Shivak Lockwood
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 | | Sujet: Face aux Ténèbres, Restaure la Lumière > Partie 1 : L’aube d’une nouvelle ère Mer 14 Fév 2024 - 15:34 | |
| - Musique du RP:
Réminiscences d’un rêve shooté au Cry-poison ? Etait-il resté tout ce temps caché dans les meubles du Manoir des Moore ? Avait-il pendant tout ce temps été dans un songe, bloqué dans les années 90, à alterner entre le burlesque et les situations rocambolesques ? Non, elle se dessinait bien devant eux. Elle n’était pas floue, comme dans l’état de transe dans laquelle il avait été avant d’être sauvé par Cole Hudson. Il ne l’a survolait pas non plus, il avait bien les pieds sur terre, ou en mer pour dire vrai. Sombre, imposante, intemporelle. Le temps avait passé mais elle n’avait pas pris une ride. Elle était restée telle que dans ses souvenirs. Si d’un premier abord, les crêtes montagneuses formaient un rempart naturel imposant, l’île bénéficiait de nombreuses niches écologiques variées. Le Mont Sibo, le volcan des lieux, au loin, dominait ce paysage verdoyant, luxuriant et mystérieux. Isla Nublar se tenait droit devant eux aussi riche qu’elle l’avait toujours été. Cette jungle émeraude le rendait aussi nostalgique que sceptique. Des souvenirs incroyables, il en avait beaucoup ici. Il se remémorait en grande partie les clichés de son travail en temps que journaliste, les magnifiques spécimens préhistoriques qu’il lui avait été donné de prendre en photo, la majestuosité des créatures ramenées à la vie au Jurassic Park. Mais tous ces instants n’étaient pas ceux parmi les plus agréables. L’île des brumes était non sans lui rappeler, un échec. Une partie de sa vie qu’il souhaiterait oublier.
Cela ne faisait qu’une heure à peine qu’il avait raccroché avec Pearce, pourtant il ne pouvait pas passer à autre chose : la conversation qu’il avait eu avec lui était toujours bien présente dans sa tête. Plus important encore : il avait apprit que Shaélynn était en vie, quelque part. Et plus il se rapprochait de l’île des brumes, plus il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il allait la revoir... Cette perspective lui donnait des sensations douloureuses ; d'abord parce qu'elle réveillait en lui la douleur causée par la balle qu'il avait reçu dans le manoir Moore et ensuite parce qu'elle ravivait le traumatisme d'abandon. Un sentiment profondément ancré dans le passé de Shivak, une douleur plus forte que n'importe quelle blessure. Il saignait, mais de l'intérieur. Ce n'était pas du sang, uniquement des larmes, des remords et des "si j'avais su", si j'avais pu...". Morose, il tourna la tête vers l'horizon.
Chassant les vagues qui venaient se heurter à la proue du Ferry, ils naviguaient le long des eaux azur, se rapprochant inexorablement de leur destination. Plus ils approchaient, plus il ne pouvait expliquer l’angoisse qui commençait à le saisir… Était-ce la crainte qu’une créature jaillisse de l’océan pour leur dire « Welcome to Jurassic World » ? La peur de se retrouver face à ses anciens partenaires ? La crainte de ne pas savoir si Shaélynn allait bien ? Ou était-ce tout bonnement la sensation de devoir enfin faire face à toutes ses erreurs ? Cette île était une sorte de malédiction. Au départ, tout est si beau, si mirifique. Une toile, une carte postale, une destination de rêve ou tout est parfait. Mais Isla Nublar n’avait rien d’un paradis. Pour ceux qui y avait travaillé ou vécu, c’était un enfer sur Terre. Vous ne me croyez pas ? Venez y faire un tour. Vous en repartirez peut-être en un seul morceau…
Masrani Corp avait investi plus que nécessaire dans ce parc qui avait surpassé Disneyland en matière de succès. Cela s’était ressenti dès qu’ils étaient arrivé sur la côte de San Jose, lorsqu’ils avaient embarqué sur un ferry-yatch luxueux, digne des grandes croisières maritimes. Sièges confortables, animations ludiques, écrans, documentation, guides touristiques… Tout était pensé pour passer une agréable journée sur le complexe de Jurassic World.
C’est triste de penser qu’un tel univers, sous la tutelle de John Hammond, avait pu devenir pour des millions de visiteurs, la plus belle attraction au monde et qu’aujourd’hui, ce rêve était sous le point de s’effondrer. La Chimère allait attaquer l’île et la face du monde en serait changée. Le vieil homme avait réussi l’impossible en apportant à portée de mains, le rêve d’énormément de personnes à travers le monde. Rencontrer un dinosaure… Shivak aussi avait été bluffé la première fois qu’on lui avait présenté Ted, l’un des Stégosaurus. A l’époque c’était qu’un jeune spécimen de 3 mètres, mais cet instant l’avait marqué, il se souviendrait toute sa vie de cet animal pataud. Il n’était pas très intelligent et passait son temps à manger et à dormir, mais l’ancien documentaliste appréciait le temps passé avec lui, lors des premiers shooting qu’il avait exécuté sur le parc. L’un de ses clichés lui avait permis d’ailleurs de rapidement gagner la confiance de ses co-équipiers. C’était surtout Ted qu’il fallait remercier, la tâche en forme de cœur sur l’une de ses épines dorsales lui avait valu le prix de « Photo du mois ».
Même encore aujourd’hui, les créatures préhistoriques le fascinaient par leur manière à rendre l’instant présent unique, figé hors du temps. Nessie lui avait fait ressentir ça une nouvelle fois en Ecosse. C’était le cas à chaque fois qu’il rencontrait une nouvelle espèce. Leur domination s’était faite des millions d’années durant, mais encore aujourd’hui, un simple regard témoignait de leur stature et de leur pouvoir destructeur. Car oui, si Shivak avait apprécié ses rencontres avec la plupart des herbivores, ceux de l’autre bord lui rappelaient des souvenirs douloureux et cauchemardesques. Ironiquement, Isla Nublar était en réalité un garde-manger géant pour reptiles démesurés. Et qu’était devenu le parc en 2 ans à peine ? Une foire gigantesque au « m’as-tu vu ? ».
Les vidéos teasing passaient en boucle dans le Ferry. Publicités indiquant aux visiteurs les attractions principales et les circuits importants à suivre pour ne rien manquer du Jurassic World. Sous l’emprise de Simon Masrani, le parc était devenu grandiose, une magnifique poudre aux yeux commerciale pour maximiser les profits et la démultiplication des produits dérivés. On pouvait s’approcher des dinosaures au plus près, toucher des bébés préhistoriques, les nourrir, les adopter et les nommer sous forme de parrainage, on pouvait même assister à des représentations des nourrissages du T-rex ou encore du Mosasaure, la nouvelle star du parc. Rien que d’y penser, Shivak en avait des sueurs. Ou alors, était-ce tout simplement son déguisement ? Il fallait bien avouer que Chris ne les avait pas aidés sur ce coup-là. « Le Top de la discrétion » avait-il assuré dans son message codé en morse… Comment allaient-ils pouvoir se déplacer dans le parc avec autant de visiteurs, de caméras et de files d’attente ? Ils en avaient déjà parlé certes, mais plus le bateau se rapprochait du moment ou il allait accoster, plus le jeune homme doutait du plan confectionner par l’informaticien. A défaut d’en avoir un lui-même, il se devait de faire confiance au roi des chips.- « Monsieur une photo s’il vous plaît ? »C’était la neuvième de la journée. Shivak commençait à perdre patience. Il préféra ne pas croiser le regard d’Elina qui elle aussi n’en pouvait plus de cet attroupement autour d’eux. Afin de ne pas alerter la population, ils continuèrent de jouer le jeu. C’était le seul moyen dont il disposait pour ne pas éveiller les soupçons. Shivak pris le jeune garçon qui lui avait demander une photographie en lui passant le bras par dessus l’épaule et pris la pose pour le plus grand plaisir des futurs visiteurs du Jurassic World. Il haïssait l’informaticien de ne pas leur avoir parlé de ce « plan d’infiltration » plus tôt. C’était grotesque, ça ne marcherait jamais. Pourtant, il fallait le voir pour le croire, tout le monde était persuadé qu’ils faisaient partie intégrante du décors et de la visite. Ils n’avanceraient pas rapidement, mais ils se fondraient littéralement dans la masse. Et puis, l’informaticien n’avait pas fait les choses à moitié en leur faisant chausser des mascottes à l’effigie des raptors les plus connus du nouveau parc. Succès assuré auprès des enfants. Les pires.
La matinée avait mal commencée. C’était peu dire : ils avaient dû faire confiance à un inconnu envoyé par Chris. Un jeune garçon assez louche qui répondait au nom de « fils de Franky », le suivre (non sans pression) dans un endroit on ne peut plus sombre du port de San Jose, pour récupérer les fameux costumes dans un contenaire maritime délabré. A quel moment ça avait foiré à ce point pour que Shivak ne s’en remette à des plans de la dernière minute ? Si tout s’était bien passé jusqu’à présent, c’était encore trop tôt pour crier victoire. La boule au ventre, ils avançaient en mer à la ferme conviction que quelque chose allait se produire. Qu’ils ne pouvaient pas avoir autant de chance à miser sur des combines hasardeuses. Il en voulait à l’informaticien de ne pas lui avoir laissé des instructions plus précises, mais il rassurait en se disant qu’il avait sûrement ses raisons et que le réseau du Jurassic World était sûrement sous surveillance étroite. D’un camp comme de l’autre.
Après une traversée qu’il jugea interminable sur la fin (à cause du trop plein de visiteurs collants), ils débarquèrent enfin sur l’île, non sans une certaine nostalgie. Il sentait la roumaine nerveuse sous son costume, il faut dire qu’il ne transpirait pas non plus la zénitude. Avaient-ils fait le bon choix en suivant le plan d’un homme avec si peu de sérieux ? Shivak n’arrêtait pas de se demander à quel moment ils allaient être repérés, à quel instant ils allaient signer leur arrêt de mort. Il transpirait d’angoisse. Il faut dire qu’il étouffait aussi là dessous. La météo affichait un soleil radieux pour le plus grand plaisir de la foule. C’était encore plus chaud lorsque les spectateurs s’agglutinaient autour d’eux, à la recherche d’un souvenir mémorable pour leur journée à Jurassic World. Mais il n’était pas une putain d’attraction. Sa seule préoccupation actuelle, c’était qu’ils se cassent, tous autant qu’ils étaient. Qu’ils se tirent loin d’ici, qu’ils aillent faire ce qu’ils étaient venu faire ici : visiter le plus beau zoo du monde. Qu’on lui fiche la paix.
Et en même temps, comment se désintéresser de ces gens ? Devait-il les prévenir, leur dire de s’éloigner le plus loin possible d’ici, leur faire croire à un incident grave qui aurait touché l’île pour qu’ils rebroussent chemin ? Non, impossible. Il ne pouvait que se taire dans l’inactivité. Le moindre mouvement suspect, le moindre geste de panique, de plainte d’un client un peu trop agacé pourrait leur coûter leur place ici et les répercutions seraient catastrophiques. Mais comment ne pas penser, à chaque photo faite avec des enfants et leurs parents, aux risques qu’ils encourraient ? Et si eux aussi se retrouver orphelins, comme lui, à la suite de cette journée ? Chaque pas en direction du « Projet T » était de plus en plus lourd à supporter. Son cœur allait finir par exploser si il ne relâchait pas un peu la pression. Il avait désespérément besoin de bonnes nouvelles.**Tata Tata Tadada Tadatata…** Le jingle du parc retentit, alertant d’une annonce importante qui allait suivre. Shivak sentit qu’Elina allait paniquer et il se rapprocha d’elle pour l’empêcher de faire un geste qu’elle regretterait et essaya de se focaliser sur les éléments autour de lui. Il ne devait rien laisser transparaître lui non plus, malgré la tension qui montait en flèche. Pas de mouvements suspect, personne ne paniquait. Les visiteurs étaient attentif à ce qui allait se passer. Ils pouvaient donc respirer. Ils n’était pas en danger. Pas encore.- « Mesdames et Messieurs, bienvenue sur Isla Nublar. Nous vous prions de bien vouloir récupérer vos bagages avant de vous diriger vers la station monorail afin de débuter votre journée au parc. Merci d’emprunter les wagons 4, 5 et 6 pour votre confort. »Le message fut répété 2x en plusieurs langues différentes, le temps pour les passagers du ferry d’obéir à la voix et se diriger en troupeau vers le prochain quai d’embarquement. Shivak et Elina laissèrent passer les plus grands flots de personnes afin d’éviter d’être la cible d’un autre harcèlement photogénique, puis s’engagèrent enfin à leur tour, afin de se diriger vers le dernier wagon, celui qui était le moins rempli. Il leur restait cependant une chose importante à faire avant cela : passer un point de contrôle. C’était le moment le plus délicat de leur phase d’approche : ils devaient retirer momentanément leurs costume pour laisser l’identification de reconnaissance faciale du parc les tester. L’informaticien leur avait demandé de se relaxer lorsqu’ils en seraient à cet étape, qu’il avait tout prévu. Impossible. Comment voulait-il qu’il puisse être détendu, dans ce costume et dans un moment pareil… ? « Aïe confiance » lui avait répété mainte fois l’hurluberlu. Mais même si Chris lui avait promis qu’ils ne risquaient rien, Shivak avait beaucoup de mal à croire l’informaticien. Il en venait presque à se demander si il n’était pas tombé dans son piège. C’était tellement facile pour lui de le vendre à Interpol ou à la CIA. Peut être lui avaient-ils promis une prime ? Et qu’avait-il de son côté désormais pour négocier avec lui ? Il lui avait déjà remis toutes les informations sur Denis. Si ça se trouve, il s’était fait embobiner…
Ils arrivèrent à hauteur d’un premier Ranger qui leur demanda de retirer leur costume, tandis qu’un deuxième, scrutait l’écran chargé de la reconnaissance faciale. Mais Shivak remarqua un détail qui l’inquiéta au plus haut point : le second venait de chuchoter quelque chose au premier garde qui commençait à le regarder fixement avec un sourire malin. L’instant d’après, ce dernier lui fit signe d’avancer et lui ordonna également de retirer sa combinaison. Il était foutu.- « Dépechez-vous ! » indiqua le Ranger qui répondait au nom de William. C’était un jeune homme d’une vingtaine d’années. Sans doute son premier job ici en tant que stagiaire, mais il savait déjà parler fermement et sans sourciller.
La tension était à son paroxysme. Derrière lui, il sentait Elina qui le poussait vers l’homme et qui l’invitait à se grouiller car elle non plus, n’était pas très à l’aise avec la situation. Il n’avait pas d’échappatoire dans cette file, il était condamné à passer devant le garde et si il le reconnaissait tout était perdu. Résigné, il se décida de faire confiance à Chris, même si tout lui indiquait qu’il allait y laisser sa peau.- « Il paraît que t’es l’un des nouveaux animateurs du parc et que tu as un nom dont on se souvient d’après un de vos collègues informaticien ! »Le roi des chips était de mèche avec eux. En un instant, l’ascenseur émotionnel avait fait virer sa pression de bord. Il se sentait plus détendu que jamais. Tout ce qu’il avait à faire, c’était d’entrer dans le jeu qu’avait imaginé l’informaticien pour pouvoir passer la sécurité en toute sécurité. Même si un doute persistait, Shivak retira le haut de son costume et se laissa checker par la machine, ce qui amusa fortement le Ranger qui se mit à rire aux éclats.- « Alors ça, c’est juste génial ! Faut que je raconte ça à mes potes. Bienvenue parmi les employés James Bond ! »L’ancien espion hallucinait. Elina pouffait, elle n’avait pas pu se retenir. Chris lui, devait être très fier de sa connerie. Non seulement il avait réussi à détourner le système de reconnaissance faciale, mais en plus il s’était permis de lui donner un nom complètement bidon et qui plus est, venait de fonctionner parfaitement sur le premier abruti qu’ils avaient croisé. Ce n’était plus du génie à ce stade… C’était de l’inconscience parfaitement calculée ; Il avait vraiment tout prévu. Pour toute réponse à William, Shivak sourit expliquant au Ranger que ça faisait toujours rire la première fois.- « Vous pouvez le faire s’il vous plaît, comme dans le film ! Pour moi. »On avait atteint les summum du ridicule. Elina avait retirer son masque elle aussi, mais pas de nom loufoque, elle s’en tirait beaucoup mieux que lui et avait eu droit à un Anna Chetail, d’origine Française. Le geek abusait de ses pouvoirs, la roumaine l’avait rejoint de l’autre côté de la barrière tandis que lui était obligé de satisfaire la galerie en bon animateur qu’il devait être dans son nouveau rôle… Il soupira intérieurement, pris sa meilleur pose, imitant le parfait anglais réajustant sa cravate et d’une excellente imitation, il se présenta.- « Je m’appelle Bond, James Bond. »------------------------- - Musique du RP:
Le duo se retrouva embarqué, non pas dans le sixième vagon, mais dans celui des employés du parc, moins chargé que les autres et surtout : moins paparazzis. Shivak pensait à toutes les insultes qu’il déverserait à Chris lorsqu’il le croiserait et avait remis son costume pour mieux bouder. Elina l’imita, par principe de précaution. Heureusement, car dans le wagon se trouvait un de leurs anciens camarades du Jurassic Park. Un simple employé chargé du nettoyage des allées mais que tout le monde connaissait dans le coin, de quoi ajouter un peu de tension à cette mission déjà trop périlleuse pour lui. Heureusement, il ne fit aucun cas des deux raptors. Ils étaient tous habitués aux mascottes du parc.
Lancés à toute vitesse sur cette merveilleuse technologie, ils avançaient à toute allure en direction du Main Street. Évitant tout comportement suspect, ils se contentaient d’observer le paysage et d’attendre patiemment que ce dernier arrive à destination. Dans le véhicule, ils avaient le droit à la même vidéo promotionnelle que dans le ferry, un bon moyen aussi de rappeler aux employés d’aller dépenser leurs tickets restaurant au McDonald ou au Starbuck installés dans la zone. Tandis que son regard était plongé une nouvelle fois dans la beauté naturelle de l’île, Shivak aperçu enfin, à un détour la nouvelle grande porte annonçant leur arrivée dans le Jurassic World. Celle-là même qui faisait rêver petits et grands. Arborant ces vasques enflammées et ses lettres imposantes, ils passèrent entre les deux montants en bois massif et se retrouvèrent au dessus du Main Street. La vue était à couper le souffle. Un véritable ressort touristique. La fameuse poudre aux yeux façon Masrani. C’était différent de la vision de John Hammond mais il n’y avait rien à dire : c’était magnifique. Tout le monde, rien qu’en le voyant, voudrait passer sa vie ici.
La topographie du parc était simple : une grande allée en forme de « T » (coïncidence?) menait d’un côté au Centre des Visiteurs, de l’autre à l’enclos spectacle du Mosasaurus. De part en part, des magasins, commerces, boutiques de souvenirs et de luxe, permettaient aux visiteurs de dépenser sans compter. Enfin, sur des allées perpendiculaires, de nouveaux circuits menaient aux différentes attractions du parc et hôtels. Royaume du T-rex, Rivière Intemporelle, Volière, Nurserie… Ils avaient vraiment bien bossé. Shivak se sentait une nouvelle fois nostalgique, il aurait bien aimé repartir de zéro, aider Hammond à accomplir son rêve plutôt que d’assister Handréas dans ses projets. Il aurait pu vivre heureux et simplement ici, comme photographe animalier. Il serait resté auprès d’Emma, aurait rencontré Elina, ils seraient devenus meilleurs amis et il aurait pu s’entendre avec Shaélynn, Cole et surtout Chris. Même ce bon vieux Marcos aurait pu faire partie de ses connaissances proches. C’était toujours mieux que la torture. Encore des « si ». Toujours des « si ». Il fallait arrêter de rêvasser. Le monorail entrait en gare.
Dans l’incapacité de pouvoir voir sous leurs pieds, ils préférèrent l’accès par ascenseur plutôt que la trentaine de marches, à la sortie du moyen de transport. Ils arrivèrent ainsi, directement au pied d’une allée bordée de palmiers, cycas et fougèrent, de lampes modernes au design métallisé brun et d’une fontaine à l’effigie du logo du parc. Péniblement, ils se laissèrent guider par l’asphalte en suivant les banderoles bleu le long du chemin.
Toujours harcelés par les visiteurs, ils mirent bien vingt minutes pour faire les quelques mètres dont ils avaient besoin avant de pouvoir entrer à leur tour dans le bâtiment charismatique et central du Jurassic World. Ce centre des visiteurs 2.0 était un accès illimité à l’information et au savoir pour tous les désireux d’en connaître plus sur le monde merveilleux de la préhistoire. Mr ADN, l’ancienne mascotte du premier parc était bien présent pour la visite guidée, mais ce qui ravissait le plus les enfants, c’était les hologrammes centraux, « Holoscape », qui permettaient de visualiser taille réelle, la plupart des créatures du parc. A leur arrivée, Shivak avait reconnu un Carnotaurus à ses deux cornes et à son allure profilée pour la vitesse. La créature, bien que générée informatiquement, semblait terroriser les plus jeunes et emballer les primaires et adolescent en quête de frissons. Amusé lui aussi, le jeune homme serait bien allé testé les jeux interactifs sur les principales périodes de l’histoire et tenter de replacer les photographies à associer aux bons dinosaures. Il y avait même des programmes de visualisation en technologie VR. Il était surpris, dans le bon sens, de l’énergie et de la bonne humeur qui circulait dans cette pièce principal. L’ancien enfant qui habitait encore, enfoui en lui, aurait adoré visiter ce parc, tout comme il adorait vagabonder dans les plaines africaines, des années auparavant.
Il fallait maintenant se repérer, ce qui n’était pas évident, d’abord parce que le bâtiment faisait bien facilement 2000m2 et de plus, une centaine d’expositions interactives amassaient de nombreuses familles sur la thématique du « T-rex ou Spinosaure, qui est le plus fort ? ». Le centre était complètement bondé de monde et tertio, la visibilité des costumes devenait vraiment problèmatique. Tandis qu’ils passaient à proximité d’un bac de fouilles paléontologique version 7-12 ans, ils arrivèrent à atteindre le cœur du bâtiment pyramidale rappelant un volcan. C’est là qu’ils passèrent à côté d’un élément qui avait retenu l’attention de Shivak : une statue à l’effigie de John Hammond. En passant près de cette dernière ou il était inscrit la date du décès et de courts hommages en son honneur, il ne put s’empêcher encore une fois de ressasser le passer et de ce demander quels auraient été les plans du vieil excentrique si il n’avait pas été tué par… C’est vrai. Il avait tendance à l’oublier, mais celle dont il n’arrivait pas à chasser de sa tête les moments passés en Egypte était en réalité elle aussi une meurtrière. Elle était son ennemi passé et rien ne lui indiquait au jour d’aujourd’hui pour qui elle prendrait partie une fois en présence du « Projet T ».
Elle le lui avait bien démontré, Shaélynn était avant tout une survivante prête à tout pour rester en vie. Le reste était secondaire pour elle. Elle l’avait abandonné, à juste titre, dans le manoir des Moore. Elle avait un lourd passé, avec Biosyn dont il n’avait que peu d’informations. Si seulement elle avait un livre ou un mémoire qui racontait ses aventures là bas… Ce serait plus simple pour réussir à la comprendre et à la déchiffrer… Mais aujourd’hui, rien ne lui indiquait qu’elle n’avait pas gardé un contact avec l’un de ses anciens camarades. Et si c’était le cas ? Qu’adviendrait-il si ils se retrouvaient confronté l’un à l’autre ? Il ne valait mieux pas penser à ça pour l’instant. Rester focus sur leur plan. Enfin, sur le plan de Chris…
« Labos de la création Hammond » indiquait l’encadré au dessus de la statue de bronze. C’était là, la première étape du plan. Ils avaient longuement échangés avec Elina sur le sujet avant d’en toucher un mot à l’informaticien. Ils avaient besoin d’un matériel bien spécifique afin de mener à bien la suite de leur mission. Si ce dernier n’avait pas bronché, la scientifique, elle, avait eu quelques réticences. Ce dont ils avaient besoin n’était pas si difficile à récupérer. La plus complexe, c’était de pouvoir circuler dans un environnement bourré de caméras de surveillances et d’anciens collègues de travail. Chris avait dû recevoir l’information et devait les attendre ici avec ce dont ils avaient besoin pour la suite de leur mission. Mais à la place, un employé lambda du département scientifique s’approcha d’eux et l’air gêné, il s’excusa auprès d’eux :- « Navré, mais Mr Nedry n’était pas disponible pour le moment, il vous demande de patienter en visitant le parc et en vous priant de le retrouver au second point de votre séjour. Ce sont ses mots. »Voilà, c’était typiquement ce genre de situations qui pouvaient ne faire qu’augmenter sa jauge de stress. Laisser Chris vagabonder faire on ne sait quoi dans le secteur des scientifiques, sans l’aide d’Elina pour récupérer le matériel bien précis dont ils avaient besoin, pendant qu’eux devaient jouer les simples touristes ? Que devait-il faire ? Laisser Elina s’y rendre seule ? Trop risqué. Ils avanceraient à l’aveugle. En temps normal, Shivak aurait riposté, vociférer qu’il était hors de question de les laisser en plan comme ça, mais il n’avait aucune carte en main, il ne maîtrisait rien et cette sensation de soumission commençait à peser. Malgré son désaccord, il approuva la décision du geek, décidant de s’éloigner vers l’une des sortie du « Centre de la découverte » qui indiquait sur des panneaux directionnels les attractions « Royaume du T-rex » et « Lagon du Mosasaure » / « Nourrissage du Mosasaure ». En dessous de ce dernier, un complément ajoutait les horaires de spectacle auquel le public était invité d’assister à la représentation. Il y en avait une dans dix minutes. Par expériences, Shivak savait qu’il n’aurait pas de bonnes places avec un timing aussi réduit, mais de ce qu’il avait vu sur les vidéos, le show avait l’air impressionnant. Et puis, c’est pas comme si ils devaient aller là bas…
Sans consulter forcément Elina, qui le suivait afin de rester discret au maximum (mais qui ne s’empêchait pas de lui demander ce qu’il faisait sur un ton de reproches), ils se dirigèrent vers la sortie, esquivant une colonie de vacance, un groupe d’ancien et des familles venu passer un excellent moment au parc. Il fallait pourtant faire vite : ils perdaient beaucoup trop de temps à tourner autour du pot. Shivak n’était pas habitué à cette latence. Il lui fallait de l’action, il avait besoin de se sentir vivre et pour cela, il fallait qu’ils sortent d’ici. Remontant les allées du Main-street en passant devant une sculpture d’ambre, le squelette d’un Spinosaurus et une boutique de souvenirs, Shivak remarqua la présence d’un des anciens garde du corps de John Hammond. Celui là même qui l’avait raccompagné dans son bureau après son réveil post-coma. C’était comment son nom déjà ? Peu importe.
L’ancien documentaliste se rappelait comme si c’était hier de la discussion qu’il avait eu avec le milliardaire ce jour là. Il était entré par effraction dans son bureau, fort de sa nouvelle promotion de gérant temporaire. Il avait réussi à entrer sur le PC du vieil homme afin d’en subtiliser des informations. Ordinateur sur lequel il avait mis la main sur de précieuses informations sur le « Projet T ». John l’avait surpris ce jour là, il avait eu des mots durs envers le jeune homme. Dès le départ, il avait su pour Shaélynn et pour lui, leur véritable nature d’espion, il surveillait de près ses ennemis, surtout ceux ayant un lien avec Handréas. Les mots qu’il avait employé ce jour là, étaient encore dans sa mémoire.- "Vous voulez savoir ce que je sais Mr Garland ? Je vais vous le dire : Vous êtes un agent de la Chimère et je le sais depuis le début ! Tout comme je savais pour Shaélynn Moore. La différence entre vous et moi c'est que je suis capable d'agir avec mes ennemis dans le cadre de quelque chose de plus important et pour une cause juste. J'ai choisis de travailler avec vous parce que j'estime qu'il est plus sage de garder un œil sur ses ennemis plutôt que de s'en éloigner. Je n'ai jamais pu sauver mon ami lorsqu'il a commencer à devenir fou et je me force à croire encore aujourd'hui qu'il pourra un jour retrouver la raison mais quand je vois que des personnes comme vous qui avez tout pour réussir et vous trouver une place de choix au sein du Parc, la gâchez en servant une cause aussi dangereuse que celle engagée par la Chimère, je ne peux que me montrer déçu..."Ce jour là, Hammond n’avait pas fait que de lui faire une leçon de moral...- "Vous vouliez jouer sur un coup de Poker ? Je vais moi même vous en proposer un... Dites moi ce que vous êtes venu faire ici et j'essayerais de me montrer clément avec vous. Refusez et je vous condamne tout accès au Parc, à InGen et à son personnel. Emma y comprit." Ce jour là, Hammond lui avait donné le point de départ de la rédemption. Il lui avait donné la possibilité de l’aider à se sortir de la Chimère, d’œuvrer dans le bon camp. Pour les bonnes intentions. Et lui, comme à chaque fois, il avait fait le mauvais choix, le choix du lâche. Ou plutôt le choix du cœur. Il ne pouvait se résoudre à abandonner Emma, comme il ne pouvait se résoudre à abandonner Shaélynn aujourd’hui. C’était donc ça sa motivation principale ? Non, il avait mûri, surtout ces dernières semaines. Il y avait réfléchi pendant la route entre San Diego et Isla Nublar.
Avec le recul, ce vieil égocentrique les avait toujours protégé. Lui, Shaélynn, et les autres employés du parc. Il avait aidé à soigner Nina d’une paralysie dorsale qui aurait détruit sa vie. Il avait toujours été le père spirituel de tous ces animaux préhistorique et malgré toute la folie des grandeurs de l’écossais, il avait tenu à protéger chaque personne sur cette île. Ce n’était pas lui le héros dans cet histoire, ça avait toujours été John. Lui avait tout fait pour protéger son rêve, ses intérêts et ceux de ses protégés. Il avait tenté de les remettre sur le droit chemin, en vain. Et maintenant, que restait-il de cet héritage ? Un pseudo parc amélioré par la vision d’un autre richissime partenaire ? Ce n’était que de la poudre aux yeux. Ce qui importait désormais, c’était de mener à bien la mission de John Hammond, il devait protéger le « Projet T ». Il devait respecter les choix de cet homme qui avait vu juste sur beaucoup de choses, sur Handréas, sur la nature de ses sentiments. Si les gardiens avaient estimé qu’il était plus important que cette source de conflits soit confinée plutôt qu’utilisée, c’est qu’il y avait une bonne raison. Si ils avaient jugé que son autre version était une priorité mortelle absolue, alors il devait tout faire pour empêcher le leader de la Chimère à mettre la main dessus.
Il ne faisait pas cette mission par amour, dans le but de sauver ses camarades d’infortune, pour les visiteurs du parc ou les dinosaures. Il le faisait parce que c’était quelque chose de juste. Quelque chose pour laquelle on méritait de se battre. Et pour ça, il était prêt à mourir.
Le garde du corps était passé sans le reconnaître. En même temps, qui aurait pu se douter de l’identité des personnes présentes sous des costumes de mascotte ? Pensif, Shivak continua d’avancer et fini par arriver devant le Graal. La dernière étape juste avant l’immense bassin : Le Starbuck ! Un café ! Un vrai. Qu’est ce qu’il n’aurait pas donné pour s’en acheter un. Il lui en fallait un de toute façon. Seule la caféine l’aidait à gérer ses émotions, à calmer ses ardeurs, à réanimer ses idées et remettre les choses en place. Mais ce doux rêve ne dura qu’un instant, attrapé par le bras par Elina, cette dernière le tirait vers leur destination, lui rappelant qu’ils n’avaient pas un sou.
Ô rage, ô désespoir, ô cruel infamie…
Tant pis, il fallait se ressaisir. Restructurant ses pensées, il fit le point sur les urgences à gérer : le QR code de la Chimère indiquait encore quelques longues minutes. Il ne savait pas encore comment, ni ou ils allaient frapper, mais il était clair qu’ils étaient là, quelque part. Des « Dopple » étaient certainement sur cette place en ce moment même. C’était peut être la vendeuse du Starbuck, le garde du corps qu’il avait croisé, ou n’importe quel employé du Jurassic World. Finalement, il sentit une certaine sécurité à se retrouver dans ce costume. Il n’avait pas que des inconvénients. Shivak connaissait Handréas. Il n’attaquerait pas ici. Il n’était pas du genre à mettre en place des actions aussi évidente. Il aimait bien détourner l’attention, attirer le regard ailleurs. La dernière fois, il avait libérer les Raptors et le T-rex pour semer la pagaille. Ici, tout était surveillé au peigne fin. La sécurité du Jurassic World n’avait rien à envier à celle du précédent parc. Il fallait absolument que Chris accélère. Il n’avait pas le sentiment d’être en sécurité ici.- « Elina, suis moi, on va aller voir le Mosasaurus. Chris ne va pas tarder à nous rejoindre. Le véhicule qu’il dit avoir réservé se trouve dans la partie coulisses de l’attraction, près de la réserve du monte charge qui sert à harponner les requins pour les offrir en nourriture à la créature. J’aimerais voir si on peut y trouver quelque chose d’utile. On perd trop de temps ici, il faut qu’on agisse plus vite... »Il lui avait fait part de ses craintes car lui même se sentait le besoin d’être rassuré. Ces dernières 24h avec la jeune scientifique les avaient plutôt bien rapprochés et il savait le roumaine nerveuse, surtout lorsqu’il savait à quel point elle était réticente de se trouver ici. Il se promis de lui demander comment elle allait dès qu’ils seraient à l’abri des regards indiscrets, histoire qu’ils puissent souffler, tous les deux. Il lui avait fait une promesse et ne l’avait pas oubliée. Une fois en possession du matériel nécessaire, il demanderait l’aide à Elina pour localiser le « Projet T », ensuite il l’a mettrait à l’abri et la recontacterait. Il voulait lui faire prendre le moins de risques possible. Il ne voulait plus perdre de personnes à qui il s’attachait.
Au bout du Main-street, ils empruntèrent la voie de gauche, en direction de l’esplanade ou le public commençait à se regrouper en masse pour la représentation. Après avoir passé un stand de glaces de saison, un vendeur de bubble tea et une immense affiche représentant le plan du parc, les deux adorables raptors gonflables se dirigèrent vers l’arrière de l’attraction là ou plusieurs membres du personnel se démenaient aux derniers préparatifs du spectacle.- « Ah bonjour ! » Les interpella la voix d’une jeune femme.
Ils s’étaient raidis tous les deux. A part les photos, tant que l’on évitait de leur parler, tout pouvait se passer pour le mieux, dès que leur couverture risquait d’être grillée, c’était une autre paire de manches.« Je suis Sandy Drommers, la nouvelle responsable de l’animation pour le spectacle du Mosasaurus. Vous devez être les deux animateurs du Sea Life envoyés pour remplacer Fabian Finley je présume ? »Elina haussa des épaules, Shivak hésita dans un premier temps, mais dans la panique ne put s’empêcher de lui répondre par un simple pouce en mode « nice guy ». Ne surtout pas se faire attraper, c’était la priorité numéro un. Heureusement pour eux, cette attitude, sans aucun mots, avait fait pouffer de rire la rouquine d’une vingtaine d’années. - « Votre collègue m’avait prévenu de votre arrivée. Votre véhicule est juste là derrière. Il paraît que c’est avec celui-ci que vous faites vos cascades pendant le show ? J’ai hâte de voir ça ! » Assura la gestionnaire avec un clin d’œil destiné aux animateurs.
Et en un instant, ils avaient compris. Jusqu’où Nedry était-il allé dans la préparation de son plan. De combien de coups d’avance cet homme disposait-il ? C’est comme si à lui tout seul, il avait le pouvoir de contrôler tout ce qu’il se trouvait dans ce parc. Ce n’était plus un simple allié de poids (sans mauvais jeu de mots), c’était le VIP de cette mission. Si ils réussissaient, ils lui en devraient une et une bonne. Shivak ne pouvait qu’admirer de manière complètement abasourdi à quel point l’informaticien leur était précieux. Même si il avait tendance à trop en faire, il fallait se rendre à l’évidence que ça fonctionnait. Plus c’est gros plus c’est con dirons nous. Mais en réalité, ces détails loufoques étaient de parfaits aimants à ne pas attirer l’attention. Ou du moins, ils étaient le camouflage sans faille dont ils avaient besoin. Si un jour l’ancien espion aurait imaginé franchir la sécurité d’un des lieux les mieux gardés en costume d’animateur cascadeur, il aurait ri aux éclats. Pourtant si ils réussissaient aujourd’hui, ce ne serait pas avec les plans foireux d’Elina ou Shivak. Si ils s’en sortaient vivant, ce serait grâce à Chris Nedry.
D’ailleurs, il avait du retard. Cela faisait maintenant plusieurs minutes qu’ils attendaient près des carcasses puantes et malodorantes des grands poissons préparés pour la Mosasaure et les musiques du spectacles avaient commencées. Il aurait déjà dû être là. Quant à eux, on allait bientôt leur demander d’aller sur scène… Mais ou était-il ? Sous son costume, Shivak saisit son téléphone et essaya de l’appeler, en vain. Elina lui avait demandé ce qu’ils devaient faire, mais il n’en avait pas la moindre idée. Le problème du plan de l’informaticien, c’est qu’il n’y avait que lui qui le connaissait. Et si il lui arrivait quelque chose ? Si il avait rencontré un problème ? Qu’allaient-ils pouvoir faire sans lui ? Ils devaient à tout prix le retrouver, quitte à prendre des risques…- « Elina. On change de plan. Il faut que l’on retrouve Chris. J’ai un autre contact sur l’île qui peut nous aider. »Elle avait véhément refusé sa proposition, lui démontrant par a plus b qu’il était cinglé, qu’elle n’aurait jamais dû le suivre et qu’elle aurait mieux fait de ne pas croiser sa route, puis après s’être calmée, elle lui demanda enfin de qui est ce qu’il parlait. Pour toute consolation, Shivak répondit simplement :- « Un cousin. » | |
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