Shivak Lockwood
Messages : 137
Date d'inscription : 27/09/2013
 | | Sujet: Entre le Marteau et l’Enclume. - Masamune, la lame ultime (Dernière partie) Mar 19 Déc 2023 - 20:39 | |
| IntroductionLe Katana ou sabre de Samouraï, est célèbre dans le monde entier pour être l'arme blanche la plus aboutie en matière de conception. Il est devenu le symbole de la classe des guerriers asiatiques et du Japon dans le monde entier. Pour les nippons, cet arme est aussi un très fort symbole de leur culture et de leur fierté nationale. À la fin du 19ème siècle, lors de la restauration Meiji, (Qui permis au Japon de rentrer dans le monde moderne) de nombreux Samouraï se soulevèrent lorsque le gouvernement chercha à les priver du droit de porter le Katana, comme le symbole de leur rang social. Même après la perte du droit de porter ces derniers en public les familles de Samouraï conservèrent et vénérèrent leurs sabres ancestraux. Pour certains, c’était l’aboutissement de toute une vie, pour d’autres une décoration et un titre d’un privilège immense. Une distinction reconnue par et respectée.
Cependant, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les occupants américains ont exigé que toutes les familles japonaises devaient renoncées à posséder toutes les formes d'armes, y compris les Katana ancestraux. Bien que cette politique fût ensuite inversée, en exemptant les familles de remettre aux autorités américaines les Katana, des milliers d'armes, dont les sabres avaient déjà été, soit fondus, soit donnés comme trophées aux officiers américains. Parmi tous ces sabres perdus se trouvait le Honjo Masamune, connu comme un modèle de perfection de fabrication de sabre japonais.
Le nom de ce sabre provient de l'homme qui l'a fabriqué : Goro Masamune (1264-1343), un forgeron de la province de Sagami. Masamune est considéré comme le plus grand forgeron de l'histoire japonaise. Ses sabres étaient connus pour leur beauté et leur qualité inégalée. Leur qualité est d'autant plus remarquable, que ses sabres furent forgés à une époque où la création et le travail de l'acier n'étaient pas encore complètement maitrisés et comportaient encore beaucoup d'imperfections. Le savoir-faire de Goro Masamune était si célèbre que tous les sabres qu'il fabriqua, comme le Honjo Masamume, portèrent son nom.
Une légende rapporte une épreuve où Sengo Muramasa défia son maître Goro Masamune, pour savoir lequel fabriquerait le meilleur sabre. Tous deux travaillèrent dur et quand les sabres furent prêts, ils décidèrent les tester.
L'épreuve consistait, pour chacun deux, à suspendre les lames au-dessus d'un petit cours d'eau, le côté tranchant face à l'eau et la pointe dans le sens du courant.
Le sabre de Muramasa, le "Juuchi Yosamu" (10000 Nuits Froides) coupait tout ce qui passait sur son chemin, les poissons, les feuilles flottant au fil de l’eau et jusqu'à l'air qui soufflait dessus, Fort impressionné par l'œuvre de son disciple, Masamune abaissa son sabre, le "Yawarakai-Te" (Tendres Mains), dans le courant et attendit patiemment. La lame coupa seulement les feuilles, les poissons venaient sans crainte y nager tout près et l'air sifflait alors qu'il était au contact de la lame. Muramasa prit cela comme un signe que son sabre était mieux que celui de Masamune et commença à se réjouir.
Au bout d’un certain temps, Muramasa se mit à se moquer de son maître qui semblait manquer de savoir-faire pour forger son sabre. Souriant, Masamune retira son sabre, le sécha et le remit dans son fourreau. Pendant tout ce temps, Muramasa le chahutait car son sabre ne pouvait rien couper du tout.
Un moine avait tout observé. S'approchant, il salua bien bas les deux maîtres forgerons. Il expliqua ensuite ce qu'il avait vu."Le premier des deux sabres était à tous égards un sabre superbe, c'est toutefois une lame assoiffée de sang et une nature perverse et mauvaise, car elle ne fait aucune distinction entre ce qu'elle doit ou ne doit pas couper. Elle peut couper aussi bien des papillons que plusieurs têtes."
"La deuxième était de loin la plus fine des deux lames, mais était aussi bien supérieure à la première, car elle n'a pas coupé inutilement, elle a coupé les feuilles, mais épargner les êtres vivants, car elle ne coupe pas pour rien ce qui est innocent et n'en vaut pas la peine."
De cette légende, est née la tradition qui dit qu'une lame de Muramasa doit goûter au sang avant d'être montée. Il est dit que son propriétaire devait se faire du mal, afin d'étancher la soif de mal de la lame. Nom qui fut également associé à de nombreuses malédictions. Certaines légendes parlent de crimes restés impunis, régit de la main de ces sabres tranchant la nuit. ----------------------------- - « C’est moi. On peut parler librement ? »Shivak avait composé le numéro après être sorti de l’hôtel. Si l’aventure avec Elina ne faisait que commencer, il avait encore besoin de peaufiner certains aspects de son plan, vérifier certaines informations, confirmer d’autres détails et surtout, il lui fallait se rassurer, se sentir un peu plus à l’aise que ces dernières heures. Tout s’était si enchaîné si rapidement depuis le décès d’Emma. La semaine avait été rythmée en catastrophe et il se demandait encore comme il avait pu résister et se tenir debout aussi longtemps. La fatigue le tiraillait, ses anciennes blessures lui rappelaient quelques fois qu’elles étaient encore présentes et sa dégaine donnait la nausée. Il avait bien sa place dans un bar miteux comme celui des bikers. C’était là qu’était sa place à l’heure actuelle. Mais une heure de temps à tuer, ce n’était pas son truc.
Il aurait pu prendre une douche, se changer, prendre un café ou même faire une sieste, mais ce n’était pas possible. Il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il restait un million de choses à préparer avant de partir en direction du Costa Rica. Il avait bien plus important à faire et ce coup de fil était primordial pour la suite des opérations.
Le temps que l’ascenseur ne vienne à bout des nombreux étages du bâtiment luxueux, le jeune homme avait pris le temps de réfléchir à ce qu’il lui manquait pour combler les blancs et trouver une astuce adéquate pour localiser le bunker. Aujourd’hui, ni lui, ni aucun de ses potentiels alliés ne pouvait affirmer où il se trouvait. Pourtant, parmi les dernières rencontres qu’il avait faites, l’un d’entre eux n’avait pas eu le temps de tout lui raconter, de tout lui dire. C’était à cet homme qu’il devait poser les bonnes questions. Lui seul pouvait encore l’aider à localiser précisément le « Projet T ». Une information de la plus haute importance, dans la dernière ligne droite de sa quête.
Patrick Denver Hammond n’était évidemment pas facile à obtenir au téléphone et ça, il l’avait déjà compris lors de sa petite entrevue aux cachots avec Ian Malcolm et Tim Murphy. La surveillance autour du frère de John était très impressionnante et certainement renforcée depuis que Shivak s’était fait la malle, quelques jours plus tôt. Le silence à l’autre bout du fil était peu rassurant, mais la personne qui avait décroché l’avait elle aussi, forcément reconnue. C’était l’un de ces moments gênant, un peu quand on rappelle une ex ou lorsque l’on retrouve une personne perdue de vue parce qu’on s’est fâchée avec elle. L’air était glacial, mais ce n’était pas dû à la température extérieure, ni au ciel noir au-dessus de sa tête. Ils avaient beaucoup de choses à se dire.- « J’ai besoin de parler à Patrick Denver Hammond s’il vous plaît, c’est urgent. Restez présent si ça vous chante, mais ça concerne la Tulipa Tempus et il faut que nous mettions notre querelle de côté si nous ne voulons pas manquer notre coup contre Handréas et la Chimère. »Évidemment, l’autre lui avait répondu avec véhémence, prétexté que ce n’était pas possible, que le vieux était sénile, que sa dernière venue avait eu un mauvais impact sur lui ect… Il connaissait la chanson, il s’était préparé à cette possibilité. Tim Murphy n’avait pas mauvais fond, mais il était comme Handréas lorsqu’il s’agissait de montrer les dents. C’était un requin administratif, un chef d’entreprise accompli et un décisionnaire hors pair. Protéger les intérêts d’InGen, la sécurité du parc, les associations avec Masrani Corp… C’était son job. Il avait de plus, beaucoup à faire en ce moment avec la préparation en vue, du procès pour le Jurassic Park de 2013, pour les attentats subits. Certaines familles exigeaient réparation pour leurs pertes, ce qui était légitime. Mais l’entreprise s’en sortirait. Ils avaient réussi à attirer la sympathie du public en plusieurs points : l’attaque de K-C n’était pas de leur faute, la sécurité du parc avait toujours été à son maximal et le Sea life et Jurassic World étaient de fantastiques vitrines aux yeux du monde. C’est comme si DisneyWorld subissait un grave accident. On en parlerait un temps puis l’opinion mondiale reviendrait à son statut d’origine. Venez visiter notre parc, tant qu’il y a de la magie, on oublie tous nos soucis…Malheureusement, pour faire plier cet homme d’affaires, il fallait employer les grands moyens. Et des cartes à jouer, il n’en avait plus beaucoup dans sa collection. Toutefois, il avait remarqué ces derniers jours que la franchise avait un pouvoir naturel chez les humains et qu’il devait s’en servir pour désamorcer les tensions entre les différentes parties qui souhaitaient acquérir le « Projet T ».
- « Tim, Hammond ne craint plus rien. Ils sont déjà en route, prêts à attaquer. J’ai de quoi les arrêter grâce à Patrick ! Il n’est pas aussi sénile que vous le pensez, c’est comme ça qu’il se protège. Laissez-moi parler avec lui et je vous transmettrais le QR Code avec le lieu et l’heure précise de leur assaut. Je vous dirais également ce que je sais et comment je compte m’y prendre pour stopper Handréas. Mais j’ai aussi besoin de votre aide. Est-ce qu’on peut négocier ? »Le petit fils de l’ancien fondateur semblait confus. Il argumenta en disant que Shivak essayait une nouvelle fois de les tromper et qu’il ne lui faisait pas confiance, ce que l’ex espion comprenait. Toutefois, il allait faire un effort pour l’écouter afin de savoir ce qu’il avait à proposer car cela ne l’engageait en rien. De plus, ils avaient eux aussi leurs propres intentions vis à vis du « Projet T ». Un échange de bons procédés ou un compromis était sûrement ce qu’il y avait de mieux à obtenir. Il fallait à tout prix accepter cet échange.
Shivak faisait les cent pas, le long du trottoir, tapant nerveusement du pied lorsque la conversation prenait une tournure frustrante. Tim Murphy ne semblait pas vouloir écouter ou entendre raison. Il avait beau argumenter en lui expliquant qu’il possédait une cinquième clé révélée par Hammond, il préférait nier les faits et pensait que l’homme aux yeux vairons voulait juste obtenir un appui financier de sa part. Il n’avait pourtant encore rien demandé. - « On tourne en rond là… Tu n’écoutes mêmes pas ce que j’ai à te dire ! Hammond m’a envoyé chez Benjamin Lockwood, le dernier fondateur du « Projet T ». Il m’a remis un genre de système d’autodestruction pour annihiler les chances d’Handréas de récupérer la Tulipa Tempus ! Passez-moi Patrick ! Si vous voulez que l’on ait une chance de sauver la fleur et les personnes qui s’en occupent, vous devez me croire et me laisser parler avec lui ! Il est certainement le seul à pouvoir nous dire ou se trouve exactement l’endroit dans lequel ils l’ont caché ! »Malgré son agacement, il semblait avoir fait mouche et après quelques secondes d’énervement de la part de Tim, ce dernier fini par céder. Le téléphone resta quasiment muet pendant quelques minutes. Shivak semblait entendre en bruit de fond des conversations mêlées entre plusieurs personnes. L’américain regarda l’heure, il lui restait une quarantaine de minutes avant de retrouver Elina chez les motards. Le froid mordant de l’obscurité commençait à lui geler le bout des doigts et du nez. Il récapitula dans sa tête les différentes questions qu’il avait à poser au vieil homme. Ce n’était de toute évidence, pas une conversation facile. Elle allait certainement réveiller certains mauvais souvenirs et peut être même, donné de nouvelles questions sans réponses.
Après un moment passé, il entendit Murphy lui répondre enfin. Il allait les mettre sur haut-parleur. Malcolm était également présent. Ils voulaient tout savoir, tout comprendre. Il était l’heure de mettre cartes sur table. Shivak commença alors le long récit des informations qu’il avait récupéré au Manoir Lockwood, les données qu’avait récolté Emma et les plans, tactiques et listes des agissements et techniques utilisées par la Chimère lorsqu’il en faisait partie. Il expliqua en détails comment il envisageait l’attaque des membres de K-C, les corrélations qu’il avait réussi à faire jusqu’à présent, le fait qu’il disposait d’une aide pour infiltrer le parc et d’une scientifique calibrée pour s’occuper de la récupération et la protection potentielle de la Tulipa Tempus.- « Voilà, j’ai été complètement franc et transparent avec vous. Vous doutez toujours de la véracité de mes propos ? »Il entendit Tim lui répondre et se faire couper sèchement par Patrick Denver Hammond. Ils avaient l’air sidéré par le fait que pendant tout ce temps, le vieil homme leur avait menti sur sa condition et les secrets qu’il gardait. Le petit fils en voulait à son grand-père d’avoir agi ainsi et il tenait des propos injurieux. En colère, ce dernier ne laissait plus place à la conversation, reprochant l’écossais d’avoir compromis sérieusement leurs chances de réussite. Mais le septuagénaire en avait en réserve. Après avoir demandé le combiné d’une voix forte et puissante, il invita Shivak à continuer et à exposer ses idées.- « Je vais vous envoyer un QR code, il contient des informations que j’ai récupéré à un sbire de la Chimère. J’ai besoin que vous me rendiez un service : nous ne sommes pas nombreux à tenter de résister à Handréas, je ne sais même pas si mes alliés potentiels sont encore en vie au moment où je vous parle, mais je dispose d’un moyen d’entrer. Pas pour sortir. Pouvez-vous assurer l’extraction d’une dizaine d’homme lorsque le signal vous sera envoyé ? »Il attendit une réponse positive de PDH, ce qu’il obtint facilement, malgré les réticences de Tim. Ian l’invita à se calmer, lui expliquant que ce n’était pas productif. Shivak lui, continua à insister et dévoila la suite de son plan :- « Je sais que vous allez refuser ma proposition, mais je ne veux pas que vous interveniez. Si Handréas sait que vous êtes là, il prendra des otages et des vies seront menacées. Je peux faire ça dans la discrétion, à ma manière, mais j’ai besoin que vous me laissiez faire ! C’est important ! »Il y eut un refus catégorique du jeune homme et cette fois-ci, le mathématicien s’était rangé à son avis, prétextant que seul, il y avait trop de paramètres inconnues et que ses chances de réussites étaient faibles, voir nulles. Le frère de John lui, resta silencieux, attendant que Shivak termine d’expliquer ce qu’il avait en tête. Dans la cacophonie générale, il continua malgré tout, haussant également la voix pour se faire entendre, ce qui alerta les passants alentours, étonné de voir un type en plein milieu de la rue, passer à savon un inconnu.- « C’est ma manière ou rien d’autre. J’ai la dernière clé. Si vous ne vous pliez pas à mes conditions, je fais exploser le Bunker et je fais disparaître le « Projet T ». »Le chantage. Il ne voulait pas y recourir, mais dans cette négociation, il n’y avait pas d’autres moyens. Une passante, alertée par la teneur de la discussion et le mot « explosion » s’inquiéta et regarda le jeune homme bizarrement. Shivak dû lui sourire pour la rassurer et lui expliqua qu’il faisait un jeu de rôle avec des amis. Une excuse qui semblait être passé comme une lettre à la poste. Dans le téléphone, il entendait toujours Tim lui faire la morale, lui expliquer qu’il devait envoyer ses hommes pour affronter la Chimère, mais le jeune homme ne semblait pas entendre raison. Ian dû lui rappeler que de nombreux civils seraient sur Isla Nublar ce jour-là et que, compte tenu de la situation, ils devaient mettre en application l’idée de l’ancien documentaliste, à contre cœur. Il les avait pris de court. Shivak avait été plus intelligent et plus rapide à rassembler toutes les pièces du puzzle, il ne lui manquait plus que l’élément central.- « Il ne me manque plus qu’une chose, Patrick, j’ai besoin de savoir où il se trouve, à quel endroit de l’île est conservé la Tulipa Tempus ? »Il y eut un moment de silence, tendu. Il ne les voyait pas à travers son téléphone, mais il sentait que tous les regards s’étaient portés sur l’homme qui détenait toutes les réponses. L’instant s’était figé. Après tant de temps à chercher, à espérer. Ils allaient enfin disposer de l’information la plus précieuse de toute cette quête. Ils posséderaient un joker, un coup d’avance important sur la Chimère. Ils pourraient agir sans encombre. Avec un peu de chance, il pourrait même essayer de transmettre la localisation à Shaélynn pour qu’elle puisse agir avant.Non, oublie cette idée Shivak. Il avait beau avoir des sentiments pour l’anglaise, elle l’avait abandonné. Elle restait une espionne elle aussi, malgré leur rapprochement. Il ne devait pas faire l’erreur de tout gâcher. C’était lui qui devait récupérer le « Projet T » et personne d’autre. Avoir des alliés, c’est un luxe. Leur accorder une confiance aveugle, il ne pouvait pas se le payer. De toute façon, une fois en possession du secret de Patrick Denver Hammond, il pourrait partir en quête de la fleur avec Elina, sans même avoir à attendre l’assaut de K-C. Ils couperaient ainsi l’herbe sous le pied à Handréas. Shivak jubilait tandis que le vieil homme lui répondait enfin, il était tellement impatient, tellement sur de lui qu’il dû s’y reprendre à deux fois pour analyser l’information que l’on venait de lui confier.- « Que… Quoi ? »Sérieusement ? Le sol faillit défaillir sous ses pieds. Pourtant, il n’était pas soul. Il n’était qu’à quelques mètres du pub, lui rappelant que d’ici une demi-heure, il devrait exposer son plan à la scientifique roumaine. Mais à chaque fois qu’il faisait un pas en avant, il avait l’impression d’en faire également deux en arrière. - « Comment ça, vous ne savez pas ou elle se trouve ? »Il y eut un long moment de flottement pendant lequel, le frère de John Hammond expliqua calmement comment, par sécurité, les fondateurs avaient choisis de ne pas tous être mis au courant de l’emplacement du « Projet T ». Certains ignoraient même à quoi ressemblait la clé que possédaient les autres. Patrick connaissait cependant l’existence de certains éléments importants. Il révéla que son frère avait travaillé sur la construction d’un Bunker et d’un réseau d’accès. Certainement en sous-sol, sur l’île des brumes. Il expliqua aussi que si la nature de la Tulipa Tempus était aussi exceptionnelle c’était en partie dû à la composition du sol qui donnait à la fleur, toute sa force et sa composition. Shivak se souvenait de la présence d’un volcan : le mont Sibo. Il avait lu dans des magazines de photographie que certaines terres volcaniques étaient bien plus fertiles et plus riches que la normale. Ceci pouvait donc expliquer cela.
Patrick Denver Hammond insista cependant sur un point : la Tulipa Tempus ne pourrait pas pousser ailleurs que sur l’île, à moins de disposer de la même terre dans laquelle elle était enracinée. Il fallait donc s’assurer qu’elle reste en état, sur place ou si le choix s’imposait, il faudrait la détruire, à l’aide de Gemstone. Cette dernière information était capitale et il devrait en informer Elina au plus tôt. Elle aurait un autre regard, celui d’une scientifique. C’était la seul option qu’il avait pour l’instant. Shivak fini par remercier le vieil écossais avant de récapituler les informations dont il lui avait fait part. Il avait clos la conversation en redemandant une nouvelle fois à Tim s’ils acceptaient de mettre en place une extraction d’urgence. Ce dernier capitula, pris le couteau sous la gorge.
Shivak n’avait pas eu l’impression d’y gagner quelque chose au moment où il avait raccroché. Tim lui avait bien dit que s’il échouait il ferait intervenir ses équipes, mais cela n’était qu’un ultime recours, une tentative désespérée pour empêcher Handréas de quitter Isla Nublar après intervention. L’ancien documentaliste se sentait plus rassuré, mais déçu d’avoir manqué une chance d’obtenir un atout contre la Chimère. Il lui restait du temps, il devait encore le mettre à profit. Une bonne préparation avec Elina serait peut-être la clé de leur salut.
Tout en s’approchant de l’arrière du bar, esquivant quelques voitures et motos garées sur le parking, le jeune Lockwood s’approcha lentement de l’entrée depuis laquelle résonnait en rythme de la musique country/rock. Il lui restait près de vingt minutes à attendre. Il n’avait pas envie de les passer autour d’un verre. Il aurait le temps avec Elina pour ça. Il pouvait encore passer un coup de fil. Plus risqué. Ce serait pour lui l’occasion de mettre un point final à son passé. Un moyen de déstabiliser l’ennemi avant le grand final. Lui n’était plus la lame qui tranchait dans le vif, il avait appris à ne tailler que les branches qui obstruaient son chemin. Il avait mûri au fil des derniers jours, ce n’était plus un soldat émoussé, il était devenu une arme de rédemption. Mais il s’apprêtait à affronter un sabre bien plus coupant et mortel que tous ceux auquel il avait eu à faire et cette perspective l’effrayait. Ses mains tremblaient tandis qu’il composait le numéro de l’un de ceux qui l’avaient élevé ces dernières années. Ils allaient devoir se confronter et entrechoquer leurs convictions.
Ses mains tremblaient tandis qu’il s’apprêtait à appuyer sur la touche verte, synonyme de validation de l’appel. Il était nerveux. Appeler Pearce Sanders lui offrait une faible chance d’obtenir l’aide de quelqu’un à un moment inattendu. Comme tout mercenaire, cet homme avait un prix, mais désormais, il pouvait se permettre de corrompre son ennemi avec de l’argent. Il pouvait aussi chercher à le raisonner quant aux réelles ambitions d’Handréas et à la nouvelle forme de Wellan. L’ancien commando n’était pas fou, c’était quelqu’un de rationnel, il saurait entendre raison si la situation ne se présentait plus à son avantage et surtout, si la somme convenue était intéressante. Mais c’était surtout un homme fidèle, aux convictions profondes. Il lui faudrait de bons argument pour tenter de le faire plier à sa volonté, ce qu’il n’avait jusqu’à aujourd’hui, jamais réussi à entreprendre avec le sexagénaire.
Finalement, il se ravisa. Ce n’était pas le bon moment. Appeler un ennemi maintenant ne ferait que compromettre ses chances actuelles de survie. La Chimère tracerait aisément le signal de son appareil et le localiserait. Pire encore, cette conversation pourrait être mise sur écoute. Il ne devait plus faire le con et arrêté d’agir sous pulsions. Il fallait qu’il se calme et réfléchisse ; autour d’un verre, de préférence. La proposition d’Elina n’était pas une si mauvaise idée après tout. Et puis, d’ici à ce qu’il retourne sur Isla Nublar, appeler un adversaire maintenant lui laissait le temps de trouver une contre-proposition auprès de son parti. L’art de la négociation. Encore.
Si Shivak voulait convaincre un ancien camarade de ne pas se mêler à la situation, il ne pourrait le faire que le jour-J. En présence des milliers de visiteurs du Jurassic World. Dans une zone où il ne serait pas repérable, même par les espions de K-C. Il devait rester discret, encore un peu. Il lui restait une quarantaine d’heure à tuer. Frustré, il regarda son téléphone. Il lui restait du temps avant l’arrivée de la roumaine. Assez pour contacter Chris et faire le point avec lui. Au moins, il ne laisserait pas Elina dans le flou et il aurait des réponses concrètes à lui donner. Il orienta donc son choix de communication vers la sécurité.
Après plusieurs tonalités, il tomba sur le répondeur de l’informaticien, ce qui le contraria un peu plus. Il tomba sur un jingle rétro et une voix crispante qui, pour faire office de message d’attente, répétait uniquement « HA HA HA, vous n’avez pas dit le mot magique ! ». Le jeune homme manqua de jeter son téléphone contre le mur du pub de bikers. Il aimait bien plaisanter, mais seulement lorsque c’était lui qui faisait les blagues, comme lorsqu’il pouvait faire péter une durite à Cole en lui balançant un « five hundred milles ». Ça au moins, c’était marrant. Fâché, Shivak lui laissa néanmoins un message.- « Chris, rappelle-moi s’il te plaît. »Il s’apprêtait à raccrocher lorsqu’il entendit une tonalité différente des autres. Une IA lui répondit d’une voix robotique que la reconnaissance vocale l’avait reconnue. Un programme se mit en marche, ponctué de plusieurs notes et de bips plus ou moins longs. Qu’avait-il encore inventé là ? C’était astucieux de dissimuler une telle fonction sur un mobile, mais il ne voyait pas ou il voulait en venir. La séquence semblait se répéter, sans pour autant qu’il n’entende le moindre message vocal de la part du geek. Qu’est-ce que cela signifiait ? Pris au jeu, l’ancien espion tenta de résoudre le mystère du code que lui avait laissé Nedry. Il ne tarda pas à comprendre qu’il s’agissait d’un enregistrement en morse. Merde, il lui restait 10min avant le rendez-vous, il n’avait rien pour écrire. Il fouilla rapidement les poches de la veste de « PINGOO » pour y trouver un vieux stylo mâchouillé mais pas de papier. Il passa rapidement à l’arrière du bâtiment pour subtiliser un papier journal dans une poubelle et commença tant bien que mal à déchiffrer l’indice. Il allait avoir un peu de retard. | |
|
