Entre le Marteau et l’Enclume. - La trempe et le revenu (3ème Partie)

Messages : 137 Date d'inscription : 27/09/2013

Musique du RP:

Le Choc.
Un tas de feraille, une eau glaciale, des flammes pourpres.

Shivak était persuadé qu'au petit matin, il verrait les côtes anglaises et prendrait son premier petit déjeuner en compagnie du frère de John Hammond, mais l'éclair qui tonna à quelques mètres de lui et qui manqua de peu de percuter l'aile gauche lui fit soudainement douter de sa pensée. Le cris paniqué du pilote ne le rassura pas plus, surtout quand il savait que l’un des réacteurs était déjà en feu. La chute avait été chaotique. Comme décidé par une volonté céleste, l'avion commença à chuter à ce moment précis, projetant bagages et passagers dans les airs. Le jeune homme fut projeté par une nouvelle secousse contre le plafond et s'évanouit sous le choc. Il n’avait pas eu le temps de se mettre à l’abri comme il l’avait envisagé.

Il revint à lui en sursaut alors que sa bouche allait s'ouvrir dans un réflexe désespéré de grappiller la moindre goulée d'air. Il la referma aussitôt en se rendant compte qu'il était sous l'eau. Maintenant qu'il se savait vivant, autant éviter la noyade. Le jeune homme poussa fort sur ses pieds pour regagner la surface. Ses poumons le brûlaient. Son épaule également. La douleur qu’il ressentait à cause de la balle prise au manoir Moore n’avait pas encore totalement disparue. Autour de lui, des tonnes d'affaires et de morceaux de ferrailles coulaient à pic vers un fond de l’eau sombre. De l’eau ? En plein milieu de l’Ecosse ? Quelle était la probabilité de tomber dans un loch ? Chaque brasses qu'il faisait lui compressait un peu plus l'abdomen alors qu'il se rapprochait inexorablement de la surface. Ses vêtements étaient alourdis et gonflés par l'eau froide et lui empêchaient une totale liberté de mouvements. Il commençait à penser que cette fois c'était bien la fin quand sa tête perça la surface de l'eau. Il toussa à s'en faire mal à la gorge, recrachant l'eau qu'il avait commencé à avaler. Au dessus de lui le ciel était en train de s’assombrir, pas une étoile en vue. Il disposait donc d’encore quelques heures. Le soleil descendait inexorablement et d’épais nuages sombres obscurcissait le fond de l’eau.

Son sac ! Il en avait besoin ! Il reprit de l’air avant de plonger à nouveau. Son regard était troublé dans l’eau et la seule chose qu’il arrivait à capter, c’était la lumière de moteur de l’appreil, toujours en train de se consumer, sous l’eau. Multipliant les coups de chances, il reconnu rapidement entre les débris flotants et coulants, la forme de ce qu’il cherchait. Mais il n’arriverait peut être pas à le récupérer à temps. Déjà, son corps tremblait frénétiquement à la recherche d’oxygène. De temps en temps un éclair fendait le ciel, éclairant la surface de l’eau un court instant. Autour de lui la carcasse fumante de l'avion avait pris feu, des sièges et des valises brûlaient elles aussi. Dans cette succession de ténêbres et de lumières, c’est là qu’il le vit. C’était impossible et pourtant. C’était bien un reptile marin gigantesque qui se tenait devant lui. Et celui-ci il n’en avait vu que sur Isla Nova. A la longueur de son coup et à la magnificence de son air élancé, il ne pouvait s’agir que d’un Elasmosaure. La créature semblait complètement paniqué par les événements en train de se produire. Lors d’un nouveau flash lumineux, Shivak apperçu, en suivant les mouvements de l’imposante créature, le corps du pilote. Celui-ci n’intéressait pas le monstre. Devait-il en déduire qu’il n’était pas intéressé par la chaire humaine ? Vite, il n’avait plus beaucoup de temps. Il ne pouvait pas abandonner le contenu de son bagage.

Dix mètres, son corps criait de douleurs. Il sentait que son ancienne plaie s’était probablement ouverte. Une douleur à la jambe semblait également indiqué un autre type de blessure, mais l’adrénaline avait pris le pas sur l’ensemble de ses mouvements. Le contre coup serait certainement violent.
8 mètres, aurait-il le temps de faire marche arrière et remonter à la surface ? N’était-il pas temps de faire demi-tour ? Abandonner ?
6 mètres, tu y es presque Shivak ! Ses poumons hurlaient. Une brûlure violente commençait à s’étendre en lui.
4 mètres, la vision devint trouble et les efforts étaient de plus en plus difficiles à fournir. Non, ne lâche rien, tu vas survivre. Tu dois survivre. Bâts-toi.
2 mètres, il devait relâcher la pression, l’air sortait de sa bouche dans un cri de rage. Ses oreilles sifflaient. Tout devenait sombre.
Dans une ultime explosion, il s’empara de la hanse de son sac et vit l’énorme reptile le frôler. C’était là son unique chance. Il s’agrippa tant bien que mal à la nageoire du monstre et se laissa tirer au maximum vers le haut, vers la délivrance. Il allait perdre connaissance…

De l’air. Le bonheur incandescent. Il avait tout donné et sentait une partie de ses forces s’estomper. Il n’était encore pas sortit d’affaire pour autant et le seul élément de sûreté qu’il repéra était un genre de cabane, plus loin sur le rivage. Il lui faudrait nager jusque là. Dans une grande bourrasque qui l’emportèrent sur de petites vagues, l’Elasmosaure sorti son long cou de l’eau et regarda en direction de Shivak, intrigué. C’était la panique dans le regard du jeune homme. Comment une créature hors confinement pouvait-elle se trouver hors confinement ? Ainsi visible au grand public ? L’incompréhension était totale tandis que la vision majestueuse disparu à nouveau sous l’eau pour ne plus se montrer. Vite. Nager.

Il se décida finalement de se rendre vers cet abri de fortune, priant pour qu'il y ai de quoi se réchauffer à l'intérieur. L'été avait beau être bientôt là, l’eau des lacs d’Écosse n' était pas réellement l'endroit le plus chaud au monde. Il arriva finalement au bout de quelques longues minutes sur ce qui ressemblait à une cabane de pêcheur. Il s'agrippa aux épaisses marches de pierres et s’assit sur la dernière d'entre elles pour reprendre son souffle. Ses yeux et ses poumons le brûlaient encore à cause de l’effort et de la fumée, et il ressentait déjà les courbatures de ses efforts. Quand il eu reprit ses esprits, il avisa la lourde porte de bois finement gravée qui menait à l'intérieur du bâtiment. Elle était entrouverte. Personne ne vivait là. Il s’empressa d’entrer à l’intérieur. C’était désaffecté, sale et il n’y avait qu’une table au centre de la pièce suffisamment en bon état pour s’y affaisser.

Il resta ainsi de longue minutes, cherchant à récupérer son souffle, laissant la pression et l’intensité du moment se dissiper. Il l’avait échappé belle encore une fois. Visiblement, ce ne serait pas encore pour aujourd’hui. Il devrait peut être jouer un loto un de ces quatre. Avoir autant de chance, c’est indécent.

Depuis Jurassic Park, Shivak n’avait plus été confronté à une des créatures d’InGen. C’est dingue comme l’effet de surprise était toujours aussi important. Il n’y avait pas plus incroyable que de se retrouver confronter à ces monstres de la préhistoire. Cette fascination il l’avait depuis qu’il était devenu photographe pour le parc. Chacune des créatures qu’il avait prise en photo était pour lui un moyen d’évasion, une rupture avec son quotidien et son passé tragique. En vieillissant, cette fascination s’était même portée aux créatures fantastiques. Si on pouvait recréer un dinosaure, jusqu’ou pouvait-on aller ? Mammifères préhistoriques ? Insectes géants ? Hybridation ? Laissez place à l’imaginaire humain et vous aurez droit à un bestiaire tout droit sortie de Tolkien ou HP Lovercraft.

Il a lu des livres sur Nessie, le fameux monstre du Loch Ness mais n’aurait jamais pensé être si proche de la légende. Quant on y pense, ça avait du sens finalement. Mais depuis quand cette créature était-elle ici ? Cette histoire est racontée depuis les années 1930. La technologie utilisée à Jurassic Park n’existait pas encore à l’époque. C’était tout bonnement impossible.
Chaque mystère en son temps. Une douleur à l’épaule et à la cuisse l’affectait. L’une était dû au réveil de l’impact de balle de sniper qu’il avait reçu (mais d’un coup d’oeil rapide, il comprit que ce n’était rien de grave) et l’autre était sûrement dû à un morceau de métal qui lui avait fait une belle entaille. Il saignait. Pas abondamment, mais la blessure n’était pas très belle non plus. Son sac était trempé mais il y avait rangé des vêtements. Il pris un t-shirt, l’épongea et arracha plusieurs bandes de tissus pour compresser les différentes plaies et éviter ainsi de multiples complications. Son 9mm était inutilisable mais il lui restait un couteau. Il pouvait tenter de faire sècher son arme, mais le temps ne jouait pas en sa faveur : ce n’était pas un accident banal qui venait de se produire. On avait chercher à descendre son appareil. Il avait donc été retrouvé, une fois de plus. Sauf que ce coup ci, il disposait d’un nouvel avantage : on allait certainement le penser mort. Quoique si il était dans l’autre camp, il vérifierait. Il ne fallait pas rester ici. Ils allaient venir vérifier. Le loch n’avait pas l’air si grand, il leur faudrait 2 heures maximum pour vérifier l’étendue d’eau. Il n’avait sûrement pas autant de temps à disposition.

Le vrombissement d’un moteur semblait se rapprocher de plus en plus proche de son emplacement. Quoi ? Déjà ? Pas le temps de se reposer. Il était encore trempé, blessé, son corps n’avait pas la force de se déplacer sur une longue distance. Alors s’imaginer courir, c’était au-delà de ses capacités en l’instant T . Il grimaça pour se remettre en position assise. Les moindres pores de son corps hurlaient à la simple pensée de se mouvoir. Mais il le fallait. Il entendit les portières d’une voiture. Impossible. Ils étaient déjà là ? Vite, une arme, quelque chose…

Shivak n’eut pas le temps de faire quoi que ce soit, encore moins de sortir son canif. Tétanisé par les efforts, il ne pu absolument rien faire lorsque 3 hommes armés comme des troupes d’élites de rangers du Jurassic Park entrèrent dans la cabane de pécheurs. Il n’avait même pas eu le temps de piper mot ou de lever les bras en l’air en signe de rédition que déjà l’un d’eux lui avait tiré dessus. Encore ?
Non, ce n’était pas une balle. La fléchette tranquillisante était encastré dans l’une de ses cuisses. Finalement, il allait pouvoir se reposer. A vrai dire, il n’était même pas inquiet à ce moment précis. Ce n’était pas la chimère, il ne sentait plus rien, c’était en quelques sorte le bonheur. Le sourire aux lèvres, il se laissa porté par les effets du sédatif et rejoint les bras de Morphée.

Chef de Section Messages : 6 Date d'inscription : 03/01/2014

2013

Je repose le combiné du téléphone. Ma main n'a jamais été aussi lourde. Je sens quelque chose qui s'échappe de mon corps. Quelque chose d'immatériel, une sorte de principe vital. Comme si on pompait mon âme. Je l'aperçois. Il est vivant. Il est en train de lire le journal. Depuis qu'il ne peut plus marcher, il a retrouvé la fragilité des gosses. Grand père est mort.. John Hammond ne peut pas mourir. Il peut vieillir, perdre l'usage de ses jambes, perdre la mémoire, même, mais il ne peut pas mourir. On se prépare à l'idée qu'il va partir, on se dit même que la mort vaut mieux que la perte de l'autonomie, mais ce ne sont que des mots. On se dit que ça va durer encore longtemps. Et puis le téléphone sonne.... c'est fini. Il est mort. Tout devient irréel. Oui, j'ai compris qu'il est mort et je commence à pleurer. Mais une force, en moi, résiste et ne veut pas savoir. Elle me dit que ce n'est pas vrai. Quelque chose s'effondre silencieusement, doucement, douloureusement, dans mon intimité, comme si un parasite siphonnait ma substance.

Avant de perdre un proche, je m’étais toujours dit que je ne me relèverais jamais d’un tel drame. Étant donné mon extrême sensibilité, j’étais sûre d’être anéantie de douleur. Et puis un jour comme ça sans prévenir, un coup de téléphone, un cadavre, 13 jours d’enquête, d'autopsie, de recherches vaines. L'annonce qu'aucune des techniques scientifiques actuelles n'est capable d'identifier l'assassin de votre Grand Père. Lui qui avait baigné son monde de cadeaux et ébloui son enfance par sa gentillesse. On pouvait dire qu’il était le pourvoyeur d’amour inconditionnel. Et là, plus rien, me semblait-il. Comme si, d'un coup, d'un seul, tout son être s'était évanoui. Un soupir.

On m’a trouvée très courageux dans les premiers temps, c’est que les mécanismes psychologiques sont puissants. J’avais presque l’impression d ‘être un imposteur. C’est avec le temps que la douleur s’est répandue en moi, c’est quand j’ai compris qu’il n’y aurait aucun retour en arrière possible que j’ai le plus souffert. J’avais la trentaine, j'avais la vie devant moi et voilà qu'on me demandait de prendre la succession du plus grand empire scientifique de notre temps, de marcher dans les traces de celui qui avait été non seulement mon modèle, mais aussi la personne que j'avais le plus craint et le plus méprisé après l'incident d'Isla Nublar, vingt années auparavant.

Une année dans le brouillard a commencé. Une année sans saveur, sans couleur ni odeur. Les fêtes de noël avaient donné le départ à un gouffre sans fin, plongé dans la sombre amertume et la monotonie des jours sans lui.
Ce n'est que lorsqu'un être cher disparaît que l'on se rend compte à quel point il était important dans nos vies. A quel point j'avais été stupide de gâché du temps à lui en vouloir plutôt qu'à lui parler. A lui dire ce que je ressentais, ce que je pensais vraiment de lui. J'aurais du lui dire que je ne lui en voulais pas, que je voulais apprendre de lui, passer ne serais-ce qu'un instant à ses côtés, lui qui avait toujours été comme un père pour moi.

On dit « Tout ce qui ne me tue pas, me rend plus fort », ce n’est certainement pas une chose à dire à une personne qui vient de perdre un être cher. Mais cette phrase fait écho en moi maintenant que j’ai réussi à dépasser la souffrance, je ne me croyais pas capable d’affronter une telle perte et pourtant je suis toujours là et bien là. J’ai découvert les ressources que j’ai en moi. Je me sens plus fort aujourd’hui. Le temps et notre flux de vie intérieur sont nos meilleurs alliés pour sortir la tête de l’eau.

Quand on est à la tête de grandes entreprises comme InGen ou Dynamics, on ne vous laisse pas le temps de faire votre deuil. A peine l'annonce est-elle arrivée aux oreilles des médias que déjà on vous demande une cinquantaine de questions réponses au jeu des médias télévisés. On dévalise vos sentiments, vos impressions, on arrange vos phrases, le sens de vos mots, on ment, on prétend savoir la vérité pour l'embellir sur quelques feuilles de papiers et quelques lignes de plus sur le web. Votre vie est un scoop, vos propres pas sont surveillés, votre linge sale devient leur linge sale et tout ce qui peux vous atteindre est la bienvenue.
Vous n'avez qu'une envie, leur craché au visage, sortir de ce cercle maudit, crier qu'on vous laisse tranquille. Mais le monde a besoin de savoir. J'avais besoin de savoir comment il était mort et qui était le responsable de cette abomination qui avait fait de sa vie l'enfer sur terre.
Alors quand l'étouffement a été trop fort, je me suis isolé, pendant plusieurs jours et j'ai réfléchis, longtemps.

Le deuil, c'est pour la vie. Çà ne s'en va jamais ; ça fait progressivement partie de vous, à chaque pas, à chaque souffle. Je ne cesserai jamais de faire mon deuil pour la bonne raison que je ne cesserai jamais de l'aimer. C'est comme ça. Le deuil et l'amour sont liés, l'un ne va pas sans l'autre. Tout ce que je peux faire, c'est l'aimer, aimer le monde, et célébrer sa vie en vivant la mienne avec audace, joie et courage.

On reprochait à John tous les maux du monde. On lui collait sur le dos les derniers attentats du Jurassic Park, la mort de dizaines de personnes, la création d'espèces dangereuses, du bouleversement de l’écosystème...
Et puis il y avait toute cette affaire autour du mystérieux "Projet T" dont une poignée de personne cherchait à s'emparer et qui était à l'origine d'InGen et de ses découvertes. Ce même projet capable de changer la face du monde ou de le détruire à tout jamais.

Evidemment je pensais beaucoup à John.
Ma réaction immédiate a été simple : Je me suis donnée pour mission de réaliser tout ce qu’il souhaitait me voir réaliser.
J’ai eu à ce moment-là ce que l’on appelle la rage de vivre. La rage de faire honneur à son souvenir, en faisant honneur à mon propre avenir. Il fallait que son rêve persiste, que son nom soit gravé dans les livres d'histoire et qu'on se souvienne de lui, non pas comme un fou, mais comme un créateur de génie, le précurseur d'un monde nouveau et un défenseur de l'humanité. Je n'avais jusqu'à présent jamais défendu mon grand père pour ses inventions mais les découvertes récentes avec Ian Malcolm et les témoignages de Shivak Garland avaient renforcé la curiosité et les liens qu'il nouait avec John Hammond. Son grand père avait toujours été une sorte de héros pour lui et si il l'avait déçu auparavant, Tim se rendait compte de plus en plus à quel point ce grand homme l'avait protégé toute sa vie.

2015

C’est en s’entourant des bonnes personnes qu’il réussirait à obtenir justice. Après avoir rassemblé suffisamment d’informations, il fit appel aux services d’Erin Montgomery, avocate de renom, et grâce à elle, ils avaient récupéré l’honneur du parc et éviter une montagne de débâcle médiatique. Plusieurs millions avaient été dépensés pour laver l’honneur de John et désormais c’était à Masrani de prendre la suite des opérations.

Masrani a été créé 16 Février, 1973 par Sanjay Masrani avec la naissance de Mascom, un réseau de télécommunications ambitieux situé dans le cœur de l'Inde. Après dix ans de perfectionner leur technologie Mascom était sur l'air, en 1983, et de 1983 à 1991 était devenu un nom familier avec quarante-cinq canaux couvrant le sous-continent indien. 1992 a vu le décès prématuré de Sanjay Masrani dont le succès a été transmis à son fils Simon.

Simon a continué à élargir les services de Mascom, mais c'était la fondation du secteur Masrani pétrole à Abu Dhabi en 1996 qui a mis le Masrani Global Corporation sur le radar d'affaires mondial. En dépit d'être l'une des entreprises les plus jeunes de pétrole en exploitation, cette division de la Masrani Société a généré la troisième plus grande des recettes des revenus pour toute entreprise entre les années 1997 à 2004. Aujourd'hui Masrani énergie contribue à alimenter 21% du secteur des transports dans le monde entier.

En 1997, Simon Masrani a entamé des pourparlers pour acquérir International Technologies génétiques après l'echec de John Hammond pour remodeler et restaurer la société à un niveau de satisfaction recherché par l'ancien fondateur. En 1998 InGen était déja sous l'égide Masrani car Hammond n'avait plus les fonds nécessaires et il avait besoin de Simon Masrani et de sa société pour trouver un remède à son cancer, suite à laquelle ils trouvèrent un compromis. Les années 2002-2004 seraient aider à diriger la société Masrani sur leur plus grande aventure encore : la construction de Jurassic World sur Isla Nublar. Mais il y avait une close au contrat établis entre Masrani et Hammond : ce dernier ne laisserais la gestion d'InGen a l'indien, que lorsqu'il décèderait.

Aujourd'hui, le Masrani Global Corporation détient des participations dans les secteurs commerciaux et industriels, allant du pétrole, les télécommunications, l'exploitation minière, la construction, l'ingénierie, l'immobilier, la technologie et les soins de santé. Actuellement l'un des principaux sociétés Fortune 500 du monde, la croissance Masrani continue à se développer, contribuant à alimenter l'économie du monde. Masrani ne s'était pourtant pas encore présenté officiellement comme sucesseur direct d'InGen car la close d'Hammond stipulait que si sa mort était "inexpliquée" il devait attendre que l'enquête soit aboutie afin de préserver les secrets du vieil homme.

Handréas Xerctëss cherche a s'emparer des secrets de son grand père depuis des années. C'est pourquoi il avait prévu le plan de secours Masrani. Il n’avait appris cette information qu'il y a peu de temps. Pourquoi Hammond lui avait caché cette information ? Tim pensait qu'il savait qu’il refuserait, ne voudrais pas de la succession étant donné ce qu’il avait vécu au Jurassic Park il y a des années. Masrani était donc un pansement utile, le temps que les événements se tassent. Il ne restait donc qu’une chose à faire : trouver un moyen de relier Handréas Xerctëss aux attentats qui ont eu lieu sur l'île.

Il fit donc appel à la chef de la sécurité de l’époque, ou du moins celle qui avait démissionné de son poste et l’engagea comme détective privée afin d’en savoir plus et obtenir les éléments qu’elle avait à disposition contre un gros chèque. Emma Becktt avait accepter sans rechigner car ça l’aidait par la même occasion à comprendre toute l’histoire des attentats, mais aussi d’avoir accès à une bonne technologie et des moyens d’en savoir plus sur ce qui était arrivé à Shivak pendant sa cavale.

L’équipe de Tim se renforçait. Ian Malcolm de son côté, continuait à lui apporter son aide dès que l’occasion se présentait. Il se chargeait surtout des médias et des affaires publiques. Quant à lui il s’occupait d’agir dans l’ombre et se chargeait des petits boulots complexes. Eliminer Ed Regis, conserver des preuves et des moyens de pression sur Masrani et plus récemment, renouer avec son oncle Alexander Hammond.

Grâce à Emma Beckett, Tim avait obtenu sa carte maîtresse face à la Chimère : Patrick Denver Hammond. Il disposait d’informations importantes sur le « Projet T » mais n’était pas très locace lorsqu’il s’agissait de parler. Sa protection était devenu une priorité. Il ne devait être approché par quiconque. Il y mettrait un point d’honneur. Il avait envoyé Emma à la recherche d’information à San Jose depuis maintenant cinq jours et n’avait pas eu la moindre nouvelle, ce qui l’inquiétait. Elle n’était pas du genre à disparaître sans garder contact régulièrement. Tim espérait que rien de mal ne lui soit arrivé.

Mais ce n’était pas tout. Elle avait aussi trouvée la responsable de la mort de son grand-père. Mort qu’il comptait bien venger si il mettait la main sur Shaélynn Moore.

04 Juin 2015

Un avion clandestin avait été enregistré dans la zone aérienne à proximité du château. Il ne pouvait s’agir que d’eux. Ils passaient enfin à l’action. Tim rassembla ses hommes au château de son grand oncle et lança les opération de défense anti aériennes.

Efficace, ils atteignirent leur cible sans problèmes et pouvaient désormais reprendre leurs activités et préparer leur expédition prochaine sur l’île des brumes.

- « Monsieur, l’avion s’est écrasé dans Le Loch Hammond »

Mince, des complications. Il y avait peut être des survivants. Peut être pourrait-il en interroger un ? Il ordonna donc la capture d’éventuels survivants et de sonder les restes de l’appareil pour récupérer la boite noire. Les intérêts de la famille avant tout.
On lui rapporta près d’une heure plus tard le corps inanimé de Shivak Garland. Emma lui avait déjà parlé de lui. C’était un homme qui connaissait beaucoup de choses sur le sujet et qui était en cavale depuis plusieurs jours, à la recherche d’informations lui aussi, capitales sur le « Projet T ». Elle serait sûrement ravie d’apprendre qu’ils l’avaient retrouvé. Ils avaient tout de même fait une erreur de jugement. Ils étaient trop à cran ces derniers temps. On leur avait fait remonter l’information que des coups de feu avaient été échangés près de l’ancienne demeure de la famille Moore. Tim était persuadé que cela avait un rapport avec les événements qui étaient sur le point de se produire. Il fallait attendre qu’il se réveille pour l’interroger.

- « Faites venir mon grand oncle ici. Il est temps d’avoir des réponses ».

Messages : 3 Date d'inscription : 03/01/2014

Il y a presque dix ans, la première équipe formée par plusieurs personnes avaient été envoyée sur Isla Sorna, sous la direction de Ian Malcolm lui même, dans le but de trouver un moyen de monter un dossier contre InGen et prouver que les espèces qu'ils ont construites pouvaient s'avérer dangereuses...
Ian et son équipe avaient alors décidé de rassembler des informations et des preuves pertinentes de la dangerosité des moyens employés et de l'aspect contre nature des créatures qu'ils avaient créés. Il faut avouer que le théoricien n’avait guère apprécier son séjour sur Isla Nublar et Isla Sorna. Ses livres s’étaient d’ailleurs bien vendu après que le T-rex se soit échappé.

Suite à l'incident de San Diego, Le procès gagné de "L'incident InGen" grâce à des sommes colossales, avait fait grand bruit et avait repositionné John Hammond à la tête de son entreprise... Cependant, Ian et sa team étaient loin de se douter à quel point la nature de cette entreprise était corrompu et tenue au secret depuis plus de vingt ans.
En effet, lors de leur expédition sur Sorna, pour récupérer des informations et relancer le Procès, Ian avait fait une découverte surprenante en fouillant dans des vieux documents d'archives, laissez ça et là lorsqu'il avait fallu quitter les lieux en urgence : John avait caché l'existence d'un de ses frères...

L’un des hommes de Ian avait intégré l’équipe soignante de St Skip’s, un Hopital psychiatrique dans lequel de nombreux patient ont été mis en détention pour traumatismes trop important... Là bas, il y avait découvert un certain Patrick Denver Hammond. Le jeune frère de John sensé être mort il y a 20 ans suite à un accident automobile. Pourtant, il était bien là et en bonne santé... Mais Ian n’avait pu tirer aucune information intéressante du babillage tenu par cet homme souffrant aujourd'hui d'absences et de crises importantes. Première déception.
Loin de se décourager, l'équipe avaient alors décidé de retirer l’ex-docteur à la vigilance des infirmières pendant quelques heures, afin d’aller trouver leurs réponses directement à la source.
Ils s’aperçurent vite que Patrick restait bloqué dans un état secondaire, mais qu'il se souvenait parfaitement des heures qui avaient précédé son accident. Il avait dit s'être retrouvé dans une jungle luxuriante et les descriptions qu'il pouvaient en donner étaient précises... Cependant, à chaque tentative d'en savoir plus, il finissait par pousser des hurlements et des cris horribles en expliquant que "le monstre" allait lui faire du mal et qu'il était le maître de cette jungle...

Patrick Denver Hammond, dans son état de trépané, avait toute sa place parmi les fous.
Le chemin de petits cailloux qu'ils avaient suivi et qui contenaient ce qu’ils étaient venus chercher, se promenait quelque part dans la nature, en la possession d’ils ne savaient qui. Deuxième déception d’une longue série qui les attendait.

Suite à cet échec, Ian décida de donner différentes missions aux membres de son équipe. Bryce resterait en tant qu’infirmier à St Skip’s pour surveiller Patrick ( ils auraient à nouveau besoin de lui à nouveau au cas où il sortirait de son état de transe.) tandis que Smith et lui-même allait pousser leurs recherches sur le passé de John et ses relations avec son frère, espérant ainsi découvrir les raisons de cet accident et ou étaient cachés les pièces manquantes de ce mystère qu'ils venaient de percer à jour...

En dix longues années d’investigations fastidieuses, les résultats n’étaient pas très concluants. Ian était parti sur les traces d'InGen et de sa construction. Il y avait découvert 4 noms seulement. Jonathan Moore, Mary Moore, John Alfred Hammond et Handréas Lucio de Gardan Aldebert Bryanson. Dès lors que l'entreprise eut été fondée, le nom de Patrick Denver Hammond disparaissait complètement des fichiers et était devenu introuvable...

Un autre nom semblait revenir souvent, un certain Tommy.L, mais impossible de trouver d’autres éléments sérieux sur cette personne. A l’époque en tout cas.

Bryce, quant à lui, finit par découvrir l’énigmatique relation entretenue par John et son frère grâce aux passages régulier d'un certain Alexander Hammond, le père de Tim Murphy
Il n'en fallut pas plus pour découvrir que le jeune homme rendait visite à son grand-oncle.
A ce jour cependant, ils ne gardaient aucun contact et ne pouvaient pas être plus différents l’un de l’autre. Tandis que le premier était enfermé à l’asile, le second avait bâti une énorme fortune grâce à la société qu’il avait créée : "Dynamics", spécialisée dans les hautes technologies. (Que gérait également aujourd’hui le petit fils, qui comme John auparavant, se tenait à la tête d’une petite fortune.)
Ian, après toutes les années passées de ce côté-ci, en avait déjà entendu parler de nombreuses fois.
Le principal atout de Dynamics était sa large palme de produits haut de gammes, qui allait de la souris d’ordinateur dernier cri en passant par le nouveau système éco-renouvelable de climatisation ; tout en s’étendant à des sujets de recherche biotechnologiques révolutionnaires en partenariat avec les meilleurs centres hospitaliers internationaux ou encore ; comme le disait la rumeur, des projets d’armement secrets avec les plus grands états...

Bref, il était surprenant ; et même suspect, que l’homme à la tête d’un tel empire ait pu un jour avoir quoi que ce soit en commun avec cette épave de Patrick Denver Hammond...
Puis quand Newton sut que Tim ne savait rien de l'accident de son grand-oncle et que cela restait un parfait mystère pour l'enfant, il se dit qu’il tenait là sa meilleure piste.
Qui pouvait bien avoir le cran et les connaissances nécessaires pour faire disparaitre son frère et ensuite repartir en le laissant pour mort et en l'enfermant dans un hôpital psychiatrique sans se faire prendre ?
John Hammond semblait être à Malcolm une réponse pertinente.

Infiltrer Dynamics pour se rapprocher de Tim et apprendre comment il avait pu trouver un moyen de connaitre la vérité sur son père avait été plus facile que le Théoricien ne l’aurait cru. Les critères de sélection des employés étaient stricts et le règlement que la corporation leur imposait si intrusif dans leur vie privée qu’il frôlait l’indécence.
Alors Smith montra patte blanche : 45 ans, célibataire, sans enfant. Ajoutez à cela que lorsqu’il put se procurer les papiers attestant une légère dyslexie, il intégra d’autant plus vite l’une des unités de maintenance de Massive Dynamics.
Son poste de technicien de surface lui permit de prendre davantage conscience de la démesure de "Dynamics" En fait, bien des inventions et innovations de cette société lui rappelait singulièrement la technologie utilisé sur Isla Sorna, lorsqu'ils y avaient mené une expédition.

Après une dizaine de jours à accumuler les pistes foireuses plus quatre mois à récurer des toilettes en supportant les moqueries vaseuses de ses collègues, la chance décida enfin à sourire à Smith le matin où on lui annonça qu’il devait assurer un remplacement.
Il s’agissait en fait de remettre à neuf une des ailes de l’énorme complexe qui avait jusque-là servit de remise, puis abandonnée. Une vingtaine d’agents d’entretien s’affairaient à transporter de vieux cartons, tous contenant pèle mêle de nombreux dossiers et documents dont les contenus allaient être informatisés.
Une cohue peu commune chez Dynamics ne tarda pas à se former. Chaque employé essayait de se frayer un passage sans trébucher sur un carton oublié par terre et en évitant de se cogner contre l’une des vielles armoires. Ces dernières encombraient la plus grande partie de l’espace, certaines se trouvaient jusque dans les couloirs.
Une épaisse poussière s’élevait des archives malmenées. Elle saturait l’air ambiant où régnait déjà une odeur suffocante.

Evidemment, ce qui se préparait avec tant de soin fini par arriver : dans un grand fracas de meuble métallique renversé, l'homme engagé par Ian put observer un de ses collègues, Francis Brake, s’étaler par terre. Celui-ci s’était apparemment prit les pieds et avait essayé de se rattraper à une armoire bancale. Le contenu des cartons qui avaient été entreposé en haut de celle-ci s’étala aux pieds de Smith.
Alors que les autres employés se précipitaient vers Brake, Newton s’abaissa vers l’amas de feuilles ; il put ainsi lire « Étude Cognitive et Neurologique… ». Le reste du titre était dissimulé par un rapport traitant des conséquences des soins apportés aux malades mentaux ou aux chocs post traumatique…
Dans un haussement de sourcils, il écarta ledit rapport, et pu terminer : « Étude Cognitive et Neurologique : Essais Cliniques du CYCAS. »
En essayant de mettre un peu d’ordre dans la marre de paperasse étendue devant lui, il observa que seul ce dossier concernait des recherches médicales, tous les autres avaient pour sujet d’étude le développement de plantes aux propriétés diverses et variées dans des milieux plus saugrenus les uns que les autres.
Il jeta un coup d’œil vers ses collègues : ils étaient encore affairés autour de Brake, la jambe de celui-ci semblait être cassée, l’un d’eux, son talkie-walkie à la main, criait quelques insanités à la réception pour demander de prévenir les urgences...
Personne ne le remarqua glisser le document dans sa veste.

Le soir venu, de retour dans son deux-pièces, Smith dû passer plusieurs heures sur le dossier subtilisé avec Ian pour enfin comprendre la véritable nature des recherches qui y étaient consignées. A présent, il exultait : ce rapport était sa première piste valable. Il expliquait clairement que Tim avait suivi des méthodes d'InGen coorporation en essayant de tester des produits pharmaceutiques à l'aide de plantes préhistoriques.

Ian soupira, reposant mollement ledit document. Celui-ci reportait l’étude menée sur trois patients : deux schizophrènes et un atteint d’arithmomanie. Le CYCAS leur avait été prescrit par un certain docteur Simon Paris qui dirigeait ces recherches. Le médicament était présenté comme un antidépresseur cependant, après quelques recherches d'infiltrations informatiques précices par un ancien ami de Ian, Arby Benton, il apprit que celui-ci était en réalité un immunosuppresseur.

Un schéma, une hypothèse un peu folle s’était alors formée dans la tête de Malcolm. Après avoir passé quatre mois à Dynamics, il savait que les types de recherches et les projets d’études de cette corporation était tous plus avant-gardistes les uns que les autres. De ce fait, l’idée qui avait germé dans son cerveau lui paraissait de plus en plus crédible.
Il n’y avait qu’un point noir au tableau : le dossier était incomplet. Il lui manquait la source. Comment Tim avait pu retrouver son grand-oncle et d'où venait cette idée d'utilisation de Plantes préhistorique ? Dans quel but ?

L’euphorie ressentie plutôt tomba. Une pointe d’amertume relevait le bord de ses lèvres en un rictus crispé. Ses doigts se serrèrent sur les accoudoirs de son fauteuil. Levant la tête, ses yeux se fixèrent au plafond. Même si son apparence restait immobile et calme chaque fibre de son corps était tendue.
Puis après quelques minutes il soupira doucement, se forçant à libérer la tension de ses membres. Il ne voulait pas perdre le contrôle de ses nerfs malgré le sentiment de frustration qu’il sentait monter. Se laisser submerger par ses humeurs, comme n’importe quel vulgaire humain, ne pourrait que le mener à se tromper de nouveau.
Il devait analyser les différentes possibilités qui lui restaient pour trouver les informations inconnues. La concentration lui rendit son expression impassible habituelle, lui faisant oublier jusqu’à son ressenti précédent.
La première perspective qui lui vint fut de retrouver des informations sur les agissements de Tim sur les dernières années, suite à l'incident "InGen" duquel il avait survécu.

Sa mâchoire crissa avant qu'il n’arrive à avaler une première gorgée de café. Celui-ci avait un goût amère mais ne l’était pas autant que le scientifique en cet instant.
Voilà près de deux semaines que les recherches sur sa cible n’aboutissaient pas. Ils l'avaient même pisté. Sans succès.
Cependant, il y avait encore une carte à jouer : celle des révélations. Tim connaissait Ian depuis longtemps et ils pourraient très certainement discuter du sujet ensemble.
Dans le meilleur des cas, il obtiendrait les informations voulues. Dans le plus mauvais scénario, le jeune homme, avec chance, serait préoccupé et essayerai surement des dissimulé des pistes...

Un peu de café déborda de la tasse lorsque Ian la reposa d’un geste brusque, trahissant son énervement. Si seulement il ne s’était pas laissé distraire par la nuée d’hommes en noir brayant et gesticulants la dernière fois, la situation serait à présent beaucoup plus simple.
En fait le secret aurait pu être percé ; peut-être même que cela serait déjà terminée...
Un craquement inquiétant suivi cette pensée : la hanse de la tasse s’était brisée entre les doigts de Ian. Il ouvrit la main et deux morceaux de faïence tombèrent sur la table.
Retenant un soupir d’exaspération face à ce geste qu’il n’avait pu maîtriser, il s’enfonça un peu plus dans son fauteuil.
Il ne lui restait plus qu’une option à présent...

Le lendemain de son larcin, Smith avait repris son service ; comme tous les jours il était arrivé en avance d’une demi-heure, avait pris un café à la cafétéria puis était allé prendre son chariot à l’étage. La matinée s’était écoulée sans autre anicroche qu’une toilette bouchée. A l’heure du déjeuner, il proposa au sous-chef de son équipe, qui entretenait le grand hall du 10ème étage, d’aller chercher pour lui et ses hommes une dizaine de sandwichs au pâté. Ignorant l’expression de surprise de son supérieur, il se dirigea vers l’ascenseur le plus proche et appuya sur le bouton indiquant l’étage 0, où se trouvait la cafétéria.
Lorsque ce dernier monta dans l’ascenseur cependant, il appuya sur le bouton du 7ème étage. Les documents papiers avaient tous été amenés là-bas lors du précédent déménagement.
Les portes automatiques s’ouvrirent et il s’engagea dans le couloir qui lui faisait face. Il avait eu du mal à reconnaître celui-ci : la veille, des amas de cartons s’élevaient jusqu’au plafond. Le corridor était si encombré qu’il était impossible de circuler à deux. De plus il fallait sans cesse zigzaguer entre les obstacles.
A présent, seuls quelques emballages ouverts, comme éventrés, encore remplis de divers rapports, étaient éparpillés çà et là. Les équipes chargées d’informatiser les données avaient dû travailler avec acharnement toute la nuit.
Retenant un sifflement d’admiration, Smith s'approcha nonchalamment de la machine à café sur sa gauche et commanda un expresso. Le gobelet fumant dans la main, il avança le long du corridor. Celui-ci était à présent presque désert ; il s’y trouvait plus de caméras de surveillance que d’êtres humains. Toutefois, puisqu'il fallait un jour ou l'autre briser sa couverture, il s'engagea dans les rayons, en direction d'une sortie de secours et ouvrit la porte derrière laquelle Ian l'attendait.
Ensemble, ils reprirent l'ascenseur et grimpèrent jusqu'au dernier étage.
Au sommet, ils débouchèrent sur la porte portant la plaque « Tim Murphy.» Ian leva doucement le bras et donna quelques coups sur le battant.

Le professeur tourna la poignée et la porte s’ouvrit dans un grincement très semblable au son que produisait sa dentition lorsqu'il serrait ses mâchoires.
Une odeur de détergents régnait dans la pièce qui devait faire environ quatre mètres carrés et semblait à la fois spacieuse et propre. Une espèce de sérénité y régnait et cela paraissait rassurant.
Lorsque Tim aperçu Malcolm en face de lui il écarquilla les yeux. Ils ne s'étaient jamais revus depuis l'incident de San Diego...

Une longue discussion avait suivi durant laquelle les deux hommes avaient longuement parlé du cas "Patrick Denver Hammond". Son grand père n'avait jamais parlé de lui et l'avait fait interner pour masquer une erreur importante qu'il avait dû commettre. Mais plus personne ne pouvait confirmer les faits car Mr et Mme Moore étaient décédés et Handréas porté disparu. Tim avait désespérément cherché une réponse et en fouillant dans les archives de John après de long moment de recherches, il avait trouvé un dossier parlant explicitement du "Projet T" dont ils ignoraient le sens mais qui semblait se tourner vers l'extraction d'énergies fossiles contenues dans les plantes préhistoriques dans un but médicinal. Les test fournis par quelques documents montraient que John avait pu soigner son cancer à l'aide des propriétés médicinales de certaines plantes du Jurassic Garden. Mais ce n'était pas tout : "Le Projet T" était décrit également comme une arme et une source biologique aux propriétés illimitées ! Mais personne n'avait jamais su mettre la main sur l'endroit exact ou pouvait se trouver cette "Source". Ils n’avaient pu faire qu’une seule chose, se rapprocher au maximum d’un variant synthétique intitulé CYCAS, qui permettait une régénération cellulaire et une guérison avec un taux de réactivité augmenté. Le Docteur Gabriel Blake, un scientifique prometteur, travaillait dessus depuis plusieurs mois désormais. Il était proche de certaines découvertes, mais seule la source du « Projet T » permettrait d’atteindre des résultats à la limite de la perfection.

Tim s'était donc approprié cette recherche comme héritage et de manière à mener une certaine concurrence face à son grand père qui lui avait mentit durant toutes ces années...

Malheureusement pour Ian, ce secret avait une valeur financière importante et très rapidement, Smith retourna sa veste pour intégrer une entreprise nommé Kimaria Chimestry, qui apprécia volontiers les informations apportés par l'Ex homme de main de Ian.
Ce n'est qu'après quelques temps que Malcolm appris que cette société était celle d'un certain Handréas Xerctëss. Coïncidence ? Il en doutait. Tim décida donc de faire équipe avec le scientifique pour retrouver le projet d'origine et localiser la Source avant que quelqu'un d'autre ne puisse y arriver à sa place.
Ingénieusement, ils en avaient conclu que si Hammond avait bâti le Jurassic Park, c'était également une manière de dissimulé quelque parc son secret, de manière qu'il soit protégé de toute intrusion... Voilà pourquoi les deux hommes cherchaient sur les différents sites d'InGen, des indices liés à ce projet...

Personne n'avait eu de nouvelles d'eux depuis l'attaque de la Chimère sur Isla Nublar, mais les actions des deux hommes étaient plus importantes que jamais.
Arrivés en hélicoptère avec Shivak, ce dernier avait pu leur donner les dernières informations qui leurs restaient à savoir et avait levé les dernières interrogations des deux hommes. Il y avait 4 clefs. Ces artefacts permettaient l'accès (encore inconnu) à l'endroit ou était conservé précieusement le "Projet T"

Ce résonnement était évidemment le plus logique. Ian et Tim avaient donc fait un point sur les potentiels possesseurs des "Clefs". 4 Fondateurs d'InGen = 4 Passes.
Quand à la porte, Ian avait sa petite idée de la localisation dans laquelle elle pouvait se trouver. L’imprévisibilité fait parfois bien les choses.

Il semblait logique que la Chimère soit en possession d'une grande partie de ces dernières puisqu'ils ne se seraient pas attaqués à Isla Nublar et causé la mort de John Hammond si ils n'avaient pas un plan dès le début quant à la localisation de l'artefact.
Les Moore étaient surement en possession d'une ou deux clefs avant leur disparitions.
Celle de Mary devait probablement être entre les Mains de K-C ou de Shaélynn depuis sa mystérieuse disparition en Egypte. Personne n'avait donné suite au suicide de Mr Moore et Handréas devait égallement en avoir une en sa possession...

Mais le duo n'était pas dupe. Pourquoi Handréas était-il apparu après le décès d'Hammond pour prendre la tête du Jurassic Park alors que son prédécesseur n'avait jamais parlé de lui ? Tim Murphy était un héritier direct de John et il avait été écarté du vote à cause d'une alerte à la bombe à l'aéroport qui devait l’emmener sur l'île des brumes. Une drôle de coïncidence.
Autre successeur : Patrick Denver Hammond. Fallait-il précisé qu'une guérison miraculeuse lui avait permis de sortir de l'asile et qu'il était désormais introuvable ? Encore un mystère à ajouter à la liste des nombreux cas imprévisibles qui entouraient le "Projet T".
En tout cas Tim avait prévu la riposte et il était hors de question de laisser de ce fourbe d'imposteur acquérir des droits illégitimes.

Craignant pour l'avenir du Jurassic Park, le jeune homme avait demandé l'aide de Ian ainsi que d'une avocate de renommée. Il lui fallait empêcher tout prix l’expansion des mensonges et la crainte des visiteurs devant le parc millénaire et la fortune de son grand père.
Outre les moyens médiatiques, il devait faire appel à des fonds monétaires colossaux pour contrer les plans d'Handréas dans sa conquêtes des parts d'InGen. Aussi, le jeune homme avait acquéri l'aide de Masrani Coorp, une filiale d'InGen qui s'était amplement développé depuis quelques années et qui avait participé à de nombreuses opérations pour le parc. Ces moyens combinés à ceux de Dynamics composaient à eux seuls une part majoritaire des actions du Jurassic Park. Ceci ne laissait à Handréas qu'une maigre part de manœuvres.

Mais il y avait un autre problème a régler : retrouver les meurtriers de John Hammond et amener les criminels de la Chimère en justice.
Ian Malcom était d'ailleurs bien placé pour savoir que sa réputation avait été entaché à cause d'une usurpation d'identité qui lui avait causé bien des problèmes. Si en plus des dinosaures on s'amusait à cloner des humains, l'humanité allait baigner prochainement dans le chaos.

Ian avait eu l’occasion de rencontrer Handréas et de se mesurer à lui verbalement. Cet homme respirait la malhonnêteté et la fourberie. Il y avait dans son regard une psychose dérangeante et malsaine. C’est aussi l’une des raisons qui poussait Malcolm de rétablir la vérité.
Au-delà d’avoir été l’un des premiers à être sur la piste du « Projet T », il avait su nouer une vraie alliance avec Tim Murphy pour la sauvegarde de la planète. Au-delà d’un secret bien gardé sur une île au large du Costa Rica, il y avait cet homme : Handréas, qui pouvait si il en avait les moyens, changer radicalement le visage du monde.

Dans un souci éthique et moral Ian continuait à défendre les Hammond de manière médiatique et rédigea un livre autour des suppositions de la mort de John, des théories du complot ect… qui fit un véritable carton. Même si la véracité du contenu n’était pas tout à fait juste, l’entreprise Kimaria Chemestry avait vu sa côte baisser dramatiquement et l’opinion du public tourner en leur avantage. Les médias avaient la possibilité aussi de changer la face du monde.

Tim, Emma, Erin, lui et son équipe formait une alliance solide et très impliquée sur la politique autour de Jurassic World (car c’était ainsi qu’on appelait le parc depuis la succession Masrani). Leurs objectifs étaient désormais de mettre en péril les assassins de John et de mettre un terme aux projets d’Handréas.
Ils avaient déjà obtenu une partie des réponses à la 1ère question grâce à Emma qui avait pu prouver une vidéo reliant Shaélynn Moore au décès de John. C’est elle qui l’avait tué de sang-froid. Tim en avait donc fait une cible prioritaire.
Pour ce qui était des agissements de la chimère, il faudrait pour cela mettre la main sur l’une des clés tant convoitées. Mais jusqu’à maintenant Patrick n’avait rien dit sur le sujet, ou alors il ne répétait que des informations qu’ils avaient déjà glanées auparavant. Aucune avancée en soi.

Ian se tenait là, en retrait. Tim allait mener l’interrogatoire. 4 Rangers étaient postés dans la pièce pour assurer la sécurité de tous. Shivak Garland, qu’ils venaient de repêcher, avait sûrement beaucoup d’informations à leur donner. Il était temps d’en savoir plus. Le jeune homme émergeait de son sommeil. C’était l’occasion de commencer à poser les questions.

- « Salut la belle au bois dormant. Ian Malcolm, mais tu me connais déjà forcément. Tu nous pose un sacré problème. Mes amis ici et moi-même, ne savons pas quoi faire de toi et nous aimerions bien être convaincu que tu ne feras rien d’inintelligent, mais j’ai des doutes sur cet aspect, alors si ça ne te dérange pas, je veux bien que tu répondes aux questions que Tim va te poser. Comme ça nous serons certains de voir quel combat tu mènes et ce qui t’attires ici ? »

Il se mit à rire. Un rire qui n’était propre qu’à lui. Ce n’était pas pour le narguer, c’était plus une sorte de manière pour lui d’exprimer son impatience. Malcolm était avant tout un professeur, un scientifique, il avait une certaine déontologie mais quand-il s’agissait de forces qui le dépassent, il avait toujours un malin plaisir à savoir de quel côté allait se ranger l’imprévisibilité et comment allaient s’orchestrer les symphonies du Chaos.

Messages : 137 Date d'inscription : 27/09/2013

Shivak émergea avec un mal de crâne notoire. Il n’avait pourtant pas fait la tournée des bars… Ses yeux prirent un peu de temps avant de s’habituer à la lumière présente dans la pièce. Le château des Hammond possédait de nombreuses salles et l’un des plus anciennes, solides et peu loquace était certainement celle des donjons. Ici, les vieilles pierres et l’odeur âcre du passé donnaient une impression de déjà vu. C’était la même impression que lorsqu’il avait visité des tombeaux égyptiens quelques semaines auparavant.
Il y avait peu d’air, le jeune homme peinait à retrouver un souffle normal. Non ça, c’était surtout dû à l’expérience du crash. Ses souvenirs immédiats commençaient à revenir. L’avion, le lac, l’Elasmosaure, la cabane, les rangers. Il ne savait pas ou il était mais étant donné les caractéristiques de la pièce et les soldats à l’effigie du Jurassic Park, il était certain de se trouver dans le Château des Hammond : Castle North Denver.

Visuel du chateau:

Maintenant plus éveillé, il fit une rapide analyse de la situation. Les mains liées il était debout en plein milieu d’une pièce solidement gardée par 4 gardes armés. Pas besoin d’essayer de trop remuer, la douleur à la cuisse et à l’épaule étaient encore présente, même si il semblerait que les 1ers soins lui ait été accordés.
Tim Murphy et Ian Malcolm étaient présent. Cela n’annonçait pas particulièrement quelque chose d’avantageux pour lui. Shivak avait appris de Chris que d’autres personnes avaient fait bouger les choses au parc et qu’Handréas s’était fait des ennemis puissants. Cette paire en faisait partie et ils avaient bien contribuer à ralentir le projet de la chimère. L’ennemi de ton ennemi est ton allié ? Restait à le découvrir.

Malcolm s’adressa directement à lui. Non, il n’allait pas s’enfuir. Il était pile ou il souhait être. Il fallait surtout définir la nature des intentions de chaque partie avant de trop en dévoiler. Il fallait donc montrer patte blanche.

- « Je ne compte pas poser de résistance. Surtout si nous avons un but en commun. Je suis là parce que je veux empêcher Handréas de mettre la main sur le « Projet T ». J’ai besoin de l’aide de Patrick Denver Hammond pour ça. »

C’était la phrase qu’il fallait sortir pour mettre les bases de leur relation. C’était important pour eux de savoir dans quoi ils allaient se lancer et les principales informations qu’ils possédaient.

- « Je suis en cavale depuis suffisamment longtemps pour savoir que si j’avais été dans le mauvais camp je serai mort. Vu que vous tirez à vue, je suppose que ma seule présence ici est de vérifier mon allégeance... J’ai choisi d’être dans le camp qui cherche à sauver au monde, qui veille à la sécurité de tous. Cela pourra vous sembler bizarre venant d’un ex membre de la Chimère, mais j’ai été manipulé, trop longtemps pour pardonner toutes mes fautes, mais suffisamment je l’espère pour pouvoir me racheter auprès de ceux qui voudront de mon aide. »

Il fallait cependant aller droit au but :

- « J’ai mené mon enquête de mon côté et je sais qui est en possession de quelles clés. Je vous dirais ce que vous voulez savoir si on joue franc jeu et que vous répondez également à mes questions. »

Les piliers fondamentaux étaient en place. Maintenant il fallait voir comment allait évoluer la conversation. Voir comment Malcolm et Tir Murphy allait vouloir que les choses avancent ou si au contraire ils voudraient l’enfermer ici. Après un échange de regard entre Tim et Ian, le théoricien l’invita à continuer d’un geste de la main. Il avait réussi à gagner du temps et leur attention. Maintenant, il allait falloir être précis, clair et transmettre suffisamment d’informations pour paraître crédible. Seul problème : il ne pourrait pas être franc à 100 % tant qu’il ne connaîtrait pas clairement les intentions de ses interlocuteurs. Après tout, John Hammond était le grand-père de Tim et Shaélynn Moore son meurtrier. Qu’arriverait-il si il parlait de son alliance et de sa cavale avec elle de ces derniers mois ? Shivak ne préféra pas le savoir. Il fallait les appâter autrement et ferrer le poisson de tel manière à ce qu’il morde à l’hameçon pour détourner leur attention.

- « Malheureusement, la Chimère possède à ce jour au moins 3 clés. L’Ambre d’Hammond, l’Os de Jonathan Moore et le Sang d’Handréas. Pour ce qui est de la clé de Bois, elle a été détruite lors d’une confrontation avec eux pendants mes dernières semaines de cavale. La blessure que j’ai à l’épaule peut en témoigner. Là ou je n’ai pas d’information mais ou j’ai de grosses craintes, c’est qu’il est sûrement possible pour Handréas de se servir de cette clé puisqu’ils en ont récupéré les morceaux. »

Il vit le visage de Tim se décomposer. Visiblement il avait un atout que eux n’avaient pas : la 5ème clé. Ignoraient-ils donc son existence ?

- « Le seul atout pour stopper Handréas c’est désormais de trouver la 5ème clé. C’est ce qui m’amène ici aujourd’hui. Je pense que c’est Patrick Denver Hammond qui l’a possède. »

Il marqua une pause, le temps que tout le monde digère bien toutes les informations qu’il allait leur donner. Tim n’avait pas pu cacher sa stupéfaction face à la révélation de l’existence d’une autre clé. Malcolm, lui, semblait amusé de la nouvelle.

- « J’ai remonté cette piste grâce aux preuves qu’à récolter mon ancienne compagne Emma… Emma Beckett. » La douleur le fit grimacer. C’était déchirant de devoir penser à elle, de prononcer son nom.

Tim et Ian comprirent tout de suite que quelque chose n’allait pas. Mais avant qu’ils n’aient pu poser la question, le jeune homme y répondit :

- « Emma est morte il y a quelques jour. Je l’ai retrouvé à San Jose, égorgée par un membre d’élite de la Chimère. »
L’émotion était forte. Il avait encore en tête la mise en scène morbide. Shivak ne pouvait s’empêcher d’avoir la voix tremblotante et enragée par les événements qui s’étaient produits. Mais il devait aller au bout des choses et passer outre ce moment désagréable. Ce n’était jamais facile de faire son deuil ; surtout qu’il avait dû la laisser là bas, dans cet état… Il se ressaisit et pris un ton plus ferme, plus béliqueux.

- « Emma et moi étions en couple depuis plusieurs mois. Notre relation avait débuté à l’époque ou nous travaillons à Jurassic Park. Je suis certain que la Chimère l’a attaqué pour me nuire. Je veux leur faire payer. Je dois les empêcher à tout prix d’arriver à leur fin et je veux venger Emma ! Laissez moi me joindre à vous ! Vous aussi vous avez perdu quelqu’un Mr Murphy, vous devez certainement me comprendre mieux que personne d’autre ! »

La perche était tendue. Comment allaient-ils désormais se positionner par rapport à tout ça ?
Mais Tim Murphy n’eut pas le temps de répondre. Un vieil homme au regard absent était entré dans la salle accompagné de 2 rangers, une tasse de thé à la main. Il n’y avait pas besoin d’un dessin pour comprendre qu’il s’agissait là de Hammond numéro 2. Il n’avait cependant rien à voir avec John. Celui-ci paraissait vraiment… Bizarre. Etait-ce à cause de son séjour en asile ? Des années passées loin des siens, de la civilisation ? Son dossier était long comme le bras, Emma l’avait bien renseigné sur ce monsieur complètement bipolaire et lunatique. Leur regard se croisèrent et Shivak sembla distinguer une lueur inquisitrice dans les yeux grisonnant du vieil homme. On aurait même dit qu’il le connaissait. Ce dernier sursauta et renversa le contenu de sa tasse dans un fracas de porcelaine que tout le monde remarqua dans la salle, sous la nervosité des gardes armés qui se demandaient ce qu’il pouvait bien se passer. Il pointa Shivak du doigt sans prononcé un mot, paniqué, l’air complètement perdu. L’instant figé dura presque cinq secondes avant que le propriétaire du château ne se mette à rire et à frapper dans ses mains. Comme si par magie, en un instant, il avait été l’homme le plus heureux du monde. On le vit se faire raccompagner par un garde, qui insista pour qu’il le suive. Mais Hammond semblait refuser de quitter les lieux. Il regardait Shivak avec intensité. Fasciné. Oui c’était bien le mot : Fasciné.

Suite à ce passage étrange, aussi bref qu’intensif, Tim fit signe à l’un des gardes de retirer les entraves de Shivak, qui une fois libre, se frotta les poignets et vérifia l’état de ses blessures. Mr Murphy se rapprocha de lui. Visiblement il avait lui aussi des révélation à lui faire. A la tête de son hôte, il comprit que les révélations qu’il allait lui faire, n’étaient pas de bonne augure.

Chef de Section Messages : 6 Date d'inscription : 03/01/2014

En quelques phrases, Shivak avait retourné la situation à son avantage. C’était un bon orateur, il avait marqué un point en plaçant ses intérêts vers le bien commun et en apportant des éléments de réponses qui coïncidait avec leurs objectifs. L’élément central de cet échange avait bien évidemment été les révélations sur Emma et leur passif en commun. Leur prisonnier avait fait preuve d’honnêteté et ses sentiments étaient sincères. Tim comprenait parfaitement ce qu’éprouvait Shivak pour l’avoir lui même ressenti à la disparition de son grand-père. Ils avaient donc le même but.

Le jeune homme d’affaire avait échangé un regard avec Ian avant de prendre la décision de faire détacher Mr Garland, c’était selon eux ce qu’il y avait de plus juste à faire.

Il s’était rapproché de Shivak pour lui adresser enfin la parole :

- « Toutes mes excuses pour cet accueil disproportionné Mr Garland. Et désolé pour votre pilote, vous connaissez les enjeux et vous savez que nous n’avions pas le choix. Nous avons récupéré son corps dans le lac, c’était un de vos proches ? »

A la tête que son interlocuteur fit, il comprit que ce n’était pas quelqu’un d’important. N’empêche qu’il s’agissait d’un dommage collatéral…

**Qu’est ce qui t’es arrivé Tim ? Depuis la mort de grand-père tu ne recules devant rien. Cet homme avait sûrement de la famille lui aussi, des proches qui allaient le pleurer. Pourquoi ? Défendre les intérêts de l’humanité ? Sauvegarder l’héritage familial ? Non, reste focus. Si tu dois faire les frais de tes erreurs, tu ne le feras que lorsque tu auras accompli ta mission. Retrouver Shaélynn Moore, stopper Handréas et détruire le Projet T.**

En gage de confiance, il tendit la main à Shivak pour qu’ils puissent échanger une poignée. Celui lui rendit son salut, non sans lui présenter un genre de moue ; un regard long qui semblait dire. « Tu me tires dessus et ensuite on fait les présentations ? » . Il semblait chercher un sens à toute cette mise en scène. Tim allait devoir éclaircir les choses pour gagner la confiance de ce potentiel nouvel allié. Il devait absolument en savoir plus.

- « Mes condoléances pour Emma, c’était une amie précieuse dans nos recherches, nous l’avions embauché à sa demande pour mettre la main sur les plans d’Handréas ainsi que les personnes qui avaient disparus des suites de l’attentat sur Isla Nublar. Vous étiez en cavale, vous avez peut être croisé d’autres personnes sur votre route que nous cherchons ? »

Il y avait beaucoup d’informations qui passèrent par le regard de Shivak à ce moment là. L’espace d’un instant, on aurait cru qu’il allait lui sauter à la gorge et une fraction de seconde plus tard on le sentait pris par les remords, le doute, la peine… Tim ne put s’empêcher de remarquer que ce dernier serrait les poings. Signe d’impuissance, de regrets ? Ou est ce qu’il se retenait de se jeter sur lui ? Il était important de rester sur ses gardes.

- « Avez vous vu Cole Hudson ? Marcos Shannon ? Shaélynn Moore ? Ces noms doivent obligatoirement vous dire quelque chose, vous avez été collègues sur l’île il y a peu. Je cherche à les retrouver pour savoir, comme vous, ce qu’ils savent. »

Là encore Shivak eu une réaction étrange, comme si il savait quelque chose mais qu’il se retenait de le lui dire. Il regardait vers l’endroit ou son grand oncle avait été emmené. Tim se crispa. Il n’avait pas vraiment la patience. Le temps était compté.

- « Mr Garland, laissez moi vous raconter une histoire. J’espère qu’elle pourra vous aider à trouver un juste milieu dans toute cette affaire... »

Murphy faisait les cent pas dans le donjon. Par ou commencer… Il savait que le seul moyen de faire parler Shivak c’était de gagner un peu plus sa confiance et il lui fallait donc révéler certaines informations capitales.

- « Mon grand-père, John Hammond, d’aussi loin que remonte mes souvenirs de lui, a toujours été un fervent passionné du monde préhistorique, de la science et des loisirs. Même passé les quatre vingt ans, il continuait à se lever pour apporter du sourire aux gens, à les divertir, à leur apporter une porte de sortie, un dépaysement… Lorsqu’il a découvert le « Projet T », il a réussi à donner une nouvelle dimension à ce monde en permettant à la génétique de faire un bon en avant. Il a ramener à la vie des espèces éteintes et a permis l’étude de nouvelles avancées médicinales... »

Tim marqua une brève pause, cherchant ses mots pour qu’ils aient l’impact souhaité.

- « A mes yeux et au regard de beaucoup de gens sur cette planète, John Hammond était une icône de la science et une personne qui avait réalisé le rêve de millions d’enfants à travers le monde. Mais ce n’était que la partie visible de l’iceberg. Mon grand-père a sacrifié sa vie pour protéger quelque chose de bien plus dangereux. Quelque chose qui pourrait tous nous plonger dans l’extinction... »

Il appuya fortement sur ce dernier mot. Quel autre aurait pu mieux convenir de toute façon ?

- « Lorsque Hammond est mort, j’ai dépensé des millions pour monter une équipe afin de mettre la main sur son meurtrier. De fil en aiguille, j’ai mis la main sur les recherches de la Chimère, du « Projet T » et d’autres expériences que John avait effectué tout au long de sa vie, sur Isla Nublar, Sorna, Nova, Vanthua et aussi sur « le sanctuaire ». J’ai pris la peine d’espionner chaque fait et geste de Biosyn, j’ai employé des hommes pour surveiller Jurassic World et j’ai mis à contribution certains moyens radicaux pour empêcher quiconque de s’approcher de ces informations... »

Shivak était pour le moment la seule exception. Lui pouvait être utile.

- « Nous avons découvert la vraie nature du « Projet T », mais vous devez déjà en savoir un minimum sur le sujet j’imagine ? Au départ, sous forme naturelle, il s’agit d’un genre de tulipe bleu, scintillant sous la lumière lunaire. Une fleur aux propriétés génétiques uniques grâce à la découverte d’une enzyme très spéciale : la Tetracyclomisyne. Comme vous avez pu en constater les effets, employée convenablement, elle possède des vertus curatrices et régénératrices dépassant l’entendement. Nous avons à peine effleuré ses capacités. Cette plante pourrait être le chaînon manquant de l’eradiction de toutes les maladies, le remède qui permettrait de se rapprocher de l’immortalité... »

Il indiqua d’un geste de la main la blessure à l’épaule de Shivak.

- « On vous a injecté du « Projet T » issu des laboratoires d’Hammond. Cela permettra à vos blessures de se refermer en quelques heures. Vous vous sentirez peut être un peu nauséeux mais ça passera. »

Dit comme ça, le discours le faisait passer pour un mégalomane aux obscures dessins. Mais cette histoire avait un tout autre but : celui de faire comprendre à l’ex journaliste la gravité de la situation.

- « Nous pensions que le prolongement de la vie était tout ce qui intéressait le leader de la Chimère, mais après avoir enquêté, nous avons découvert que la Tetracyclomisyne pouvait aussi bien être le remède que le poison et que si il était mis en de mauvaises mains, le « Projet T » deviendrait une arme destructice encore jamais égalée. ».

Il fallait rentrer un peu plus dans les détails. Il avait assez fait duré le suspens.

- « Lorsque Tommy, un employé de mon grand-père à découvert la Tulipa Tempus, ils ont travaillé avec le Docteur Henry Wu sur une méthode révolutionnaire de démultiplier les cellule et l’adn mort ou éteint si vous préférez. L’idée de base était de générer une régénération perpétuelle des cellules. Mais avant de le tester, il fallait en connaître toutes les capacités. C’est pourquoi l’idée du Jurassic Park est né. Un lieu incroyable permettant d’accroître les finances d’un projet encore plus malsain que le premier. Si John avait été en capacité de recréer la vie, dans le plus secret, il avait étudié avec la famille Moore, mon grand oncle et Handréas Xerctëss, le moyen éradiquer les dinosaures, si ils venaient à se montrer problématiques. Pour cela ils ont donc crée une seconde enzyme à partir de la première et la Tetra-necrocyclomisyne est née. Un poison aérosol d’une rare intensité, capable de tuer toute une espèce ciblée, par contact, respiration, ingestion… Un véritable fléau destructeur… »

C’était ça la véritable nature des secrets autour du « Projet T ». Une arme létale, trop bien conçue. La possibilité d’entrer dans une nouvelle extinction de masse.

- « Une troisième enzyme a également été mise en conditionnement dans des laboratoires sur Isla Vanthua. Des recherches effectuées par un certain Hanton McGready. Cette nouvelle souche contient une immunité à la version « nécro ». On l’appelle la « Lumière d’Hanton. ».

Le jargon scientifique était trop complexe pour entrer dans les détails. Mais grâce aux noms des 3 versions différentes, Shivak allait réussir à la suivre dans ses explications, de plus en plus importantes.

- « Les sujets qui possède le gène lié à la « Lumière d’Hanton » sont immunisés contre sa version « Necro ». Si vous prenez par exemple un dinosaure du Jurassic Park, ses cellules contiennent de la Tetracyclomisyne. Si le virus issu du « Projet T » était utilisé en version « Necro » sur l’un des sujets de l’île, ils serraient purement et simplement éradiqués. Ce qui donne ainsi le pouvoir, à celui qui détiendrait les 3 variantes, de pouvoir décider de vie ou de mort sur chaque être vivant résident sur cette planète. C’est ceci qu’Handréas convoite. Inutile de préciser à quel point ses secrets pourraient être lucratifs et destructeurs pour celui qui les détiendrait... »

Tim remarqua que l’attitude de Shivak avait changée. Il venait de comprendre le fin mot de l’abominable projet pour lequel il avait été utilisé comme un pion.

- « Si Handréas mets la main sur l'ensemble du "Projet T", ce sera la fin du monde ! »

Il était important de bien insister sur ces derniers mots. C’était ça leur véritable mission. Il n’y avait pas d’autres alternatives : ils devaient retrouver le leader de la Chimère, les démanteler et les empêcher de mettre la main sur le « Projet T ».

- « Biosyn, La Chimère, Dynamics, Mantha Corp, Masrani Corp, il y a beaucoup d’entreprise qui ont réussi a obtenir le patrimoine génétique des dinosaures. Fabriquer une version synthétique du « Projet T » n’était pas très compliquée. Une grosse avancée scientifique pour la plupart d’entre eux, mais toutes ces versions se sont avérées risquées et dangereuses pour la santé des personnes à qui on les avaient injectés. Cancer, nécroses, infection du sang, décomposition de la peau et des cellules, perte de mémoire, démence… La liste des effets secondaire diffère selon les patients. Vous connaissez sûrement la pathologie d’Handréas pour l’avoir cottoyé ces dernières années ? Pour aider mon grand-père à retrouver la mémoire, une version synthétique lui a aussi été injecté, il souffre de démences, hallucinations et sclérose. Ses jours sont comptés. »

Après avoir attendu quelques secondes, le temps que Shivak accepte d’encaisser ces révélations, Tim décida de conclure son monologue en demandant une dernière fois, l’aide de l’espion :

- « Mr Garland, s’il vous plait. Vous devez coopérer avec nous. Les enjeux sont trop importants. Pouvez vous nous dire ce que vous savez ? »

Messages : 3 Date d'inscription : 03/01/2014

Longtemps, un des privilèges caractéristiques du pouvoir souverain avait été le droit de vie et de mort. Sans doute dérivait-il formellement de la vieille patria potestas qui donnait au père de famille romain le droit de disposer de la vie de ses enfants comme de celle de ses esclaves; il la leur avait donnée, il pouvait la leur retirer. Le droit de vie et de mort tel qu’il se formule chez les théoriciens classiques en est une forme déjà considérablement atténuée. Du souverain à ses sujets, on ne conçoit plus qu’il s’exerce dans l’absolu et inconditionnellement, mais dans les seuls cas où le souverain se trouve exposé dans son existence même : une sorte de droit de réplique. Ian avait parcouru en long et en large l’histoire et les science pour comprendre la nature du monde. Le pouvoir de dieu était certainement celui qui a travers les âges avait été le plus chaotique de tous. Le « Projet T » était l’illustration malsaine de tous les maux de l’humanité.

Ian était inquiet de l’évolution de Tim au cours des dernières semaines. Ce dernier s’était permis des détours drastiques et il semblait plonger dans les ténèbres. Lui aussi jouait au jeu de dieu. Est-il menacé par des ennemis extérieurs, qui veulent le renverser ou contester ses droits ? Il peut alors légitimement faire la guerre, et demander à ses sujets de prendre part à la défense sans « se proposer directement leur mort », il lui est licite d’ « exposer leur vie » : en ce sens il exerce sur eux un droit « indirect » de vie et de mort. Mais si c’est l’un d’eux qui se dresse contre lui et enfreint ses lois, alors il peut exercer sur sa vie un pouvoir direct : à titre de châtiment, il le tuera. Ainsi entendu, le droit de vie et de mort n’est plus un privilège absolu : il est conditionné par la défense du souverain, et sa survie propre. La mégalomanie de Tim l’avait poussé à presser la détente. Il était entré dans ce cercle fermé des personnes qui étaient capable de tout. Ces idéalistes qui rendaient la théorie du chaos bancale.

La théorie du chaos traite des systèmes dynamiques rigoureusement déterministes, mais qui présentent un phénomène fondamental d'instabilité appelé « sensibilité aux conditions initiales » qui, modulant une propriété supplémentaire de récurrence, les rend non prédictibles en pratique sur le « long » terme. En d’autre termes, elle repose sur la fiabilité d’éléments intangibles, sur des valeurs prédictibles et capables d’être mesurées. Tim Murphy, en tuant Ed Regis, le pilote qui avait amené Shivak jusqu’ici, en prenant d’autres mesures fortes sur les agents de la Chimère qu’ils avaient retrouvés (notamment Smith, qu’il avait fait exécuté), était passé dans le cercle des variables qui pouvaient bousculer le cours des événements.

Allait-il vraiment vouloir détruire le « Projet T » ? Allait-il le protéger ? La garder pour lui ?
De toute façon le droit de vie et de mort, sous cette forme moderne, relative et limitée, comme sous sa forme ancienne et absolue, est un droit dissymétrique. Le souverain n’y exerce son droit sur la vie qu’en faisant jouer son droit de tuer, ou en le retenant ; il ne marque son pouvoir sur la vie que par la mort qu’il est en mesure d’exiger. Tim n’en était pas à ce stade. Il gardait la mesure des choses en expliquant à Mr Garland les différentes recherches qu’ils avaient effectués et les secrets qu’Hammond avait laissés à sa mort. Ce dernier semblait d’ailleurs avoir bien intégré le poids que représentait le « Projet T ».

Ian ne se faisait pas de doute sur la position qu’allait prendre Shivak. Ce qui le rendait perplexe, c’était les réponses et les informations qu’il allait bien vouloir partager avec eux. En particulier sur la Chimère. Si ces données s’avéraient dangereuses ou délicates, la réaction de Tim pourrait compliquer les choses. Il avait déjà cette obsession et ce côté carnassier qui ressortait un peu trop ces derniers mois. Si seulement l’ex journaliste pouvait montrer un peu de retenue dans ses propos, cela pourrait éviter que les choses de dégénèrent dans les jours à suivre.

Au delà de l’héritage d’Hammond, Ian se sentait responsable de ce p’tit gars qu’il avait sauvé lors de leur première visite du Jurassic Park. Il avait un regard bienveillant envers le petit fils de John depuis un moment déjà. Il avait l’habitude avec les enfants. Père de 4 mômes, il adorait les gosses et avait toujours su trouver les mots justes lorsque ceux-ci se retrouvaient embarqués dans des situations compliquées. Il en allait de même pour sa relation avec Tim. Ian se sentait en quelque sorte responsable de sa déchéance et comptait bien garder un œil sur ce dernier pour lui éviter de se retrouvé plongé dans l’arène des gladiateurs.

Le droit qui se formule comme « de vie et de mort » est en fait le droit de faire mourir ou de laisser vivre. Les guerriers romains qui combattaient autrefois s’en remettait à la décision finale de César. Pouce en l’air, la vie. Abaissé, la mort. Les symboles étaient nombreux. Mythologiques, historiques… Le glaive, la balance, la pesée de l’âme... Et aujourd’hui une fleur aux propriétés génétiques uniques. Une fleur qui allait diviser la société. Mécanisme de soustraction, droit de s’approprier une part des richesses, extorsion de produits, de biens, de services, de travail et de sang, imposée aux sujets. Le pouvoir qu’apporterait la maîtrise sur le « Projet T » sur les choses, le temps, les corps et finalement la vie était très inquiétant. Angoissant même ; il fallait le supprimer pour l’équilibre des choses.

Tout en se grattant le menton à cause de sa barbe naissance, Malcolm se permit d’ajouter quelques mots afin de faire en sorte que Shivak soit plus disposé et à l’aise de leur répondre.

- « Mr Garland, ce que Mr Murphy est en train de vous expliquer, c’est que nous avons besoin de savoir ce que vous savez sur cette dernière clé. Nous allons mener une expédition sur Isla Nublar dans quelques jours. Nos équipes ont été dépêchées et Mr Masrani, le directeur du Jurassic World a été informé de notre arrivée pour faciliter notre intervention. Nous faisons face à une véritable course contre la montre et si nous n’agissons pas rapidement, Handréas aura la main mise sur le « Projet T ». Pour nous, il est en capacité d’y accéder si il possède les 4 clés. Comment pouvez vous être certain qu’il en existe une autre ?... »

Une pièce seulement parmi d’autres, une simple clé pour changer le voile du monde ? Il y avait eu par le passé de nombreuses reliques étonnantes qui ont eu des fonctions d’incitation, de renforcement, de contrôle, de surveillance, de majoration et d’organisation des forces qu’ils exercent : un pouvoir destiné à produire des forces, à les faire croître et à les ordonner plutôt que voué à les barrer, à les faire plier ou à les détruire. Le droit de mort tendra dès lors à se déplacer ou du moins à prendre appui sur les exigences d’un pouvoir qui gère la vie et à s’ordonner à ce qu’elles réclament. La Tulipa Tempus provoquera la décimation de l’être humain. Par la volonté d’un seul homme. Un génocide d’une puissance sans précédent. Une extinction de masse aussi puissante que la météorite de la fin de période Crétacé.

Un seul faux pas et ce serait la guerre.

- « Nous sommes à l’aube d’un conflit sans précédent. Vous vous rendez sûrement compte de l’importance et de la valeur de ce que représente la Tetracyclomisyne. Non seulement il s’agit de garder ces informations sous la plus grande confidentialité, mais il en va de notre devoir d’arrêter tout ceux qui pourraient être au courant de son existence et qui n’auraient pas les mêmes intentions que nous. »

Jamais les guerres n’ont été plus sanglantes que depuis le XIXe siècle et, même toutes proportions gardées, jamais les régimes n’avaient jusque-là pratiqué sur leurs propres populations de tels holocaustes. Mais ce formidable pouvoir de mort et c’est peut-être ce qui lui donne une part de sa force et du cynisme avec lequel il a repoussé si loin ses propres limites, se donne maintenant comme le complémentaire d’un pouvoir qui s’exerce positivement sur la vie, qui entreprend de la gérer, de la majorer, de la multiplier, d’exercer sur elle des contrôles précis et des régulations d’ensemble. Les guerres ne se font plus au nom du souverain qu’il faut défendre ; elles se font au nom de l’existence de tous ; on dresse des populations entières à s’entre-tuer réciproquement au nom de la nécessité pour elles de vivre. Si le secret se rependait à travers le monde, les riches, les puissants de ce monde, les chefs d’état, les scientifiques et les idéologistes chercheraient à s’en emparer et mettraient tous leurs moyens à disposition pour l’accaparer.

Les massacres sont devenus vitaux. C’est comme gestionnaire de la vie et de la survie, des corps et de la race que tant de régimes ont pu mener tant de guerres, en faisant tuer tant d’hommes. Et par un retournement qui permet de boucler le cercle, plus la technologie des guerres les a fait virer à la destruction exhaustive, plus en effet la décision qui les ouvre et celle qui vient les clore s’ordonnent à la question nue de la survie. La situation atomique est aujourd’hui au point d’aboutissement de ce processus : le pouvoir d’exposer une population à une mort générale est l’envers du pouvoir de garantir à une autre son maintien dans l’existence. Le principe : pouvoir tuer pour pouvoir vivre, qui soutenait la tactique des combats, est devenu principe de stratégie entre États ; mais l’existence en question n’est plus celle, juridique, de la souveraineté, c’est celle, biologique, d’une population.

- « Nous devons savoir qui est au courant parmi vos contact afin de ne pas prendre les mauvaises décisions, au moment opportun. »

Si le génocide est bien le rêve des pouvoirs modernes, ce n’est pas par un retour aujourd’hui du vieux droit de tuer; c’est parce que le pouvoir se situe et s’exerce au niveau de la vie, de l’espèce, de la race et des phénomènes massifs de population. L’homme, le dinosaure. Ian se souvenait d’une excellente réflexion faire par Ellie Sattler quelques années auparavant. Certaines choses sont immuables. Jouer à dieu, c’est risquer de basculer dans le chaos. Et quelle espèce était plus destructrice que l’homme ?

Ian faisait péniblement les cent pas. Son regard était toujours porté vers Shivak. Il attendait une réaction, quelque chose. Il pensait à Tim, à Hammond, à ses enfants. L’avenir du monde se jouait, en différents endroit, aux 4 coins du monde. Ici en Ecosse, ailleurs au Costa Rica, dans d’autres lieux stratégiques, là ou la Chimère gagnait en influence. D’ici quelques jours, ce serait une nouvelle ère qui commencerait, dans l’ignorance la plus totale. Une poignée d’hommes et de femmes à la recherche de l’arme la plus puissante au monde, de l’artefact aux pouvoirs médicaux les plus impressionnant jamais vus aupravant. Une bataille pour la mort ou pour la vie.

Et Shivak était une des clés qui allait peut être changer tout ça.

Messages : 137 Date d'inscription : 27/09/2013

La vie est faite de choix et nous ne pouvons y échapper. Pour certains, prendre une décision n’est pas si évident. Réfléchir sur la manière de comment la prendre nous amène d’abord à définir une situation nous obligeant à faire la part des choses. On parle de processus de décision lorsque l’on doit faire un choix d’action parmi plusieurs alternatives. Shivak se voyait pris entre le marteau et l’enclume. D’un côté, protéger ses alliés, Chris, Cole, Marcos et bien évidemment Shaélynn, du courroux de Tim, au risque de perdre sa confiance et l’avantage dont ils disposaient pour retrouver le « Projet T ». De l’autre il compromettait fortement leurs chances en laissant le champ libre à Handréas qui disposait de la quasi-totalité des éléments nécessaires.

Certaines fois, un raisonnement logique nous permet de savoir ce que nous devons faire. Ce n’est donc pas un choix si la réponse est déjà toute tracée. On aurait simplement préféré avoir ce pouvoir décisionnel plutôt que de le voir nous être imposé.Protéger ses amis ? Sauver le monde ? Aider ses camarades ou rejoindre une faction prête à tout pour mettre la main sur une arme diabolique ?

Nous avons une décision à prendre lorsque nous sommes face à un choix, sans savoir quel chemin peut être meilleur que l’autre. Aucune déduction logique, sur le moment, ne nous permet de nous orienter et de trancher. L’immobilisme et l’indécision nous seraient préjudiciables. Il faut donc décider d’un chemin pour avancer. Nous sommes alors dans l’inconnu total. Si il cachait ses informations de cavale, il risquait peut être des répercussions importantes. Il ignorait tout ce qu’Emma avait pu leur donner, ce que leur troupes de Rangers avaient réussi à récupérer au cours des derniers mois de cavale. Et si il savait ?

Shivak avait-il quitté un groupe de fanatiques mégalomaniaques pour rejoindre celui d’un capitaliste conservateur ? Il avait besoin de faire le point, rapidement. D’analyser toutes les informations qui venaient de lui être transmises.

- « Mes condoléances pour Emma, c’était une amie précieuse dans nos recherches, nous l’avions embauché à sa demande pour mettre la main sur les plans d’Handréas ainsi que les personnes qui avaient disparus des suites de l’attentat sur Isla Nublar. Vous étiez en cavale, vous avez peut être croisé d’autres personnes sur votre route que nous cherchons ? »

C’était donc de leur faute.

Shivak aurait très bien pu sauter à la gorge de Tim à cet instant et lui briser la nuque, mais qu’est ce que ça allait changer ? Emma était morte. Il aurait pu le prendre pour coupable mais il connaissait l’entêtement de la jeune femme et il savait qu’elle avait dû jouer se rôle pour le retrouver et l’aider. Il ne lui en voulait pas à elle, mais sa confiance envers Tim s’était ébranlée à ce moment précis. A cet instant de la conversation, il savait que potentiellement, cet homme pourrait devenir une menace dans les heures, les jours à venir.

- « Avez vous vu Cole Hudson ? Marcos Shannon ? Shaélynn Moore ? Ces noms doivent obligatoirement vous dire quelque chose, vous avez été collègues sur l’île il y a peu. Je cherche à les retrouver pour savoir, comme vous, ce qu’ils savent. »

Question piège. Évidemment que oui. Il fallait détourner l’attention, ne pas répondre pour le moment. Omettre ces informations n’étaient pas capitales pour le moment. Ils avaient remarqué son hésitation et il avait cherché à faire passer ça pour une attitude surprise, mais il n’était pas certain qu’il serait pris au sérieux. A leur place, il n’aurait pas confiance. Heureusement pour lui, il se lança dans un monologue à la fois captivant et inquiétant.

- « Lorsque Hammond est mort, j’ai dépensé des millions pour monter une équipe afin de mettre la main sur son meurtrier. De fil en aiguille, j’ai mis la main sur les recherches de la Chimère, du « Projet T » et d’autres expériences que John avait effectué tout au long de sa vie, sur Isla Nublar, Sorna, Nova, Vanthua et aussi sur « le sanctuaire ». J’ai pris la peine d’espionner chaque fait et geste de Biosyn, j’ai employé des hommes pour surveiller Jurassic World et j’ai mis à contribution certains moyens radicaux pour empêcher quiconque de s’approcher de ces informations... »

Shivak connaissait bien Nublar, Sorna et Nova pour y avoir mis les pieds, Vanthua pour avoir eu quelques échos de « l’île des peurs », mais et « Le Sanctuaire », de quoi s’agissait-il ? Y avait-il d’autres lieux importants dont il ignorait l’existance, autres que « les cinq morts » ? Lui aussi avait des questions. Hors de question de révéler quoi que ce soit sur ses compagnons de cavale tant qu’il n’aurait pas eu des réponses suffisamment intéressantes sur la 5ème clé, la localisation du « Projet T » et les secrets qu’Hammond avait laissé derrière lui.

- « Nous avons découvert la vraie nature du « Projet T », mais vous devez déjà en savoir un minimum sur le sujet j’imagine ? Au départ, sous forme naturelle, il s’agit d’un genre de tulipe bleu, scintillant sous la lumière lunaire. Une fleur aux propriétés génétiques uniques grâce à la découverte d’une enzyme très spéciale : la Tetracyclomisyne. Comme vous avez pu en constater les effets, employée convenablement, elle possède des vertus curatrices et régénératrices dépassant l’entendement. Nous avons à peine effleuré ses capacités. Cette plante pourrait être le chaînon manquant de l’eradiction de toutes les maladies, le remède qui permettrait de se rapprocher de l’immortalité... »

Oui. Shivak savait déjà la plupart de ces choses. Il avait vu les miracles que pouvaient accomplir la tulipe bleue alors qu’ils n’utilisaient pas 100 % de ses capacités. Alors quels seraient les effets si ils avaient accès à la totalité du « Projet T » ? Tim lui révéla qu’on lui en avait injecté . Le jeune homme ne se sentait pourtant pas différent, mais si ses blessures pouvaient guérir plus vite, alors tant mieux. Il lui fallait être en pleine possession de ses moyens pour affronter Wellan, Pearce et Handreas. C’était cependant bizarre de se dire qu’une infime quantité du graal se trouvait désormais dans son sang. Un pouvoir de guérison unique, mais également une puissance destructrice hors normes :

- « Lorsque Tommy, un employé de mon grand-père à découvert la Tulipa Tempus, ils ont travaillé avec le Docteur Henry Wu sur une méthode révolutionnaire de démultiplier les cellule et l’adn mort ou éteint si vous préférez. L’idée de base était de générer une régénération perpétuelle des cellules. Mais avant de le tester, il fallait en connaître toutes les capacités. C’est pourquoi l’idée du Jurassic Park est né. Un lieu incroyable permettant d’accroître les finances d’un projet encore plus malsain que le premier. Si John avait été en capacité de recréer la vie, dans le plus secret, il avait étudié avec la famille Moore, mon grand oncle et Handréas Xerctëss, le moyen éradiquer les dinosaures, si ils venaient à se montrer problématiques. Pour cela ils ont donc crée une seconde enzyme à partir de la première et la Tetra-necrocyclomisyne est née. Un poison aérosol d’une rare intensité, capable de tuer toute une espèce ciblée, par contact, respiration, ingestion… Un véritable fléau destructeur… »

Tommy. Ce nom, il l’avait lu dans les documents qu’Emma lui avait laissé. Encore un fantôme du passé. Il n’y avait pas grand-chose sur lui, si ce n’est qu’il faisait partie d’une équipe de chercheurs pour le compte des Hammond, lors de leur achat d’Isla Nublar. C’était quoi déjà… Tommy.N ? Tommy.M? Et Henry Wu était déjà présent dans leurs combines génétiques ? Les membres fondateurs avaient foutu un sacré bordel en jouant avec des découvertes qui dépassaient l’entendement.

- « Une troisième enzyme a également été mise en conditionnement dans des laboratoires sur Isla Vanthua. Des recherches effectuées par un certain Hanton McGready. Cette nouvelle souche contient une immunité à la version « nécro ». On l’appelle la « Lumière d’Hanton. ».

McGready ? Comme… Komar McGready? Là encore des informations qu’Emma lui avait donné étaient assez vague, mais le jeune homme avait rejoint le Jurassic Park il y a peu de temps. Une personne de plus à la recherche du « Projet T », sans aucun doute. Vu les époques, Hanton devait être un parent de Komar.

- « Les sujets qui possède le gène lié à la « Lumière d’Hanton » sont immunisés contre sa version « Necro ». Si vous prenez par exemple un dinosaure du Jurassic Park, ses cellules contiennent de la Tetracyclomisyne. Si le virus issu du « Projet T » était utilisé en version « Necro » sur l’un des sujets de l’île, ils serraient purement et simplement éradiqués. Ce qui donne ainsi le pouvoir, à celui qui détiendrait les 3 variantes, de pouvoir décider de vie ou de mort sur chaque être vivant résident sur cette planète. C’est ceci qu’Handréas convoite. Inutile de préciser à quel point ses secrets pourraient être lucratifs et destructeurs pour celui qui les détiendrait... »

Shivak pris une pause mentale. Il avait fait le tri des informations dans le mauvais sens. Les détails d’abord, les gros morceaux après. Le « Projet T » était une belle saloperie. Il avait toujours su que son potentiel létal était risqué, mais il n’aurait jamais imaginé a quel point il pouvait s’avérer être destructeur. Handréas était suffisamment démoniaque pour tirer profit financier d’un génocide mondial. Sa puissance serait tel qu’il deviendrait en quelque sorte le « maître du monde ». L’ex journaliste en était estomaqué. Tous ces mensonges, toutes ces actions, ces meurtres pour avoir le droit de vie ou de mort sur n’importe qui… A quoi avait-il été lié pendant ces dernières années ? Shivak avait la nausée, mais pas à cause de la Tetracyclomisyne qui circulait dans ses veines en faible quantité. Si Handréas gagnait, il s’en voudrait toute sa vie.

- « Biosyn, La Chimère, Dynamics, Mantha Corp, Masrani Corp, il y a beaucoup d’entreprise qui ont réussi a obtenir le patrimoine génétique des dinosaures. Fabriquer une version synthétique du « Projet T » n’était pas très compliquée. Une grosse avancée scientifique pour la plupart d’entre eux, mais toutes ces versions se sont avérées risquées et dangereuses pour la santé des personnes à qui on les avaient injectés. Cancer, nécroses, infection du sang, décomposition de la peau et des cellules, perte de mémoire, démence… La liste des effets secondaire diffère selon les patients. Vous connaissez sûrement la pathologie d’Handréas pour l’avoir cottoyé ces dernières années ? Pour aider mon grand-père à retrouver la mémoire, une version synthétique lui a aussi été injecté, il souffre de démences, hallucinations et sclérose. Ses jours sont comptés. »

Manipulés depuis des années, soumis à de l’espionnage industriel… Combien d’entreprises avaient sacrifié des vies pour obtenir les secrets du Jurassic Park et d’InGen ? Biosyn avait eu Shélynn, Handréas s’était servi de Shivak… Et qui sait combien d’autres boites avaient bénéficier du patrimoine génétique des dinosaures ? De la source du « Projet T » ? Dynamics, Marsrani, étaient liées à Tim Murphy, et Marsrani à Hammond, par succession. Mantha Corp ? Emma avait également trouvé un fichier à ce sujet. Une société de robotique, spécialisée dans les implants ? Quel intérêt ? Mais après tout pourquoi se poser la question ? L’argent régit le monde. Peu importe qui mettrait la main sur cette maudite tulipe, il changerait les règles du jeu. Au diable les effets secondaires, le profit était plus important pour toute cette farandole de prétendants.

Tim était convainquant, insistant et d’une précision chirurgicale. Lorsqu’il cherchait à convaincre, il n’utilisait pas le dos de la cuillère. Shivak avait plusieurs questions mais il n’avait pas encore la parole. Visiblement Ian souhaitait aussi intervenir :

- « Mr Garland, ce que Mr Murphy est en train de vous expliquer, c’est que nous avons besoin de savoir ce que vous savez sur cette dernière clé. Nous allons mener une expédition sur Isla Nublar dans quelques jours. Nos équipes ont été dépêchées et Mr Masrani, le directeur du Jurassic World a été informé de notre arrivée pour faciliter notre intervention. Nous faisons face à une véritable course contre la montre et si nous n’agissons pas rapidement, Handréas aura la main mise sur le « Projet T ». Pour nous, il est en capacité d’y accéder si il possède les 4 clés. Comment pouvez vous être certain qu’il en existe une autre ?... »

Pragmatique et direct. Il n’y avait pas d’autres manières de traiter avec Malcolm. Il connaissait bien le personnage pour l’avoir vu plusieurs fois en conférence, ou avoir lu un de ses livres lorsqu’il était employé sur Isla Nublar. Ils avaient déjà tout prévu. Shivak se sentit frustré. Ils étaient en avance par rapport à lui. Il avait tourné en rond depuis des mois à la recherche des clés et eux pendant ce temps, avaient monté une pseudo-armée pour contrer Handréas et ses sbires. Fallait-il vraiment tout révéler sur la 5ème clé ? Pouvait-il réellement faire confiance à un concurrent en surnombre, mené par un vengeur potentiellement instable ? L’ex journaliste s’apprêtait à parler lorsque Ian intervint à nouveau :

- « Nous sommes à l’aube d’un conflit sans précédent. Vous vous rendez sûrement compte de l’importance et de la valeur de ce que représente la Tetracyclomisyne. Non seulement il s’agit de garder ces informations sous la plus grande confidentialité, mais il en va de notre devoir d’arrêter tout ceux qui pourraient être au courant de son existence et qui n’auraient pas les mêmes intentions que nous. »

Que cherchait à lui faire comprendre Mr Malcolm ? Que voulait-il dire par « arrêter » ? Shivak avait sa petite idée suite à sa descente « forcée » dans le Loch Hammond. Il avait également quelques questions sur la créature qu’il y avait trouvé, mais ce n’était pas la priorité. Le jeune homme devait impérativement mettre ses collègues de cavale hors de portée.

- « Nous devons savoir qui est au courant parmi vos contact afin de ne pas prendre les mauvaises décisions, au moment opportun. »

Il insistait. Ian savait-il quelque chose que Shivak ne savait pas ? Etait-il en train de le mettre en garde contre Tim ? Si il marchait sur du verre, mieux valait faire attention ou mettre les pieds. Mais devait-il réellement répondre maintenant et prendre le risque de dévoiler ses informations ?

- « Je comprends l’urgence. Je ne dispose cependant pas d’autant d’informations que vous en avez récolté. La seule carte réelle dont je dispose, c’est la 5ème clé dont je vous ai parlé, je pense que c’est le frère d’Hammond qui l’a détient, ou du moins, je pense qu’il sait ou l’a trouver. Avez vous déjà discuté avec lui sur le sujet ? Pensez vous que je pourrais avoir un instant avec lui pour essayer de savoir ce qu’il sait ? »

Shivak en demandait beaucoup. Ils avaient partagé beaucoup d’informations avec lui mais lui, n’avait rien donné en retour. Il fallait qu’il bavarde un peu, qu’il gagne du temps. Qu’il grille ses cartes une à une.

- « Au cours de ma cavale j’ai croisé les 3 personnes que vous avez cité. Cole Hudson, Marcos Shannon et Shaélynn Moore. »

Il vit dans le regard de Tim une sombre lueur s’éveiller. Son instinct lui confirmait ses soupçons. Le petit fils d’Hammond ne comptait pas l’épargner. Tant mieux, cela faisait donc des informations sur Shaélynn sa carte maîtresse. Il pourrait tout négocier avec ça. Et rien ne l’empêchait de le lancer sur une fausse piste après avoir obtenu ce qu’il cherchait. Par contre, il devait gagner sa confiance. Si il arrivait à transmettre de bonnes informations, vérifiables, alors il n’aurait pas vraiment de difficultés à obtenir ce qu’il voulait. Il serait également plus facile de protéger Shaélynn en gardant le contrôle de leurs échanges. Tim ne savait rien de l’étrange relation qu’il entretenait avec l’anglaise. Pour eux, ils pouvaient encore être des ennemis. Il fallait donc travailler là dessus.

- « Cole Hudson, vous devriez le retrouver aux alentours d’Isla Nublar. Je l’ai croisé il y a une quinzaine de jours, à la recherche de Shaélynn Moore. Il voulait des informations sur Biosyn, je pense qu’il cherche à se venger d’eux pour avoir manipuler Mlle Moore et je l’ai envoyé en direction du Jurassic World car si il compte les retrouver, c’est certainement là bas qu’ils iront si ils veulent mettre la main sur le « Projet T ». Il ne sait d’ailleurs quasiment rien sur le sujet, j’ai eu l’occasion de l’interroger, c’est juste un mec dépassé par les événements. Si vous avez un bon informaticien, vérifiez ses comptes, vous trouverez sûrement des achats récents ou une trace de lui sur les caméras de surveillance de San Jose. »

Il marqua une pause, il vit Tim faire signe à un garde qui porta sa main à son oreillette, sans doute pour donner l’ordre de vérifier la véracité des informations données. Shivak continua :

- « Je ne sais pas ou se trouve Marcos Shannon, mais la dernière fois que j’ai eu de ses nouvelles, il était en France, à Paris. C’est assez maigre, j’en convient, mais je n’ai pas plus d’informations à vous donner sur lui. C’est un paléontologue tenace qui à vu les effets du « Projet T » à l’oeuvre et qui déborde de curiosité. Ce n’est pas un danger, plutôt quelqu’un de déterminé et d’avide de vérité. »

Il restait Shaélynn, il voyait que c’était ce que Tim attendait.

- « Shaélynn est une espionne rivale. On pourrait nous qualifier de chien et chat. Tout le monde au Jurassic Park pourra vous confirmer que nous ne nous entendions pas. Nous nous sommes retrouvés confronté l’un à l’autre en Egypte sur une piste assez étrange… Saviez vous que Mary Moore, sa mère, était toujours en vie? »

Oui, bien sur qu’ils le savaient. Ils avaient vu la vidéo qu’Emma avait du lui envoyer. Mais vu qu’ils n’en avaient pas parlé, ça lui permettait de continuer à gagner leur confiance et protéger Shaélynn. Le problème était plus qu’épineux.

- « Mary Moore est probablement en train de protéger le « Projet T », quelque part sur Isla Nublar à l’heure qu’il est, derrière une porte fermée par 5 serrures. Handréas dispose de 4 d’entre elles, pendant ma cavale, j’ai réussi à suivre les traces de Shaélynn jusqu’à l’ancien manoir Moore. Elle est au courant pour les clés et de ce que j’ai compris elle cherchait à protéger celle que sa mère lui avait laissé…Je pense qu’elle aussi à fait un trait sur son passé d’espionnage. A aucun moment de ma filature je ne l’ai surpris avec un autre contact. »

Shivak marqua une pose et vit que Tim attendait d’en savoir plus, mais le regard de Ian insistant, demandait à l’ex espion de ne rien lui dire. Le jeune homme pris donc un air étonné :

- « Vous voulez en savoir plus ? Je pourrais évidemment rentrer dans les détail, je me ferais un réel plaisir de vous répondre par emplacements précis, mais vous l’avez dit vous même : nous n’avons pas de temps à perdre. Je dois parler à Mr Hammond de la 5ème clé. Puis-je lui parler ? »

Shivak n’avait guère envie de se retrouver face à ce grand-père un peu ahuri qui lui avait fait une drôle d’impression, mais c’était toujours mieux que la frustration actuelle de Tim qui débordait de questions à lui poser. Ian, souriant, l’invita à le suivre. Murphy ne manqua pas de lui emboîter le pas, ainsi que plusieurs gardes. L’un d’eux venait de confirmer la position de Cole, ce qui est pour effet de détendre un peu le petit fils d’Hammond. Il semblait désormais lui accorder un peu plus de confiance. Le timing était parfait.

Il était temps d’avoir une conversation franche avec le passé.