Entre le Marteau et l’Enclume. - La Forge (4ème Partie)

Messages : 137 Date d'inscription : 27/09/2013

Le Bureau de Patrick Denver Hammond, dans le Manoir familial, près du Loch Hammond, avait autrefois été le siège de certaines des personnes les plus talentueuses au monde. Grace aux inventions et technologies crées à l’âge d’or des chemins de fer, leur dynastie et leur argent s’est transmise de générations en générations. La salle était immense, richement ornée et une vue imprenable sur le lac et les montagnes avoisinantes éclaircissait la pièce d’une lueur mystique.

Suite aux événements depuis sa fuite de Jurassic Park, aucun membre de l'équipe de Mr Murphy n'avait discuté de ce qui s'était passé avec le détenteur du château sur la possibilité de l’existence d’une cinquième clé. Tim avait été bref sur le sujet : son grand oncle délirait, n’était pas fiable. Il tenait la plupart du temps des propos incohérent. Le « Projet T », version synthétique, avait donné un second souffle à Mr Hammond, mais il avait désormais une épée de Damoclès sur la tête. Comme John, il souffrait d’un mal qu’il emporterait avec lui dans la tombe.

Ayant convaincu Malcolm et Tim de le laisser seul à seul avec le vieil homme, Shivak se sentait désormais un peu plus serein, de nouveau dans la maîtrise de la situation. Il avait eu l’occasion de traiter occasionnellement avec des entités dangereuses si nécessaire, mais jamais avec une personne comme Patrick Denver. Il ne savait même pas par ou commencer. Des questions il en avait tout un tas mais il ne savait pas auxquels le vieil homme allait être capable de répondre sans entrer dans l’une de ses « crises ».

D’après Tim, lorsque le frère de John était dépassé par les événements ou si des souvenirs violent remontaient à la surface, il pouvait rapidement perdre la tête, pousser des hurlement, subir des crises d’épilepsie… Bref, interroger quelqu’un en utilisant le dos de la cuillère n’était pas dans les compétences de Shivak.

Au départ, Murphy et Malcolm avaient été sceptiques quant à l'acceptation d'une telle offre. Surtout le jeune homme qui était avide de réponses et qui ne désirait qu’une chose après avoir entendu les révélations de Shivak : savoir ou se trouvait Shaélynn. Après une négociation ferme, ils avaient trouvé un terrain d’entente. L’ex journaliste pouvait interroger Mr Hammond et bénéficier des équipements et fond de l’équipe de Tim mais en échange, ce dernier devrait révéler le contenu de l’échange avec Patrick Denver ainsi que tous les éléments connus sur le « Projet T » et les personnes au courant de son existence. Évidemment Shivak ne comptait pas trahir Shaélynn ni même révéler la totalité des informations récupérées si elles s’avéraient plus utiles pour lui. Shivak restait Shivak quoi qu’il arrive. C’était toujours son intérêt premier qui comptait. Le reste n’entrait pas en ligne de mire.

En parlant de mire, Shivak ne l’avait pas remarqué en entrant dans la salle, mais un panneau de commande important disposait de la technologie des tourelles anti aérienne du château.
Cela avait pris des mois de travail, mais la propriété autrefois gérée par la famille Hammond avait maintenant une image complètement différente, protégeant les occupants des menaces pesant sur leur nouvelle maison et leurs objectifs. C’était sans compter sur le périmètre de sécurité, les alarmes et l’Elasmosaure dans le lac, si tant est qu’il compte parmi les systèmes de sécurité. Si il avait été difficile d’entrer ici, il n’imaginait même pas encore comment il allait s’en sortir. Il était clair que Tim ne le laisserait pas partir aussi facilement. Quelle plaie !

Le bruit caractéristique d’une porte s’ouvrant eu pour effet de faire sursauter Shivak, plongé dans ses pensées. Un ranger accompagnait le vieil homme qu’il avait entrevu auparavant dans le donjon. Ce dernier semblait ne pas reconnaître l’endroit, il avait le regard vide et n’avait même pas remarqué sa présence en ces lieux. La vue du Loch le fit cependant sourire et il se dirigea d’un pas déterminé vers l’immense baie vitrée qui dominait la pièce.

Après avoir fait demi-tour, le ranger referma la porte derrière lui et les deux hommes furent désormais seul. Shivak éclaircit sa gorge, ce qui eu pour effet de se faire retourner Patrick Denver. Leurs regards se croisèrent à nouveau et le frère de John eut à nouveau cette même lueur dans les yeux, comme si il était fasciné de le voir, comme si il était quelqu’un de véritablement important, une star de cinéma ou d’une série pour ados connue…

- « Bonjour Mr Hammond, Je m’appelle Shivak, Shivak Garland et je... »

Il s’arrêta net. Patrick venait de faire un signe indiquant le silence en plaçant son index perpendiculairement à ses lèvres. Il lui indiqua de le suivre d’une main et l’amena en direction d’un gramophone à l’ornement très important. Sans aucun doute une pièce de collection. Toujours souriant et « dans son monde », Patrick lui indiqua de s’asseoir sur un fauteuil en cuir ou du thé avait été servi sur une petite table en porcelaine, peinte à la main. De l’earl grey, traditionnel, typique de la famille. Shivak était plutôt café, mais passons, ce n’était pas le plus important. Il fallait faire ami ami et ne pas offusqué son hôte.

Après avoir saisi le bras tubulaire et placé un vynile poussiéreux sur la piste de lecture, il plaça l’aiguille et bord de disque et mis le contact à l’appareil :

Musique:

Le regard de Patrick changea alors en une fraction de seconde. Dès les premières notes de musique, il observa Shivak avec un air inquisiteur, déterminé, suspicieux.
Le vieil homme ne tarda pas à prendre la parole.

- « Comme ça, il ne nous entendrons pas. Posez vos questions Mr… Garland »

Hammond avait l’air bien plus lucide qu’il n’y paraissait. Feignait-il la folie ? Il semblait pris d’un regain de lucidité. Shivak était perturbé, il n’arrivait pas à certain cet homme. Ce dernier avait grimacé en prononçant son nom de famille. Il devait sûrement le connaître. Mais d’ou ? Pourquoi ? Il y avait tellement de chose à savoir, à dire, à demander…
Patrick Denver se mit à servir le thé, machinalement, méthodiquement. Pas de tremblement, pas de regard vide, ni de moments d’absences… Quelle était donc cette supercherie ?

- « Vous connaissez Sergueï Rachmaninov ? » Il faisait référence à la musique.

D’un secouement de la tête, Shivak répondit que non, ce qui eu pour effet de faire soupirer son hôte qui déversait le liquide ocre et brûlant dans sa propre tasse.

- « Sergueï Rachmaninov s’est inspiré d’une reproduction en noir et blanc du tableau d’Arnold Böcklin “L’île des morts“ pour composer en 1909, l’œuvre qu’il a tout simplement appelé “L’île des morts“. Vous avez peut être vu le tableau dans le couloir, avant d’entrer dans ce bureau. Il s’est particulièrement attaché à recréer l’ambiance lugubre de ce tableau peint en 1886. Rachmaninov a annoncé après avoir découvert la peinture originale en couleur, qu’il avait été déçu par celle-ci et qu’il n’aurait probablement jamais composé l’œuvre s’il l’avait découverte avant… Ce qui fait la notoriété de cette œuvre c’est son thème principal. La musique évoque l’approche silencieuse du bateau vers l’île en illustrant les clapotis de l’eau, le battement et le balancement du bateau mortuaire. On distingue 3 parties dans cette œuvre. La première décrit le voyage vers l’île dans une éprouvante tempête et l’entrée dans l’île par un crescendo phénoménal. Ensuite, la seconde partie est plus lyrique et passionnée. Elle est celle de la libération après un voyage périlleux à travers la nuit. La dernière partie est un écho à la première : la scène se calme, c’est la fin. Le thème initial, repart romantiquement, pour évoquer la victoire de la mort. »

Shivak resta muet de stupéfaction. Le vieil homme était plein de surprises. Pourquoi diable parler arts et peintures alors qu’il avait un million de question à poser ? Et cette mise en scène, tout n’était pas clair, tout avait l’air d’avoir été préparé. Quelque chose clochait. Il le sentait au plus profond de lui même.

- « John Hammond a crée l’île des morts. Il nous y a conduit et maintenant, vous allez prendre le navire et entamer vous aussi la démarche funèbre vers la mort. Isla Nublar est maudite. »

Pas si fou que ça le vieux. Pas si affaibli mentalement non plus. Une belle mise en garde, amenée subtilement. Patrick Denver ne le quittait pas des yeux, tandis qu’il se servait un peu de sucre dans son breuvage doré. La « rigolade » était terminée. Shivak n’avait pas affaire au même homme. Il voyait en son nouvel interlocuteur la marque des Hammond. Cet air supérieur, hautain, profondément sur de lui et ce regard déterminé. Pas de doute, l’échange allait être très intéressant.

- « La mort et moi, on commence à bien se connaître. Je lui ai déjà dit plusieurs fois d’aller se faire voir. Mais je ne suis pas le seul à avoir été « mort », n’est ce pas ? »

En négociation, pour éviter les sujets pénibles, il fallait toujours répondre à une question par une autre. Shivak avait fait un million de plan dans sa tête pour savoir comment aborder des questions auprès d’un homme diminué, avec lequel il serait difficile de communiquer, mais la situation ici était toute autre. Il avait été invité par Patrick Denver à échanger avec lui. Son passage en salle d’interrogatoire, ces échanges de regards et maintenant cette attitude complètement changée… Quel secrets cachaient cet homme ? Il fallait impérativement en savoir plus. Tant pis pour le ménagement, il fallait des réponses.

- « Mr Hammond, Handréas dispose de 4 des 5 clés. J’ai besoin de savoir ou se trouve la dernière. Pouvez vous me dire ou elle se trouve ? C’est le seul atout qu’il nous reste pour l’empêcher de mettre la main sur la tulipe. Vous savez de quoi je parle n’est ce pas ? »

Le vieil homme se mit à rire. D’abord nerveusement, puis dans un éclat, il renversa un peu de thé sur la table basse. La larme à l’oeil, il toisa Shivak d’un regard peiné. Nerveusement, il basculait de gauche à droite, comme pour dire non, mais c’était plus un genre de reproches, un signe pour dire : tu n’as vraiment rien compris.
Mais que devait-il savoir ? Que devait-il comprendre ? Pourquoi Patrick Denver restait-il autant mystérieux ? Après avoir bu une gorgée, le vieil homme se racla la gorge, pris de nouveau un air sérieux et annonça :

- « Très bien Shivak, je vais tout te dire... Mais certaines des informations que je vais te révéler seront capitales et toi seul sera en mesure de pouvoir les utiliser ou non, à bon escient. Tim, Ian, Shaélynn Moore… Aucun d’eux ne doit savoir. Tu dois me le promettre. »

Quoi ? Pourquoi connaissait-il Shaélynn ? Il n’avait pas entendu leur conversation tout à l’heure et Tim ne lui en aurait sûrement pas parlé. Une promesse ? Mais pourquoi ? Qu’y avait-il de si important à savoir… ? La curiosité ne l’avait jamais piqué de manière aussi vive. Lui seul pourrait les utiliser à bon escient ? Pourquoi autant d’importance d’un seul coup ? Une question en apportait des dizaines d’autres… Il ne pouvait pas se permettre d’en rester là.

- « Qu’est ce que je suis sensé comprendre ? Je ne vous connais pas, je cherche uniquement des réponses ? Que voulez vous me révéler ? »

Le regard du cadet Hammond se fit beaucoup plus insistant ; il n’en démordrait pas. Shivak dû se résigner.

- « Très bien, je vous promets de garder vos informations secrètes. »

Patrick Denver eu un léger sourire-rictus. Il aimait avoir le contrôle sur les choses. Il reprit une lampée de thé et se prépara à réciter une histoire qui allait boulverser Shivak et la suite des événements à tout jamais.

Messages : 9 Date d'inscription : 30/01/2016 Age : 31

La démence est une dégénération des fonctions cognitives. Il est très difficile de masquer une maladie mental. Un patient schizophrène souffre de délires (troubles de l'imagination) et d'hallucinations (troubles des sens). Derrière les silences du patient, un clinicien expérimenté peut rapidement déceler des signes paranoïaques, voire des signes d'hallucinations. Les patients ne vous répondent pas mais vous voyez clairement qu'ils sont en train d'écouter une voix qui est à l'intérieur d'eux-même.

L'inverse est vrai également. Simuler des déviances mentales relève de l'exploit. Cette simulation bascule vite dans le caricatural. Les symptômes psychotiques sont compliqués à construire. C'est jouable durant un certain temps, mais pas pendant une instruction, un séjour à l'hôpital ou un séjour carcéral. La personne ne parvient pas à tenir sur la longueur . Ces simulations appartiennent à une autre catégorie de démence, à savoir les troubles de la personnalité. Ceux-ci touchent l'organisation même de la personnalité. Comme pour la dissimulation de comportements mentaux déviants, le simulacre est rapidement détectable par les experts.

Patrick Denver Hammond n’était pas fou. Diminué certes, malade incurable oui, mais la folie était désormais derrière lui. Pendant les longues années passées en asile, atteint par une exposition prolongée à des variantes structurelles du « Projet T », il avait été déclaré inapte et fou à lier. John avait protéger leurs secrets plutôt que de chercher à trouver une solution fiable de le sortir de ce cauchemar éveillé. Lorsque Alexander et Tim l’avaient retrouvé, on lui avait transmis une dose médicinale issue des laboratoire de John et celle-ci avait eu pour effet de soigner les cellules et synapses endommagées de son cerveau, lui rendant par principe, la quasi totalité de ses fonction cognitives et motrices. Mais le cadet Hammond n’avait rien oublié, se souvenait parfaitement de ses nombreuses années, de ses crises, de la maltraitance subie par le personnel médical, des visiteurs qui étaient venus pour « checker » son état de santé… Il se rappelait de beaucoup de choses et en particulier de tous les secrets qu’ils avaient caché à la face du monde lorsqu’ils avaient découvert la Tulipa Tempus sur Isla Nublar. Ces informations, elles devaient rester cachées. Personne ne devrait savoir. Alors, il décida de jouer la démence et la sénilité. C’était facile pour lui, il se souvenait parfaitement des incohérences qu’il pouvait exprimer et des crises spasmodiques qu’il s’auto-infligeait.

Pour sortir de l’asile il fallait cependant montrer des signes évolutifs. Paraître suffisamment fou, sans pour autant l’être. Une tâche pas si complexe, mais qui demandait une vigilance hors norme. Au moindre faux pas, son secret serait dévoilé et on chercherait à lui extorquer toutes ses informations. Il fallait le bon dosage. Ainsi, souvent par peur de voir leurs troubles minimisés, certains patients peuvent aggraver leur fréquence, leur intensité, leur sévérité et/ou leur durée de folie, dans le but de modifier les résultats à l’examen administré et/ou la dynamique installée avec la figure soignante. Il passa les tests haut la main et on le relâcha, non sans prendre des nouvelles régulièrement de son état. Aux yeux de ses proches, il devait rester « malade ». Ces comportements peuvent être motivés par le désir d’attirer davantage d’attention médicale et s’inscrire ainsi dans le rôle du malade : on parle alors de troubles factices ; ou par un bénéfice dit secondaire (gain financier, obtention de médicaments, échapper à une poursuite criminelle) constituant alors le comportement de simulation en tant que tel. Hammond lui, cherchait à dissimuler les traces de son passé et par la même occasion, protéger ce qu’il restait de l’héritage familial : il ne souhaitait pas voir Tim ou Alexander s’approcher de trop près de l’île des brumes.

Mais voilà qu’en ce 04 Juin 2015, les cartes furent rebattues. Patrick Denver allait se retrouver une nouvelle fois confronter à des souvenirs du passé et surtout, à un choix, qu’il allait devoir faire pour l’avenir. On l’avait convoqué pour assister à l’interrogatoire d’un certain Shivak Garland. Il ne pouvait s’agir que d’une coïncidence, mais il fallait qu’il en ait le cœur net. Non aucun doute : lorsqu’il entra dans le donjon, il le reconnu immédiatement. Ces yeux verrons, ces cheveux noirs comme la nuit, cet air sur de soi, il ne pouvait s’agir que de « lui ». Comment lui envoyer un message suffisamment intrigant pour qu’il le suive ? Qu’il vienne lui parler sans alerter les autres ? Sans paraître aussi fou qu’à l’accoutumé ? Un regard fasciné, le pointer du doigt, repartir comme si de rien n’était. Tout le monde n’y avait vu que du feu.
Et voilà que le jeune homme était désormais dans son bureau.

Il avait bien grandi, il n’avait rien à voir avec le petit garçon de jadis. De nombreuses années avaient passées depuis et il se doutait bien que Shivak n’avait gardé aucun souvenir du vieil homme. Mais il y avait plus important : comment avait-il été mis au courant du « Projet T », comment avait-il fait le lien ? Toutes les mesures avaient été prises pour l’en éloigner…
Ils allaient devoir avoir une discussion franche. Patrick allait devoir briser son serment. Après toutes ces années de secrets, si quelqu’un avait le droit de savoir, c’était bien lui. Il en avait fait la promesse à ses parents. Mais aurait-il suffisamment la tête sur le épaules pour supporter l’importance des révélations qu’il s’apprêtait à lui faire ?

Lorsqu’il entra dans la pièce, il était déjà là. Il devait cependant garder son « identité » secrête et attendit que le Ranger ait pris congé pour pouvoir enfin entrer dans le vif du sujet. Après avoir installé le gramophone, ils pouvaient enfin parler librement. Quel ne fut pas sa surprise de découvrir que Shivak connaissait l’existence des clés, d’Handréas, de la tulipe… Les échanges qui allaient suivre n’en seraient que plus simple. Le jeune homme avait l’air malin, il avait même réagit à l’évocation du nom « Moore ». Il fallait donc aller à l’essentiel, rapidement. Il avait choisi un vinyle d’orchestre symphonique d’une vingtaine de minutes car il lui faudrait au moins ce temps là pour faire les nombreuses révélations dont il disposait.
Après avoir fait promettre à Shivak de ne pas révéler à qui que ce soit la nature de cette conversation, Patrick Denver débuta son récit :

- « En 1991, mon frère John Hammond, Mary, Jonathan Moore et moi même avons fait une découverte sur Isla Nublar. Une tulipe aux propriétés génétiques uniques, capable de révolutionner le monde de la médecine. A l’époque, mon frère et les Moore travaillaient sur des projets de science visant à ramener des animaux préhistoriques à la vie, mais il était impossible pour la génétique de l’époque de réaliser une telle prouesse. Fiers de notre découverte, nous avons donc décider de tester la nouvelle molécule découverte sur ce projet et nous avons ainsi trouvé le chaînon manquant à la régénération cellulaire. Nous avons ainsi pu créer le Jurassic Park et vérifier les capacités extraordinaire de cette fleur que nous avons surnommé « Tulipa Tempus » en hommage à la naissance du 1er dinosaure depuis des millions d’années. »

Le vieil homme pris le temps de sentir les douces effluves de l’earl grey encore chaud, avant de reprendre.

- « A l’époque, une autre personne faisait partie de notre groupe de milliardaires. Quelqu’un de plus ambitieux et aux intentions plus sombres. Handréas Lucio de Garden. Ce dernier nous proposa bien plus qu’un simple parc touristique. Ses ambitions d’exploitation de la tulipe étaient sans limites et les arguments qu’il avançaient étaient bien préparés : clonage, éradication du cancer, d’alzheimer, régénération de blessures graves, allongement de la durée de vie, hybridation… Le monde de demain était à portée de notre main et on décida donc de tester ces effets en utilisant différents type de cobayes. »

Hammond pris le temps de respirer. Les souvenirs des expériences faites plus de 20 ans auparavant venaient de remonter dans sa mémoire, ainsi que les dernières années en asile, subies à cause de ce qui avait mal tourné. Il essaya de rapidement passé à autre chose, mais il ne put masquer une grimace de douleur.

- « Nous avons donc créer un laboratoire dans le nord de la Californie, au manoir de Benjamin Lockwood. C’est son neveu, Tommy qui a découvert la tulipe lors de nos expéditions sur Isla Nublar. Étant un ami proche de John et de moi même, il nous a proposé de garder le secret si il pouvait bénéficier d’une partie des recherches et faire partie des actionnaires principaux de Jurassic Park. »

Tasse à la main, Hammond se leva et se dirigea vers la baie vitrée, par laquelle on apercevait de temps à autre « Nessie ». Au delà du récit et du mythe, il y avait une part de vérité. Le public avait toujours vu la surface de l’iceberg. Les dinosaures n’avaient toujours été qu’une vitrine fabuleuse à placer sous les yeux des touristes. Le vrai potentiel de cette découverte était bien plus importante et dangereuse. Il fallait des locaux appropriés à l’étude de la tulipe bleue.

- « Si en apparences on dirait un simple manoir, le laboratoire en sous sol s’étend sur près de 5 hectares, avec un profondeur de plusieurs sous sol. A l’époque, nous disposions là bas des meilleurs équipements scientifiques et de toutes les conditions idéales à la manipulation de cellules, à la technologie du clonage. Nous avons dépensé sans compter. C’était en plus l’emplacement idéal, nous n’étions pas si loin de San Diego dans lequel nous souhaitions bâtir un amphithéâtre pour exposer nos espèces. Un port nous rattachait au Costa Rica et aux différentes îles que nous avions acquises. Le plan était très bien échafaudé. »

A vrai dire, ce laboratoire avait été conçu pour les premiers tests de création de dinosaures. Il fallait un endroit inaccessible au publique, aux politiques, aux journalistes… Les expériences qu’ils menaient auraient fait l’effet d’une bombe médiatique et ils n’auraient jamais pu atteindre leurs objectifs si ils avaient été découvert plus tôt.

- « Pendant plusieurs mois, nous avons fait équipe avec la famille Lockwood, la famille Moore, Handréas et nous, les Hammond pour mettre en place différents projets, tous uniques les uns par rapport aux autres. Nous avons démultiplier nos installations et acquis plusieurs territoires à travers le monde. Selon les laboratoires, certains projets traitaient sur la création de dinosaures, d’autres s’intéressaient à la guérison de diverses maladies, le clonage des cellules…. »

Il marqua une pause. Devait-il en parler tout de suite ? Non. Il y avait d’autres éléments à ne pas négliger dans son histoire. Il ne fallait rien oublier.

- « … Mais Handréas avait d’autres ambitions. »

Hammond déposa sa tasse sur le bureau et s’empara d’une boite sur ce dernier. Elle était joliment ornée. Un magnifique « H » doré dominait la majeure partie de la face avant. Tout en continuant son récit, il s’approcha de la table basse ou était resté Shivak.

- « Si nous avions le pouvoir de créer des dinosaures, que pouvions nous créer d’autre ? Et à l’inverse, que pouvions nous détruire ? Handréas était persuadé que les découvertes que nous ferions en armement seraient plus profitable au reste du groupe. Il avança donc la possibilité de devoir un jour éradiquer les dinosaures si ils venaient à poser problème. Mon frère John était un maniaque de la sécurité, il avait donc accepté le développement de ce projet. Pour ma part, j’étais contre la plupart d’entre eux. J’étais le rabat-joie du groupe, celui qui interdisait, contredisait, demandait contrôle sur contrôle… Nous étions en train de jouer à un jeu dangereux et les avancées d’Handréas étaient de plus en plus risquées si bien qu’un jour, une dispute à éclatée et j’ai été mis en contact avec un poison dangereux issu du « Projet T » que nous avons surnommé «La Nécro ».

Le vieil homme s’installa de nouveau dans le fauteuil de cuir, toujours équipé de sa boite. Les souvenirs de l’incident étaient encore frais dans sa mémoire.

- « La « Nécro » agit sur la dégénérescence des cellules à vitesse accélérée. Elle est à l’origine de mon internement. Je n’ai fait qu’inhaler le produit et pourtant en l’espace de 2h, j’avais perdu la plupart de mes capacités mentales. J’ai pu être sauvé uniquement grâce à l’une de nos équipes de scientifiques qui ont travaillé sur un autre dérivé du projet. Une équipe composée de Tommy Lockwood, Charlotte Lockwood, la fille de notre ami Benjamin, Mary Moore et Hanton McGready. Nous avons baptisé cette « antidote » la « Lumière d’Hanton », en remerciements à ce dernier qui avait qui avait découvert cet antipoison et réussi à me maintenir en vie. Les cellules arrêtaient de se détruire, mais elles ne pouvaient pas se régénérer d’elles mêmes. Nous ne maîtrisions pas suffisamment la régénération cellulaire à l’époque pour savoir que ça aurait pu soigner les effets du poison « Nécro ». Nous avons d’ailleurs stoppé la quasi-totalité des différents projets suite à cela... »

Hammond posa la boite qu’il avait en mains sur la table. Nerveusement, il se gratta le crâne. Raconter cette histoire faisait écho à des moments de sa vie qu’il avait choisi d’oublier. Il en était désormais à la partie capitale. La plus importante du récit :

- « Nous avions décidé d’un accord commun, en cas de danger, de sceller les souches principales du « Projet T » pour éviter de nouveaux incidents et avons décidé de ne nous intéresser qu’aux études les plus sécuritaires et les plus profitables du moment. Le Jurassic Park allait être une véritable mine d’or et elle nous permettrait avec le temps et les fonds d’accéder à de nouvelles technologies, la possibilité de mettre en place des test plus précis, plus mesurés… Nous avions donc créer 4 clés, liées à notre sang. Une pour chaque fondateur : Hammond, les Moore et Handréas. De ce fait, personne n’aurait accès à la Tulipa Tempus à moins de n’être en possession des 4 clés. »

Il poussa la boite vers Shivak, mais garda la main sur cette dernière.

- « Je n’ai jamais fait confiance à Handréas et Hammond s’en voulait de ne pas m’avoir écouté, de mon internement, de l’échec avec Handréas. Il savait pertinemment qu’un jour, par avidité, ce dernier chercherait certainement à s’emparer du « Projet T ». C’est pourquoi, je lui ai recommandé de créer une cinquième clé. Un système de sécurité. Un dernier recours à n’utiliser qu’en cas d’extrême urgence...»

Le vieil homme invita l’ex journaliste à ouvrir la boite en retirant sa paume du « H » inscrit dans la dorure.

- « Elle est à toi. Ouvres là. »

Messages : 137 Date d'inscription : 27/09/2013

Shivak était abasourdi. Jusqu’à aujourd’hui les simples preuves qu’il avait réussi à récupérer n’étaient que des éléments matériels, de vulgaires traces écrites. Mettre des mots et un sens sur ce qui avait jusqu’à présent été que des suppositions était déroutant. Beaucoup d’informations venaient d’être révélées et c’est les mains tremblantes que le jeune homme s’empara de la boite que Patrick Denver venait de lui remettre.

- « Qu’y a t-il à l’intérieur ? »

Le jeune homme était suspicieux. C’était trop simple. Après des mois de recherches, comment pouvait-il envisager ne serait-ce qu’un instant qu’on lui fasse don d’un objet aussi précieux que la dernière clé ? Patrick Denver l’invita à continuer d’un geste de la main. Il s’exécuta.

Un petit grincement de vieux bois résonna dans la pièce lorsque les doigts de Shivak soulevèrent la partie haute de la belle boite ornée. Une odeur de vernis se dégageait du contenant. Avec une once de stress, l’ex journaliste ouvra la boite en grand pour en dévoiler son contenu. Il regarda à l’intérieur et ne pu s’empêcher de sourire nerveusement. Refermant brusquement la boite, il la renvoya d’un coup sec vers Hammond avant de se lever et de se diriger vers la sortie.

- « C’est une plaisanterie ? N’est ce pas ? »

Le vieil homme ne broncha pas. Son regard insistant en disait long. Il voulait que Shivak prenne le contenu de la boite. Hors de question. Cette mascarade avait assez durée. Il n’avait pas fait tout ce chemin pour ça ? Impossible. C’était sûrement une tactique de l’adversaire pour lui soutirer des informations. Depuis le début Tim et Ian le manipulaient et il était tombé dans le panneau ? Patrick Denver était le cerveau de l’opération et il…

- « Assied toi ! » Le toisa Hammond d’une voix forte et ferme.

Il ne lui laissait pas le choix.

- « Tu voulais des réponses. Prends le contenu de la boite, même si il ne te plaît pas. »

Non, c’est sur, il n’aimait pas ce qu’il venait d’y voir. Comment pouvait-il réagir autrement après tant de temps ? Il avait tout imaginé, sauf se retrouver confronter à une photo de ses parents. C’était une véritable mascarade. Shivak était dans un état d’agacement avancé, d’incompréhension… Les questions qui traversaient son esprit étaient nombreuses. Trop pour laisser tout en plan. Il dû se résoudre à faire ce que Patrick Denver lui demandait et retourna s’installer devant la table basse. Mécontent, il reprit la boite et s’empara de la photographie qu’elle contenait. A vrai dire, il avait rejeté cette dernière une première fois car les souvenirs de ses parents s’étaient stoppés en même temps que leur massacre en Afrique du Sud. Handréas ne lui en avait jamais plus reparlé et on l’avait forcé à avancer, sans réellement faire son deuil. La main tremblante, il voyait de nouveau le visage de ses parents pour la première fois en quinze ans…

Musique:

Il reconnu assez facilement le visage ferme et les cheveux long de son père. Sa barbe caractéristique, son regard mystérieux et intangible. Habillé ainsi, il faisait très professionnel, homme d’affaire. Shivak ne se souvenait même plus de la profession de ses parents, c’est à peine si il se rappelait leurs prénoms. Il avait gardé ça en sommeil tellement longtemps. Thomas et Lilas Garland. La gorge nouée, il regarda désormais sa mère, elle était restée aussi magnifique que dans ses souvenirs. Jeune, ses longs cheveux bruns au vent, ses yeux bleu comme l’océan. Elle avait toujours été douce et aimante envers lui. Shivak se souvenait de ses caresses, de sa voix, de son odeur. Il retenait ses émotions, il sentait qu’il était à deux doigts de craquer devant cette image issu d’un passé décomposé. Il renifla, pris une profonde inspiration et continua d’observer la photographie, elle avait été prise devant un genre de château, grand, un peu comme le manoir des Hammond, mais différent. Il fallait qu’il vérifie :

- « Quel est cet endroit ? » demanda t-il en indiquant du doigt le paysage, tout en montrant la photo au vieillard.

Il sentit la déception dans le regard de son interlocuteur, mais d’un autre côté, ça n’avait pas l’air non plus de l’étonner. Patrick Denver se leva péniblement et alla rejoindre le bureau sur lequel se trouvait plusieurs objets décoratifs, dont une mappemonde en bois de presque soixante centimètres de diamètre. Shivak se sentit invité à l’y rejoindre et commença à l’observer faire tourner la sphère géante. Le frère de John indiqua alors un point sur la carte au Nord de la Californie.

- « C’est ici. Le Manoir Lockwood. Tu ne te rappelles de rien n’est-ce pas ? »

Le Manoir Lockwood. Ses parents étaient impliqués dans le « Projet T » et il n’en avait jamais rien su. Il se souvenait d’avoir toujours vécu en Afrique du Sud avec ses parents, mais pas de cet endroit. En même temps il avait quoi ? 5 ? 6 ans ? Comment aurait-il pu se rappeler d’un endroit pareil. Et de quoi devait-il se rappeler exactement ? Qu’est ce Patrick Denver cherchait à lui faire comprendre.

- « Regarde mieux. » L’encouragea t-il.

Musique:

Il était là lui aussi, des photos de lui enfant, il n’en avait aucune, mais la particularité génétique des yeux verrons était tellement rarissime qu’il se serait facilement reconnu. Il semblait heureux, ses parents à côté de lui. Il tenait dans ses bras un chat, ayant la même singularité. Étrange, il ne se souvenait pas de ce dernier, ni d’avoir eu de chat. Son regard se porta alors vers le collier de l’animal.

On pouvait désormais lire la surprise de Shivak dans ses yeux. Alors, ce n’était qu’un indice de plus ? Une autre pièce de puzzle sensé le conduire plus loin ? Le jeune homme était lassé de cette chasse aux trésors. Il espérait que ses recherches prendraient fin ici, il n’en était rien. Il regarda Hammond l’air dubitatif avant de replonger son regard vers « GEMSTONE », le nom du chat aux yeux verrons. Après une lente inspiration il demanda :

- « Vous n’allez quand même pas me dire que ce chat est la 5ème clé ? »

Le sourire de Patrick Denver était moqueur. Il réfuta l’hypothèse de Shivak d’un signe de tête. L’agacement du jeune homme était de plus en plus palpable.

- « Alors quoi ? Que voulez vous me faire comprendre ? Je suis venu pour trouver cette clé et empêcher Handréas d’arriver à ses fins. S’il vous plaît Mr Hammond, j’ai besoin de vous. »

Le vieil homme s’approcha alors de Shivak et lui demanda de lui passer la photographie. D’un geste simple, il retourna cette dernière. Derrière, on pouvait y trouver le nom des parents de Shivak et l’année de la photographie.

Thomas, Lilas et Shivak Lockwood – 1991.

Photographie:

La photo glissa des mains de Shivak avant de retomber du côté de la photographie. L’instant était figé. En un instant, tout ce qu’il pensait connaître, tout ce dont il se souvenait de ses parents, sa vie, les moments passés en Afrique, en famille… Tout n’était qu’un tissu de mensonges, une mascarade. La vérité, elle lui avait été cachée, depuis trop longtemps. Pour quelles raisons ? Qui ? Comment ? Pourquoi ? Il n’était pas Shivak Garland ? Il s’appelait Lockwood ? Mais alors…

Patrick Denver posa la main sur son épaule :

- « Ce n’est pas toi qui à besoin de nous. C’est nous qui avons besoin de toi. D’un membre de la 5ème famille des fondateurs. »

Il ravala sa salive et regarda Shivak dans les yeux d’un air un peu plus sérieux et suppliant.

- « J’ai besoin de toi Shivak Lockwood. »

Messages : 9 Date d'inscription : 30/01/2016 Age : 31

La symphonie de l’île des morts continuait de tourner sur le gramophone. Il leur restait cependant peu de temps avant le retour à la supercherie. Patrick retira sa main de l’épaule de Shivak avant de l’inviter à le rejoindre à son bureau. Les choses allaient désormais s’accélérer. Certes, le jeune homme avait encore beaucoup de question mais il ne fallait pas traîner. Ainsi, Hammond sorti un dossier de son tiroir contenant la localisation exact et quelques informations sur le manoir Lockwood qu’il transmis à Shivak. Voyant que ce dernier allait prendre la parole, il le coupa sèchement :

- « Je sais que tu te poses beaucoup de questions, à juste titre, je vais donc être bref et t’expliquer en détails les derniers éléments de l’histoire, mais avant, prends ceci. »

En plus du dossier, il confia la boite avec la photographie ainsi qu’une disquette de l’époque des anciens ordinateurs.

- « Tes parents voulaient que ça te revienne. Garde la photo ou détruit là, mais ne l’a montre pas à qui que ce soit. Ces informations doivent rester secrètes... »

Voyant que Shivak avait encore des questions relative au sujet, il empressa le pas :

- « Ce n’est pas par hasard que Thomas et Lilas ont changé de nom et pris la fuite pour vivre en Afrique du Sud. Mon frère John y a battit une réserve zoologique. C’était l’endroit idéal pour vous, nous avions fait en sorte de garder un œil sur votre famille, mais c’était sans compter les conflits locaux. Handréas a lancé une pseudo guerre civile pour que tes parents et toi se fassent tués. Mais tu as été miraculé. »

Ils avaient été mis au courant de tout ça il y a des années, mais l’enfant avait disparu et il était présumé mort. L’espoir a refait surface lorsque John a retrouvé Shivak au Jurassic Park. Si il avait fait mine de ne pas le connaître, comme pour Shaélynn, le vieil homme avait pris soin de protéger leur héritage et de ne pas influencer leurs choix. Il savait que le moment viendrait ou Handréas passerait à l’action et ou les éléments s’accélèreraient, c’est pourquoi il avait laissé une note à son frère et à lui seul, l’information comme quoi l’enfant avait survécu.

- « Nous n’avions qu’une seule crainte : qu’Handréas ne mette la main sur toi. Lorsque tes parents ont été assassiné et qu’il t’a pris sous son aile, il ne cherchait qu’à te manipuler et à te garder sous surveillance car tu fais partie de ceux qui peuvent encore l’empêcher d’arriver à ses fins. Mais mon frère John nous a prévenu de ta présence sur Isla Nublar. Nous avons donc compris que rien n’était perdu et que tout était encore possible pour préserver le « Projet T »

Hammond transmis les document à Shivak et d’une voix forte et déterminé, il lui donna les consignes qu’il attendait de lui :

- « Shivak, rejoint les Lockwood dans leur manoir et demande à parler à Benjamin, il est au courant de tout. Il te transmettra la dernière clé. C’est notre ultime recours, le moyen de mettre fin définitivement à la Tulipe en utilisant une méthode radicale : c’est un système d’autodestruction du Bunker dans lequel est est préservée. Si tu l’utilises, tout ce qui est à l’intérieur du Bunker brûlera et ce sera la fin du « Projet T », d’Handréas et de la Chimère. Tu pourras ainsi venger la mort de tes parents et protéger ceux que tu aimes. »

La musique s’emballait. Plus que quelques petites minutes avant que Tim Murphy ne revienne le chercher.

- « Mais tu auras un choix à faire, comme nous avons du le faire jadis pour protéger le « Projet T ». Un choix crucial concernant la vie des personnes qui travaillent encore à l’intérieur de ce Bunker et qui protègent la fleur en temps que gardien depuis des années. Utiliser cette clé signifierait également mettre un terme à la vie de ces personnes. Handréas ne doit surtout pas mettre la main sur la version « Nécro ». Entre quelques personnes et la race humaine, il te faudra faire un choix. Je sais que c’est un lourd fardeau que je fais reposer sur tes épaules, mais nous sommes à l’aube d’une bataille décisive que je ne peux mettre entre les mains de Tim, de mon fils ou de quiconque pouvant risquer d’avoir des ambitions sur le « Projet T ». J’ai la ferme conviction que tu feras le bon choix au moment opportun. Sauve le plus grand nombre. Détruit ce que nous avons crée. »

Au loin, « Nessie » poussait un son proche de l’appel des baleines actuelles. Un chant triste et mélancolique. Un appel.
Shivak, encore abasourdi du poids de sa mission, regardait Hammond. Aucun mot ne semblait lui venir en bouche, il était tétanisé par toutes ces révélations et ces informations.
La musique arrivait à sa fin et le grésillement du cristal sur la piste tournante indiqua qu’il était l’heure d’achever cette discussion. Pris d’un élan de vivacité d’esprit, (car il savait que dès que la symphonie cesserait, ils seraient de nouveau entendables), le jeune homme demanda :

- « Comment je quitte cet endroit ? Puis-je faire confiance à Tim ? Que me conseillez vous de lui révéler ? »

Le regard de Patrick Denver se fit beaucoup plus dur que précédemment. Il se dirigea vers le côté de son bureau et appuya sur un bouton secret, dissimulé sur ce dernier, un passage secret s’ouvrir dans le mur, près de la commande des tourelles.

- « Je m’occupe des tourelles et de mon neveu. Maintenant va. Récupère « GEMSTONE » et retourne à Isla Nublar. C’est là bas qu’Hammond à caché le Bunker. Lui seul connaissait l’emplacement. Je compte sur toi. »

Shivak récupéra rapidement toutes ses affaires. Même si il avait encore un million de question, il savait qu’il ne pouvait pas rester et risquer de jouer dans la « Team Murphy ». De plus, il pourrait ainsi protéger les personnes avec qui il avait été en cavale en évitant d’en dire plus sur eux. Il protégeait ainsi Shaélynn Moore et l’héritage des autres fondateurs.
Le jeune homme se dirigea vers les consoles et les débrancha à la source. Avant de s’engouffrer vers la sortie, Hammond lui indiqua qu’au bout du passage secret, il déboucherait sur un parking souterrain et qu’une paire de clés se trouvaient sur une moto. Il avait également préparé dans les documents qu’il lui avait remis, un billet d’avion pour les Etats-unis, dans un vol privé. Une dernière fois, tandis que le cristal du gramophone commençait à grésiller, le jeune homme regarda Hammond les yeux plein de remerciements.

- « Tes parents seraient fier de voir ce que tu es devenu. » avoua Patrick Denver, en souriant.

La porte du passage secret se referma et Hammond retourna à son thé et à son personnage affaibli. Renversant un peu de substance ça et là. Il s’allongea dans le canapé et fit mine de faire la sieste.
Quelle ne fut pas la surprise des Rangers et de Murphy quand ils se rendirent compte que Shivak avait disparu !
Le spectacle en valait la chandelle. Ils les avaient coiffé au poteau. L’héritage des fondateurs allait peut être enfin être sauf. Il restait encore du chemin, de la distance à parcourir, mais le frère de John était persuadé que son « poulain » réussirait. Il fallait miser sur le bon cheval. Il était l’élément important de l’équation. Shivak Lockwood était en chemin. Une véritable course contre la montre allait s’engager, il fallait redoubler d’intensité avant qu’Handréas ne passe à l’action, mais pour Patrick Denver Hammond, la route s’arrêtait là. Non seulement son rôle était de rester « fou à lier », mais sa maladie aurait raison de lui d’ici quelques mois, peut être même un an ou deux avec de la chance. Il faisait partie de la liste des condamnés. Il avait joué ses cartes. Les pions avançaient. La partie allait véritablement pouvoir commencer.

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