelques avantages, en passant par ceux qui le font juste par réflexe, les intentions sont très diverses. Shivak avait très mal pris ce premier contact avec son aîné et sa position à vouloir faire de lui le « réparateur » de ses erreurs passées. Jouer la corde sentimentale, révéler la vraie nature de ses intentions avait été une erreur du patriarche.

Devenir le convaincant… quel rêve, quel mythe, quelle gloire !
Mais surtout quel danger, quelle inefficacité, quel gâchis !
Montrer l’exemple n’est pas le meilleur moyen de convaincre. C’est le seul.


- « Je vais aller sur Isla Nublar. »

Le regard de Benjamin était passé de livide à la surprise. L’espace d’un instant, il pensait que Shivak allait renoncer. C’était un soulagement.

- « Merci... » répondit-il, mais le jeune homme ne lui laissa pas terminé sa phrase :

- « Non, je ne veux pas de votre pitié ou de vos remerciements. Je ne le fais pas pour vous. Je ne le fais pour aucun des fondateurs. Je vais aller sur Nublar pour faire ce que j’ai appris à faire en votre absence. Ce pour quoi je suis doué. Je ne vais pas là bas pour détruire le « Projet T ». J’y vais pour tuer Handréas ! »

Le vieil homme faillit bondir de son fauteuil à cette révélation. Shivak voyait enfin la colère sur le visage de son hôte et comprenait qu’il avait touché une corde sensible. Les deux hommes échangèrent un regard de défi, de quelques secondes, avant que le propriétaire du manoir ne reprennent la parole :

- « Tu crois que nous n’y avons pas pensé ? Tu t’imagines que l’éliminer mettre fin à tout ce cycle ? Combien de personnes de son entourage seraient capables d’utiliser le « Projet T » ? Et de ceux qui connaissent sa nature, combien seront prêts à se l’accaparer pour de l’argent ? Ou pour tout autre intérêts ? D’autres personnes ont essayé de se l’approprier. Tu les as rencontrer ? Non évidement. Puisque aucune n’est encore vivante pour en parler. Handréas les a tous fait éliminer. Tu es sur sa liste. Tes amis sont sur sa liste. Et tu crois que ce cycle de violence cessera à la mort d’Handréas ? Tu es un idiot inconscient. »

La chaise roulante fit demi-tour et lui tourna les talons pour s’engager dans les couloirs du laboratoire souterrain. Shivak, furieux engagea le pas derrière ce dernier.

- « Parce que vous, vous êtes un ange peut-être ? C’est l’hopital qui se fout de la charité ! Vous et vos conneries de fondateurs, vous comptez sur notre génération pour réparer vos erreur et laver votre nom, mais moi je dois prendre tous les risques, puisque vu votre état, ce n’est pas vous qui allez nous aider. A moins que vous n’ayez un plan pour dévaler une pente et écraser Handréas en lui roulant dessus ? » Lança t-il avec un air mauvais et son sourire légendaire.

Benjamin l’ignora, préférant ne pas répondre à cette provocation puérile qui n’était pas sans lui rappeler l’arrogance de Tommy.

- « Hey ! Je vous parle ! » Continua t-il, tandis qu’ils arrivèrent dans un laboratoire bien différent du premier.

- « Vous comptez faire quoi ? » Insista t-il en se plantant devant la chaise roulante.

Mais Lockwood ne disait toujours rien. Son regard était porté vers différentes études scientifiques qui avaient été menées dans cette pièce qui, il ne l’avait pas remarqué au premier regard, était décorée de plusieurs portraits familiaux, dont celui de ses parents.

La tension s’évapora nette. Après un soupir agacé et une moue résignée, les deux hommes se regardèrent à nouveau et Benjamin, s’approcha du portrait d’une jeune femme qu’il ne connaissait pas. Sous le tableau, une étiquette indiquait « Charlotte Lockwood »


- « … Ce n’est ni une question d’égo, ni pour réparer nos erreurs que je te demande de mettre un terme à tout ça. Je dois t’apprendre quelque chose d’important sur John, moi et sur ce que j’ai toujours souhaité créer à l’aide du « Projet T ». Peut être qu’après avoir compris mes choix, tu comprendras pourquoi il est important que ce soit un Lockwood qui décide de la suite à donner. »

Et cette fois-ci, ce fut au tour de Benjamin de s’exécuter au jeu de la narration de son histoire, en racontant dans un premier temps le récit des Lockwood, leur implémentation dans la région, leur dynastie fondée sur les recherches médicales. Après un long prélude, il enchaîna avec son amitié avec les Hammond, la découverte par Thomas de la Tulipa Tempus et les prémices du « Projet T », appuyant un peu plus ce qu’il avait appris des vidéos précédemment visionnées dans le musée. Enfin, il termina son récit par une histoire beaucoup plus personnelle concernant sa fille Charlotte, atteinte d’une maladie incurable, faite passée pour morte dans un accident de voiture afin d’empêcher Handréas de la retrouver, la jeune femme avait travaillé sur d’autres aspects du « Projet T » et avait mené des études sur le clonage humain dans le but de se guérir.

Des clones. Encore. Depuis Thaddeus Beck, il en avait vu des copies imparfaites, utilisées aussi par Handréas. La Chimère utilisait cette technologie biologique avec de mauvaises là ou les Lockwood avaient souhaité s’en servir à des fins pharmaceutiques. Enfin, tout est question de point de vue. L’utilisation du clonage avait une connotation négative et abjecte dans l’esprit de Shivak. Pour avoir lui même été dupliqué, il n’acceptait pas en bien ou en mal, de se servir de cette science.

- « Benjamin, je comprends vos intentions, comme aujourd’hui, je peux comprendre celles d’Handréas ou celles d’Hammond. Mais la fin ne doit pas justifier les moyens. Se servir de la science pour changer la face du monde, de la manière dont chacun de vous l’a fait, c’était contre nature. Je ne suis pas un imbécile, j’ai bien compris que le « Projet T » devait être détruit. Mais il ne sert à rien de me convaincre. Les hommes sont tous régit par la même soif de pouvoir et d’avidité. Il y aura toujours un autre Handréas, un autre Hammond pour mettre au point quelque chose de dévastateur et de politiquement incorrect... »

Il marqua une pause, ce qui profita à Benjamin pour réagir :

- « Ce que je veux te faire comprendre, c’est que tant que la Tulipe sera encore en circulation, n’importe qui pourra s’en servir, en bien ou en mal pour révolutionner nos connaissances et le monde tel qu’on le connaît. Ma fille… »

- « Je suis désolé pour votre fille. » L’interrompit Shivak. « … Mais elle ne doit pas être votre prétexte pour me demander de vous aider. Je suis venu ici pour avoir des réponses, de l’honnêteté de la part du seul membre de la famille qu’il me reste. Je vais aller sur Nublar comme je vous l’ai dit, mais vous devez maintenant me parler de « Gemstone ». Que dois-je faire avec ? Et quel est son rapport avec les autres clés ? »

Le regard de Lockwood était devenu plus sérieux, plus tendu. Shivak avait été très franc avec lui, sans artifices. C’était désormais à lui de lui rendre la pareil.

- « Il s’agit d’un système d’arrêt d’urgence. Une clé a n’utiliser qu’un cas de dernier recours. Mais elle n’est pas sans conséquence. Si tu l’utilises, tu détruiras complètement le Bunker ou se cache la Tulipe, mais également tout ce qu’il contient, ainsi que les personnes qui s’y trouvent. »

Patrick Denver avait donc dit vrai. Non seulement il n’avait pas le choix d’agir, mais on lui demandait de tuer pour sauver le plus grand nombre. Il n’allait pas seulement « réparer » les décisions des fondateurs. Il allait devenir comme eux...
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MessageSujet: Re: Entre le Marteau et l’Enclume. - Gemstone (5ème Partie)   Entre le Marteau et l’Enclume. - Gemstone (5ème Partie) EmptyLun 27 Mar 2023 - 22:50




- « Shivak ? Réveil toi ! On doit partir, vite ! »

Quoi ? Comment ça ? Mais de quoi parle t-il ? Il fait nuit non ? A en juger la température, plutôt clémente à cette période de l’année et la couleur sombre du ciel, il était encore tard. Pourquoi partir maintenant alors qu’il dormait si bien. Et puis, du repos, c’est pas comme si il en avait besoin…
Depuis leur arrivée à la réserve zoologique, il avait pris l’habitude de se lever tôt pour s’occuper de certains animaux. Les éléphants et les hippopotames avaient un appétit insatiable et les livraisons de nourriture se faisaient via le port à 5 heures du matin. En revanche, si il finissait tard, c’était plutôt par passion pour la photographie. A son dernier anniversaire, sa mère lui avait offert un appareil photo « pour développer sa créativité », c’était ses mots. Et puis à son âge, c’est normal de ne pas être fatigué et de vouloir se coucher tard, de sortir en douce pour profiter un peu plus de la journée. Ses amis du village voisin le faisaient bien eux. Et puis son père ne lui laissait que peu de temps pour s’amuser, il était constamment surveillé et disposait de trop peu de libertés.

L'Afrique du sud était un pays synonyme de vacances pour lui, plus rien à voir avec la Californie, même si le manoir familial lui manquait. Il se disait chanceux de pouvoir vivre ici, en famille, à s'occuper d'animaux, à pouvoir vivre différement. Avant ses parents n'avaient presque pas de temps pour lui et désormais, ils faisaient presque tout ensemble. Il se sentait littéralement revivre depuis qu'ils s'étaient installés ici. Le grand air, la chaleur, le paysage myrifique. Dans cet éden ils avaient trouvé une sorte de havre de paix, ou rien ne semblait pouvoir éteindre ce doux rêve.


- "Tu m'as entendu ? Réveil toi ! Maintenant !" Insista t-il.

Et comme pour enchérir à son insistance, une effroyable explosion retentit non loin de là et le ciel vira à l’écarlate. C'était le début du cauchemar. Là ou tout avait pris fin.

Malgré les paupières lourdes et les courbatures, l’instinct de survie pris le dessus, Shivak bondit de son lit et ne prit pas le temps de prendre ses affaires. Tenu à la manche par père, celui-ci le tirait vers les escaliers qu’ils descendirent 2 à 2, hâtivement. Sa mère était là aussi, paniquée.


- « C’est lui, n’est ce pas ? » Demanda t-elle fébrile.

Son père ne répondit pas, mais Shivak ne put s’empêcher de remarquer l’échange de regard insistant qu’ils échangèrent. Les adultes faisaient ça parfois. Ils arrivaient à se comprendre sans ouvrir la bouche. Mais de qui parlaient-ils et pourquoi étaient-ils si inquiets et pressés de partir ?
Une boule dans la poitrine l’empêchait de réfléchir, il attendait un signe, une explication de ses parents. La panique était là, mais il n’arrivait pas à identifier le danger. Il se sentait vulnérable et à la fois rassuré que ses parents soient là. Ces derniers semblaient s’être préparés à un tel événement. Rapidement, son père s’était saisit de 2 sacs dans une armoire, il ne savait même pas qu’il les avait caché là, en même temps ça ferait une super cachette pour jouer avec ses amis de l'école si jamais il venaient s'amuser à la maison. Peut être demain, quand toute cette agitation serait terminée ?

A l’intérieur de l'un des deux sacs, son père s’était emparer d’une arme à feu et quelque chose, comme un frisson, indiquait à Shivak que ce n'était pas un simple jouet.


- « Un lion s’est échappé ? » Osa t-il demandé, à tout hasard.

Des fusils de chasse, tranquillisants, il en avait déjà vu. Mais ce genre de pistolets, il n’en avait vu que dans les films ou aux ceintures de la sécurité locale. Mais ça donnait un air cool à son père. Si il y avait un problème, son père pourrait tirer pour les protéger. Donc il ne craignait rien. Dans son intérêt son père lui avait répondu que oui, c'était un animal, mais Shivak l'avait déjà vu mentir et il savait que si il disait ça, c'était uniquement pour le rassurer pour éviter qu'il ne se pose des questions. Mais il avait bien compris qu'ils ne devaient pas rester ici car ils étaient en danger. C’était trop vague comme réponse. Timidement, il s’approcha de la fenêtre pour regarder ce qu’il se passait à l’extérieur en se mettant sur le bout des pieds pour essayer de se grandir un peu plus. Le feu se rapprochait et on entendait désormais des pétards ou des feux d’artifice. Ce n’était pas la fête nationale, elle avait eu lieue il y a quelques mois. Et si c’était des coups de feu ? Etait-ce pour ça qu’ils étaient inquiets ?

- « Maman j’ai peur, qu’est ce qui se passe ? »

Elle se rapprocha de lui pour l’éloigner de la fenêtre et le pris dans ses bras. Elle avait toujours su trouver les mots pour le réconforter lorsqu’il en avait besoin.

- « Mon chéri, j’ai besoin que tu sois fort et courageux. Il y a des conflits dehors et nous ne sommes pas en sécurité ici. Nous devons partir rapidement nous mettre à l’abri. Je compte sur toi pour rester toujours près de nous. Compris ? »

Le ton de sa mère se voulait rassurant mais il était également ferme. Il ne fallait surtout pas désobéir. Il hocha de la tête en signe de résilience et pour indiquer qu’il avait bien compris les consignes qu’on venait de lui donner. Son père zippa les sacs, les pris sur son dos, leur indiqua de le suivre et ils s’enfuirent de chez eux, sans se retourner. Shivak pensait à ses affaires laissées là, mais sa mère avait été strict : il ne fallait pas faire marche arrière, d’autant plus que les bruits d’explosions se rapprochaient de plus en plus. Très rapidement, ils montèrent dans la jeep de la réserve et commencèrent à s’enfoncer sur les routes nocturnes et rocailleuses, afin de rejoindre au plus vite le port des livraisons ou les attendraient certainement un bateau. Shivak s'inquiétait pour ses affaires. Son appareil était resté là bas, ses photographies également. Une forme d'angoisse l'avait saisit : et si quelqu'un lui volait ses jouets ? Son argent de poche ?

Pas le temps de s’attacher, les pneux crissaient déjà. Il avait voulu prévenir son père qu'il n'avait pas mis sa ceinture, mais le véhicule accélérait vite, le décors défilait à toute allure et l'inquiétude de Shivak grandissait. Terrifié, il se recroquevilla dans sa place, essayant tant bien de comprendre la situation mais il fut interrompu dans ses songes.


- « Shivak, écoute moi bien, lorsque nous allons arriver au bateau, tu demanderas au commandant de contacter le... »

Mais son papa n’eut pas le temps de finir sa phrase. Il n'avait pas eu à rouler bien longtemps avant qu’un genre de char d’assaut se mit en travers de sa route, l’obligeant à faire un écart. Une explosion, un bruit sourd. Il se sentit projeté et heurta quelque chose. Il se sentit très faible, très fatigué et ce fût le noir.

Une odeur de brulé et de gaz le réveilla presqu'une heure plus tard, le goût du sang sêché dans sa bouche, une douleur au front et quelques muscles endoloris le ramenèrent à la dur réalité. Il souffrait.


- "...Maman..." Implora t-il, sans réponses.

Il réitéra l'opération, cinq à six fois, de plus en plus fort, mais l'écho de sa voix semblait se perdre avec le bruit des explosions et du feu qui crépitait, non loin d'ici. Les larmes montèrent. Il était seul. La voiture n’était plus là. Il n’y avait plus de voiture, elle était carbonisée. Les flammes dévoraient le métal et les corps gisant encore à l’intérieur. Il était miraculé. Avait été éjecté du véhicule par chance. Il assistait à cette scène sans vraiment en comprendre le sens. Ses parents étaient là, devant lui, en train brûler. Les larmes coulaient de ses yeux sans pouvoir s’arrêter. Mais il avait mal, le sang s’écoulait de son visage. Il avait pris un gros coup sur la tête. Ces évènements combinés, insupportables pour un enfant de son âge, lui firent perdre connaissance une fois de plus.

Combien de temps s’écoula ? Il n’en savait rien. A son réveil, un homme se tenait près de lui, entourés d’homme armés. Il avait une allure rassurante et c’était la seule aide disponible dont il disposait actuellement. Son père lui avait parlé du bateau et du capitaine. Il fallait qu’il en parle à cette homme !


- « S’il vous plaît, aidez moi. Mes parents… ils… Je dois aller au port ! »

C’était douloureux, c’était atroce, il avait envie d’hurler, de pleurer toutes les larmes de son corps, mais une rage intérieur, un sentiment de force insoupçonnée, comme une envie de vivre, s’était emparée de lui et lui demandait d’être réfléchi, réaliste. Il devait se mettre en sécurité, là ou ses parents lui avaient demandé d’aller.

- « Le Port est détruit jeune homme. Mais ne craint rien, tu es en sécurité avec nous. Je vais bien m’occuper de toi. »

L’homme lui tendit la main. Mais il ne voulait pas la prendre. Il se refusa, mais ne put s’empêcher de se voir le faire, comme une expérience de l’âme propulsée à l’extérieur de son corps, spectateur de son destin funeste. Ne prends pas cette main. Non ! Non !

--------------

- « NOOOOON ! »

Il se réveilla en sueur, dans la chambre que Benjamin lui avait mise à disposition. Après quelques instants, toujours en haleine, il sortit de la couette et marcha pour reprendre ses esprits. Dans la petite salle de bain, il se mouilla frénétiquement le visage et se passa un peu d’eau froide sur la nuque.

Des cauchemars, il en faisait de temps en temps. C’était souvent des souvenirs des meurtres qu’il avait commis pour Handréas qui lui rappelait sa misérable condition de tueur à gages pour la Chimère. Être un espion n’avait jamais été simple. Les prédispositions qu’il avait dans ce rôle n’étaient dû qu’à des aptitudes et à des techniques qu’il avait su parfaire lorsque l’homme au masque l’avait recueillit en Afrique du Sud. Tout ça c’était à cause de lui.

Avec du recul, ça lui avait permis de survivre. Handréas avait peut être misé sur le fait qu’il lui serait plus utile en vie, mais aujourd’hui, en possession de la vérité, Shivak se sentait plus fort mais plus déstabilisé qu’auparavant. Il n’avait plus rêvé de ses parents depuis leur disparition. Son cerveau avait trié certaines informations, certains éléments douloureux pour ne pas avoir à revivre cette scène, encore et encore. Alors pourquoi y être confronté aujourd’hui ?

Il sortit de la pièce, enfilant au passage son pantalon et descendit dans un petit salon avec une machine à café en fonction. Il en avait besoin. Pas question de se rendormir après un tel songe. Il avait besoin de réfléchir et d’avoir les idées claires. Le temps que la machine fasse son petit tour de magie, il fit les cent pas dans le manoir, ruminant. Benjamin l’avait laissé avec un sacré dilemme, ce qu’il n’appréciait guère.
Après avoir reçu les explications nécessaires à l’utilisation de « Gemstone », le vieil homme lui avait remis cette pierre précieuse qui faisait office de « clé de sécurité » dans le cadre de la fabrication du Bunker du « Projet T ». C’était une opale bleu originaire du Queenland en Australie. L’un des premier Lockwood y avait vécu à l’époque ou ce pays était encore annexé par les Anglais. Ce joyaux avait été une pierre dont avait hérité chaque membre de la famille au fil des ans.


Opale:

Toute une histoire entourait la gemme, ce qui laissait Shivak perplexe, lui qui ne ressentait pas encore ce sentiment d’appartenance à cette famille. Comme toutes les autres pierres, un électro-aimant avait été placé en son cœur, combiné à l’ADN de Benjamin, faisant ainsi de ce bijoux, l’unique moyen de pouvoir activer le dispositif de secours du Bunker. Benjamin avait été assez clair sur l’utilisation des clés. Elles ne pouvaient pas être fabriquées et seule la puce à l’intérieur était importante. Le reste, n’était qu’un habillage pour masquer cette clé de haute technologie.
Handréas disposait donc bien des 4 clés et cela expliquait aussi pourquoi Pierce avait recupéré les morceaux du Bois Fossile qui servait de moule à Mary Moore, sûrement pour récupérer la pièce qui était à l’intérieur.

Benjamin ne savait cependant pas ou se trouvait l’entrée du Bunker. Thomas l’avait su, Hammond avait conservé l’information et très peu de personnes étaient au courant. Shivak disposait donc d’un outil pour arrêter Handréas, mais le temps jouaient contre eux. Le 1er qui mettrait la main sur le Bunker remporterait la partie. Ce ne serait qu’une question de temps pour que les sbires de la chimère ne trouvent le dit lieu sur Isla Nublar. Il faudrait donc être efficace et s’entourer des meilleurs alliés possible pour réussir cette mission. Mais pour cela, il devait retourner sur l’île des brumes, l’endroit ou il était le plus recherché à l’heure actuelle. Du suicide.

Saisissant sa tasse, il se délecta du doux parfum corsé et du goût amer et prononcé du liquide ébène. Revigoré, plus lucide, il savait que tout allait se jouer prochainement. Comme la finale d’une grande compétition sportive, l’excitation, la peur, l’importance de l’événement le gonflait à bloc. Il y avait certes des appréhensions, mais il connaissait désormais son objectif et la marche à suivre.

Monter une équipe, rejoindre Isla Nublar, trouver le Bunker, détruire le « Projet T » et si possible, sauver le plus grand nombre.
Après avoir terminé le breuvage noir, Shivak regarda l’horloge et constata qu’il était presque 6h du matin. Il partirait tôt dans la matinée. Il lui restait beaucoup à faire. Il s’apprêta à remonter dans sa chambre lorsqu’il fut interrompu par une ombre furtive qui se déplaçait seule dans les couloirs. Il avait reconnu la silhouette de la petite fille croisée plus tôt la veille. Elle aussi, comme la plupart des enfants, était matinale.


- « Bonjour. » L’interpella le jeune homme.

- « Bonjour, moi c’est Maisie. Vous êtes qui ?  Un ami de Mr Mills ou de mon Grand père ?» Répondit-elle d’un air innocent et enjoué.

C’est vrai ça. Qui était-il au fond ? Jamais il n’aurait pensé être un jour perturbé par cette simple question. Garland avait été un nom emprunté pour une identité abjecte, il n’arrivait pas encore à accepter le nom des Lockwood et à part ça… Il n’avait jamais vraiment eu besoin d’un nom de famille. Un espion n’en porte jamais de vrai.

- « Je ne suis pas vraiment un ami de ces personnes, disons que je me suis égaré un temps que j'ai finalement retrouvé un peu de calme ici. Et tu peux m’appeler comme tu veux. Qu’est ce qui te ferais plaisir ? » Répondit-il l’air taquin.

La jeune fille devait avoir une dizaine d’année maximum, elle ne s’attendait pas à cette réaction ce qui l’amusa beaucoup.

- « C’est… Bizarre, mais vous avez une tête à vous appeler…. Joël, ça vous va ? »

Shivak ne put masquer un sourire. Joël, ça pouvait passer. C'était mieux que Cole, Marcos ou John. Le résultat aurait pu être pire.

- « Va pour Joël dans ce cas. Tu es bien matinale. Tu veux boire quelque chose pour le petit déjeuner ? Il doit bien y avoir du chocolat chaud ici... »

L’ex journaliste se dirigea à nouveau vers la machine et pris le nécessaire, tandis que la jeune fille, contente d’avoir un peu d’attention, accepta l’offre. Ils bavardèrent ainsi de tout et de rien et sans savoir pourquoi, cette situation inattendue réconforta Shivak. Des instants en famille, il n’en avait vécu que très peu. Il ne pouvait pas non plus révéler sa vraie nature à cette jeune fille car pour dire vrai, il ne savait pas si il reviendrait en vie de ses prochaines péripéties, pas la peine donc de trop s’étaler sur ce sujet.

Tandis qu’ils plaisantaient sur l’un des portraits de Benjamin Lockwood, Mr Mills fit une entrée remarquée en ordonnant explicitement à la jeune Maisie de bien vouloir sortir de la pièce pour retourner à ses obligations : des études. Non scolarisée, elle bénéficiait de cours à la maison et son éducation était assurée au manoir. Après s’être dit au revoir, Shivak se dirigea vers la sortie du manoir ou le propriétaire l’attendait, dans son fauteuil.

- « Tu as pris ta décision ? » Demanda t-il.

Il soupira. Non, il avait passé une sale nuit. On dit souvent qu'elle porte conseil mais parfois, être confronté à un destin incertain donne facilement l'accès aux insomnies et aux rêves étranges. Il avait besoin de temps, mais n'en avait pas.

- « Je ne sais pas encore ce que je vais faire. » Avoua tristement Shivak.  « Mais je sais une chose : Je n’utiliserais Gemstone qu’en cas d’ultime recours, je ne peux pas me permettre de sacrifier des vies innocentes. Trop de personnes sont déjà mortes à cause de ce vous avez créer jadis.»

- « Personne n’es innocent lorsqu’il s’agit du « Projet T », tu le comprendras bien assez tôt. Nous finirons tous par payer le prix de cette terrible découverte, que ce soit dans la gueule d’un dinosaure ou par le biais d’une arme biologique, Dieu trouvera le moyen de nous rappeler vers lui. »

Pas très croyant de nature, le jeune homme préféra ne pas répondre, se contentant de serrer la main du vieillard. Une fois chose faite, ce dernier lui transmis une lettre.

- « J’ai pensé que ceci te serait utile. A toi de voir si ça t’aide à avancer, à avoir les idées plus claires pour la suite. »

Shivak le remercia et se dirigea vers l’extérieur, ou l’attendait sa moto. Il avait tout le trajet vers San Diego pour réfléchir à un plan convenable et contacter ses alliés. Après un dernier regard vers Benjamin qui lui souriait, il s’installa sur le véhicule et décacheta la lettre.
Le contenu lui remémora des souvenirs douloureux. Une énième tentative de manipulation ? Non, le vieil homme avait cette fois-ci agit avec son cœur et pensé à ce dont Shivak avait le plus besoin en ce moment. Et ce n’était pas retourner sur Isla Nublar, ce n’était pas arrêter Handréas, ni même retrouver Shaélynn.


Monsieur Scott Beckett et ses frères : Alex, Harry et Mike
Ont la tristesse de vous annoncer la mort d’Emma Beckett
Survenu le 02 Juin 2015, à l’âge de 29 ans dans l’exercice de ses fonctions.
La cérémonie d’enterrement aura lieu le 06 Juin à 10h30 à l’église de Willows, en Californie.

Ce dont il avait besoin, c’était de faire son deuil. Emma, ses parents… Il n’avait perdu que trop de monde et jamais il n’avait ressentit jusqu’à aujourd’hui le besoin de tirer un trait sur le passé, de pouvoir parler aux gens qu’il avait perdu et enfin se tourner vers l’avenir, vers ses objectifs futurs. Il était temps.

Il démarra le moteur. Inutile de préciser que des agents de la Chimère seraient certainement présent à cet enterrement, mais il devait impérativement y être. Il ne pouvait pas manquer cette cérémonie.

Shivak accéléra et repris les routes sinueuses de Californie...

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