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 ¤Face aux Ténèbres, Restaure la Lumière¤ - Prologue : L'appel de l'ombre

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Shivak Lockwood

Shivak Lockwood


Messages : 137
Date d'inscription : 27/09/2013

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MessageSujet: ¤Face aux Ténèbres, Restaure la Lumière¤ - Prologue : L'appel de l'ombre   ¤Face aux Ténèbres, Restaure la Lumière¤ - Prologue : L'appel de l'ombre EmptyDim 4 Fév 2024 - 23:29

Une succession de choix, de situations. Une croyance aveugle envers les personnes qui ont construit votre éducation. Un ou plusieurs traumatismes sévères. Une forte attente de vos proches sur votre avenir. La mort de quelqu’un de proche. L’obligation de tuer ou d’être tué. La trahison. L’abandon. Voilà tout ce que l’on peut subir dans une vie, et pourtant lui s’était toujours relevé. Mais face à l’adversité, à la puissance des forces auxquels il allait devoir se mesurer, pour la première fois depuis longtemps, il doutait.

Il n’était qu’à quelques pas de monter sur le Ferry pour y rejoindre Elina et pourtant... Une force mystérieuse l’empêchait d’y aller. Il était préoccupé, inquiet. Il n’avait jamais hésité jusqu’à présent mais les récentes informations transmises par Chris l’avaient fait profondément douté. Et s’il avait fait le bon choix ? Et s’il avait quitté le bon camp ? Au final, la Chimère avait elle aussi de bons arguments… Et il n’avait pas toujours été logé à mauvaise enseigne. Handréas, Wellan, Pearce… Ils avaient été plusieurs à s’occuper de son « éducation » et à le défendre le temps qu’il devienne un homme.

A quelques heures de son retour sur Isla Nublar, il avait besoin de faire le point, d’échanger avec l’ennemi. Il devait essayer de tenter quelque chose, de les convaincre, de les persuader d’arrêter leur folie. C’était cette tentative « désespérée » qui avait motivé Shivak a appelé, l’un de ses précédents alliés. Mais tandis que la tonalité résonnait dans le combiné, il se remémorait, l’espace d’un instant, quelques bribes du passé...



Musique du RP:

-------------------------------------------

- « C’est quoi la Chimère ? »

Le jeune garçon de 10 ans à peine regardait son père adoptif avec incompréhension. Jusqu’à maintenant, il n’avait fait que d’être bazardé à droite et à gauche, sans jamais avoir de réel foyer, toujours en perpétuel mouvement. On lui avait dit que c’était pour sa sécurité, qu’ils devaient bouger le plus souvent possible. Une question d’affaires, une question d’équilibre. Mais sur quelle régularité pouvait-il réellement se calquer ? Toujours en voyage, tantôt avec Pearce, tantôt avec Wellan, même Freyja ne prenait plus le temps de s’occuper de lui. Elle avait pourtant promis de passer de temps en temps… Et le pire, c’était les corvées qu’on lui demandait d’effectuer. C’était pour renforcer son mental lui avait-on dit. Vérifier l’état des munitions et les remplir de poudre, ce n’était pas le quotidien dont pouvait rêver Shivak, mais il s’y était accommodé. Il n’avait pas vraiment le choix.

Cela faisait 3 ans qu’ils s’occupaient de lui, qu’il avait laissé toute sa vie en Afrique, derrière lui. Essayant d’oublier, tant bien que mal, le traumatisme auquel il avait dû faire face. Il n’avait pas le temps d’y penser de toute façon. Les anciens cauchemars avaient été remplacés par les nouveaux. Il n’ignorait pas les activités illicites d’Handréas il savait qu’elles n’étaient pas « correctes » mais cela faisait partie désormais de son quotidien.

Il avait oublié la douce chaleur du soleil couchant, les paysages de l’Afrique du sud et tronqué son appareil photo pour le nettoyage des lentilles de sniper. Il ne protégeait plus le gibier, il était désormais apprenti chasseur et malgré son âge, pour son travail, on le récompensait avec ce qu’il désirait. Son nouveau « père » tenait à ce qu’il ne manque de rien. Il le voulait cultivé, fort et endurci. Il passait ses matinées en formation aux arts martiaux, apprenait à lutter contre la faim, travaillait ses techniques militaires avec Pearce et prenait ses cours auprès d’Handréas lui-même. Ils n’étaient que 3 adolescents ici de toute façon et ils n’avaient pas de cours classiques comme dans une vraie école. Ce qu’on leur apprenait ici, n’était enseigné dans aucune école. C’était déjà une filière spécifique, orientée vers l’espionnage, les diverses activités mercenaires et l’assassinat.

Conny était de l’âge de Shivak. Un peu plus grand et plus robuste, ce dernier était orphelin lui aussi. Ses grands-parents, d’origine Irlande du nord avaient péri lors des affrontements à Belfast. A cette époque, l’Armée Révolutionnaire Irlandaise (IRA) clandestine ne cessait de mener des attentats contre les Anglais qu’ils considèrent comme des occupants. Les Irlandais catholiques contre les Anglais protestants, voilà un raccourci discutable. Dans la guerre, comme le disait son nouveau tuteur, il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises personnes, il n’y a que des êtres humains avec un point de vue et des ambitions différentes. Conny déteste profondément les anglais, ses parents l’avaient éduqué de telle manière à ce qu’il honore sa famille et qu’il puisse un jour venger les siens. Sa mère est morte lors d’une action militante il y a 4 ans et il n’a pas connu son père. A part des injures, il ne lui adressait pas beaucoup la parole.

Ce n’était pas le cas de Freyja, originaire du nord de la Finlande, cette grande perche blonde de 12 ans était rapidement devenue sa seule et unique amie. Elle avait encore ses parents, ils travaillaient tous les deux pour Handréas et ils faisaient de la recherche sur les étoiles, comme sa mère. Enfin, Shivak ne s’en souvenait plus tout à fait. Mais c’était quelque chose en rapport avec l’espace ou les cailloux. C’était quelque chose qu’ils avaient en commun. D’après Freyja, ils construisaient un satellite, un appareil d’espionnage qui leur permettrait de surveiller énormément de communications à travers le monde. C’était un projet incroyable et l’adolescente avait toujours eu un malin plaisir à bien narrer les histoires, de telle manière à ce qu’elle le laisse toujours en plan, en plein milieu du suspens, ce qu’il l’obligeait à lui supplier de lui raconter la suite. Conny était jaloux de cette relation amicale, il n’arrêtait pas de se chamailler avec elle. On aurait dit qu’il était amoureux. On aimait bien le taquiner avec ça. Mais bon, pas trop non plus, sinon ça finissait en bagarre et il était plus doué pour le combat que lui. Pour l’instant.

Toujours focalisé sur le conducteur du véhicule, Shivak, sur le siège passager, attendait une réponse pertinente. Il n’aimait pas vraiment avoir de questions sans réponse et il ne supportait pas lorsque les adultes n’allaient pas au bout de leurs explications. Comme la fois où il avait posé des questions à Pearce sur la manière de faire des enfants. Il n’avait pas compris pourquoi il lui avait mimé un geste d’index pénétrant un cercle dessiné par son autre main. Parfois, ils avaient tous des réactions bizarres. Le pire d’entre eux, c’était Wellan, cet homme faisait peur. Il avait toujours un regard pervers et malsain. Il évitait toujours d’être seul avec lui de peur qu’il ne se serve de son corps pour faire des « expériences ». Mais il ne préférait pas parler aux autres des échanges qu’il avait avec les subordonnés de son père. Il y a des questions et des sujets qu’il ne valait mieux ne pas aborder.

En revanche, Shivak s’intéressait à beaucoup de choses. Il essayait tant bien que mal à se faire une place dans ce nouveau monde, essayant d’orienter les sujets de discussion vers ceux qui lui semblaient le plus pertinent. Il savait que le leader du groupe dans lequel il évoluait aimait beaucoup parler de lui et de ce qu’il avait battit. C’est pourquoi il lui avait posé la question. Sans quitter les yeux du chemin qu’ils avaient emprunté, Handréas pris le temps de lui répondre de manière philosophique. Il aimait bien parler par énigme, par associations d’images pour qu’il puisse intégrer un maximum d’informations.


- « Pendant des millénaires, ce que l’on appelle « la paix », à régner, tenant à distance la Lumière sur les Ténèbres. Dans le passé, des choses telles que l'ambition pour un monde meilleur, la colère contre le monde, le désir de changement et l'envie destructrice de liberté avait été subtilement, involontairement, supprimées par le formidable subconscient généraliste. La paix était une illusion et la guerre inévitable... »

Il marqua une petite pause, le temps que Shivak intègre les différentes informations qu’il venait de lui donner. Malgré son jeune âge, il comprenait beaucoup de choses, très rapidement. Sa perspicacité lui permettait d’analyser les éléments transmis plus vite que ses autres camarades.

- « Dans cette vie qui est la nôtre, nous sommes le Lion qui se nourrit de la Chèvre. Nous prenons la vie, les richesses et les avancées technologiques et scientifiques qui permettront à notre monde d’évoluer dans le droit chemin. Nous le faisons, car nous en avons le devoir. Les gens normaux ne voient pas à quel point notre civilisation est proche de l’extinction. Tu as vu lors de nos dernières leçons que l’homme est en train de s’autodétruire. Pollution, surconsommation, surproduction, épuisement des stocks, disparition des espèces… Notre démarche est bien plus que de l’espionnage. Nous allons trouver le remède à la planète. Nous allons guérir le monde. »

Lorsqu’il parlait, c’était avec une assurance impeccable, une diction incomparable et un charisme renversant. Il avait tout d’un leader et Shivak buvait ses paroles, sans rechigner, car son mentor avait la capacité de tous les captiver et de les mener à la bataille. Et à cet âge-là, on croit tout ce que l’on nous raconte, surtout venant de ceux qui nous protègent et nous nourrissent.


- « Mais dans le vie, tu trouveras toujours des personnes qui s’opposeront à toi et à tes choix. Ce sont des Serpents. Ils s’immiscent dans ta vie, te font croire que tu es ce qu’il y a de mieux pour eux, deviennent ton ami, jouent avec ton cœur et lorsque tu ne t’y attends pas... »

Le visage d’Handréas s’était crispé. Shivak ne pouvait s’empêcher de deviner qu’il y avait derrière cette histoire, une part de vécu.

- « … Ils te plantent leurs crocs dans le dos. »

Le regard du leader était plongé vers l’horizon et était d’une intensité rare, presque folle. L’espace d’un instant, on aurait presque dit qu’il avait la larme à l’œil. Se ressaisissant, il donna une tape à l’épaule du jeune garçon et lui attrapa fermement l’épaule comme pour le rassurer.

-  « Le Lion, La Chèvre et le Serpent. Ces trois animaux sont indissociables. Ensemble, ils forment la Chimère, une créature de la mythologie Grecque. Voilà pourquoi nous l’utilisons comme nom. Car nous savons que si nous voulons un jour régir ce monde et le changer, il nous faudra être une combinaison de ces trois créatures. Et je compte sur toi Shivak. Un jour, toi aussi tu vas guérir le monde. »

-----------------------

Musique du RP:

- « Ce n’est pas mon père ! » Vociféra Shivak, agacé par les propos de Freyja.

Elle avait vraiment le don de le faire tourner en bourrique et d’appuyer là où cela faisait mal. En même temps, elle le connaissait trop bien pour ne pas en profiter. Déjà cinq ans qu’ils traînaient ensemble, même si ils ne se voyaient pas souvent, c’était comme retourner sur les bancs de l’école. Ils avaient fait les quatre cent coups ensemble et un lien d’attachement réciproque s’était renforcé depuis que Cody était parti, il y a deux mois de cela.


- « Allez, arrête de bouder. Tu sais très bien que je te taquine. » S’amusait la jeune femme en lui souriant.

A dix-sept ans, elle était devenue une soldate farouche et intrépide, l’un des atouts des forces de combat de la Chimère. Son air innocent et sa chevelure paille d’or était un élément de distraction sans nom et qui ne laissait pas le jeune Shivak indifférent, lui qui était en pleine croissance hormonales. Il faut dire aussi qu’à la Chimère, les femmes ne courraient pas les rues et il ne pouvait détacher ses yeux des formes naissantes de la demoiselle. Phéromones, testostérone à bloc, un nouveau monde s’ouvrait peu à peu à l’adolescent qu’il était.


- « Tu sais très bien que je déteste quand tu fais ça. Ce n’est que mon tuteur, et il n’est pas capable d’être là dans les moments importants ! »

Shivak faisait référence à se récente réussite, à laquelle son père de substitution n’avait pas daigné montrer le bout de son nez. Mais bon, qu’importe. Il avait appris à faire sans lui. A ce qu’on racontait, il menait des expéditions parallèles. Une en Egypte et l’autre sur une île des Philippines dont il n’avait pas retenu le nom. Comme il ne le prenait jamais avec lui en voyage, il restait sous la supervision des autres cadres de la Chimère. Alors à ses heures perdues, quand il s’ennuyait, il retrouvait Freyja en faisant le mur. C’était l’unique moment de la journée où il se sentait moins seul. Malgré son agacement, il ne pouvait pas lui vouloir bien longtemps. Elle et lui, c’était toujours chien et chat, je t’aime, moi non plus. Elle était un peu comme la grande sœur qu’il n’avait jamais eue.

-  « C’était juste une question. T’es vraiment susceptible... » Lâcha-t-elle en en prenant un air vexée.

Il y eu un long blanc entre eux. C’était un peu le jeu du « c’est pas moi qui m’excuserais en premier. » Le plus têtu des deux l’emportait en général, mais comme les deux adolescents étaient à forces égales, la situation pouvait ainsi s’éterniser pendant des heures. Mais Shivak avait remarqué que l’humeur de Freyja n’était pas la même que d’habitude. C’était elle qui lui avait demandé de venir pour une fois. En général, le jeune homme trouvait toujours un prétexte pour lui proposer de le retrouver, mais pour une fois que c’était elle. Il s’était donc fait un millier de films sur la raison de ce « rendez-vous ». Avait-elle des sentiments à lui avouer ? Avait-elle un cadeau à lui offrir pour son anniversaire ? Des nouvelles du monde extérieur à lui partager ? En fait, plus il y réfléchissait et plus il n’arrivait pas à savoir quoi en penser. Au final, c’est lui qui devait craquer ;

- « Allez, c’est pas grave. Excuse-moi de t’avoir crié dessus. Je suis désolé. Tu voulais me voir pour quoi ? » Il avait dit ça en faisant la moue boudeuse dont il avait le secret.

Mais étrangement, elle n’était pas contente d’avoir gagné à leur petit jeu. L’espace d’un instant, il aurait juré qu’elle avait des larmes dans les yeux, mais ce n’était peut-être qu’un reflet du soleil. Il n’aimait pas l’ambiance pesante et indécise qui régnait autour d’eux. Il avait compris que les nouvelles n’allaient pas être bonnes.

- « Je dois partir et suivre mes parents pour une mission. Différente des autres. Il y a de fortes chances que je ne revienne pas... »

La nouvelle était un choc, mais le coup de grâce l’était encore plus.

- « … peut être même jamais. »

----------------------------

Musique du RP:

- “Je ne pensais pas que tu aurais les couilles de m'appeler, gamin.”

En même temps, quelques secondes plus tôt, il avait encore hésité à le faire. Pas par couardise, mais par crainte de ne pas pouvoir être suffisamment convainquant dans l’échange que les deux ex-alliés allaient avoir. Shivak avait en effet prémédité ce coup de fil plusieurs jours auparavant. S’il avait voulu préservé la sécurité d’Elina jusque-là, pour éviter de se faire géolocaliser, il n’avait plus cette crainte depuis qu’ils étaient en route vers le Costa Rica.

L’autre raison, c’était qu’il ne voulait pas que Pearce ait le temps de trop réfléchir, il savait que dans les négociations, le temps était l’un des principaux ennemis. Avant d’embarquer sur le Ferry, il avait donc mis son plan à exécution et composé le numéro de son ancien allié. Pas par gaîté de cœur, évidemment. Pourquoi appeler Pearce Sanders ? Car c’était une variable sur laquelle un conflit contre Handréas pouvait peser. Le bras droit du leader de la Chimère avait été son mentor et son instructeur pendant plusieurs années, il le connaissait bien et savait qu’il y avait une sorte de respect réciproque entre eux. Dire qu’ils s’appréciaient serait mentir, mais ils avaient souvent assuré les arrières de l’autre lors de différentes missions, notamment sur Isla Vanthua où ils avaient tous les deux failli y rester. Les soldats ont un genre de code d’honneur. Ils savent à qui ils doivent la vie. Ils reconnaissent le mérite dans les actions héroïques, dans le sens du devoir et les actes de leurs camarades. Il espérait que le quinquagénaire se souviendrait de ça.

Mais il savait aussi que Pearce était avant tout et restait un mercenaire. Même si il avait montré une loyauté indéfectible jusqu’à aujourd’hui, il restait un employé comme n’importe quel autre chien de garde de Kimaria Chemestry. Le seul incorruptible de la bande, c’était Wellan. Lui, c’était un autre genre de psychopathe. Il nourrissait des ambitions d’une autre nature. Les deux hommes étaient trop différents l’un de l’autre. Alors qu’est ce qui faisait que Shivak voulait tenter sa chance avec le « soldat ultime » ? Sans doute parce que c’était le plus rationnel et le plus « humain » de tous ceux qui étaient en haut de l’échelle du mal.


- « Je ne pensais pas que tu les aurais pour décrocher... »

- « Tu as fini de saloper le plancher chez les Moore ? »

La douleur à sa poitrine se réveilla brusquement. Les visions cauchemardesques subies à cause de l’empoisonnement au « Cry » étaient toujours présent dans son subconscient. Il détestait devoir s’en rappeler, il n’aimait pas devoir se souvenir qu’il devait une fière chandelle à Cole Hudson, il n’acceptait pas de se souvenir de la fuite précipitée de Shaélynn ce jour-là et pire encore, la simple pensée qu’il pouvait avoir pour la jeune anglaise le plongeait à la fois dans une joie manifeste et une profonde torpeur.

Il avait failli y rester ce jour-là. Pearce avait tiré pour tuer. Il ne devait pas l’oublier. Shivak avait une cible sur la tête et même si il savait pertinemment que l’homme à l’autre bout du fil n’hésiterait pas à le tuer s’il en avait l’occasion, il devait quand même tenter sa chance, il devait tout essayer pour ne serait-ce que faire douter l’ennemi.

Il sentit à travers le combiné que l’autre souriait. C’était le cas pour lui aussi. Le langage cru, les boutades entre soldats, la beaufitude, ils en avaient l’habitude. Mais ils redevinrent sérieux d’un claquement de doigts, comme rappelés par leurs obligations respectives. Shivak avait la main dans cette conversation, après tout, c’était lui qui appelait. Désormais, il fallait être suffisamment fort pour pouvoir essayer de résonner cet homme, même si il n’avait qu’une chance infime de le convaincre. Il ignora la précédente remarque désobligeante du contrebandier pour entrer dans le vif du sujet :


- « Je vais aller droit au but, je ne vais pas te supplier, mais si on se croise ou si tu croise quelqu’un qui cherche à arrêter Handréas, alors reste en retrait. »

- « On dirait un coyote qui se ronge la patte pour se sauver d’un piège à loup. C’est décevant venant de toi. »

Il entendit le rire de son ancien frère d’armes ce qui n’était pas quelque chose de commun. Il savait qu’il ne le prenait pas au sérieux. Il savait qu’il allait devoir utiliser ses deux principaux arguments s’il voulait lui faire changer d’avis. Il n’avait pas le temps de lui laisser la parole, ou croire qu’il était désespéré. Pourtant, Shivak ne pouvait s’empêcher de penser que Pearce avait raison : le piège, se refermait doucement sur eux. Il y avait trop d’incertitudes, de doutes, de risques de leur côté, là où la Chimère se préparait depuis des mois, des années. Mais là encore, Handréas avait gardé des informations capitales, des données qui auraient peut-être fait réfléchir son second. Il ne devait pas se contenter d’une réaction, il devait tout lui dire...

- « Je ne plaisante pas, tu ne sembles pas te rendre compte de ce qu’il se passe en ce moment ! Tu as eu des nouvelles de Wellan récemment ? Il est devenu complètement fou ! Son apparence à changer, il est devenu monstrueux, dieu sait ce qu’il s’est injecté et il a tenu un discours complètement lunaire ! Lui et Handréas veulent utiliser le « Projet T » pour transformer le monde, mais pas de la manière dont ils nous l’ont fait croire toute ces années. Ils vont éradiquer tout le monde Pearce ! Tous ceux qu’ils n’auront pas choisis pour leur futur idyllique. »

- « Worst a toujours été un chien, tu ne m’apprends rien. »

- "Sale menteur ! Tu t'es toujours préoccupé de tes hommes et de ceux qui t'entourent au combat !"

Le jeune homme ne put s’empêcher un souffle d’exaspération. C’était le problème avec Pearce, il avait l’impression de parler au T-1000 s’apprêtant à accomplir sa mission pour « Sauver Sarah Connor ». Il ne semblait plus y avoir de son de l’autre côté du combiné, comme s’il avait réussi à captiver son attention. Ou peut-être que l’ancien militaire n’en avait rien à faire ? Shivak enchaîna donc sans plus tarder pour qu’il ne puisse pas avoir le temps de répondre.

- « J’ai rencontré les fondateurs restants, j’ai parlé à Patrick Denver Hammond et à Benjamin Lockwood. Handréas nous a menti sur de nombreuses choses, en particulier sur la véritable nature du « Projet T ». Tu n’es pas au courant de tout ce qu’il a fait, du passif qu’ils avaient, de tout ce qu’il est capable de faire pour arriver à ses fins. J’ai été manipulé pendant plus de vingt ans ! Vingt ans putain ! Mais toi t’as toujours eu les pieds sur terre, tu as toujours suivi ses ordres, sans poser de questions, mais je sais que tu n’es pas insensible et que tu as ton libre arbitre ! Ils se sont foutus de nous Pearce ! Le vrai bras droit d’Handréas, c’est Wellan, c’est lui qui mène ses expériences scientifiques depuis le début ! Il te tient en laisse avec un bon salaire et le fait que tu as toujours été fidèle mais que se passera-t-il quand il aura atteint son but ? Il va te jeter, comme tous ceux dont il n’aura plus besoin. Nous ne sommes que des pions ! ... »

Il n’y avait toujours aucune réponse de la part du mercenaire qui semblait très concentré sur les propos tenus par son ancien cadet.

- « Pearce, n’intervient pas dans le conflit. Je dois régler ça avec Handréas. C’est devenu personnel. C’est lui ou moi, je ne peux pas le laisser mettre son plan à exécution. Laisse-moi faire ça d’homme à homme, sans interruption. Je peux te payer plus qu’il ne l’a jamais fait. Je sais que tu es quelqu’un d’intègre, je ne dis pas ça pour t’insulter. Je te le propose parce que tu y serais gagnant sur les deux tableaux. Reste inactif, quel que soit le résultat... »

Mais Shivak avait beau espéré, l’autre ne comptait pas l’entendre de cette oreille.

- « Mon petit Shivak, écoute bien : Je vais trouver le « Projet T ». Et ce que je compte en faire, c’est mon problème, pas le tient. Et après, quand ce sera fini, je m’occuperais de toi et de l’autre garce de rosbeef. »

Il n’en croyait pas ses oreilles et son cœur faillit défaillir tout à coup. Pearce venait de faire une erreur importante. Elle était en vie. Ils ne l’avaient pas eu ! Shivak ressentit un profond soulagement, il venait d’obtenir une information capitale et cette dernière l’avait regonflée à bloc. Shaélynn est vivante. Connaissant bien son ancienne Némésis, il savait que la jeune femme chercherait à venir sur Isla Nublar elle aussi et elle disposait de suffisamment de ressources et d’informations pour pouvoir déjouer les plans de K-C. Shivak savait qu’elle n’était plus très loin, qu’elle était là, quelque part sur l’île des Brumes. Mais cette nouvelle ne devait pas bousculer ses plans, il devait rester concentrer. Même si avait une envie irrésistible de partir l’a retrouvé, sa mission était plus importante. Elle attendrait et espérait qu’ils pourraient régler leurs différends.

En parlant de différents… Il n’arrivait toujours pas à cerner Pearce. L’ancien membre de la Chimère était exaspéré. Il détestait cette attitude hautaine et sûre de lui de son ancien agent instructeur, mais il le connaissait trop bien pour savoir que sous cette façade, cette carapace, se trouvait quelqu’un qui avait un code d’honneur et un sens de la justice qui, même s’il n’était propre qu’à lui, avait une grande valeur à ses yeux. C’était un homme vaniteux qui aimait trop qu’on le respecte et qu’on lui montre de l’attention. Handréas avait bien compris cela. Grâce aux informations qu’il venait d’avoir, Shivak pouvait mener un genre de « contre-attaque » dans cette joute verbale.


- « Comme Wellan s’est occupé d’Emma ? Comme Wellan s’est chargé de me retrouver ? Et de qui d’autre s’est-il occupé pendant que tu te tournais les pouces ? Je croyais que c’était toi le pisteur numéro un d’Handréas ! Pour un bras droit, il ne te confie pas beaucoup de cibles importantes ces derniers temps… C’est vrai que quand on dispose d’une localisation satellite et d’un scientifique dévoué, on a plus vraiment besoin d’un mercenaire… Surtout d’un homme vieillissant qui a presque un pied dans la tombe… Toi aussi tu t’es fait tirer dessus et tu t’en es sorti de peu… Tu sais très bien que tu es remplaçable, comme n’importe quel agent de la Chimère. »

Shivak comptait bien insister là-dessus, puisque parler de manière implicite ne suffisait pas, il allait viser là où ça fait mal.

- « Et comment comptes-tu trouver le « Projet T » ? Tu ne disposes sûrement même pas de la moitié des informations que j’ai. Vous avez peut-être récupéré les clés, mais je dispose d’un élément capital qui va bien vous dégoûter quand je vous serais passé sous le nez. »

Un coup de bluff qui n’en était pas vraiment un. Mais il voulait que Pearce sache. Il voulait que Handréas sache, il voulait les faire douter, à minimum.

- « Viens me chercher si c’est ton objectif. Je te propose un million de dollars pour que tu n’interviennes pas. Jamais Handréas ne t’a proposé une telle somme. Ce duel c’est entre lui et moi. Il a tué mes parents, je veux un duel judiciaire. Tu sais ce que ça vaut. Tu es un homme toi, un vrai. Si j’étais devant toi, tu préférerais m’affronter à la loyale. C’est ce que je demande face à Handréas.  Je veux avoir la chance de régler mes différents avec lui. Alors je te le redemande une dernière fois : n’intervient pas. »

Même si il savait que cette démarche n’allait peut être mené à rien, il lui fallait quand même essayer. Ils n’étaient pas de réels ennemis, pas avec leur passé commun. Pearce devait forcément l’entendre ou le reconnaître. Il espérait juste que ce dernier ne resterait pas aussi stoïque qu’à l’accoutumé et qu’il accepterait au minimum, un terrain d’entente...
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