Jurassic Park World RPG
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 Tirer un trait sur le passé - Retour sur l'île des brumes

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Shaélynn Moore
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MessageSujet: Tirer un trait sur le passé - Retour sur l'île des brumes    Tirer un trait sur le passé - Retour sur l'île des brumes  EmptyLun 7 Nov 2022 - 22:27



10 juin 2015

Il était à peine 8h30 et il faisait déjà chaud sous le soleil du Costa Rica. Certains touristes commençaient à montrer des signes d'agacement. Shaélynn Moore en revanche était relativement sereine. Après ces quelques semaines au Royaume-Uni et en France, elle retrouvait avec bonheur la chaleur et le soleil auxquels elle s’était finalement habituée et qui lui avait manqué. La température devait avoisiner les 27 degrés et allait encore augmenter. Mais ce n’était rien comparé à ce qu’elle avait connu en Egypte.

Bien que Shaé connaisse parfaitement la destination, elle ne réalisait pas vraiment. Après avoir eu tant de mal à en partir, elle se dirigeait de nouveau droit sur le Jurassic Park. Ou le Jurassic World puisque c’était le nouveau nom officiel. Du côté de San José, rien n’avait vraiment changé. Ils n’avaient pas vraiment rénovés. Seul le flocage et les affiches, passé du logo Jurassic Park rouge et noir au bleu et gris de Jurassic World, reflétait le changement. Les bâteaux étaient définitivement plus modernes. Mais à part ça, le trajet restait le même.

Marcos était assis à côté d’elle sur l’un des ponts du ferry. Peu de touristes avaient décidé de braver la chaleur et le soleil pour s’installer à l’extérieur. Ils étaient donc relativement tranquilles tant que l’île ne serait pas en vue. Cela n’était d’ailleurs plus qu’une question de minutes.

Musique:

La britannique poussa un soupir, ferma les yeux et laissa son corps s’affaisser sur le siège. Sa nuque posée sur le rebord du banc, profitant encore un peu de ses dernières et précieuses minutes de calme.

Malgré elle, Shaélynn repensa à la première fois qu’elle avait pris le ferry et fait ce trajet.

La jeune femme eut un sourire en se souvenant de sa détermination et de son insolente assurance. Gonflée d’ego et d'orgueil, elle avait eu l’impression de pouvoir déplacer des montagnes. Shaé n’avait aucun doute sur ses capacités à réussir la mission qu’on lui avait confiée. Aucun doute sur ce qu’elle avait fait pour arriver là où elle en était. Aucun doute sur l’équipe qui la soutenait depuis Cupertino en Californie. Une confiance absolue.

Ce soir-là, ils n’étaient qu’une poignée d’employés à faire le trajet. Principalement, des futurs chefs qui partaient rejoindre leurs équipes. Les images défilaient dans son esprit. Elle se voyait s’avancer sur le quai, sa valise à la main et le bruit de ses talons qui tapaient sur le béton. Son regard croise celui d’un homme.

Un grand costaud aux cheveux blancs, qui a l’air d’avoir une soixante d’années et la peau tannée par le soleil. L’homme enchaînait cigare sur cigare. D’ailleurs, après leurs brefs échanges de regard, il était allé jeter son cigare dans l’eau. Jack Teague était venu sur le parc pour être ranger. Avec son fort accent australien et sa carrure, il en imposait. À son âge et avec son expérience, il en avait vu d’autres. Vétéran, chasseur accompli et reconverti en garde-chasse dans un domaine privé en Afrique, Jack était totalement investi dans son métier. Comme beaucoup, il avait fini par jeter l’éponge devant les incidents qui s’accumulaient. Courageux mais pas inconscient.
Un autre homme avait rapidement compris que le parc n’était pas un lieu aussi sûr que l’annonçait InGen. Comme le dit l’adage : chat échaudé craint l’eau froide. Alan Grant était un éminent paléontologue et connaissait bien le parc. Nommé comme chef de section Paléontologique, il avait démissionné rapidement après quelques mois comprenant que John Hammond n’avait pas appris de ses erreurs.  

Si contrairement aux deux autres hommes, il ne s’imposait ni par sa taille ni par sa renommée, le troisième homme avait marqué, à sa façon, l’histoire du parc. Josh Solomon avait beau être un homme d’action, il était surtout connu pour être imperturbable et secret. Il travaillait dans l’ombre avec acharnement et discrétion. Paradoxalement, c’était ce qui lui valait la reconnaissance de ses collègues et de la direction. Shaélynn n’avait jamais su ce qui l’avait poussé à se faire exploser ce soir-là mais elle savait une chose. Elle aurait pu tenter de le sauver. Et elle ne l’avait pas fait.

Les choix que Shaélynn Moore et Josh Solomon avaient fait ce soir-là avaient bousculé la vie du quatrième arrivant.

Cole Hudson était un beau new-yorkais approchant la trentaine. Naïf et optimiste, il cherchait à donner un nouveau sens à sa vie. Suite à une dépression, il avait lâché l’entreprise qu’il avait créée et accepté de diriger les guides du Jurassic Park. Soutenu par la direction et manipulé par Shaélynn, il avait grimpé les échelons jusqu’au sommet. Il n’avait pas anticipé la chute. La mort de Josh Solomon l’avait bouleversé. La jeune femme ne savait pas ce qui lui était arrivé après son départ et craignait de le découvrir. Et de se confronter à tout ce qu’elle lui avait fait subir.

Quant au dernier homme... Shaélynn croisa instinctivement les bras. Par son caractère plus exubérant et ses bavardages incessants, Shivak Garland détonnait dans le groupe. Il s’était dans un premier temps présenté comme un photographe ambitieux ayant sauté sur l’occasion de prendre la direction de l’équipe de vidéo documentaliste du parc. Tout était faux car l’homme était un espion à la solde de KC. Durant son bref séjour sur le parc, il avait fait beaucoup de dégâts et semé un désordre qui avait mené aux attentats. S’il l’avait par la suite amèrement regretté, il avait tout de même contribué à la mort de 137 personnes.

S’il n’était pas mort, Shivak se rendrait sur le parc. L’expérience lui avait montré que l’homme pouvait être le meilleur des alliés comme le pire des connards. Aujourd’hui, elle ne savait plus dans quelle catégorie le classer. Avant même qu’elle sache qu’il existait, l’ancien journaliste avait participé à l’assassinat du père de Shaé changeant le cours de son existence. Présent ou absent, vivant ou mort, il trouvait toujours le moyen de foutre le bordel. Il l’avait encore prouvé quelques jours plus tôt quand la britannique avait découvert qu’elle était enceinte de lui après leur nuit en Egypte.

La jeune femme n’avait toujours aucun symptôme particulier. Mais il y avait toujours quelque chose pour lui rappeler. Comme convenu, le paléontologue et elle n’en parlaient pas. Mais il y avait toujours un mot, un regard, quelque chose qui ramenait insidieusement le sujet dans les pensées de Shaé. Faisant à chaque fois resurgir l’Egypte, Paris et les événements du manoir dans son esprit. Et inlassablement la culpabilité, les questions et les angoisses qui allaient avec.

Des cris de joie et des murmures enthousiastes parcourent le bateau, semblant réveiller la foule qui s’y trouvait. Shaé rouvrit les yeux.

L'île était en vue.

Les reliefs d’Isla Nublar se dessinaient dans la brume qui entourait l’île. Shaélynn échangea un regard avec Marcos. Ils savaient que la journée allait être chargée. Le plan était bien ancré dans leur tête.

Depuis qu’ils avaient quitté la petite maison louée par le français dans le sud de la France, les deux alliés n’avaient pas chômés. L’anglaise avait revendu ses deux 9mm. La première fois, Shaé avait réussi à leur faire passer la sécurité car elle avait pris des vols courts et des ferrys pour rejoindre l’Europe. Mais ils n’avaient pas le temps cette fois. Elle avait donc dû se résoudre à se débarrasser des deux armes, chose qu’elle aurait dû faire il y a bien longtemps puisque l’une des deux avait servi à tuer John Hammond. La jeune femme avait eu du mal à trouver un endroit où les revendre mais avait fini par trouver une boutique louche qui avait accepté de payer les deux armes en cash lui permettant de récupérer une belle somme car ils étaient encore en parfait état.

Durant tout le temps qu’elle avait passé à l'aéroport, “Hannah Miller”, avait croisé les doigts pour que les faux papiers qu’elle avait achetés en quittant le Costa Rica deux ans plus tôt soit nickel. Jusqu’ici, Shaé avait tout fait pour limiter les trajets en avion et les contrôles de police. Mais le trajet se déroula sans encombre. “Hannah" et Marcos se rendirent donc sans encombre au Costa Rica.

Arrivée à San José, la jeune femme avait eu moins de mal à trouver car elle connaissait mieux la ville.  Shaé avait donc acheté deux nouvelles armes même si elle savait que Shannon n’était pas à l’aise avec les armes à feu et ce malgré le fait qu'il avait déjà possédé une arme similaire. Mais c’était une question de survie et de sécurité. Fallait-il encore arriver à les emmener sur le parc. Shaé et Marcos s'étaient creusé la tête pendant des heures et avaient parcourus de multiples forums de visiteurs et sites afin de comprendre quelles étaient les réelles mesures de sécurité du parc.

Ils avaient malheureusement trouvé tout et son contraire. Certains affirmaient que tous les bagages (à mains et valises) étaient fouillés… Et d’autres que seuls les bagages à mains étaient fouillés et que les bagages visiteurs remis à la consigne pour être déposés directement dans les chambres d’hôtels échappaient à cette règle. Ouais… Finalement, ils avaient choisis de mettre les armes dans la valise de Shaé. Valise qu’ils déposeraient à la consigne du ferry et qu’ils pourraient récupérer à la consigne de l’hôtel. A la sortie des hôtels, il y avait également des portiques à détection de métaux, Shaé serait donc obligé de trouver un moyen de sortir autrement que par les entrées visiteurs… Elle aviserait en temps voulu.

De toute façon, en cas de problème, la fausse identité de Shaé serait la seule concernée et Marcos pourrait prétendre ne pas être au courant. Le plan était hasardeux mais c’était leur seule solution.

Le visage du français trahissait cependant sa tension. Shaé voyait que ses traits étaient tendus et soucieux. Contrairement à elle, il n’était pas exactement familier de ce genre de mission. Elle craignait que le paléontologue ne fasse une erreur et les mette en danger par inadvertance.
Tandis que les deux anciens collègues se pressaient avec les autres visiteurs pour descendre des ponts et sortir du bateau, Shaélynn se sentit obligée de faire la conversation.

- Marcos ? ça va aller ? Si on suit le plan, il ne devrait pas y avoir de soucis. Shaélynn ne savait pas si le paléontologue en aurait quelque chose à foutre de ses paroles d’encouragement mais elle se devait de le tenter. Ce n’était vraiment pas le moment que quelque chose foire. Elle prit la casquette Jurassic World qu’elle avait acheté sur les quais et la mit sur sa tête. Par contre, fais profil bas quand on sera descendu du bateau, ils ont truffé le parc de caméras.

La partie qui inquiétait Shaé aurait lieu plus tard. Quand ils auraient réussi à atteindre la grotte des fossiles.

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Marcos Shannon

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MessageSujet: Re: Tirer un trait sur le passé - Retour sur l'île des brumes    Tirer un trait sur le passé - Retour sur l'île des brumes  EmptyMer 9 Nov 2022 - 23:33

L’air était humide ce matin-là dans cette partie du globe. Isla Nublar portait bien son nom d’île des brumes. Mais contrairement aux croyances populaires des ethnies locales qui attribuaient ça à de vieilles légendes infondées, cette dernière était principalement due à l’évapotranspiration de la jungle luxuriante qui couvrait l’île. Attirés par la gravité, les nuages formés près du sol descendaient les reliefs pour s’accumuler sur les basses terres, au pied de l’île. Lorsque le soleil s’élèverait et que la température grimperait dans la journée, la brume finirait par s’estomper. Pour l’heure, la brume occultait le pied de l’île volcanique, et ainsi les secrets que Hammond y avait cachés.
 
Le ferry s’enfonça dans la ceinture de brouillard. Il était impossible de naviguer à vue tant ce dernier était dense. Mais le commandant de bord savait exactement où aller. La voie maritime était balisée et avait été empruntée de nombreuses fois depuis la réouverture du parc, devant l’actuel Jurassic World. Mais Marcos avait eu vent que les bateaux de croisières s’étaient fait attaquer par temps clair peu de temps avant la mise à sac de Nublar. Son angoisse redoubla de plus belle et il se montra encore plus aux aguets qu’il ne l’était.
 
Ils étaient peu sur le pont du bateau. La plupart des visiteurs de la journée étaient à l’intérieur, fuyant la chaleur. Marcos et Shaelynn avaient préféré monter sur le pont. L’humidité perlait sur leur peau qui devenait moite. Les vêtements leur collaient à la peau maintenant. Shaelynn portait un jean et un haut blanc que l’humidité lui faisait légèrement coller à sa peau, dessinant la lingerie qu’elle portait en dessous. En d’autres occasions, le paléontologue n’aurait pas manqué l’occasion de jeter un coup d’œil aux attributs de la jeune femme. Mais la tension et l’angoisse qu’il ressentait à propos de la suite des évènements occultaient le reste. Marcos lui portait un pantalon cargo couleur crème, un tee-shirt gris et une chemise légère. L’humidité importante ne l’importunait pas. Ils sécheraient sous peu et de toute façon, son attention était braquée sur tout autre chose.
 
L’intérieur du ferry était bondé. En ce début d’été, le parc, qui avait fait peau-neuve sous la forme du Jurassic World, voyait le début de la vague de fréquentation qui finirait à la rentrée scolaire, en septembre. Seul le pont du bateau était peu peuplé et offrait un peu de calme. Le calme avant la tempête. Ce n’était pas ce genre de tempête qui vous fonçait dessus et dont il était possible de se préparer à l’affronter. Celle-là, cette tempête-là, c’est eux qui allaient à sa rencontre.
Être sur le pont permettait aussi de voir arriver le danger. À l’avant, là où ils étaient assis, il était possible de voir le quai approcher. Il serait possible de voir si des agents de sécurité les attendaient pour lui ou Shaelynn. Techniquement, seuls la Chimère et Biosyn en avaient après le paléontologue, et InGen n’était pas au courant que Shaelynn était la meurtrière de l’ancien PDG. Mais c’était techniquement… Cette dernière, assise à quelques sièges de lui, ne bronchait pas et ne laissait rien paraitre. Elle ne semblait pas avoir le mal de mer, malgré sa grossesse engagée. Tout elle laisser transparaitre une détermination et une motivation sans pareil dans un seul but : en finir avec tout ça.
 
 
Le bateau arriva finalement à quai. Marcos se redressa pour voir ce qu’il y avait à quai. Son visage crispé montrait l’appréhension qu’il essayait de cacher malgré tout. Il avait encore le souvenir des évènements tragiques qui avaient eu lieu sur cette île deux ans auparavant. 137. C’était le nombre de victimes. Il y avait des agents de sécurité du parc, mais également des gens de toutes professions du parc, même des civiles. Et il y avait également John Hammond dans la liste des victimes. Quelle ironie, lui voyageait à présent en compagnie de sa meurtrière… À voir l’état du quai de l’île, rien ne laissait prétendre qu’il y avait eu un massacre en ces lieux. Tout avait été réparé, camouflé, remplacé ou enterré. Plus aucun signe de la tragédie était visible. Sauf un. La sécurité, qui avait grandement été renforcée et dont un post était installé sur le quai avec une brigade d’agents. Marcos lui portait les stigmates de cet incident sur lui. Sa blessure ligamentaire et musculaire au bras droit s’était résorbée, mais non sans des séquelles qu’il aurait à vie.
 
Une fois le bateau amarré, il commençait à voir les gens descendre par la passerelle. Vu la quantité, il faudrait bien un quart d’heure avant que le bateau soit vide. En voyant toutes ces personnes quitter le navire, Marcos repensa une énième fois à l’histoire qu’il devrait bidonner si on lui posait des questions. Plus d’un mois qu’il avait disparu des radars. En tant que chef de section, personne ne cherchait vraiment à savoir le motif de son absence. Personne du coup ne savait qu’il s’était absenté pour chercher Shaelynn à Paris, et qu’il était en cavale depuis. Aux yeux de la sécurité et des autres employés du parc, il espérait juste passer pour un gars d’InGen en déplacement professionnel. Rien de plus. Mais ses espérances allaient-elles porter leurs fruits ?
Shaelynn lui recommandait chaudement de s’en tenir au plan et de faire profil bas pour que tout se passe sans accrocs. C’était facile pour elle de se fondre la foule, de voir sans être vue. Elle avait passé plusieurs années à apprendre ça chez Biosyn. Ce n’était nullement le cas du paléontologue. L’anglaise lui avait acheté une arme. Il n’aimait pas ça mais elle ne lui laissait pas vraiment le choix. Enfin, les évènements ne lui laissaient pas le choix. Il était évident qu’il survivrait plus longtemps aux mercenaires de la Chimère ou à Biosyn avec une arme que sans. Mais le déguiser en espion n’en ferait pas un de lui.
 
« Facile à dire pour toi Shaelynn. » répliqua sèchement le paléontologue. « Je n’ai pas ton talent pour ce genre de chose. Je suis un homme simple qui aime les choses simples. »
 
Sans rien n’ajouter, il prit son sac à dos qui était sur le siège à côté de lui, et se dirigea vers la passerelle de débarquement. Après la passerelle, il fallait passer un poste de sécurité. Deux agents, armés et équipés, vérifiaient qu’ils n’y avaient rien de dangereux. Marcos déglutit. Son arme n’était pas dans son sac, car elle était, avec celle de Shaelynn, empaqueté dans une trousse de toilette dont la couture avait été rembourrée de papier d’aluminium pour passer les détecteurs à rayons X. Mais il n’avait pour un paquetage des plus anodins.
Les visiteurs faisaient la queue pour passer les deux agents. Chaque personne qui passait, chaque pas qu’il faisait vers eux augmentait encore un peu son stress. Il sentit une goutte glisser sur sa tempe. Était-ce la peau de son visage qui était encore humide de la traversée dans les brumes ? Où était-ce un signe extérieur de son été d’esprit intérieur ?
 
Quatre personnes devant lui.
Il essuya l’humidité de son front. Il faisait tout en son pouvoir pour avoir l’air normal. Mais plus il essayait, et plus il avait l’impression de paraitre bizarre.
 
Trois personnes devant lui.
Le paléontologue se retourna. Il vit qu’une personne s’était mise entre Shaelynn et lui. La touriste entre eux deux le regarda avec un air étrange. Marcos se retourna sans demander son reste. Il devait vraiment paraitre étrange.
 
Deux personnes devant lui.
Le passage des gardes se rapprochait. Il fallait avoir l’air normal au maximum. Il passa une main dans ses cheveux pour se recoiffer brièvement. Il remit ensuite en place les deux pans du col de sa chemise. Le moindre petit détail, si petit soit-il, pouvait rendre Marcos bien plus crédible et permettre à la suite des opérations de se dérouler.
 
Une personne devant lui.
Marcos vit comment les agents procédaient. L’un d’eux faisait le guet pendant que l’autre examinait l’intérieur des sacs avec une petite lampe torche. Le paléontologue espérait avoir assez bien camouflé le contenu du sac avec sa veste, sans que ça en paraisse louche pour autant.
 
 
Lorsque ce fût son tour, Marcos prit une grande inspiration et montra tout d’abord son badge de chef de section. Il lui servait sur Isla Nova, mais la carte était estampillée InGen. Cela suffisait amplement pour montrer qu’il était de la maison. L’agent acquiesça d’un signe de la tête et demanda à voir le contenu de son sac à dos.
Marcos déglutit une fois de plus, puis s’exécuta. Le garde regarda brièvement. Une lampe torche, une pince, un couteau suisse, du scotch. Il y avait aussi une veste pour les nuits plus fraiches. L’agent de sécurité ne trouva pas l’inventaire plus louche que de raison et fit un coup de tête pour signer que le paléontologue pouvait circuler. Il fit quelques pas et, une fois qu’il était sûr qu’il était passé à la personne suivante, souffla un bon coup. Il avait enfin les pieds sur l’île. Un problème de moins à gérer. Il allait enfin pouvoir commencer sa recherche du projet T dont il n’avait jamais été aussi prêt. Enfin, pas tout à fait… Il se retourna et vit que c’était au tour de Shaelynn de se faire contrôler. Elle laissa contrôler son sac à dos qui n’avait rien d’anormal. Elle montrait un calme exemplaire. Il était évident qu’elle savait user de ses qualités d’infiltrations. À son tour, elle eut l’autorisation d’avancer et se dirigea vers Marcos.
 
« Ok, ça c’est fait », lui dit-il à voix basse. « Maintenant, on prend le monorail et on récupère nos affaires à l’hôtel. »
 
Il eut à peine fini sa phrase qu’il entendit du coin de l’oreille qu’un garde mentionnait son nom. Le paléontologue devint livide. Il se retourna doucement et vit que l’agent qui l’avait contrôlé était en pleine discussion au talkie. Il recevait des ordres, bien que le paléontologue n’en entendait pas le contenu. Il savait cependant qu’il avait entendu son nom. Il en était certain. Mais pourquoi lui ? Le garde jeta alors un regard vers lui, tout en continuant d’échanger par talkie. Le paléontologue se retourna brutalement vers Shaelynn.
 
« Merde, je suis repéré. »
 
Shaelynn visa sa casquette sur sa tête, espérant ainsi devenir plus incognito encore. Marcos s’attendait à la voir le laisser se débrouiller seul en le laissant tomber et se fondant dans la masse. Mais elle n’en fit rien. Brusquement, elle le tira par la main et l’entraina d’un pas rapide vers le monorail à une centaine de mètres plus loin. Marcos avait le palpitant à son maximum. C’était trop beau pour que tout se déroule normalement ! Le paléontologue jeta un œil derrière lui. Deux agents marchaient à bonne distance, d’un pas rapide en liaison radio. Lorsqu’ils croisèrent le regard de Marcos, ils s’arrêtèrent et firent semblant de faire autre chose. Merde ! Ils étaient bien à leur trousse. Il s’agissait certainement des cent mètres les plus long de toute son existence.
 
 
Marcos et Shaelynn pénétrèrent finalement dans un des wagons du monorail en se frayant un chemin dans la foule. Ils se calèrent contre la fenêtre qui donnait sur le côté opposé. À l’extérieur, les deux agents, qui avaient perdu les deux fuyards de vus, les cherchaient en regardant à travers les vitres.
Debout dans le wagon, entouré par la foule, ils n’avaient pas d’autres endroits où aller. Il fallait que les portes se referment, et que le train démarre. Mais les agents se rapprochaient dangereusement d’eux.
 
« Merde, merde et merde. Ça va pas le faire Shaelynn. » dit-il d’une voix paniquée et étouffée. « On va se faire griller si on reste là. »
 
Les agents n’étaient plus qu’à un wagon du leur. Le piège se resserrait lentement, et ne laissait apercevoir aucune échappatoire. Pourquoi InGen cherchait à les interpeller ? Pourquoi de cette manière ? Était-ce vraiment des agents d’InGen ? Était-ce des agents de Biosyn déguisés ? Non, leur méthode était plutôt d’infiltrer à l’aide de taupe comme Shaelynn Moore. Non, le déguisement et la traque étaient plutôt des méthodes de la Chimère.
 
« Est-ce que c’est vraiment des agents de la sécu d’InGen ? Pourquoi ils voudraient nous interpeller ? »
 
Sans prévenir, l’ex-espionne de Biosyn mit un index sur ses lèvres pour le faire taire. Elle le plaqua contre la vitre, usa d’une force dont on ne s’attendait pas pour un corps aussi chétif, mis ses bras de chaque côté et l’embrassa.
 
« Mais qu’est-ce que tu fous bordel ?! » demanda-t-il à voix basse lorsqu’elle lui rendit la parole.

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MessageSujet: Re: Tirer un trait sur le passé - Retour sur l'île des brumes    Tirer un trait sur le passé - Retour sur l'île des brumes  EmptyVen 11 Nov 2022 - 22:02

« Facile à dire pour toi Shaelynn. Je n’ai pas ton talent pour ce genre de chose. Je suis un homme simple qui aime les choses simples. »

Shaelynn eut un petit sourire en coin. La réaction de Marcos ne la surprenait pas. Tout ce qui avait trait à Biosyn, les combines, la manipulation à l'espionnage etc. avait le don de fermer le paléontologue comme une huître. C'était probablement sa détermination à ne pas tomber dans ce genre de façon de faire qui l'avait gardé en vie. Personne ne se méfiait de lui. Personne ne craignait qu'il ne se rallie à l'une ou à l'autre des entreprises qui tournaient autour de InGen. Il restait fidèle au parc et donc plutôt seul dans sa quête du projet T.

En soit, Marcos n'était pas dangereux effectivement. Mais comme Shaelynn, il était malin et déterminé. Si déterminé qu'il se baladait désormais sur Isla Nublar avec une meurtrière en fuite, prêt à affronter le danger pour ses convictions malgré ses peurs. Pour cette raison, la jeune femme admirait la conduite du paléontologue. Elle fonçait aussi droit sur le danger mais comme le soulignait le jeune homme, elle avait été formée pour ce genre de situation. Et elle avait une part de responsabilité dans les évènements. Elle n'aurait pu être nulle part ailleurs que là où ses pas la menaient.

Shaé vit le français attraper son sac d'un air vexé et emprunter la passerelle de débarquement. La jeune femme décida donc de le laisser tranquille et de garder ses conseils pour elle.

Tranquillement, elle mit son propre sac sur ses épaules puis suivit son binôme hors du bateau. À quelques dizaines de mètres du quai était installé un dispositif de sécurité. Deux agents fouillaient les sacs des arrivants. Shaélynn et Marcos se mêlaient à la file des visiteurs qui attendaient leur tour.

L'ancienne espionne laissa le jeune homme passer devant et dût le regarder se tortiller durant toute la durée de l'attente. Il était évidemment nerveux mais à cette vitesse ils allaient les griller en moins de deux. Le tour du paléontologue arriva finalement au grand soulagement de Shaé. La jeune femme lutta à l'envie de regarder autour d'elle car elle ne savait pas vraiment où se trouvait les caméras. Mais c'était sûr qu'il y en avait au-dessus du poste de contrôle et elle garda la tête baissée.

Shaé vit Marcos montrer son badge d'employés. Ce n'était pas une mauvaise idée dans la mesure où la sécurité serait sûrement plus conciliante. Coïncidence ou pas, ils le laissèrent passer rapidement après avoir jeté un coup d'œil à son sac. Elle-même n'était pas très inquiète pour le contrôle de son propre sac. Elle n'avait rien mis dedans qui justifiait la moindre méfiance. Du coin de l'œil, elle vit que Marcos l'attendait déjà un peu plus loin.

Docilement, elle présenta son sac ouvert à l'agent de sécurité qui déplaça quelques affaires pour voir le fond du sac puis lui rendit assez rapidement. Elle le récupéra et prit son temps pour le refermer et le repasser sur son épaule. L'agitation n'était jamais une bonne chose dans ce genre de situation. Malgré l'envie d'en finir, il ne fallait jamais le montrer. Elle rejoignit Marcos qui lui chuchota quelques mots.

« Ok, ça c’est fait. Maintenant, on prend le monorail et on récupère nos affaires à l’hôtel. »

Le plan allait se corser maintenant. Shaelynn avait plusieurs idées pour sortir les armes de l'hôtel bien sûr. Mais la clé de la réussite était toujours la même : l'adaptation. Elle savait qu'il ne fallait pas rester focalisé sur une idée ou un plan au risque de ne pas trouver d'issues au moment voulu. La jeune femme fonctionnait à l'instinct. Cela lui avait déjà sauvé la vie à quelques reprises. La britannique n'était vraiment efficace que quand elle n'en faisait qu'à sa tête.

Soudain, les deux infiltrés échangèrent un regard. Chacun cherchant dans les yeux de l'autre une validation. Et à voir le visage exsangue de Marcos, elle n'avait pas rêvé. L'un des gardes venait de prononcer le nom du paléontologue en parlant dans son talkie-walkie. “Marcos Shannon vient de passer le poste de sécurité, over”. De tous les scénarios possibles, ce n'était pas vraiment sur celui-là qu'elle aurait parié. C'était elle qui était recherchée après tout. Pourquoi prévenir la sécurité que Marcos Shannon venait de mettre les pieds sur le parc ?

Shaelynn se rassura en se disant qu'il n'avait probablement jamais remis les pieds sur Nublar depuis la construction du nouveau parc. Peut-être était-il considéré comme un invité de marque ? Ou au contraire considéré comme à risque par sa tendance à foutre son nez dans des affaires qui ne le concernaient pas ? En tout cas vu les échanges frénétiques qui se jouaient à grands renforts d’appels au talkie walkie qu’elle entendait, ça ne sentait pas bon pour le paléontologue.

« Merde, je suis repéré. »lui lança–t-il en se tournant d’un coup vers elle.

Musique:

C’était une évidence mais curieusement l’ancienne recrue de Biosyn prenait conscience de la situation réelle uniquement maintenant. Non clairement, il n’avait pas son talent pour ce genre de choses. Et pas le tempérament. Le sauvetage mené par le brun à Paris avait induit Shaé en erreur. Sur le moment, Marcos avait fait preuve d’un grand sang froid et leur avait sauvé la mise. Où était passé cet homme ? De toute évidence, il avait dû rester sur place.

Instinctivement, la britannique vérifia que sa casquette était bien en place et mit un peu ses cheveux devant son visage. Elle sentait le stress monter en flèche chez Marcos et il n’allait pas tarder à céder à la panique. Il fallait qu’elle les sorte d’ici sans tarder car son attitude allait attirer l’attention. Shaélynn attrapa l’apprenti fugitif par la main et se dirigea vers le monorail. Elle marchait vite mais elle prit soin de calquer sa démarche sur celles, enthousiastes, des autres touristes.

Heureusement pour eux, le compte à rebours indiquait que le monorail n’allait pas tarder à partir. Elle sentait Marcos s’agiter et elle comprit qu’il devait sûrement jeter des regards vers l’arrière. Shaélynn poussa un soupir excédé. Contrairement à Marcos, elle ne cédait pas à la panique. Bien sûr que la situation était stressante mais le tout était de ne pas se laisser déborder par l’affolement et ne conserver que l'adrénaline. Celle qui vous fait prendre la bonne décision à l’instant T sans trop réfléchir.

La brune se frayait un passage parmi les touristes, jouant de son coude libre et des épaules pour passer entre les gens, esquivant les enfants pour ne pas les renverser et éviter de s’attirer les foudres des Karen en puissance qui était légion dans le coin.

Arrivés au pied de l’escalator, ils prirent la file de gauche et gravirent les marches à pied. Ils atteignirent le quai un peu essoufflés mais ce ne fut pas en vain.

30 secondes annonçaient le chronomètre tandis qu’ils arrivaient à la porte du monorail. Dans la tête de la jeune femme, le décompte avait démarré.

Entrer par une porte mais ne pas rester dans le wagon. Shaélynn avisa les ouvertures qui connectaient les wagons et se dirigea vers le plus plein des deux. Les agents allaient les chercher en priorité là où ils étaient entrés. Il fallait donc semer le doute, les ralentir. Debout contre la fenêtre, ils virent les agents scruter la foule autour et dans le monorail à travers les vitres.

25 secondes.

Il ne fallait pas que les agents décident de rentrer dans le wagon pendant ces cruciales secondes. Doucement le wagon se remplissait. Shaélynn voulut se déplacer pour s’éloigner encore mais personne ne les laissait passer. Évidemment… Du côté de Marcos et Shaé, la vitre donnait vers la jungle et le terrain de golf tandis que de l’autre, on ne voyait que le quai d’embarquement. Ils étaient bloqués. Putain de touristes….

20 secondes.

Elle entendait le paléontologue lui piailler dans les oreilles. Merci, captain obvious, elle était parfaitement au courant de la situation. De là où ils étaient, les deux fugitifs étaient malgré tout visibles depuis le quai. Putain de monorail vitré. Et les deux agents étaient en train de remonter dans leur direction. Merde… Et l’autre abruti qui n’arrêtait pas de parler. Bordel, est-ce que c’était trop lui demander d’avoir 5 secondes de silence ? Elle avait envie de le gifler mais cela aurait été le meilleur moyen de se faire remarquer. Se faire remarquer…

15 secondes.

Le cerveau de Shaélynn passa en mode instinct. Brutalement, elle se tourna vers Marcos et vit le jeune homme blanchir. Jusqu’à présent, elle s’était efforcée de ne pas laisser l’espionne surgir de trop et ne pas trop effrayer le paléontologue. Mais clairement, cela ne lui permettrait pas de survivre et le masque tombait. De toute façon, quoi qu’elle fasse, quoi qu’elle dise, il trouvait toujours le moyen de râler. Putain de français.

10 secondes.

-Chut, tais-toi Marcos, lui ordonna-t-elle en plaquant son index sur sa bouche.

Fermement, elle poussa le français contre la vitre et posa ses paumes à plat contre la paroi. À voir sa tête sidérée, il n’oserait probablement pas bouger mais ne sait-on jamais… Elle poussa un court soupir comme pour se convaincre et pressa ses lèvres contre celles de Marcos. Elle entendit un son d’indignation étouffé provenant du trentenaire. Elle ouvrit brièvement les yeux et son regard croisa celui du paléontologue, bien surpris. Rien à faire. Elle referma les yeux, se rapprocha de lui et continua mentalement son décompte.

5 secondes.

Il n’était d’ailleurs pas le seul à protester contre ce rapprochement soudain et déplacé. Elle entendait des murmures de protestations dans son dos et des gens qui se déplaçaient un peu autour d’eux. Les gestes d’affections marqués en public avaient le don de mettre les gens mal à l'aise. Et donc de les pousser à détourner le regard.

La sonnerie joyeuse du monorail retentit dans le wagon et Marcos tenta de bouger. Mais Shaélynn continuait de le maintenir contre la vitre. Elle conserva une ou deux secondes de plus son emprise sur l’homme, le temps d’entendre le claquement des portes. Le monorail se mit en marche et la jeune femme lâcha les lèvres de Marcos sans reculer pour autant et regarda discrètement par dessus son épaule. Mais heureusement pour eux, les agents de sécurité étaient restés sur le quai parlant au talkie.

Elle entendit alors Marcos lui demander en chuchotant d’un air énervé :

« Mais qu’est-ce que tu fous bordel ?! »

Histoire de faire passer le message qu’il était peut-être temps de lui foutre la paix. Vu qu’il ne se privait jamais pour lui faire des réflexions, elle n’allait pas se gêner. Encore sous le coup du stress, le jeune homme tremblait de tous ses membres. Son petit air dédaigneux préféré sur le visage, Shaélynn entreprit de remettre en place le col de la chemise du paléontologue en place et lui lança d’une voix douce mais teintée de sarcasme :

- C’était pas ouf ça comme baiser, Marcos ! Ça fait combien de temps que tu as pas eu de copine ?

Tandis qu’il se défendait des propos de la jeune femme, elle recula enfin. Elle posa ses mains sur ses épaules pour le diriger vers les deux places assises libres juste à côté d’eux et le força à s’asseoir. Personne n’avait osé s’en approcher et Marcos allait pouvoir se remettre de ses émotions. Elle s'assit à côté de lui et poussa un soupir de soulagement pour relâcher la tension.

- Quand tu ne peux pas te cacher, fais en sorte que les gens regardent ailleurs. Et crois-moi ce genre de démonstration publique, ça fout toujours les gens mal à l'aise.

C’était vrai. La plupart des autres visiteurs regardaient ailleurs ou leur tournaient le dos. Les autres s’étaient contentés de leur jeter quelques regards mauvais avant de retourner à leurs affaires. Elle lui mit une petite tape sur la cuisse qui le fit sursauter et lui adressa un regard sérieux en lui disant :

- Allez, respires. On sera au centre de la découverte dans quelques minutes.  Juste assez de temps pour assimiler ta première leçon d’apprenti espion : On ne panique pas. Jamais.

Soudain, leur attention fut captée par la vue. Ils venaient de franchir les portes du Jurassic World et le nouveau parc se dévoilait sous leur yeux. En 2 ans, le parc avait totalement changé, Shaé le savait. Mais le voir en personne, c'était autre chose. Le paysage qui se déroulait sous ses yeux lui décrocha la mâchoire de surprise.

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Marcos Shannon

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MessageSujet: Re: Tirer un trait sur le passé - Retour sur l'île des brumes    Tirer un trait sur le passé - Retour sur l'île des brumes  EmptyMer 23 Nov 2022 - 23:18

Les portes s’étaient refermées et le train était finalement parti sur le long serpent d’acier qu’était le monorail. Les deux rangers qui étaient à leur trousse étaient loin désormais, les problèmes n’étaient pas finis pour autant. Les gardes ne manqueraient pas de prévenir leurs collègues à l’autre bout du circuit. Du répit, c’est tout ce qu’ils avaient gagné à cet instant. Mais il y avait plusieurs arrêts entre l’arrêt du ferry et celui du centre des visiteurs. Il serait aisé de se mêler à la foule lors de la sortie des wagons.
Shaelynn lâcha finalement l’emprise qu’elle avait sur lui. Avec un petit air dédaigneux, elle lui fît une remarque sur la piètre qualité de son baiser. Était-ce pour détendre l’atmosphère ? En tout cas, le paléontologue ne décela pas la pointe d’humour de la paléobotaniste. Le fameux humour anglais… Il lui répondit plutôt du tac au tac.

« C’est sûr que contrairement à toi qui t’es probablement tapé Shivak il n’y a pas longtemps, je suis un peu à la traine. Et puis Cole, est-ce que ça compte puisque c’était pour le travail ? »

Shaelynn ne répondit rien. Elle se contenta d’une légère moue contrariée. Marcos avait comme un arrière-gout persistant sur ses lèvres. Qu’était-ce ? Du rouge à lèvres parfumés d’un fruit ? Mais lequel. Puis il trouva finalement. Il aurait pu passer outre, mais il ne manquerait pas de lancer un pic à Shaelynn en guise de représailles. Après tout, cette dernière l’avait quelque peu cherché. De plus, cela lui procurait un certain amusement dans ces évènements ou la tension était omniprésente.

« Mademoiselle à les lèvres sèches à cause de Shivak. On met du Labello à ce que je vois. »

Le monorail traversa d’abord une grande plaine transformée en terrain de golf. C’était une forêt il y a encore deux ans. Mais Masrani, le nouveau patron d’InGen, avait décidé de raser cette partie de l’île. Il s’était pris un contrecoup médiatique important. C’était une forêt millénaire qui avait été rasée dans le but d’assouvir les envies de quelques touristes milliardaires. Mais l’île était la propriété d’InGen, et Masrani n’avait aucun compte à rendre… Le paléontologue ne put s’empêcher de penser au gâchis que cela représentait.
Le train survola ensuite la grande forêt tropicale qui couvrait la majorité du parc. À la droite du monorail, plusieurs dômes en verre et une tour émergeaient de la canopée : c’était le Jurassic Garden.  Les équipes de paléobotanistes y clonaient différentes variétés de plantes préhistoriques pour divers usages : boisement des enclos ou production de plantes OGM pour nourrir les dinosaures du parc.
Marcos pensa un instant qu’il aurait été censé de cultiver la tulipe dans ces installations, riches en moyens et ressources. Mais ces dernières étaient trop exposées…

« Jamais Hammond n’aurait cultivé une telle chose à la vue de tous. » pensa-t-il.

Il remarqua alors que Shaelynn portait aussi un regard intéressé sur les infrastructures qui surgissaient au loin, tels des champignons perçant l’humus. Pensait-elle à la même chose que lui ? Connaissait-elle un lien entre ces infrastructures et la fleur qui attirait toutes les convoitises ? Ou était-ce simplement une curiosité professionnelle ? Étant elle-même paléobotaniste, peut-être s’y intéressait-elle juste dans le cadre de son travail. Mais s’intéressait-elle vraiment à son travail ? Jamais, aussi loin qu’il puisse s’en souvenir, Marcos n’avait eu d’échanges professionnels avec l’anglaise sur les végétaux du parc ou ne serait-ce que son travail en général. C’était à se demander si elle avait vraiment une formation dans ce domaine et si tout ceci, du CV au post occupé, n’était qu’une couverture.

Le monorail descendit ensuite en altitude et arriva au niveau du sol, comme si la forêt avalait le train dans ses entrailles de branches et de troncs. Filtrée par la canopée, la luminosité ambiante baissa partiellement. Les visiteurs, nouveau sur l’île, semblèrent impressionnés et le volume sonore globale diminua aussi à son tour.
Le silence était quasi-total au bout des quelques minutes de trajets lorsqu’un bip sonore se fit entendre, brisant la quiétude préétablie. Cet avertissement sonore était les prémices de la diffusion d’un message audio.

//Mesdames et messieurs, bienvenue à Jurassic World.//

La vitesse du train et la position de Shaelynn et de Marcos dans ce dernier ne leur permirent pas de voir les portes ouvertes et l’arche du Jurassic World. Mais ils purent quand même apercevoir par la baie vitrée que la jungle laissait place à une vue panoramique et majestueuse du Jurassic World. Les deux paléontologues profitèrent de la vue qui s’offrait à eux.
Le parc était niché dans la dépression située dans le centre de l’île. Les bâtiments étaient construits autour d’un grand lac artificiel. Ce dernier existait déjà lors de la première version du parc, le Jurassic Park. Mais ces contours avaient été redessinés et sa surface agrandit afin d’en faire véritablement le cœur de l’île. Les différentes infrastructures touristiques et les enclos étaient tous dispersés autour de lui. En les regardant, Marcos ne put s’empêcher de penser que leur architecture tranchait très nettement avec celle des anciens bâtiments construits par Hammond plus de vingt ans plus tôt. Là où les anciens bâtiments étaient très anguleux, fait principalement de béton, les nouvelles infrastructures utilisés beaucoup plus de bois et de verre, avec des formes plus arrondies, plus linéaires. Le summum de cette refonte était les hôtels et le centre des visiteurs, une grande pyramide de verre visible de presque toute l’île. Là où le parc d’Hammond mettait en évidence des matières naturelles comme la roche et le paille, Masrani lui opposait le métal et le verre. Hammond proposait un regard tourné vers le passé, renvoyant aux fondations naturelles du monde (la terre sur laquelle nous marchons et la Vie sous la forme végétale), Masrani proposait un regard tourné vers le futur, fait de transparence et d’arches d’acier. Un nouveau signal sonore se fit entendre, sortant le paléontologue français de ses rêveries.

//Mesdames et messieurs, dans quelques instants, nous arriverons à l’arrêt « Hotêls ». Nous vous prions de ne laisser aucun bagage dans les casiers à votre disposition ou sur les sièges. Tout bagage laissé sans surveillance fera l’objet d’une fouille. En cas d’oubli ou de perte, nous vous invitons à vous rendre à l’un des différents points d’accueil du parc. L’équipe du Jurassic World vous souhaite un agréable séjour. //

Il se tourna vers Shaelynn et croisa son regard. Probablement qu’ils pensaient à la même chose. Suite à l’attaque du groupuscule « La Chimère », la sécurité avait été fortement renforcée. La fouille du moindre sac laissé seul en était un parfait exemple. Masrani déployait un dispositif conséquent pour que les évènements qui avaient conduit à la mort de John Hammond et d’une centaine de personnes ne se reproduisent pas. Il y avait fort à parier que le réseau de camera surveillance avait été amélioré, ainsi que le nombre et l’équipement du personnel. Marcos n’avait eu que peu de contact avec ce changement de fonctionnement. Ce dernier s’était de manière plus progressive, là où il travaillait, sur Isla Nova.

Le train s’arrêta comme prévu à l’arrêt des hôtels dans un premier temps. Un tiers des passagers descendirent. C’était des touristes pour la plupart d’entre eux qui allaient prendre possession de leur chambre avant de profiter de l’expérience du parc. Les visiteurs restants s’accaparèrent les places libérées et se mirent plus à leur aise. Assise à côté de lui, Shaelynn semblait s’extasier devant la vision du parc qui avait fait peau neuve. Marcos se souvint alors que c’était également la première fois pour elle qu’elle voyait le parc depuis sa complète refonte. Non parce qu’elle était mobilisée ailleurs pour le travail, comme Marcos, mais parce que cette dernière avait passé les deux dernières années en cavale. À la voir de la sorte, telle une enfant émerveillée, le paléontologue en oublia quelques instants les agissements répréhensibles qu’avait faits cette dernière. Il se dégageait d’elle une certaine beauté d’insouciance et d’innocence. Quelle ironie…

Le monorail reprit sa course en un léger accoup et fila au-dessus du lac artificiel, immense, autour duquel étaient construites les infrastructures. Marcos aperçut des remous à la surface de l’étendue d’eau et y distingua avec difficulté la silhouette du mosasaure du parc. Il s’agissait du spécimen d’Isla Nova que Masrani avait fait venir du Jurassic Sea Life. Le parc ayant été battit en deux ans, c’était l’unique moyen de valoriser l’enclos aquatique en y installant la créature marine la plus sensationnelle que la société possédait déjà. Mais Marcos n’avait pas participé au transfert de l’animal. C’était les soigneurs qui s’en étaient chargés. Il n’y avait même pas assisté, malgré son poste de chef de section. La vue de l’animal lui rappelait des souvenirs désagréables et douloureux. L’accident du mosasaure d’Isla Nova revint progressivement à sa mémoire. La mâchoire du prédateur se fermant sur la jambe du soigneur, les crocs de 10 centimètres empalés dans la chaire de l’homme qu’il tenait fermement, la trainée de sang incarnat dans l’eau d’un bleu profond, le harpon attaché au cuivre du câble électrique dénudé, l’explosion lorsque ce dernier toucha le mosasaure et la bombonne d’oxygène de Brandon… C’était pour lui qu’il avait commencé son enquête. C’était pour venger le soigneur et les autres victimes innocentes de toute cette histoire qu’il avait décidé de s’embarquer dans cette folie. Et il était, aujourd’hui.

Le train quitta le plan d’eau et arriva finalement à l’arrêt « Centre des découvertes ». C’était l’arrêt le plus proche de la Grotte des fossiles, la raison de leur venue. La plupart des personnes dans les wagons descendaient à cet arrêt. La foule offrait ainsi une bonne couverture pour dissimuler ses agissements. La jeune femme se leva, sûre d’elle. Le visage de l’émerveillement laissa place en une fraction de seconde au visage déterminé qu’il lui connaissait. Un visage froid, ferme, dénué de toute expression. Il pensa un instant à lui lancer un pic du genre « Ok Shaelynn, je te suis. Tu connais mieux le parc que moi je pense vu que tu te tapais le patron. » Mais la tension était palpable dans l’air qui était lourd, et elle se lisait sur le visage de la jeune femme. Et il fallait se l’avouer, elle aurait pu dans son état frapper au visage malgré son physique chétif.
Sans rien dire, Shaelynn se leva et se mêla à la foule qui sortait du wagon. Marcos la suivit, faisant bien attention à l’imiter pour que son comportement ne paraisse pas suspect. Il jeta un œil de tout côté le plus discrètement possible : aucun agent de sécurité en vue. Personne n’était encore là pour l’appréhender. Du moins, pour l’instant. Le paléontologue n’allait cependant pas attendre ici pour voir si des agents viendraient à leur rencontre. Il chercha du regard Shaelynn mais dans l’effusion de la foule autour de lui, il n’arrivait pas à la retrouver. C’était elle enfuite sans lui, maintenant qu’ils étaient si près du but ? Une partie de lui s’en voulut d’avoir si peu confiance en elle et d’avoir pensé ça. Elle n’avait pourtant donné que des preuves de sa sincérité depuis qu’elle l’avait rejoint en France. Mais Marcos était quelqu’un de pragmatique et de cartésien. S’il avait émis cette pensée, ces soupçons, c’est qu’il y avait bien une raison, et il le savait. Même en mettant de côté le meurtre de John Hammond, la jeune femme n’avait pas brillé ces dernières années par son comportement. Ces relations, ses actes, étaient louches et nimbées de mystères. Qui d’autres avait-elle tué ? Qui d’autre avait-elle séduit en quête d’informations ?

Une main se posa sur son épaule, le sortant de ses pensées et le faisant sursauter. Il se retourna aussitôt, le palpitant à son paroxysme. Il avait relâché sa vigilance ! Qui était-ce ? Un agent sur le point de l’interpeller ? De le maitriser ? Ses muscles se tendirent, près à libérer leur énergie dans une cavalcade mue par un réflexe qui trouvait ses origines dans les plus bas instincts de survie de l’être humain. Lorsqu’il aperçut enfin le visage de Shaelynn, le paléontologue laissa échapper un soupir de soulagement. Tous ses muscles se détendirent et une légère bouffée d’euphorie s’empara de lui quelques secondes.

Mais dans la cohue générale, Marcos n’aperçut que trop tard la ranger qui se postait à côté d’eux. Le paléontologue eut à peine le temps de réagir. Son visage ferme faisait tout de suite comprendre qu’elle n’était pas là pour plaisanter. Elle était là pour faire son travail, et le faire bien. Elle portait dans ses deux mains un fusil à impulsion électromagnétique, arme non léthale, mais non pas moins douloureuse. Elle ne la pointait pas sur eux, mais n’hésiterait surement pas à s’en servir pour les neutraliser s’ils prenaient la fuite. Elle possédait également une arme à feu à la cuisse droite, létale par contre. Tout en elle transpirait la sévérité, son expression du visage et ses cheveux attachés. À la voir, Marcos a compris qu’elle n’était pas là par hasard : elle était là pour lui.

« Monsieur Shannon, veuillez me suivre sans faire d’histoire. Je vous recommande chaudement, mademoiselle Moore d’en faire de même. On a deux mots à se dire. »

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MessageSujet: Re: Tirer un trait sur le passé - Retour sur l'île des brumes    Tirer un trait sur le passé - Retour sur l'île des brumes  EmptyDim 27 Nov 2022 - 21:48

Même à cette distance, Shaélynn pouvait déjà voir que le paysage avait changé. La vue était nettement plus dégagée. Un peu trop. Ils avaient foutu un putain de terrain de golf à la place d’une grosse portion de jungle…  Dire qu’à l’époque, leur consigne principale avait été la conservation de l’île au plus près de son état naturel. Heureusement, elle pouvait compter sur Marcos Pas d’Humour Shannon pour lui changer les idées.

Immédiatement, Shaélynn pinça les lèvres en entendant les réflexions de Marcos. Visiblement, le paléontologue n’avait pas apprécié qu’elle se moque. En fait, à voir sa tête, il n’avait même pas compris qu’elle plaisantait. Pour ne pas envenimer encore la situation, elle préféra ne pas répliquer. En fait, la petite réflexion du jeune homme concernant Shivak et Cole venait même de lui créer quelques angoisses. Déjà le français semblait se douter que sa relation avec l’ex-agent de KC avait évolué. Et même si c’était plus ou moins le cas… Shivak n’était pas n’importe qui. Il était l'ennemi numéro 1 de InGen. Lancer son nom dans le monorail alors que les rangers du parc étaient à leurs trousses n’était peut-être pas la meilleure des idées.

Avec un prénom pareil, il était de plus peu probable qu’il puisse s’agir de quelqu’un d’autre. Sa situation avec le parc était déjà plus qu’ambiguë, Shaélynn ne tenait pas à être associée en plus avec l’homme le plus détesté d’Isla Nublar. Autant se livrer directement aux rangers. Ou demander à Marcos de lui coller une balle dans la tête.

Quant à ses propos concernant Cole… Si, l’anglaise s’efforçait de ne pas penser à lui, il lui arrivait de craquer. Elle savait qu’officiellement son nom figurait toujours dans le comité de gestion du parc à son ancien titre de directeur du parc. Dans les faits, cela ne semblait pas être la vérité car il n’apparaissait plus sur les photos officielles depuis plus d’un an. Shaé ignorait ce qu’il en était réellement. Elle n’avait rien trouvé. La jeune femme espérait cependant qu’il avait pris ses valises depuis longtemps et foutu le camp.

« Mademoiselle à les lèvres sèches à cause de Shivak. On met du Labello à ce que je vois. »

La réaction plus que mesurée de l’ancienne paléobotaniste à sa première pique avait dû lui indiquer que son intuition était la bonne et qu’il avait visé juste. Une fois de plus, Shaélynn ne répondit rien se contentant de lever les yeux au ciel et de croiser les bras. Si Marcos prononçait son nom encore une fois le nom de Shivak en public, elle l’abandonnait sur place. Et tu ne serais pas le premier à qui je ferai le coup, pensa-t-elle amèrement.

De toute façon, le sommet de serres dépassait de la ligne de la jungle et ces installations capturèrent immédiatement l’attention de Shaélynn. Le Jurassic Garden… Ou plutôt sa version 2015 : Le Botanical Garden. Globalement, de simples dômes en verre ultra moderne, bien loin des installations que Shaélynn avait bichonné pendant son séjour au parc. Même de là où elle se trouvait l’ex directrice de la section paléobotanique leur trouva un flagrant manque de charme. Ils leur manquaient cet aspect un peu old school, un peu jardin secret au milieu de la jungle qui avait séduit la jeune femme dans le passé. Ils avaient bien fait de le renommer car clairement le nouveau Garden n’avait rien de jurassique. Pour un parc qui s’intitulait Jurassic World c’était un comble.

Le monorail s’éloigna et les portes de Jurassic World s’ouvrirent devant eux, dévoilant le nouveau parc. Certes, Shaélynn avait vu les installations en photos. La curiosité avait fini par la ronger durant son exil. Mais le découvrir en vrai c’était autre chose.

Tout ce qu’elle voyait : le lac, les bâtiments, les enseignes… Absolument tout la remplissait d’un mélange d’admiration et de répulsion. L’exploit était là. En 2 ans et demi, ils avaient totalement transformé et repensé l’île. Ils avaient sorti de terre un tout nouveau centre des visiteurs, des boutiques, un lac artificiel, un hôtel, construit un monorail… Tout était neuf, moderne et impressionnant. Elle admirait la prouesse qu’ils avaient accomplie. La jeune femme qu’elle était il y a 2 ans et demi aurait sûrement été ravie de bosser dans un tel environnement. Des boutiques de luxe s’étaient installées dans la rue principale, ainsi qu’un cinéma et une grande quantité de restaurants et bars. Elle aurait donné n’importe quoi pour avoir un starbucks sur le parc à l’époque !

Mais l’ancien parc avait quelque chose d’innocent, d’honnête, il semblait sortir de l’imagination d’un enfant. Dans le choix des matériaux qui rappelaient la jungle, il avait cultivé une petite apparence un peu kitsch mais même Shaélynn qui n’en avait pas toujours pensé du bien, devait reconnaître que le parc qu’elle avait connu avait plus d’âme que la prouesse architecturale qui s’étendait sous ses yeux. Décidément, tout avait changé. Le monorail passait maintenant au-dessus du bassin. En voyant un mosasaure y nager, Shaélynn fronça le nez. Jamais personne n’aurait autorisé celà sur l’ancien parc. Pour assurer la tranquillité des animaux, une partie des enclos étaient toujours loin du public. Ce n’était pas le cas ici.

À l’approche de leur arrêt, Shaé sentit le monorail ralentir. Malgré les émotions qui l’agitaient, ce n’était plus sa responsabilité. Cela ne le serait certainement plus jamais. Restes à ta place, concentre- toi sur l’objectif. Ce n’était pas sa faute mais elle ne pouvait pas compter sur Marcos. Il fallait donc qu’elle soit vigilante pour deux. Lorsqu’elle sortit du monorail, la jeune femme vit bien qu’il faisait des efforts pour calquer son comportement sur le sien. Mais les habitudes avaient la vie dure. Il y avait bien d’autres choses à surveiller. Des rangers étaient un peu en retrait et scrutaient attentivement la foule. Des rangers lourdement armés. Malgré elle, la britannique ralentit naturellement le pas pour observer leur comportement.

Marcos, de son côté, ne les avait pas vu. Mais l’inverse n’était pas vrai. Une femme dans la trentaine se détacha du groupe en faisant signe à son équipe de ne pas bouger. Shaélynn ne la connaissait pas réellement mais elle se souvenait l’avoir aperçu dans le QG des rangers à l’époque où elle traînait avec Emma. Avant qu’elle ne démissionne. Les deux femmes n’avaient jamais eu le temps de s’expliquer. Elle secoua la tête pour chasser les pensées qui commençaient à lui venir et reporta son regard vers Marcos qui semblait la chercher.

La ranger s’avançait tranquillement vers le français. Shaélynn sentit ses jambes s’immobiliser. C’était maintenant ou jamais pour le prévenir. Elle avait beau s’en défendre et se vexer chaque fois qu’il lui balançait son passé d’espionne ou son manque de fiabilité à la figure… Au fond, il n’avait pas complètement tort. Elle ne l’aurait pas abandonné, elle ne le voulait pas. Mais quelque chose au fond d’elle lui hurlait de le laisser en plan et de sauver sa peau. Que ce n’était pas lui la priorité. La jeune femme savait qu’il lui aurait suffit d’écouter cette voix une seule seconde pour lui obéir. Elle l’avait déjà fait après tout. Changer ne se ferait pas en un jour. Mais chaque décision comptait. Elle se remit alors brutalement en mouvement.

Shaé entreprit alors de se frayer précipitamment un chemin jusqu’à Marcos pour rattraper son retard et poussa sans vergogne les visiteurs sur son chemin. De son côté, l’autre brune en faisait de même. Et le français ne s’apercevait toujours de rien. Elle pressa donc encore le pas et parvint enfin à sa hauteur, essoufflée. Elle abattit d’un coup sa main sur son épaule, le prenant au dépourvu. Il soupira et l’ancienne espionne vit le soulagement passé sur son visage.

Il fallait partir. Maintenant !

Soudainement le visage de Marcos blêmit. Et Shaélynn comprit qu’elle avait trop tardé. Les quelques secondes où elle avait hésité lui avaient manqué pour avertir le français et foutre le camp. La voix qui retentit dans son dos était ferme et claire. Tant dans sa diction que dans ses intentions :

« Monsieur Shannon, veuillez me suivre sans faire d’histoire. Je vous recommande chaudement, mademoiselle Moore d’en faire de même. On a deux mots à se dire. »

Toujours dos à la ranger et la main sur l’épaule de Marcos, Shaélynn échangea un regard avec lui. Il semblait attendre d’elle un signe, une solution. La jeune femme n’en avait pas. Le visage fermé de sa partenaire de cavale lui fit comprendre qu’ils avaient échoué. Elle ne souhaitait pas voir davantage la déception qui ne manqua pas de se peindre sur son visage et elle abaissa le regard. Ils venaient d’échouer. Si près du but. Shaé sentit ses lèvres trembler et sa détermination la quitter pour de bon. C’était plus fort qu’elle mais les larmes lui montèrent aux yeux. Elle ne savait pas trop si c’était l’épuisement, le stress, les hormones, le désespoir d’avoir échoué ou les 4 cumulés mais elle n’avait soudainement plus la force de lutter. Se battre n’aurait servi à rien. Seule contre 4 rangers armés, elle ne faisait de toute façon pas le poids. Shaélynn avait l’impression que son corps allait la lâcher. Elle ferma les yeux, fronçant les sourcils pour reprendre le contrôle.

Spoiler:

Ses doigts pressèrent brièvement l’épaule de Marcos, comme pour s’excuser et le rassurer, puis elle se retourna lentement vers la ranger. La femme leur fit un signe de tête pour leur indiquer la direction et resta dans leur dos, son arme braquée sur eux. Il y avait une jeep garée un peu plus loin. Mais avec le brouhaha environnant, elle ne pourrait pas forcément les entendre. Elle adressa quelques mots en français à Marcos tout en marchant.

- Si elle demande, c’est moi qui t’ai retrouvé. Je t’ai forcé de venir pour entrer dans le parc. Tu n’as rien fait. Shaélynn articulait bien chaque mot pour qu’il comprenne malgré sa voix étouffée et tremblante. Quand tu es libre, trouves le bunker et… Fais ce que tu peux.

C’était sa faute. Elle l’avait traînée là-dedans. Et en hésitant à lui venir en aide, Shaélynn s’était elle-même prise au piège. Contrairement à elle, il avait une chance de s’en sortir et il fallait qu’il la saisisse. Quant à elle… L’ancienne espionne aviserait. Ce n’était pas la priorité. Tout allait reposer sur Marcos maintenant.

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MessageSujet: Re: Tirer un trait sur le passé - Retour sur l'île des brumes    Tirer un trait sur le passé - Retour sur l'île des brumes  EmptyDim 22 Jan 2023 - 21:58

Une semaine que Cole lui avait avoué avoir menti… Une semaine que son angoisse de voir un désastre se produire sur le parc se maintenait. La gravité des annonces du gérant tournaient en boucle dans la tête de la ranger. Dès l’instant où elle avait acceptée de marcher dans la combine, d’aider l’ancien guide à intercepter les deux fugitifs et le paléontologue, tout s’était enclenché. La Ranger avait ordonné le niveau maximum de vigilance attentat avec un nombre de gardes augmentée, des surveillances vidéo renforcées. Les fichiers de reconnaissance des persona non grata, mis en place à la suite de la soirée des élections deux ans plus tôt, étaient opérationnels. Si Shivak Garland ou Shaélynn Moore passaient devant les caméras du parc, la reconnaissance pourrait les identifier et déclencher une alerte aux gradés de la section sécurité. Avec l’imminence de l’arrivée des attendus sur l’île, Angel avait également réservé le contrôle de l’arrivée des visiteurs sur l’île à trois équipes, briffées dans le secret, qui se relayaient pour informer exclusivement Angel du débarquement des « invités ». Ordre avait été de prévenir de l’arrivée du chef de section Marcos Shannon en déplacement exceptionnel depuis Isla Nova. Mentionné également, avec d’anciennes photographies des fichiers personnels à l’appui, la probable arrivée de Shivak Garland ou Shaélynn Moore.  Il était très peu probablement qu’ils essaient de pénétrer sur l’île autrement que par la voie officiel d’Isla Nublar. Des fouilles complètes des navires de frets approvisionnant le parc en matériels et nourritures étaient également opérées avant tout débarquement du chargement et des marins. La section était désormais sous tension, sa vigilance aiguisée ! Le filet était tendu à son maximum, prêt à se refermer sur ses proies.

Voilà maintenant sept jours que Cole avait mis en alerte Angel. Les quatre premiers jours, le jeune homme avait sans cesse envoyé aléatoirement dans la journée des messages emplis tout d’abord de stress puis d’inquiétude concernant la réception tardive des paquets. Egalement, lorsque l’occasion se présentait, de petites phrases furent lancées en douce à la machine à café faisant fuir la seconde subito presto. La seconde avait alors gentiment signifié à l’emmerdeur qu’elle connaissait son job et qu’au moment où ils mettraient les pieds sur l’île, il serait directement prévenu ! Il fallait juste s’armer de patience…

Cela faisait maintenant plusieurs jours que les retardataires se faisait attendre. Un nouveau jour se levait sur l’île. De son bungalow, Angel pouvait observer un voile cotonneux drapant les arbres ainsi que le Jurassic World. Seul le sommet du centre des visiteurs et des complexes hôteliers de l’île perçaient le petit manteau brumeux. Comme à son habitude, la ranger opéra sa routine sportive et de mise en pli journalière. La jeune femme, qui pourtant, allait au travail à pied pour entretenir sa forme, utilisait depuis l’entrevue avec Cole un véhicule de la section ranger dont elle n’avait d’ordinaire l’utilité que lors de missions, d’opérations ou tout simplement de déplacement pendants ses heures de boulot. Une jeep quatre portes d’une célèbre firme allemande étoilée qui avait réussir à choper le contrat du siècle, renouvelant intégralement le parc de véhicule, allant du monorail au vulgaire quad d’opération, d’Isla Nublar.

Véhicule :


Dans la jeep, grand confort ! Sièges, volant et tableau de bord en cuir véritable, compteur de vitesse et ordinateur de bord digitaux, climatisation, sièges chauffants et électriques, divers rangements et surtout ! Boite automatique avec possibilité de passer en quatre roues motrices. Le top du top ! Masrani avait dû dépenser sans compter ! Dans le coffre, tout le matériel nécessaire au bon déroulement de la réception des colis était présent pour être prêt à tout moment à intervenir. Clé dans le contact, une playlist rock-métal pour le trajet du boulot, et roule ma poule.

8H30 – Angel se stationnait autour de l’enclos de Roberta à l’abri des visiteurs dans les couloirs techniques prévus pour les déplacements efficaces des employés et des camions de nourriture au sein même du parc à thème. A peine cinq minutes lui suffire pour atteindre le Starbuck où trois personnes attendaient déjà après leur commande. Une douce odeur de mauvais café chocolaté made in America caressait les narines de la jeune femme. Une profusion de bagel débordant de crèmes, des muffins aux pépites de chocolats ou aux fruits rouges, des brownies aux multiples chocolats…. Absolument tout pour vous mettre l’eau à la bouche.

Starbuck:

« Bonjour, je vous prendrais une Gingerbread Latte XXL avec un supplément chantilly et un bagel à la crème de café s’il vous plait. »

« Très bien, à quel nom ? »

« Angel, merci »

« Très bien, ça vous fera 15 $ à régler directement avec la machine désignant un sorte de caisse qui rends toute seule la monnaie votre commande est en cours de préparation. »

Cinq minutes s’écoulèrent avant qu’un ‘’ Un Gingerbread Latte XXL avec supplément chantilly pour Angel ! ‘’ soit scandé bien fort dans la boutique, faisant profiter à tous des vices cachés de la ranger. Comme à son habitude il ne fallait pas compter sur l’habilité des employés de la firme à orthographier correctement les prénoms de ses clients. Un vulgaire « Enjèle » inscrit fièrement au marqueur noir sur le gobelet en carton recyclé pour un effet so green. Soit !

De retour à la jeep, le talkie qu’elle portait à la ceinture, sur une fréquence propre à la seconde des rangers, se mit à réceptionner.

« Madame Harlowe, Jim du checkpoint du ferry ! Marcos Shannon est arrivé sur l’île ! »

Il avait décidemment bien choisi son moment pour emmerder la jeune femme lui. Le Latte dans une main et bagel dans l’autre se précipitant pour se désencombrer, posant ses emplettes sur le toit du véhicule risquant une seconde de tout renverser, elle saisit son talkie habilement avant de répondre :
« Bien, retenez le, j’arrive le récupérer pour escorte. »

Angel entra dans la jeep, déposant sa boisson dans le porte gobelet intégré à l’accoudoir central et posant son bagel dégoulinant sur le tableau de bord. Prête à démarrer la voiture le talkie-walkie fit de nouveau parler de lui.

« Nous l’avons perdu Madame, le monorail vient de partir. »

« Reçu, je m’en occupe ! »

Bien qu’un canal commun à toutes les équipes soit disponible, chaque zone du parc était découpée avec sa propre fréquence pour permettre un ciblage plus précis et efficace des équipes que l’on voulait mobiliser. Contactant les rangers de la zone du complexe hôtelier, Angel ordonna.

« Marcos Shannon transite dans le monorail ! Merci de l’accueillir s’il descend à la station Hôtel. Prévenez-moi, je le réceptionnerais pour escorte. » Certes, la discrétion requise par Cole n’était pas de mise mais les messages étaient suffisamment banaux pour ne provoquer aucun soupçons.  

Il allait probablement descendre soit à l’hôtel comme la plupart des visiteurs, soit au centre des visiteurs. Quoi qu’il en soit, Angel serait présente. Angel jeta un coup d'œil à une petite boite noire qui se trouvait dans la boîte à gants et se dépêcha de récupérer son contenu pour les fourrer dans sa poche. Ces petites babioles empruntés au QG faisaient parties intégrantes de leur plan. Ce n'était pas le moment de les oublier. Elle descendit du véhicule, ouvrit le coffre pour s’équiper d’un fusil à impulsion électromagnétique pour compléter l’arme qu’elle portait à la cuisse droite. Prête ! Elle ferma le véhicule se dirigea vers le centre des visiteurs. Une équipe patrouillait à proximité du quai. Angel leur présenta le visage du directeur de section des paléontologues et leur signifia qu’il fallait qu’elle l’accueille, qu’il fallait être vigilant. Le monorail arrivait, l’équipe de l’hôtel n’avait pas donné de nouvelle. Le chercheur n’était probablement pas descendu, c’était le moment de l’intercepter !
Le train s’immobilisa, les portes s’ouvrirent et les visiteurs débarquèrent. Un fourmillement d’individus excités par leur arrivée se pressait pour être les premiers à voir le majestueux mosasaure venu tout droit d’Isla Nova ou la légendaire et somptueuse Roberta. Difficile de se concentrer sur tous ses visages qui déboulaient sous leurs yeux, mais là ! Juste devant comme le fit remarquer un de ses collègues. Un homme brun, devant bien avoir dans la petite trentaine, semblait perdu, rechercher quelqu’un du regard. Cet homme ! Marcos Shannon bien sûr !

« Merci, vous pouvez reprendre votre ronde ! Je vais m’en charger seule ! » ordonna la seconde des ranger tandis que les employés validèrent l’ordre avec un « Bien madame ! » à l’unisson.

Elle se détacha du groupe, se dirigeant vers sa cible avec détermination, son fusil à impulsion bien en main. Tandis qu’elle n’était plus qu’à quelques petites seconde du paléontologue, une jeune femme, semblant pressée,  affublée d’une casquette l’interpela, posant une main sur son épaule. Moment de confusion où Angel se positionna à côté des deux protagonistes, le visage strict et professionnel. La jeune femme, elle avait l’air d’avoir légèrement changée, plus creusée, sans maquillage, mais d’aussi près ! Aucun doute il s’agissait de l’ancienne chef de la section des paléobotaniste.  

« Monsieur Shannon, veuillez me suivre sans faire d’histoire. Je vous recommande chaudement, mademoiselle Moore d’en faire de même. On a deux mots à se dire. »


Pointant désormais son arme dans leur direction, elle fit un signe de tête pour leurs indiquer la direction du chemin pour le couloir technique où elle avait laissé sa voiture. Les deux interpellés s’exécutèrent, marchant côte à côte devant la ranger. Quelques caméras se trouvaient sur leur chemin et si l’on suivait leur plan, Shaélynn devait se faire discrète. Jusque-là, aucunes notifications d’émise concernant un visiteur indésiré, probablement dû à la casquette et à son entrainement d’espionne. Mais, maintenant interpellée, sa vigilance avait surement baissée. Il fallait faire attention, l’aider à rester discrète pour le bien du plan.

« Madamoiselle Moore, restez la tête baissée ! Sur votre droite une caméra ! » Volontairement, la tête de l’ex-femme du gérant commença à se relever en direction de la dite caméra. « STOP ! » Angel s’empressa d’appuyer sur la tête de l’espionne afin de l’obliger à regarder vers le sol. Le groupe s’arrêta net. La seconde des rangers s’approcha de l’oreille de la principale concernée sortant son portable pour lui mettre sous le nez.

«  Je ne sais pas comment vous le faire comprendre ! Si une caméra vous repère, je suis prévenue directement ! Pour l’instant ce n’est pas le cas ! Alors restez sage et discrète ! On repart, le véhicule est dans le couloir technique à dix mètres sur votre droite ! »

Shaélynn semblait lui lancer un regard noir de défi. Un peu comme un enfant à qui on interdirait quelque chose. Des phrases du style « Tu vas faire quoi ? Hein ? » Ou alors plutôt « Comment tu vas m’en empêcher » qui voulaient tout dire. Le fusil à impulsion lâché mais maintenu en bandoulière, Angel sorti son arme à feu pour la pointer dans le dos du jeune paléontologue. «  Vous en conviendrez que ce serait dommage de tâcher une si belle chemise, mademoiselle Moore. » La pression se relâchât sur la tête de la jeune femme qui avait eu l’air de saisir le message et le groupe se remis en marche, maintenu en joue par la femme ranger. La ranger était dure avec le paléontologue qui ne semblait pas passer un bon quart d’heure.

Plus au calme, arrivant à la jeep. Angel ordonna à ses clients, tout en rangeant son arme, de déposer leurs sacs à dos au sol et de se positionner face au véhicule, mains sur le toit. Pour ne prendre aucun risque la ranger attrappa une à une avec force des mains de Shaélynn autour desquelles elle mit un serflex puis un troisième reliant le tout pour plus de sureté dans les liens. Enfin bien attaché, Angel passa brièvement sa main dans sa poche puis débuta la fouille passant ses mains sous les cheveux de la jeune femme, s’attardant brièvement dans le col de la chemise avant de continuer avant de descendre, palpant chaque bras. Puis vient le tour de la poitrine, où Angel n’hésita pas une seconde à glisser une main dans le creux des seins, ce qui déclencha immédiatement un regard las vers le ciel tout en soufflant de désapprobation, avant de repasser les mains tout autour du soutien-gorge sous la chemise imprimant une légère pression sous les seins. Ses mains ressortirent pour continuer rapidement la fouille descendant sur la taille, les hanches où elle sorti un portable en état de marche des poches de la jeune femme, puis, le tour des jambes passant quelques secondes dans les plis du pantalon au niveau des chaussures. Fouille terminée, Angel ouvrit le sac de la jeune femme. Un gilet, une bouteille d’eau et des papiers … au nom d’Hannah Miller… « Si mademoiselle Miller veut bien se donner la peine ! » Elle referma le sac puis saisit Shaélynn par le bras pour la diriger et la faire s’assoir à l’arrière de la place conducteur avant de lui enfiler sa ceinture de sécurité. Angel actionna l’encoche de fermeture enfant avant de claquer la porte.

« A nous deux Marcos ! »

Elle repassa de nouveau discrètement dans ses poches et commença la fouille de l’homme qui était resté sagement les mains sur le véhicule. Quelques secondes dans le col de la chemise, puis la palpation de torse, des aisselles, des bras qui provoquèrent un petit rictus semblant de la douleur leur de la palpation du bras droit à leur propriétaire et enfin de la taille. Le haut du corps terminé,  maintenant, le pantalon. Angel commençât par le pli de bas du pantalon avant de remonter jusqu’au service trois pièce qui firent émettre un petit son de surprise fréquemment entendu lors de fouille d’homme n’aillant pas vraiment l’habitude. Dans ses poches, son portable qu’elle récupéra également et le rangea dans une de ses poches avec le portable de l’espionne. Dans le sac du paléontologue, rien de bien intéressant pour la sécurité du groupe. Pendant qu’elle refermait le sac elle s’adressa brièvement en murmurant au directeur de section pour tenter de le détendre.

« Tenez-vous tranquille, coopérez et tout se passera bien pour vous, je ne suis pas là pour vous causer du tort. On y va, vous prenez le volant ! »

Tandis que Marcos alla s’installer à la place conducteur, Angel déposa son fusil à impulsion électromagnétique et les deux sacs de ses compagnons de fortune dans le coffre.

Tout en s’installant à l’avant du véhicule côté passager Angel composa un numéro prêt enregistré sur son téléphone.

« Cole Hudson, je t’écoute. »

« Le colis est réceptionné ! » un petit moment de silence au téléphone la fit continuer « Le colis est réceptionné ! Nous pouvons être là dans une dizaine de minutes ! »

« D’accord… Très bien. Amenez-les au point de rendez-vous, j’y serais avant vous si tout va bien. À tout de suite. Merci Angel. »

Elle raccrocha la téléphone et tandis la clé de la jeep au paléontologue qui démarra le véhicule. Un petit thème sonore caractéristique se fit entendre attestant de l’appareillage de son smartphone au véhicule de fonction, lançant les playlists de la ranger.

«  Démarrez, je vous guide !  Prenez la prochaine à droite et vous restez sur le même chemin pendant sept - huit minutes ! »

musique:

La voiture commença sa route tranquillement sa route. Angel, assise de biais sur son siège, faisait face à Marcos et pouvait par la même occasion surveiller Shaélynn à l’arrière qui avait l’air d’être inquiète, sur ses gardes. Angel, plus détendue, attrapa son bagel plein de crème qu’elle englouti en l’espace de cinq bonnes minutes. Le gobelet de GinberBread Latte XXL avec supplément de chantilly, dont l’odeur avait largement envahit l’habitacle depuis le temps, fût le prochain à subir la faim matinale de la ranger. La jeune femme prit une gorgée et tandis que les premiers bungalows apparaissaient …  

« Prenez à gauche Marcos ! Vers l’allée des responsables  si vous vous souvenez ! »

Le paléontologue s’exécuta et la voiture changea de direction. Une nouvelle gorgée et la jeune femme reprit.
« Marcos Shannon ! Aux dernières nouvelles vous étiez en Europe sur Isla Nova … Et vous Mademoiselle Miller alias Shaélynn Moore, j’ai entendu dire que vous étiez en Egypte puis en Angleterre. Vous avez bien voyagé, j’espère, en compagnie de monsieur Garland qui n’est d’ailleurs pas parmi nous. Si jamais vous savez où je peux le trouver… prenez à droite ici ! *La jeep entrée enfin dans sa dernière ligne droite* Quand l’occasion se présentera, nous devrons parler tous les trois de la fameuse soirée du 28 janvier 2013, là ! à gauche ! Garez-vous à côté du SUV. »

SUV:

Le véhicule à peine arrêté, Angel enclencha le parc de la jeep et arrêta le moteur, récupérant les clés directement sur le contact. Angel sorti de la voiture, son gobelet en carton recyclé dans une main, en même temps que Marcos et fit le tour afin d’aider l’espionne à descendre du véhicule. Une petite question rhétorique à l’intention de l’ancienne paléobotaniste qui n’attendait aucune réponse : « Vous commencez à vous rappeler ? »
Angel récupéra les sacs de ses compagnons, s’équipa du fusil à impulsion électromagnétique puis le petit groupe se dirigea vers le bungalow. La seconde des rangers ouvra subitement la porte du bungalow, invitant « ses invités » à prendre possession des lieux...

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Shaélynn Moore
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MessageSujet: Re: Tirer un trait sur le passé - Retour sur l'île des brumes    Tirer un trait sur le passé - Retour sur l'île des brumes  EmptyMer 25 Jan 2023 - 18:36

Shaélynn se contenta d’avancer dans la direction indiquée par la nouvelle arrivée, marchant au même rythme que Marcos. Elle avait beau être complètement dépassée par la situation et moralement à bout, elle ne parvenait pas à lâcher. Quelque chose au fond l'obligeait déjà à réfléchir pour la suite. Où la ranger allait-elle les emmener ? Pour quel motif avaient-ils arrêté Marcos de la sorte ? Comment avait-elle reconnu Shaélynn quasi immédiatement ? Étaient-ils attendus ? Par qui et pourquoi ? Lentement, elle préparait déjà une histoire à leur servir pour innocenter le paléontologue quand soudain l’employée d’Ingen l’interpella.

« Mademoiselle Moore, restez la tête baissée ! Sur votre droite une caméra ! »

Shaé tiqua tout de suite. C’était connu que quand quelqu’un vous dit de ne pas regarder dans une direction, automatiquement votre regard était immédiatement attiré. Mais elle savait lutter contre cet instinct. Cependant, il y avait une incohérence dans la situation. Si la ranger travaillait pour InGen, pourquoi ne voulait-elle pas qu’elle regarde les caméras ? Il y avait un problème. Pour qui travaillait cette femme ? Une petite voix lui disait qu’elle ne faisait pas partie de Biosyn. Alors à choisir entre finir arrêter par Ingen ou se retrouver de nouveau à la merci de K-C…

L’ancienne paléobotaniste releva la tête d’un coup et allait commencer à chercher frénétiquement la caméra du regard quand la latina lui appuya violemment sur la tête pour l’en empêcher.

«  Je ne sais pas comment vous le faire comprendre ! Si une caméra vous repère, je suis prévenue directement ! Pour l’instant ce n’est pas le cas ! Alors restez sage et discrète ! On repart, le véhicule est dans le couloir technique à dix mètres sur votre droite ! »

Oh mais contrairement à ce que l’autre semblait penser, elle avait bien compris ce qui se passait. Si elle avait eu un moment d’abattement, l’envie de se battre grandissait à nouveau en elle et Shaé ne put s’empêcher d’adresser un regard mauvais à leur ravisseuse. Un regard qu’elle effaça bien vite quand elle vit cette dernière pointer une arme dans le dos de Marcos tout en menaçant la fugitive.

« Vous en conviendrez que ce serait dommage de tâcher une si belle chemise, mademoiselle Moore. »

L’anglaise se contenta donc de lui faire un signe de tête pour lui signifier qu’elle avait bien compris et se remit en route. Pour le moment, il ne semblait pas y avoir d’issues. Il y avait encore trop de monde autour et elle ne pouvait pas agir sans risquer la vie de Marcos. Il fallait faire preuve de patience et attendre le bon moment. Les deux prisonniers s’exécutèrent quand la ranger leur demanda de déposer leur sac à terre et de mettre les mains bien en évidence sur la voiture. Shaé ne broncha pas lorsque l’autre jeune femme lui attacha les mains. Rien qu’au bruit, elle sut tout de suite qu’il s’agissait de serflex. Elle sentit ensuite les mains de l’employée se plaquer sur ses poches de jean et les fouiller.

La ranger continua sa fouille méthodique en cherchant au niveau du col de son haut, sous ses cheveux, ses épaules. Shaélynn eut un mouvement de surprise lorsque la main de la jeune femme s’enfonça dans son soutien-gorge, entre ses seins. Passé l’étonnement, elle se contenta de lever les yeux au ciel et de pousser un soupir agacé. Elle ne broncha pas plus lorsqu’on lui prit son téléphone mais dû serrer les dents quand elle palpa ses jambes et que ses mains appuyèrent sur sa plaie. C’était cicatrisé, certes, mais toute la zone était encore assez sensible au toucher. Elle était capable de courir, elle l’avait fait en Angleterre mais elle savait qu’ensuite elle n’irait pas bien loin avec les mains attachées. Et encore une fois, elle n’aurait pas pu embarquer Marcos dans l'opération. La fouille se termina après qu’elle eut inspecté jusqu’à ses chaussures.

L’ancienne paléobotaniste resta de nouveau impassible en la voyant s’emparer de son sac. Elle savait très bien ce qu’elle allait trouver dedans mais elle était impuissante. Elle dut se contenter de voir la ranger sortir ses faux papiers du sac d’un air satisfait… Puis de lui faire signe d’avancer vers la voiture avec une voix moqueuse.

« Si mademoiselle Miller veut bien se donner la peine ! »

Quand Shaé pensait au prix que ça coûtait… Autant dire que cette couverture était foutue et qu’elle ne pourrait plus s’en servir. Et honnêtement, c’était un coup un peu plus dur pour elle. Cette identité l’avait protégé durant plus de deux ans et elle comptait dessus pour repartir si elle en avait l’opportunité. Le constat était amer et elle fut contente de pouvoir s’asseoir quelques instants au calme dans la voiture. Elle jeta un coup d’oeil par-dessus son épaule en se tortillant et elle vit que la femme fouillait aussi Marcos. Malheureusement, il lui était impossible de garder cette position longtemps à cause de la ceinture de sécurité et de ses mains attachées. L’anglaise eut l'impression que ces quelques instants duraient une éternité. La situation se compliquait.

Leur interlocutrice n’avait pas paru étonnée de les voir ensembles, Marcos et elle. D’ailleurs, c’était à cause de lui, qu’ils s’étaient fait repérer. Ils ne s’étaient pas fait avoir : ils étaient attendus. Elle en était sûre maintenant. Quelqu’un avait prévu leur retour sur le parc, ensemble et avait envoyé quelqu’un les cueillir, en dehors des procédures habituelles du parc.

Lorsque Shaélynn vit Marcos s’installer au volant, elle eut un sursaut de surprise. Mais elle n’était pas au bout de son étonnement, en voyant la brune s’installer tout en parlant au téléphone et déclarer :

« Le colis est réceptionné ! Nous pouvons être là dans une dizaine de minutes ! »

L’angoisse de la jeune femme commençait à monter et son cerveau était donc passé en mode analyse paranoïaque de la situation. Si, elle n’avait pas vu le jeune homme se faire fouiller ou même s’il avait eu l’air un peu plus serein, elle aurait presque pu penser qu’il était de mèche avec leur ravisseuse. Mais le paléontologue était tellement pâle que c’était peu probable.

À l’inverse, la ranger affichait désormais un air beaucoup moins froid et presque amical. Elle se savait en position de force et semblait savourer le moment. Tandis qu’elle donnait la direction à Marcos, elle avait pris le temps de déjeuner et l’odeur de sucre emplit la voiture. Si Shaé n’avait rien contre le sucre, l’odeur du café lui tordit l’estomac. Elle ne savait pas si c’était son cerveau ou les hormones, mais quelqu’un faisait un rejet de caféine.

Plus le véhicule progressait dans le parc, plus Shaé commençait à stresser. De son côté, Marcos semblait, lui aussi, avoir reconnu le chemin. Ce trajet, ils l’avaient fait parfois plusieurs fois par jour, pendant des semaines, des mois. Si le parc côté visiteurs avait bien changé, dès que la voiture était entrée dans la zone réservée aux employés, tout était devenu beaucoup plus familier pour les deux fugitifs. la femme les conduisait en effet vers l’ancien village des bungalow. Enfin vers le village des bungalow tout court car les employés semblaient toujours y vivre. Silencieusement et à chaque intersection, Shaélynn priait silencieusement pour que Marcos ne tourne pas de tel ou tel côté. Mais à chaque fois, la ranger indiquait exactement le chemin qu’il ne fallait pas.

« Prenez à gauche Marcos ! Vers l’allée des responsables si vous vous souvenez ! »

La voiture avançait donc en direction de la section où se trouvait l’ancien bungalow de Shaélynn. Mais également celui de Marcos, de Elina, de Nedry, du temps où ils étaient tous chef de section sur Nublar. Elle aperçut d’ailleurs celui qui avait été le sien lorsqu’ils passèrent devant. Mais la voiture ne s’arrêta pas et la destination ne faisait alors plus aucun doute. Au fond de l’allée se trouvait quelques bungalows un peu plus grands que les autres et un peu plus en hauteur. La tension montait encore d’un cran quand la latina se mit à monologuer :

« Marcos Shannon ! Aux dernières nouvelles vous étiez en Europe sur Isla Nova … Et vous Mademoiselle Miller alias Shaélynn Moore, j’ai entendu dire que vous étiez en Egypte puis en Angleterre. Vous avez bien voyagé, j’espère, en compagnie de monsieur Garland qui n’est d’ailleurs pas parmi nous. Si jamais vous savez où je peux le trouver… prenez à droite ici ! Quand l’occasion se présentera, nous devrons parler tous les trois de la fameuse soirée du 28 janvier 2013, là ! À gauche ! Garez-vous à côté du SUV. »

Shaé sentit son coeur rater un battement. Il y avait peu de personnes qui savaient pour l’Egypte et l’Angleterre. Pearce et Shivak. Marcos également mais il semblait aussi interloqué qu’elle par les informations que détenait la ranger. Et Noah, pensa-t-elle avec angoisse. Mais pourquoi ne l’aurait-il pas arrêté sur le moment, pourquoi attendre maintenant ? Lors de leur entrevue, la jeune femme était tellement faible qu’il n’en aurait fait qu’une bouchée. De plus, cela ne correspondait pas aux méthodes de Biosyn. Non, Noah ne l’avait pas trahi, elle le savait. Et si c’était Pearce ou KC, la brune aurait su où était Shivak et cela ne semblait pas être le cas. De toute façon, quelque chose ne collait pas.

Marcos arrêtait la voiture devant le bungalow désigné par Angel. Celui qui avait été attribué à Cole suite à son changement de poste en tant que gérant. Un bungalow où Shaélynn avait brièvement déménagé lorsqu’elle avait dû prendre soin de lui. La ranger se fit d’ailleurs un malin plaisir de lui rappeler lorsqu’elle arriva pour détacher sa ceinture de sécurité et l’extraire de la voiture.

« Vous commencez à vous rappeler ? »

Shaé leva les yeux au ciel et préféra garder le silence. Cette connasse de ranger commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs. Elle échangea cependant un regard avec Marcos qui ne semblait pas plus rassuré qu’elle. Elle profita que la femme ne regarde pas dans sa direction pour adresser un mini sourire discret au paléontologue pour l’encourager à ne pas céder à la panique. Leurs sacs sur une épaule et son fusil dans l’autre main, la brune se dirigea d’un pas assuré vers le bungalow et leur ouvrit la porte, les invitant à entrer. L’ancienne paléobotaniste réagit alors au quart de tour et s'engouffrait dans la pièce pour que Marcos n’ait pas à affronter le premier la ou les personnes qui les attendaient.

Quels qu’ils soient.

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Pearce Sanders

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MessageSujet: Re: Tirer un trait sur le passé - Retour sur l'île des brumes    Tirer un trait sur le passé - Retour sur l'île des brumes  EmptyVen 3 Fév 2023 - 0:32

Pearce avait réussi à rentrer dans le parc par une des nombreuses portes de service de la barricade qui limitait l’accès à la partie nord et désaffectée du parc. Dans un fourrée à l’abri des regards, il enfila la tenue des agents de sécurité que la Chimère avait subtilisée au parc. Il prit cependant soin de garder ses armes et son équipement sur lui. Une fois vêtue ainsi, en personnel de sécurité du parc, personne ne le remarquerait. Pour renforcer sa couverture, il mît sur sa tête une casquette de ranger ainsi que des lunettes style aviateur. Ainsi, même les algorithmes de reconnaissance faciale des caméras de surveillance aurait dû mal à le reconnaître. Le bras droit de la Chimère abandonna dans le buisson le surplus d’équipement pour ne pas se ralentir outre mesure puis partit en direction des installations pour visiteurs.

En quelques minutes, il rattrapa le sentier des visiteurs qui longeait la plaine des herbivores. Il y avait peu de gyrosphère à cette heure du matin. Le premier ferry, celui qui était son objectif, n’était pas encore arrivé. Seuls les visiteurs ayant dormis dans les hôtels du parc profitaient de l’attraction à cette heure du matin. Tout comme les attractions, les allées du parc étaient peu bondées pour le moment. En descendant l’allée vers le sud, il arriva sous le monorail. Pearce le suivit du regard et vît qu’il s’arrêtait un peu plus loin en aval. L’agent de la Chimère, déguisé en agent d’InGen, se mêla à la foule qui commençait à s’amasser à l’arrêt du monorail. Il monta les marches quatre par quatre, en faisant attention de ne pas bousculer les visiteurs. Qu’un visiteur fasse une scène à ce moment et c’était toute la couverture qui pourrait tomber à l’eau. Pearce prît finalement place à l’intérieur d’un wagon du monorail. Il fallait maintenant aller à la rencontre de mademoiselle Moore. Le meilleur endroit pour l’intercepter était l’arrêt au port. Tous les visiteurs devaient obligatoirement passer par cet endroit pour rentrer ou sortir de l’île. Lorsque le train arriva finalement au quai, Pearce baissa la visière de sa casquette, par réflexe pour cacher son identité. Il se mélangea à la foule qui descendait à quai pour passer inaperçu. C’était principalement de riches touristes qui avaient visité le parc la veille et avaient dormi sur place, dans un des luxueux hôtels du parc, avant de rentrer le lendemain à San José en ferry.

Si tôt sorti, Pearce chercha du regard un endroit où se poster. Il fallait qu’il ait une vue de toute la zone, mais il ne fallait pas non plus qu’il puisse être repéré ou qu’il paraisse suspect. Il remarqua un stand de restauration rapide le long de l’allée principale. C’était idéal. D’un pas qu’il voulait le plus naturel possible, il alla se positionner à côté, dans l’ombre de la bicoque. Droit comme un « i », la main posée sur la crosse de son pistolet, il ressemblait ainsi à n’importe lequel des agents de sécurité du parc.
Les effluves sucrées qui arrivaient jusqu’à lui donnèrent appétit. Tout ce qu’il avait mangé depuis la veille au soir était une ration militaire. Après toute cette escapade en forêt de nuit, c’était bien peu d’apport nutritif. Son ventre émit un grondement rauque qu’il réprima au fond de lui. A l’armée comme à la Chimère, chaque soldat était entraîné à ce genre de situation. En mission, on mangeait rarement à sa faim. L’important, c’était l’objectif de cette dernière: trouver Shaelynn Moore, trouver le projet T, et mettre fin à cette folie de la société actuelle. Jamais la Chimère n’avait été aussi prêt du but. Ils avaient toutes les clefs. Il suffisait de trouver les serrures. Pearce les trouverait.
Pearce regarda alors sa montre. Elle affichait 8h00. Le bras droit de la Chimère était dans les temps. D’après l’heure du ticket qu’avait prise Shaelynn Moore, cette dernière ne devrait plus tarder à arriver. Un bateau pointa à l’horizon. Sa proie devait être à son bord.


Le bateau s’était finalement arrimé au quai. Le personnel du parc installa une rampe, permettant au personnel à bord de l’embarcation de mettre pied à terre. Pearce pouvait voir les têtes des visiteurs au-dessus de la rembarre de l’embarcation. Ces derniers semblaient agités, comme la plupart des visiteurs qui mettaient les pieds sur le parc. C’était la journée de l’année, voir d’une vie, pour les plus modestes. Mais ce système de castes prendrait fin avec le projet T. Handréas annulerait toutes ces inégalités qui gangrènaient la société actuelle.
Pearce sortit une petite paire de jumelles. Les personnes ne pouvant passer qu’une par une sur la rampe, c’était le moyen parfait de retrouver Shaelynn au milieu de tous ses gens. Toutes les personnes passèrent les unes après les autres. Pearce guettait le moindre visage, le moindre signe. Malgré ça : rien. Le soldat de la Chimère ne la vît pas du regard. S’était-il trompé ? Etait-elle dans un autre bateau ? Non, elle était forcément ici. Ses renseignements étaient sûrs. L’horaire du billet qu’elle avait prit, la caméra de vidéo surveillance. Elle était forcément là.
Une fois bien arrivés sur le plancher des vaches, les visiteurs devaient maintenant faire la queue pour passer le poste de surveillance et ensuite accéder à l’île. C’était une des mesures de sécurité, inspirée des mesures appliquées suites à des événements terroristes, mises en place après le raid de l’organisation sur l’île. Le même protocole avait été appliqué sur chacune des îles d’InGen. A l’entrée du SeaWorld également, les sacs étaient fouillés pour ne pas laisser rentrer d’armes sur l’île. Comme si les agents de la Chimère allaient tomber dans un piège aussi primitif...

Le regard de Pearce glissa de tête en tête, de visage en visage, mais rien. Pas de signe de l’espionne de Biosyn à l’horizon. Pourtant, si Shaelynn Moore avait mis les pieds sur l’île en descendant de ce bateau, elle était forcément parmi ces gens et elle devrait donc forcément passer par le poste de sécurité. Le bras droit d’Handréas se mît à réfléchir. A sa place, qu’aurait-il fait ? Serait-il resté à bord du ferry, le temps que tout le monde entre dans le parc ? Non. C’était risquer de se faire surprendre par le personnel du bateau. De plus, il fallait absolument qu’elle passe le point de contrôle. Elle était forcément parmi ces visiteurs. A sa place, il serait forcément passé par ici, mais aurait cherché à cacher son identité au maximum, comme il le faisait à présent. Pearce entreprit alors de regarder toutes les personnes portant des lunettes ou des chapeaux. Son regard s’arrêta finalement sur une jeune femme en jean et chemise blanche, portant une casquette Jurassic World. La taille, la couleur des cheveux, le gabarit, tout concordait avec la personne qu’il était venu chercher. Il rangea sa petite paire de jumelles dans sa veste militaire et se rapprocha doucement de la queue des visiteurs pour vérifier si c’était elle. Cette dernière regardait beaucoup le sol et il était difficile de voir son visage. L’occasion se présenta finalement lorsqu’elle fût obligée de montrer son sac aux agents pour la fouille usuelle. Pearce aperçût alors les traits fatigués de son visage. C’était bien elle, sans aucun doute.

Les gardes la laissèrent passer. Le chien de guerre s’approcha d’elle à pas de loup, tout en faisant bien attention à rester dans l’ombre d‘autres personnes. Il prît le temps de l’observer attentivement. Chaque pas qu’il faisait et qui le rapprochait d’elle le rapprochait également du projet T.
Shaelynn se mît à discuter avec un jeune homme dans la trentaine. Visiblement, elle ne voyageait pas seul. Est-ce des renforts ? Un autre espion de Biosyn ? Aurait-il besoin de l’abattre pour prendre possession de la jeune femme. Si c’était une nécessité, il le ferait sans hésitation. Il avait fait bien pire. Il se remémorait ces dernières victimes lorsque de l’agitation au poste de contrôle retînt son attention et le fît revenir à lui.

Deux agents arrivèrent d’un pas rapide dans la direction de l’espionne de Biosyn, et cette dernière les avaient remarqué. D’un coup d’un seul, elle s’élança, entraînant le jeune homme avec elle, dans une course effrénée. Les gardes d’InGen s’élancèrent à leurs trousses. Pearce ne devait pas perdre de vue mademoiselle Moore. Si par mégarde cela arrivait, c’est tout le plan préparé depuis des mois qui serait compromis. Il y avait trop en jeu...

Lorsque les portes du monorail se refermèrent devant les agents, Pearce lui avait à peine eu le temps de se faufiler dans un des wagons. Mais il y était quand même arrivé. Deux wagons plus loin, Shaelynn et le jeune homme reprenaient leur souffle. Cette dernière ne semblait pas l’avoir remarqué et elle venait de l’embrasser. Pearce ne pu s’empêcher d’arquer un sourcil. Les registres de l’organisation indiquaient que Shaelynn Moore entretenait avec relation avec le directeur Cole Hudson, mais il s‘agissait très probablement d’une couverture. Pearce avait pu voir ensuite à Paris qu’elle entretenait également une relation avec Shivak Garland. Était-ce pour obtenir des informations sur la Chimère ? Et il y avait maintenant ce troisième type dans cette histoire. Quel bordel… Le soldat de la Chimère ne pût s’empêcher de remarquer que la jeune femme courait très bien pour une personne qui s’était prit une balle en pleine cuisse quelques semaines auparavant. C’était étrange, mais il n’avait pas le temps de se pencher sur la question pour le moment.

Après quelques minutes de transports, la jeune femme et son compagnon commencèrent à baisser leur garde. Ils regardaient moins autour d’eux et parlaient moins à voix basse. Pearce décida de s’approcher légèrement, à peu feutré, pour ne pas éveiller de soupçon. Il n’était plus qu’a un wagon d’eux quand le monorail arriva à l’arrêt du centre des visiteurs. Les deux compères se levèrent et descendirent sur le quai. Pearce fît de même. Il y avait trop de foule pour pouvoir neutraliser le type qui l’accompagnait. De toute façon, il était mieux de prendre son mal en patience et de les suivre jusqu’à l’endroit où était caché le mystérieux projet T. Il s’éloigna et se posta près d’un kiosque, sans pour autant les quitter du regard. C’est alors qu’un agent de sécurité se dirigeait vers eux. Une femme, armée jusqu’aux dents.

« Merde, c’était pas prévu ça » pensa t-il. « Est-ce que je vais avoir besoin de la buter aussi elle? »

Allaient-ils la remarquer et s’enfuir. Ils en avaient pas l’air. Pearce ne laissa transparaître qu’un rictus faciale de contrariété. L’arrivée de la jeune femme n’était pas prévue. Le soldat de la Chimère la reconnue d’après les informations que l’organisation avait sur le personnel du parc : c’était Angel Harlowe, une ranger. Probablement que cette dernière avait pris la place dans la hiérarchie d’Emma Beckett après que cette dernière ait été supprimée de l’équation.
Pearce, contrairement à son habitude, hésitait. Ce sentiment qui pourtant lui était en général étranger, l’assaillait. Tant de choses dépendaient de ses actes, ici et maintenant. Devait-il agir maintenant ? Avec toute cette foule ? Ou devait-il attendre ? La ranger interpella finalement les deux fugitifs. De là où il était, il ne pouvait entendre leurs échanges. Mais les expressions sur leur visage laissaient deviner un moment plutôt désagréable. Le groupe sortit finalement de la foule et se dirigea vers une allée plus tranquille dans laquelle était stationnée une voiture de fonction. Il fallait absolument qu’il la rejoigne avant eux ! Le soldat de la Chimère passa par l’arrière d’un bâtiment adjacent et sprinta en espérant pouvoir les devancer.
Pearce s’agenouilla finalement à l’abri d’un muret. A une quarantaine de mètres de lui, le groupe de trois s’avançait vers le véhicule. En reprenant son souffle, le bras droit d’Handréas sortit un petit émetteur traceurs de sa veste. Il retira la cuticule de plastique, mettant à nue la surface collante. Comme il l’avait appris à l’armée, il colla le petit boîtier sous la calanque de la voiture. Aussitôt fait, il repartit se mettre à couvert pour ne pas se faire repérer.
Il n’avait plus de visuel, mais le bruit des portières lui indiqua que les trois avaient bien prit la jeep. Il tapa alors sur l’écran de sa montre connectée. L’affichage des heures disparu pour faire apparaître un menu. En quelques clics, il fît apparaître une carte de l’île et un point bleu : son objectif.
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