Jurassic World, devenu le film encaissant le plus d'entrée au monde en un weknd. Justifié ou pas?
Commençons par le début: le film commence sur une image assez moche, celle de l'Indominus qui sort de l'oeuf, en même temps que sa soeur. Premier constat, le film préfère les images de synthèse aux animatroniques, contrairement à son aîné. Il faut s'y faire, le temps où on faisait un effort niveau effets directs est révolu.
On enchaîne avec un patte de dinosaure dans la neige. Un dinosaure? Ah non, un oiseau! Les nostalgiques reconnaissent directement la théorie selon laquelle les oiseaux descendent des dinosaures.
Et nous voilà à la petite famille, le petit Gray surdoué et l'ado stéréotype qui veut b***** tous les canons qu'il voit, prénommé Zach.
"And remember, if something chases you... run.
"
(Quasiment un copier coller de Dying Light avec "Good night, good luck"... mais bon je m'égare!)
On passe au moment du film où chaque fan a eu un orgasme visuel, auditif et émotionnel pendant 5 minutes, et on enchaîne avec ...
"Tante Claire!!"
Tante Claire qui n'a apparemment pas l'habitude de recevoir des câlins, petit Gray!
Et une petite minute... Claire dit que Zach n'était que si grand la dernière fois qu'elle l'a vu (classique me direz-vous)... Donc ça fait un bout de temps qu'ils ne se sont pas vus... Et ce gâmin la reconnaît dès le premier coup d'oeil?
Continue, film, montre-moi ce que tu me réserves à part un petit surdoué à la mémoire visuelle sûrdéveloppée et une rousse qui n'a décidément pas compris les valeurs familiales instruites dans Fast&Furious...
Je vais m'arrêter du côté des remarques ou des incohérences de ce style, car il est temps de passer aux choses sérieuses, oui mes amis, à présent il y a matière à traiter!
Tout le monde ne pense qu'à traiter les personnages humains... Eh bien non désolé, dans Jurassic World, les dinosaures sont bel et bien personnifiés. Difficile à admettre pour certains, bien que ce procédé existe depuis l'aube des temps. Disney a assuré la perduration de cette technique... Là-dessus, tout le monde a hué le film (ou bien en a rigolé). Pauvre race humaine qui se croit supérieure... personne n'a donc compris à ce moment-là que le film devait être plus qu'un simple divertissement, avec un message, bien enfoui et pourtant si clair?
Visiblement non... C'est plus simple de voir ces dinosaures comme de simples bestiole qui ne sont mû que par un seul désir: manger. Et puis c'est plus commercial. Et drôle.
Commençons par nos vieux amis (ou ennemis, comme vous voulez...), les VELOCIRAPTORS!
Oui, ils nous ont manqués.
Owen Grady est un militaire, qui a quitté son poste pour se recycler en dresseur de raptors. Il a bien réussi sa vie ce gars-là, non sérieux je donnerais cher pour être à sa place!
Les ayant suivi depuis leur naissance, Owen s'est imposé comme l'Alpha du groupe. Ce qui ne le met pas à l'abri de possibles mutineries. Comme dans toutes les sociétés du monde animal. Seulement voilà,comme le précise Owen, elles ont grandi en groupe, elles ont des capacités sociales!
Retenez bien ceci...
Passons à l'antagoniste principal... Non ce n'est pas ce bouffon qui n'est qu'une vulgaire copie de Dennis Nedry! (dont j'ai déjà oublié le nom d'ailleurs...)
J'ai nommé...
L'INDOMINUS REX!!!
Oui. C'est bien lui le grand méchant du film, et pas juste parce que c'est le plus gros dinosaure carnivore que le Jurassic World ait connu.
A partir d'ici, on a 3 degrés de lecture différents:
- le film est un simple divertissement (vous connaissez déjà mon opinion dans ce cas-ci)
- le film met en scène un tueur qui a été crée par la main de l'homme, psychologiquement destabilisé (la personification d'Hannibal Lecter version dinosaure!)
- Le film a un message bien spécifique, voire une critique contre quelque chose existant dans notre société! (J'y reviendrais plus tard)
Partons sur le 2e degré.
Reprenons notre personnage peut-être pas si badass que ça. Owen doit inspecter l'enclos de l'Indominus Rex, afin de déterminer si celui-ci est sécurisé (somme toute, un boulot normal, même si on se demande pourquoi on ne lui a pas demandé plutôt, lorsque la construction a commencé par exemple... d'ailleurs, ce bâtiment n'est pas censé être terminé, maintenant que la bête a bientôt atteint sa taille adulte? Pourquoi tous ces ouvriers autour de l'enclos?)
Bref, dès son arrivée, Owen remarque les problèmes... Bon Dieu, c'est si compliqué?! Owen n'est pass un personnage principal, c'est votre guide à Jurassic World, il est en train de vous expliquer pourquoi cet animal n'est pas normal! Pas de relations sociales, un génome de T-rex croisé avec d'autres espèces... Owen le dit tout de suite (aussi bien à Claire qu'au public): "C'est pas une bonne idée."
Et l'inévitable arrive: The Indominus Wrecks (vous le voyez le jeu de mots?)
Et pas de n'importe quelle manière. Tel un psychopathe tapis dans l'ombre, l'I-Rex surgit, grâce à toutes sortes de détails qui reflètent son intelligence (la bête est croisé à du raptor, qu'est-ce tu veux...), et déchaîne sa violence, d'une manière crue et pourtant bien camouflé par les arbres. la suggestion est auditive, perçu dans la radio de l'employé qui se fait déchiqueté, et par l'image (quasi subliminal) du corps sans vie et ensanglanté dans la gueule du monstre. Tiens, il lui manque une jambe!
Il vous faut quoi de plus pour comprendre que cet animal est un psychopathe?!
Mais ça ne s'arrête pas, l'Indominus charge, et l'employé resté près de la porte n'a d'autre choix que de l'ouvrir s'il veut s'en sortir. Sur le coup, il doit se dire que l'Indominus ne passera pas, la salle de contrôle surveille et fermera la porte à temps. Avouez-le, vous avez critiqué ce gars, où cette manière de libérer l'I-Rex. Eh bien imaginez-vous dans la position du gars. Avouez-le, vous auriez fait pareil!
D'ailleurs, j'ai trouvé dommage de ne pas voir un extreme close-up sur l'oeil de l'animal à ce moment-là. Voir la rage dans ses yeux, ce rêve de liberté qu'il doit caresser depuis si longtemps, s'ouvre enfin à lui. Ce serait limite mieux (et plus logique) si l'Indominus avait foncé à ce moment-là, jusqu'à dépasser Owen et sortir de l'enclos.
Nous y voilà, l'I-rex est lâché, le psychopathe est dans la nature... L'aspect "chasse au dinosaure" du film commence.
Là-dessus, je n'ai rien à dire, cette partie du film est selon moi parfaite, à part quelques petites choses qu'il n'est pas nécessaire de citer. Pour la chasse des raptors, vous connaissez déjà mon opinion: c'est possible. Et ne me dites as qu cette idée de domestiquer les dinos est ridicule: elle est déjà présente dans le premier livre écrit par Michael Crichton. Tout comme celle de faire des dinosaures miniatures pour les enfants (ça par contre, personne n'a critiqué dans le film!)
Passons le fait que Claire et Owen nous font leur numéro de comédie romantique hollywoodienne.
Passons à la partie du film qui vous intéresse tous: le dernier quart d'heure. Oui ce moment où il est temps d'en finir. La tension a bien montée en attendant, heureusement tout le monde a évacué, il ne reste plus que nos quatre protagonistes, les raptors (qui sont des protagonistes secondaires à mon goût, et l'antagoniste
principal. L'arène est dégagée, l'action finale se déroulera dans et autour du 'boulevard commercial'. Symbolique pour ce fameux 3e degrés dont je vous parlais tout à l'heure. Pas d'inquiétudes, on y reviendra.
Continuons sur notre 2e degrés.
Nos protagonistes arrivent au centre des visiteurs (le nouveau, pas la scène précédente dans la forêt). Surprise, ils découvrent que l'Indominus n'est en fait que le premier de son genre. D'autres sont en chantier, tout ce projet machiavélique dirigé par le faux méchant du film. Mais qui voilà, alors que le machiavélique (son nom ne me revient pas du tout) expose son plan? C'est Blue qui vient interrompre ce discours spécialement écrit pour les "haters"! Car c'est à ce moment précis, où Blue fait gicler le sang de la jugulaire du machiavélique sur une vitre, que Colin Trevorrow nous fait comprendre qu'il a fait ce film pour ceux qui veulent se pencher dessus, et par la même occasion cracher à la gueule de tous ces "haters", qui ne sont venus au film que pour le critiquer. Cette giclée de sang, elle est pour cette catégorie de spectateurs. Et également pour la plupart des critiques, d'après ce que j'ai lu.
"Vois-tu blondin, le monde se divise en 3 catégories:
il y a ceux qui ne pensent qu'au divertissement, ceux-là ont vu le film selon le premier degrés. Soit ils ont aimés, soit ils ont pas aimés. Ils ne se sont pas penché comme il fallait sur le film. Et c'est pourquoi ils ont été déçus par le méchant, le gros plein de soupe. Ils se sont tous simplement trompés de méchants. (sérieux, ce mec a été écrit avec le titre "haters gonna hate!", et c'est au moment où il meurt que la plupart ont compris: je suis passé à côté du film)
Ensuite, il y a ceux qui l'ont compris, ce qui nous amène à notre 2e degrés. Ces personnes auront compris le film, et auront passé un superbe moment.
Et pour finir, il y a notre 3e catégorie, qui comporte, comme vous vous y attendez, ce 3e degrés. Cette catégorie a compris à quoi ce film était adressé, et quel message il portait."
On abordera ce 3e degrés juste après, c'est promis!
Abordons alors cette scène quasiment émotionnel, où les protagonistes sont encerclés par les raptors (ça me rappelle quelque chose cette scène...). Les raptors hésitent, après tout ils connaissent Owen depuis qu'ils sont nés! Owen parvient à leur rappeler qu'il ne leur veut pas de mal lui, contrairement à notre gros porc tout justement décédé. Owen ne quitte pas d'une seconde le regard de Blue. Le regard est, vous le savez, signe de confiance. Que fait Blue, on attaque où on attaque pas? C'est à ce moment que l'Indominus débarque. Le verdict est sans appel, "tuez-les". Blue se décide, et se retourne contre l'Indominus, qui le suprimme immédiatement. Voir leur Bêta se faire dégager convainc immédiatement les deux autres. Plus de confiance. Les deux raptors, accompagnés de leur Alpha, attaquent l'Indominus! Les choses tournent rapidement au vinaigre, Claire en profite donc pour déclencher le plan de la désespérance. A la façon Ian Malcolm, elle part chercher -oh qu'est-ce qu'on attendait ce moment- la seule chose qui peut pésent se dresser devant l'I-Rex: son homologue, le roi des tyrans en personne, le mythique T-rex, qui entre magistralement en scène, sortant de l'ombre, qui après un crescendo rugi de manière totalement épique. Qu'est-ce qu'il nous a manqué, ce rugissement.
Alors que tout semble perdu, le T-rex charge.
D'ailleurs, j'amerais ouvrir une petite parenthèse ici:
(Il est tout à fait possible que le T-Rex ne puisse rattraper Claire.
Premièrement, le corridor si j'ose dire, n'est pas large. Ce n'est pas fait pour faire sprinter un T-rex.
Deuxièmement, dans le premier film, Ian Malcolm fait exactement pareil. Il parcourt +/- 20 mètres jusqu'au chiottes.
Troisièmement, le T-Rex est comme un Diesel, pour bouger toute cette masse, il lui faut à mon avis du temps avant d'atteindre sa vitesse maximale.
Quatrièmement, peut-être qu'il a pas envie. Au Jurassic World, il est bien nourri, pourquoi pourchasser une petite chose aussi inutile qu'un être humain (j'ai failli dire femme!).
Cinquièmement, si c'est le T-rex du premier film, il doit commencer à se faire vieux.
Fn de la parenthèse
)Le T-Rex entre donc en scène, pétant au passage un fossile de spinosaure -Oui c'est une façon de dire "va chier Joe Johnston!".
Le combat commence, l'I-Rex va à présent voir s'il a trouvé sa place dans la chaîne alimentaire.
Le duel est court, l'I-Rex est clairement supérieur. AAarrrgh, non vont-ils répéter la même erreur que le 3!!!
Oh non.
Car là prend tout le sens du film.
L'I-Rex n'est pas naturel. Le T-rex ne peut le battre tout seul. Et que fait mère nature contre les choses pas naturelles?
Elle associe ses moyens.
Notre ami Blue reprend du service, et charge l'Indominus. Plus rapide que ce dernier, l'Indominus, distrait, ne voit pas arriver le T-rex, et ensemble, les naturels combattent l'hybride. La foule hue à nouveau. Pardonne-les seigneur, ils ne savent pas ce qu'ils font.
Dans l'Odyssée de Pi, personne ne critique la relation entre Pi et un tigre, mais là, un T-Rex et un raptor, ça ne va pas? C'est pas parce que c'est pas des êtres humains qu'elles ne savant pas coopérer afin de survivre. Pauvre 1ère catégorie.
Arrive le moment fatidique où l'Indominus arrive près du bassin du Mosasaure (avec des morceaux de schrapnel dans la nuque. Il vous en faut plus pour dire que ce truc-là est pas du tout naturel??), et pousse un ultime rugissement, avant que le grand méchant Mosasaure vienne lui dire "Ta Gueule!", comme s'il l'avait assez entendu. Non mais sans blague.
Depuis toujours, le thème de Jurassic Park a été: "La nature reprend ses droits, elle brise toutes les barrières,.... la vie trouve toujours un chemin."
Et le voilà à nouveau présent! Le naturel l'emporte toujours...
Si vous avez encore du courage, voici le fameux 3ème degrés dont je vous casse les oreilles depuis tout-à-l'heure!
http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18643452.html
Voilà mon avis, je suis ouvert à tout commentaire, suggestion, etc. :-)