Jurassic Park World RPG
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 Ce qu’il reste à sauver

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Coleen Davis

Coleen Davis


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MessageSujet: Ce qu’il reste à sauver   Ce qu’il reste à sauver EmptyJeu 7 Déc 2023 - 18:59

Doucement mais sûrement, Coleen approchait de la moitié de son deuxième mois de stage. Enfin elle s’emballait un peu ! On n’était que le jour n°10 du second mois après tout. Quand elle pensait au fait qu’elle avait signé pour six mois, elle ne savait pas trop quoi en penser. D’une certaine façon, cela lui paraissait très long parce que ce serait le temps le plus long qu’elle serait restée sans voir sa famille (En fait, elle n’avait jamais passé plus qu’un mois loin de sa famille). De l’autre, elle ne voyait pas les jours passés et avait l’impression que les six mois allaient s’achever et qu’elle n’aurait eu le temps de rien faire ! Ni tout visiter, ni s’habituer au parc, ni même prendre une décision sur son avenir.

Alors que c’était quand même à ça que servait son stage quand même ! Découvrir les métiers liés à l'accueil du public, à la communication du parc et à l’animation. Pour le moment, elle avait surtout supervisé des visites, son expérience en communication se limitait à sa journée avec Luis Fidelista et… Est-ce que le jour où Fabian l’avait fait participer au show du mosasaure comptait comme une expérience en animation ? Probablement pas.

Coleen aurait bien aimé dire qu’elle était moins timide mais c’était un peu faux quand même. Elle s’habituait à ses missions, à ses parcours de visite et du coup ce n'était plus aussi compliquée pour elle qu’au début. Malgré tout, dès qu’elle sortait un peu de son petit train train c’était la cata panique dans sa tête. Ce qui était déjà une évolution en soit, conclut-elle mentalement alors qu’elle prenait place dans l’une des gyrosphères.

C’était leur troisième arrêt de la journée et le groupe du jour était plutôt calme et discipliné. Rien de mieux pour passer une journée cool ! La météo était au rendez-vous en plus, il fait chaud mais un vent frais balayait l’île rafraîchissant l’air environnant. Ils étaient en plus en nombre impaire et Coleen pouvait donc profiter du confort de sa gyrosphère sans personne pour lui piailler dans les oreilles !

La jeune fille démarra la gyrosphère et se plaça dans la file à la suite des personnes de son groupe, fermant ainsi la marche. Coleen ne se lassait pas tellement de cette attraction. Chaque jour, elle voyait des espèces différentes ou même des individus différents, à des emplacements différents. C’était probablement l’une de ses préférées même si elle n’était pas hyper fan d’être enfermée durant toute la durée du tour dans cette boule à hamster.

Quand elle l’avait dit à ses collègues, ils en avaient rit mais Coleen avait insisté. Si, si ! Téléphone portable en main et photos à l’appui, elle leur avait montré des vidéos trop mignonnes de Scrunchy, son ancien hamster, dans sa bouboule en plastique. Elle l’avait appelé comme ça car elle était petite et il lui donnait l'impression de “froisser” la salade avant de la manger.

Depuis l'incident des portes automatiques, Coleen était méfiante. Tout ne fonctionnait pas si bien même si ce n'était que des petits bugs et des soucis du quotidien. Des incidents “mineurs” comme aimait bien le répéter Monica la chef de la jeune fille. Mineurs, peut-être mais s’ils pouvaient ne pas tomber sur elle, elle en aurait été reconnaissante ! Ce n'était pas eux qui étaient restés bloqués entre un espagnol en hyperventilation et deux Allemands en conflits.

En plus de lui avoir appris à ne pas accorder une foi aveugle aux équipements du parc, cet incident lui avait aussi donné une confiance absolue en certains de ses membres. Angel évidemment mais aussi Ashley l'informaticienne. Ces gens-là étaient tout à fait compétents et à même de la sortir des ennuis si elle en avait !

Alors qu'ils arrivaient aux trois-quarts de la visite, sa gyrosphère perdit en vitesse et Coleen s'empressa de presser à fond son pied sur la pédale. Sans succès.

- Non, non, non ! J'ai dit que j'avais confiance en Ashley et Angel, pas que je voulais retester leurs compétences AUJOURD'HUI, marmonna-t-elle en se penchant pour vérifier que rien ne bloquait la pédale.

La pédale s'activait souplement seulement rien ne changeait. Un message d'information retentit alors dans l'habitacle.

- Mesdames et messieurs, nous vous remercions de votre attention. Suite à un problème technique, nos gyrosphères vont donc retourner automatiquement au dépôt. Merci de ne pas toucher les commandes de l'appareil et de ne pas tenter d'ouvrir les portes. Nous vous prions de nous excuser pour ce désagrément et vous souhaitons une bonne journée ensoleillée au Jurassic World !

Super… Une si belle journée déjà gâchée. Avec angoisse, Coleen attendit que la boule géante s'arrête et compta les secondes avant qu'elle ne redémarre.

- Purée de patate… Je te jure que si tu redémarres pas…

Les doigts serrés nerveusement sur son talkie walkie prête à crier pour appeler Angel à l’aide, le corps de la jeune fille tremblotait sur son siège. D’un coup, la bulle se ralluma, passant sur le circuit dédié aux urgences et se remit en route suivant la trajectoire automatiquement définie.

- Pffioouu…

Coleen laissa son squelette s’affaisser mollement sur le siège du véhicule, posa sa tête sur le rebord de la banquette et ferma les yeux. Qu’est-ce que c’était cool quand ça marchait ces trucs là quand même ! La petite américaine surveillait du coin de l'œil, sa progression et le bon retour au bercail. De loin, elle perçut donc l’agitation qui se formait au niveau de l’arrivée. Des rangers encadraient les visiteurs, les dirigeant vers la sortie avant de faire monter des employés du parc dans les gyrosphères.

Quoi ?

Plus elle approchait du “quai de déchargement” plus Coleen était nerveuse. Pourquoi est-ce que les rangers réquisitionnaient ainsi les gyro ? Parmi les employés qui embarquaient, un par un, dans les véhicules, elle reconnut quelques têtes familières parmi lesquelles se trouvaient à la fois des rangers mais aussi, à sa grande surprise, des soigneurs.

Quand son tour arriva et que la porte s’ouvrit, Coleen essaya de se lever et de sortir mais un coup violent la tira vers l’arrière. En panique, elle se débattit quelques instants avant de voir que la lanière de la capuche de son sweat s’était prise dans le maigre espace entre la banquette et le verre. Comment est-ce qu’elle avait encore fait ça ? Elle était encore en train d’essayer de se dépatouiller et se libérer de cette boule de Noël des enfers quand soudain…

- Coleen ?

La blondinette releva brutalement la tête et poussa un cri de souris quand la lanière la rappela à l’ordre. La tête penchée dans un angle curieux vers la banquette, elle parvient cependant à articuler :

- Monsieur McTaylor ?

Coleen avait fini par apprendre et retenir son vrai nom de famille quand elle était allée rendre le parapluie qu’il lui avait prêté. La réceptionniste lui avait gentiment signalé qu’il n’y avait pas de “Monsieur Taylor’ ici mais un “Monsieur McTaylor”, Terrence de son prénom. Oups.

- Qu’est-ce qui se passe ici ?

Terrence leva un sourcil broussailleux et suspicieux tandis qu’elle parvenait cm par cm à faire coulisser le cordon en coton vers le bord de la banquette.

- J’ai coincé la lanière de mon sweat derrière la banquette…
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Terrence McTaylor

Terrence McTaylor


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MessageSujet: Re: Ce qu’il reste à sauver   Ce qu’il reste à sauver EmptyMer 13 Déc 2023 - 0:25

Musique :
Spoiler:


« Merde, qu’est-ce qu’ils foutent ces cons… », marmonnait-il entre sa barbe.

Terrence attendait, attablé à une table du Margaritaville. Craig et Miller auraient déjà dû être là. Ils n’étaient pourtant pas du genre à être en retard. Le vieux paléontologue jetait un coup d'œil à sa montre. 15h45. Toujours pas là. Le vétéran attrapait son portable et appelait le premier. Répondeur. Le second. Répondeur. Il rappelait le premier. Répondeur. Encore.

« Ouais, c’est moi. Je sais bien que tu me dois du pognon mais on avait déjà établi que ça se paierait en margarita non ? Ramènes ton cul Craig. »

Il raccrocha et fronça les sourcils, plus que d’habitude, une sorte de pressentiment qui lui parcourait la colonne vertébrale, un frisson instinctif si on veut. Les trois verres de margarita qu’il avait commandé trônaient sur la petite table ronde. Terrence était déjà un peu éméché après l’invitation de Dan qu’il n’avait pas pu refuser. Il lui avait d’ailleurs demandé s’il savait jouer au poker et il avait voulu profiter de ce petit rendez-vous avec ces partenaires de jeu pour leur proposer un joueur de plus pour leurs petites soirées du mercredi. Bah ça serait pour une prochaine fois puisqu’on venait de lui poser un lapin.

« Fais chier. J’fous quoi avec mes verres moi, j’ai pas l’air d’un con. », dit-il en regardant les gens autour de lui.

Il reprit son téléphone pour tomber à nouveau sur le répondeur de Miller.

« Ouais, c’est moi Miller. J’espère que vous avez une bonne raison pour m’avoir posé un lapin. À ce soir vieux. », fit-il en raccrochant de nouveau.

Terrence siffla son verre et laissa les deux autres à l’abandon sur la table. Il n’aimait pas le gâchis mais il ne se sentait pas de s’engouffrer deux autres margaritas de plus. Il se relevait péniblement en se cramponnant à la chaise et en poussant un râle en soufflant l’air de ses poumons. Il avait peut-être plus abusé sur le bourbon qu’il ne le pensait.

« Oh putain le con avec son bourbon. », pensait-il à voix haute.

Slalomant entre les tables, puis entre les gens, le paléontologue s’extrayait du bar-restaurant lentement mais sûrement en râlant, comme il savait si bien le faire.

« Team ACU, Team ACU. Team de mon cul ouais ! »

Progressant dans l’allée, Terrence se dirigeait vers un des rangers qui patrouillait dans l’allée principale et l’interloquait d’une voix plus grave qu’à son habitude.

« Martinez ! Walker n’est pas avec toi ? »
« Nan, y’a un souci au gyrosphere, on a envoyé du renfort. »
« Et toi ? »
« J’avais la flemme de bouger alors j’ai envoyé Walker. », fit-il en soufflant du nez.

Le vieux paléontologue envoyait le dos de sa main contre le torse du ranger et ajoutait en riant.

« Là j’te reconnais bien ! »
« Et toi ? Tu bosses pas ? », fit-il en penchant la tête d’un air étonné.
« Naaa ! J’ai pris ma journée pour être peinard, c’est notre service aujourd’hui qu’est de corvée caméra. S’pas pour moi ces conneries ! », dit-il en haussant les épaules.
« Tu m’étonnes ! Tu cherchais Walker ? », fit-il comme pour le congédier.
« Gyrosphere t’as dis ? »
« Yup ! », acquiesça-t-il.
« Ok, à toute ! », fit-il en balançant une main par-dessus son épaule pour le saluer alors qu’il s’éloignait déjà.

Terrence se dirigeait ainsi vers le monorail et c’était bien sa veine puisqu’il y en avait un qui arrivait au même moment, il grimpait donc en direction des gyrosphères. Il n'avait pas le numéro de Walker et c’était seulement à l’intérieur du train, au bout de quelques mètres, qu’il se sentit con. Merde. Il aurait pu le demander à Martinez. Tant pis. De toute façon, il n’avait rien à foutre de sa journée. Il pourrait toujours prêter main forte aux rangers sur place. C’était pas la première fois qu’il le faisait. Avec un peu de chance, Craig et Miller seraient aussi là-bas. Ou peut-être que Walker serait lui dire où ils sont. Bref. De toute façon, c’était trop tard, il était déjà dedans et il n’allait pas faire un tour pour rien. C’était un coup à s’endormir dans ce machin en plus. Il poussait la cuisse d’un gars d’un coup de bassin pour s’asseoir. Il n'allait pas se taper le trajet debout, pas avec cet équilibre précaire. Voyant l’âge avancé et la trogne décrépit du vieillard qui venait de le pousser, le visiteur s’écarta un peu plus en se plaquant côté vitre, certainement pour ignorer l’intrus qui venait d’entrer dans son cercle de confort.

Bon, l’avantage c’est qu’avec le bordel que faisaient les gosses, il était tout bonnement impossible qu’il ne s’endorme. C’était une bonne chose parce que le ronronnement du monorail était clairement en train de le bercer. Lorsqu’une voix féminine dont les hauts-parleurs coupaient suffisamment la fréquence pour la rendre monotone se mit à clamer un message qui fit pousser à l’unisson des cris de désapprobations :

« Mesdames et messieurs, suite à un incident technique les attractions au nord de l’île sont désormais fermées jusqu’à nouvel ordre. Veuillez rester à l’intérieur de monorail pour votre sécurité et rejoindre l’allée principale. Vous pourrez profiter de nos boutiques et de notre centre de la découverte ou bien, pour les plus courageux, découvrir le royaume de notre chère Rexy ! »

En même temps, au prix du billet, Terrence comprenait que ça gueule son mécontentement. Même lui qui l’avait pas payé ça le faisait chier en fait. Voyant la couille arrivée, le vieil homme se levait et se tenait près de la porte pour pouvoir sortir à l’arrêt des gyrosphères. Et ça ne manqua pas puisque il suffit de la croisière du crétacé et de la volière pour bonder complètement la rame dans laquelle il se trouvait. Arrivé à destination, il ne dût mettre que deux coups d’épaules pour se frayer un chemin et il estimait que c’était déjà trop donné d'efforts pour pouvoir sortir. À peine avait-il foutu un pied dehors qu’il se fit alpaguer par un guide boutonneux en rut. Terrence l’acerbait d’un regard noir et lui jetait presque son badge à la figure pour lui dire de dégager.

« Je fais juste mon boulot…», fit-il d’une voix plaintive.

Sur place, on évacuait les quelques visiteurs à la traine qui râlaient tout autant que ceux qui se trouvaient déjà à l’intérieur du monorail. Toute une flopée de gens qui semblait tenter de l'imiter et bien vite Terrence rejoignait le mouvement, de quoi se remettre en question l’espace d’un instant, de se demander si c’est comme ça que les gens le percevaient au quotidien. Mais la réflexion fut de bien courte durée quand il aperçut un groupe de rangers qu’il se dépêchait de rejoindre à grande enjambée.

« Oh Walker ! Walker ! », répétait-il pour attirer son attention.
« Salut Terrence ! Qu’est-ce que tu fais là ? », disait-il en lui tendant une main à serrer.

Terrence l’attrapait bien évidemment dans un claquement et une poigne qui lui était propre.

« J’ai cru comprendre qu’il y avait besoin de renfort. Tu sais pas où se trouve Craig et Miller par hasard ? », lâchait-il en regardant à gauche et à droite pour les chercher du regard.
« Ils sont partis en intervention pour le “problème technique". », dit-il en mimant des guillemets. « Merci pour le coup de main. On rapatrie les dernières gyrosphères et on évacue les visiteurs, on va en avoir besoin. On a repéré un groupe de dinosaures en panique et on va déplacer les bêtes dans l’autre paddock. »

« Ok. Bon beh allons-y alors. », fit-il perplexe.
« Yup ! Y’a encore quelques gyrosphères qui devraient arriver. »

Et effectivement, on en voyait déjà trois autres qui arrivaient au loin. Terrence sortait une clope qu’il laissait pendre au bout de ses lèvres puis s’avançait vers l’une d’entre elles dans laquelle se trouvait une gamine qui semblait se battre avec son pull. Ça aurait pu être n’importe qui mais le vieil homme reconnaissait assez rapidement la maladresse et le corps frêle de la demoiselle en détresse.

« Coleen ? »

La voix grave du paléontologue surprit la jeune fille qui poussa un cri suffisamment aigu pour lui vriller un tympan. À la voir gigoter, couiner et paniquer ainsi, on aurait dit un lapin pris dans un piège.

« Monsieur McTaylor ? Qu’est-ce qui se passe ici ? »

“Qu’est-ce qu’elle foutait ici ?” C’était plutôt ça la vraie question qu’il se posait. Elle n'avait pas d’autres choses à foutre que de se balader dans ces foutues boules pour hamster. Elle avait visiblement coincé la lanière de son sweat derrière la banquette. Il fallait le faire ! Encore que, la gamine pourrait être utile pour résoudre les failles de sécurité puisqu’elle parvenait à les trouver sans aucun problème. Il arquait un sourcil en observant cette scène pour le moins ridicule en se demandant encore comment elle avait pu réussir son coup.

« J’ai coincé la lanière de mon sweat derrière la banquette… »

Au cas où il ne l’aurait pas compris. Bravo petit singe. Maintenant il faut arrêter d’être rigolo Abu et sortir de l’attraction ! Terrence se penchait à l’intérieur de l’habitacle en grommelant son impatience, posait une main sur l’épaule de la gamine pour l’écarter du chemin et débloquait la ficelle.

« Et voilà ! C’était pas si compliqué si ? », fit-il d’un ton acerbe. « Y’a pas les annonces dans ce machin ? »

Devant l’air circonspect de l’enfant qui se trouvait devant lui et qui glissait sur la banquette pour sortir, Terrence soupirait en soufflant la fumée de sa cigarette et ajoutait.

« Les attractions sont fermées et les visiteurs sont priés de rejoindre l’allée principale. Et toi ? Qu’est-ce que tu foutais là-dedans ? »

Sous entendu “tu n’as pas d’autres choses à foutre”, bien entendu.
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Aaron Wess

Aaron Wess


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MessageSujet: Re: Ce qu’il reste à sauver   Ce qu’il reste à sauver EmptyMer 3 Jan 2024 - 11:38

Musique du RP:

De Wess to the Est !

Sans mauvais jeu de mots, c’était ce qu’il semblait vouloir se dire chaque matin en se levant depuis que sa vie avait pris un tournant drastique. C’est un peu le problème quant on vous retire la seule chose que vous aimez, vous continuez à vous battre malgré tous les conseils des médecins, malgré tous les contres avis qui vous supplient pour votre santé de ne pas vous engouffrer dans une voie qui n’est plus la vôtre.

Et pourtant…

Aaron n’était pas Taureau pour rien. Désormais proche des vingt cinq ans, il avait eu le temps de forger son tempérament, de connaître ses goûts, ses rêves, ses peines, de faire ses choix de vie. Mais un tragique incident au Jurassic Garden avait eu raison de tout cela. En un instant, il avait été gravement brûlé et avait perdu l’usage de ses mains (en partie tout du moins).

Attendez... Vous ne voyez pas de quoi je veux parler ?
Vous ne vous souvenez plus de qui est Aaron Wess, le peintre geek toujours là pour aider les autres malgré sa maladresse légendaire ?

Qu’à cela ne tienne, voici un résumé pour ceux qui auraient oublié de se mettre à jour :
Celui que tout le monde surnomme «Lucky» parmi ses proches, est originaire du Kansas, près de Topeka. Issu d’une famille un peu chaotique et monoparentale, il a été en quelque sorte conditionné par la seule volonté d’une mère on ne peut plus protectrice et déterminée pour l’avenir de son enfant. A l’école, il devait être le meilleur, c’était la même chose pour les disciplines extra scolaire et son professeur d’arts n’était pas réputé pour
être tendre non plus. Surtout qu’on lui reprochait souvent (en plus d’être « une tronche») d’avoir un visage un peu benêt, presque trop laxiste. On avait souvent l’impression d’être face à un fainéant, ce qui avait pour habitude d’irriter ses camarades. Le physique. C'est sûrement la première chose que les gens du peuple remarquent, observent et examinent chez une personne. Chez certaines personnes, cette première impression est définitive, et l'on peut même se faire juger pour ça. Ou tout bonnement harceler. Gentillement dans son cas, mais il a grandit entouré de moqueries. Ce qui n'a jamais véritablement avantagé notre jeune soigneur puisque.... Enfin quand on le regarde.... Bref, vous voyez ce que je veux dire...

Physiquement parlant, notre jeune Lucky est ce que l'on pourrait appeler une "petite carrure". Mesurant un mètre soixante-quize pour un poids d'environ soixante kilos, il n'a aucune des qualités qui font qu'on le remarque et que l'on pense à lui pour être l'homme de la situation. Il est d'ailleurs au contraire sous-estimé, ce que sa mère n'oublie jamais de lui rappeler. (Rabâcher serait le mot exact). Et depuis son accident, les choses ne s’étaient pas forcément améliorées, comme il ne faisait plus grand-chose de physique, il avait acquis une formidable carrure de légume déconfit. A tel point que le moindre effort physique était devenu une corvée pour lui. Et hors de question d’aller à la salle de sport comme lui avait recommandé bon nombre de personnes, il avait en quelque sorte sa fierté, il décidait par lui-même et en ce moment, il avait d’autres… Préocupations.

Avec sa mâchoire étroite, sa petite tête ronde et des cheveux sombres, Lucky fait beaucoup plus jeune que son âge. Ce n'est pas faute d'essayer de ressembler à un homme viril et confiant en lui, mais le résultat est toujours... Décevant, voir comique. Normal, quand on sait que sa passion pour les animaux l'oblige à porter des tenues de travail en tout temps, toutes heures, n'importe quand et n'importe où. C'est sa marque de fabrique quoi. Et puis depuis peu, ils avaient tronqué leurs uniformes pour de nouveaux, aux couleurs du Jurassic World. Des tissus bruns ou kaki au flow immonde. On avait toujours l’impression qu’ils s’étaient chiés dessus. Son nouveau patron, Owen Grady, lui avait la classe. On ne lui imposait pas de style vestimentaire et il avait l’attitude d’un leader, d’unepersonne de confiance. Aaron se rêvait de temps en temps de ressembler à
cet homme. Mais son handicap le rappelait souvent à la raison.Mais sans ses mains, il fallait trouver autre chose. Quoi de plus stimulant que le dressage de quatre Vélociraptors adultes ? Cette affectation, il ne l’aurait pas accepté deux ans auparavant, mais aujourd’hui, il appréciait se lever et partir à la rencontre de ces prédateurs incroyablement intelligents. Les étudier, comprendre leurs attitudes, leurs moyens de communiquer, de s’adapter à leur environnement…

C’était comme peindre, mais avec son cerveau. InGen n’avait pas encore pris soin de le dédommager malgré de
nombreuses promesses et il faisait partie des personnes qui logiquement avait adressé Son nouveau job à l’enclos des vélociraptors était devenu salvateur pour lui. Il avait longuement tourné en rond en temps que soigneur ici. Rien à voir avec son job au zoo de Kansas City. Il avait toujours apprécié ce métier pour les sensations et la beauté qu’il trouvait dans la rencontre avec différentes espèces animales : sans affectations, il passait d’enclos en enclos et prenait le temps de les peindre. Un passe temps devenu presque vital pour lui car c’était devenu une lubby, une part de lui, un moyen d’évasion pour évacuer tout le stress de la semaine, de se faire plaisir en stimulant des compétences pour lesquelles il était réellement doué.

InGen n’avait pas encore pris soin de le dédommager malgré de nombreuses promesses et il faisait partie des personnes qui logiquement avait adressé une plainte, contre le géant financier, à la suite des attentats.

Lunatique, chaotique, colérique, râleur, boudeur et j'en passe... On peut dire que notre jeune dresseur vit assez mal son passage à l'âge adulte. Ou plutôt, son obligation d’évoluer pour survivre. Masrani s’était montré comme l’un des rares à s’intéresser à son accident. Il lui avait offert du matériel neuf, des aménagements pour son
appartement dans le quartiers des employés et il disposait même aujourd’hui d’une sorte de superordinateur avec lequel une IA transformait ses pensées, mots, en toiles artistique ou en rédaction pour ses études auprès des raptors. Un travail qui avait intéressé au plus haut point un certain Vic Hoskins, une des têtes pensantes de la sécurité du parc. Il l’avait longuement encensé pour ses travaux sur les raptors ce qui lui avait permis de
gagner sa place dans un cercle fermé de soigneurs à haut potentiel du Jurassic World.

Comme on ne pouvait plus se servir de lui sur le terrain et qu’il avait des problèmes juridique avec Tim Murphy, on l’avait monté en grade, répondu à ses caprices pour mieux le faire taire et le contrôler, si bien qu’aujourd’hui il n’était qu’à un échelon du grade de Chef des soigneurs du parc.

Maladroit, même un peu trop, il se fait aussi remarquer à chacun de ses gestes sans réellement le vouloir. D'ailleurs, pour le reconnaître dans la rue, rien de plus simple. Si vous voyez une sorte de chose ressemblant étrangement à un humain habillé comme un échappé de prison, se déplaçant d'une manière plus qu'étrange étrange en titubant sur ses deux jambes tel un alcoolique après une tournée des bars, c'est sûrement lui. Une
sorte de rat ambulant, blessé, meurtri pour qui, aujourd’hui, on avait plus de pitié que d’empathie.

Des amis sur qui compter? Il n'en a pas beaucoup. En fait, il n’en a presque pas. Pire, il n' en a que deux. Beaucoup plus pire ? Ce sont tous les deux des animaux ! Le serpent qui l'accompagne même s'il le considère comme son fidèle esclave (ne vous inquiétez pas, c'est réciproque) et l'écureuil qu'il a élevé lors des sautes d'humeur de sa folle de mère. Car oui, pour notre jeune dresseur, famille est synonyme de souffrance et d'horreur. Il ne les déteste pas non plus, ce sont eux qui le détestent. Fils cadet, il est un peu le souffre
douleur du reste de la famille passant de la mère hystérique passant ses nerfs sur lui, du grand-frère le comparant à un punching ball humain et de la grande-soeur capable de l'envoyer à l'autre bout de la ville juste pour... une boîte de chocolat.

Les animaux avaient toujours été fiable eux. Ils pouvaient être dressés. Mais depuis son évolution de poste, il avait compris que les humains, eux aussi pouvaient l’être. Le pouvoir, c’était une sensation différente. Plus il en avait, plus il avait l’impression de renaître. C’était un certain contrôle qui lui manquait pour ne pas péter les plombs. Longtemps, ses mains étaient restées inertes, gantées, pour ne pas effrayer les autres.

Mais aujourd’hui, c’est lui qui tenait les ficelles d’une grande équipe et qui donnait les ordres. Une évolution parfois inquiétante mais qui n’était pas sans ravir sa mère qui était fière de son parcours, qui savait que si son éducation avait été ferme et intensive, c’était pour son bien. Au moins, il était en quelque sorte encouragé. Mais cela n’avait pas toujours été le cas, bien au contraire. Sa route le conduisit donc jusqu'à la frontière avec le Mexique. Il avait évidement prévu assez d'argent et contacter quelques sources qu’il connaissait dans la branche de l'élevage pour prétexter un voyage qui devait l'emmener directement jusqu'au Costa Rica. Un
transport animalier devait être effectué à travers le pays et c'était l'occasion rêvé pour un dresseur de se sauver en un rien de temps et de disparaître.

Comment expliquer la manière dont il en est arrivé là, à bosser pour le Jurassic Park ?
Bon ok, c'est pas simple dès le départ, mais vous comprenez que quand on est traité de la sorte depuis plus de vingt ans on a forcément envie de se barrer loin du cocon familial (si on peux appeler ça un cocon, même si ça s'approche plus d'un abattoir) du coup, sans demander son reste, il a préparé soigneusement son voyage, pris ses clics et ses clacs et un soir, sans prévenir personne, il a filé en douce pour s'échapper le plus loin possible du
Pays en se promettant de ne jamais plus retourner dans le Kansas. Ses deux fidèles amis l’accompagnait et ça le rassurait de pouvoir compter sur eux dans ce périple.

Son objectif était simple : rejoindre InGen.

C'était donc avec toutes les chances de son côté qu'il partait en quête d'un avenir meilleur, d'un second souffle... Et il y arriva au bout de quelques jours, pour apprendre qu'au final, le poste venait d'être donné à quelqu'un de moins compétent que lui. Il négocia tant bien que mal un autre job, une autre proposition, mais mis à part récurer des chiottes et être le nettoyeur de carreaux, il n'y avait rien qui pouvait l'aider à réaliser son rêve.

En effet, cela faisait des mois qu'il attendait une opportunité de poste dans sa branche et voilà qu'un poste s'était libérer récemment. C'était sa chance de prouver ce qu'il valait, car en dépit de toutes les remontrances et les coups de massues que lui avaient infligées ses parents, il s'avérait qu'Aaron était quelqu'un de très intelligent, mais qu'il était sortit premier de sa faculté en soins vétérinaires. Il l'avait évidement caché à ses parents car il estimait qu'il ne leur devait rien et que sa vie, il l'avait bâtit lui même, sans l'aide de personne. (Bon ok, c’était surtout grâce à sa mère, mais il refusait de se l’avouer).

Ne pouvant faire marche arrière, il accepta donc le premier poste. (l'autre paressait beaucoup trop long et fatiguant...) Surtout qu'il s'agissait des vitres de la serre géante du Jurassic Garden alors autant abandonner tout de suite... Ironique non ? Quant on sait que c’est ce même endroit qui sera responsable de sa déchéance, on peut dire que le Dieu lui avait envoyé un sacré rappel à l’ordre. Famille de croyant oblige, la religion avait une
certaine place dans le cœur du jeune homme. Rien n’arrivait par hasard. Les dessins du Seigneur avait pour lui pris un sens encore inconnu, qu’il attendait aujourd’hui de comprendre pour mieux accepter sa situation.

Bref, durant les premiers jours de travail, il manifesta sa joie immense de nettoyer la merde collée au fond de la cuvette avec un sourire bien faux cul et qui exprimait sans cesse sa manière de bénir le ciel de lui avoir donné ce poste ô combien valorisant. Heureusement pour lui, c'est avec un grand hasard qu'il tomba un jour sur un certain Mr Harding, qui s'avérait être une personne importante du parc dans la branche des soigneurs…

Ce dernier, paniqué était préoccupé par une maladie d'un des pensionnaires du parc. C'était peut-être une occasion en or de le suivre et de trouver un moyen de monter en grade très rapidement. Lâchant immédiatement le balais brosse et les gants en caoutchouc, Lucky se mit à gambader dans le parc à la poursuite du Soigneur. C'est là qu'il découvrit ses premiers dinosaures.... (Oui, je vous rappelle que tout ce qu'il voyait jusqu'à maintenant c'était des formes longues, brunes et sales, donc pas de quoi s'extasier). Il s'agissait d'Herrerasaurus. Des carnivores du Triasique. Aaron avait toujours été fasciné par la préhistoire et les reptiles. Son compagnon le lui rappelait souvent. Il avait son Boa depuis maintenant 10 ans. Il l'avait lui même acheté avec ses économies pour faire fuir ses parents et sa sœur qui détestaient les serpents. Il l'avait donc appelé
Phobie. Certes, c'était hilarant de voir tout le monde courir devant Phobie, mais c'est ce que les gens font habituellement quand ils ont peur non ? Peut être qu'Aaron aurait dû avoir peur devant ces monstres, mais il ne broncha pas. Tout ce qui comptait c'était d'essayer d'obtenir le poste de soigneurs.

Face à la perplexité du soigneur, il se rapprocha de l'enclos et observa les environs. Visiblement, un des Herrerasaurus était malade et avait régurgité une quantité impressionnante de vomi, contenant des bouts de carcasses, des trucs difformes et une sorte de liquide verdâtre... Un menu à 30€ ! Pas besoin d'être né d'ailleurs pour comprendre que c'était une indigestion vu la quantité de sucs gastriques présente. Mais l'équipe de Jurassic Park devait palier à toute éventualité pour être sûre de la santé de leurs pensionnaires. Aaron se permis donc d'aller trouver l'un d'entre eux et de leur indiquer que le dinosaure avait très certainement ingéré des baies toxiques en voulant se purger. Comme celles qu'il y avait dans l'enclos à quelques mètres de la clôture et qu'il avait repéré dès son arrivée...

Beaucoup de reptiles et mammifères faisaient ça. Même les oiseaux utilisaient des pelotes
de réjection. Rapportant cette idée à son supérieur, le soigneur expliqua que c'était le « récureur de
chiottes » qui lui avait donné la solutions à leurs problèmes. Ce n'était pas glorieux, mais la suite l'était. C’était la dernière fois que l’on le surnomait ainsi. Il ne fallut que quelques coups de fils, une petite formation d'une semaine et quelques mise au point sur le terrain pour accepter Mr Wess à la place qui lui convenait et qu'il avait
toujours voulu.

Après s'être fait une place dans l'équipe d'éleveur, mais aussi quelques ennemis, Aaron a mené sa petite vie pénarde en s'occupant de temps à autre des pensionnaires du parc, tout en prenant un peu de temps pour faire quelques toiles de peinture. Malheureusement, cette situation n'était que de courte durée puisqu'il s’est retrouvé pris, comme la quasi totalité des employés à cette époque là, dans l'engrenage de l'invasion de
la Chimère et de ses Sbires.

Rusé, il arrivera à leur échapper et à s'enfuir pour se réfugier aux grottes. Là bas il fera la connaissance d’Elina Moldovan (Scientifique) ainsi que Erin O'Connor (Paléobotaniste). Ensembles, ils visitèrent les sous-sols du parc à la recherche d'un "Projet" qu'Hammond aurait mis en place pour "Protéger" ou "Détruire" le parc. Une histoire rocambolesque chapeauté par le célèbre Ian Malcolm ou du moins, une personne qui s’était faite passé
pour lui. Aaron ne se souvient pas réellement de ce qu’il s’est passé là bas. Il a préféré
oublier tous les éléments qui l’ont mené au Jurassic Garden.

Choqué, alarmé, perturbé, un incendie s’est déclaré suite à une bataille contre un genre de plante carnivore géante. Personne n’a voulu le croire, tout le monde a pensé qu’il délirait à la suite des inhalations et de la situation particulièrement stressante qu’il avait vécu. Longtemps soigné, il n’a pas eu de nouvelles de la part d’Erin et Elina. Il espérait pouvoir un jour les interroger sur ce qu’il s’était réellement passé dans les souterrains,
mais il avait d’autres moyen de vérifier toute cette aventure. Aaron ne pouvait plus peindre, ne pouvait plus réellement utiliser ses mains, mais il disposait encore d’un esprit suffisamment affûté pour chercher des preuves. Il n’avait parlé à personne des souterrains puisque personne ne le croyait et c’était pour lui l’occasion unique de pouvoir justifier et mener une action de réparation contre InGen. Entre questions et reconversion, Aaron avait joué un double jeu dangereux. Son nouvel emploi, sa nouvelle maison équipée et ses passe temps secrets en avait fait un homme particulièrement déterminé. Un avantage quand on a un physique ingrat, un handicap et une attitude flegmatique, c’est que personne ne vous remarque. Une situation dont il tirait

Une fois sur pieds, il s’est engagé seul dans la grotte aux fossiles dans laquelle il a trouvé les restes de la Carnivora Maxima, il a prélevé les restes de cette plante diabolique dont il a,en secret, retiré les graines et qu’il a commencé à faire pousser dans son appartement, pour que le jour où le procès aurait lieu, il puisse les emmener devant le grand public. Une preuve on ne peut plus justifié d’après lui. Mais son exploration dans les souterrains avait aussi attisé sa curiosité. Il avait fait le lien de corrélation bien plus tard que les attentats
avaient sûrement un lien avec ce qu’Hammond « cachait» ici. Et ce n’était pas sans raisons que Aaron cherchait à atteindre un rang plus élevé. Seul les chefs de section disposait d’un pass qui autorisait l’accès à certaines zones des souterrains.
actuellement profit.

Lucky avait revu ses priorités. Après avoir accepté l’éducation difficile de sa mère et compris qu’elle avait eu du bon dans ses enseignements, il savait aujourd’hui qu’il ne devait rien lâcher. Son nouvel objectif : prendre sa revanche sur InGen, responsable de la perte de ses mains et les atteindre en justice. Même si pour cela il devait percer des secrets enfoui sous le parc. Et enfin, pour lui, à titre personnel: se hisser en haut de l’échelle. Il voulait devenir responsable de la section des soigneurs. Ici ou sur Nova, il s’en savait la capacité. Grâce aux technologies installées par Masrani globale dans son appartement et ses nouvelles découvertes sur le comportement des raptors, financé par la division des rangers, il était en passe de devenir l’un des hommes les plus importants du Jurassic World.


------------------

Musique du RP:


C’est ainsi qu’après une belle matinée d’entame et avec l'obligation d’inspecter les équipes de soigneurs de chaque attraction du parc qu’Aaron débutait une journée ensoleillée et prometteuse. Après avoir fait une inspection plutôt efficace du Main Street où les équipes se tenaient prêtes à recevoir l’arrivée en masse des visiteurs, le jeune homme s’était dirigé vers l’enclos des Gyrosphères ou une équipe de quatre novices étaient chargés de la distribution des traitements journaliers de certains pensionnaires du parc. Il savait qu’il devrait être plus intransigeant avec eux qu’avec d’autres paléo-vétérinaires car ceux ci faisaient partie de la dernière génération et ne disposait pas de l’expérience suffisante pour mener à bien des missions en solo.
L’agrandissement du Jurassic World avait sestorts, recruter des novices pour une main d’œuvre moins coûteuse n’était pas la meilleure idée du siècle et révulsait profondément Lucky. Il faut dire que lui avait vraiment dû se
battre pour sa place, pas comme tous ces stagiaires que l’on embauchait à la pelle et qui partaient au bout de deux mois. A défaut d’avoir un véritable responsable (en arrêt maladie) c’était à lui d’assurer les fonctions de lead pour les dix prochaines heures.

A l’aide d’une jeep customisée «Soigneurs», ils avaient pénétré dans l’enclos quarante cinq minutes avant le premier lancement des gyros sur le circuit. Aaron aimait bienretrouver les grands espaces verts qui servaient aux herbivores. Les scènes qu’offraient le panorama sur le troupeau étaient majestueuse et il essayait d’en capter l’essence à chaque fois qu’il avait l’occasion de s’en imprégner. Au programme du jour, deux sédatifs
à administrer (respectivement à un Gallimimus et à un Apatosaure, ce qui serait plus délicat) pour pouvoir vérifier des plaies et appliquer un antiseptique. Cinq Ankylosaures et trois Stégosaurus et neuf Parasaurolophus nécessitait un check-up d’état de santé et le plus compliqué pour la fin : l’un des Brachiosaurus les plus âgés avait besoin d’un traitement pour l’arthrite dans une zone compliquée d’accès. Clou du spectacle, il faudrait
faire cela de manière parfaitement pacifique pour éviter de stresser les animaux du troupeau et engager des complications.

Ce qu’il reste à sauver Gyrovalley-map


Si la plupart des opérations se passèrent sans encombre, c’était en grande partie grâce au trio Wren, Anna et Mélissandre. Après avoir passé du temps avec ces jeunes soigneurs prometteurs, Aaron avait dû reconnaître un certain sens de rigueur et de détermination chez eux. Mais ce n’était pas le cas de Ted, trop distrait, apeuré et incertain quand aux doses à administrer, au comportement à adopter et à la bonne attitude à prendre avec
son supérieur. Le Kansasais n’était pas là pour faire du tri dans les effectifs et restait, malgré ses ambitions récentes, quelqu’un de relativement conciliant et patient. Il adopta donc une position de mentor et expliqua gentiment, sous forme de conseils pertinents, non ciblé, les démarches à suivre pour faire un bon boulot de vérification, car ce serait à eux de continuer ces démarches sur la semaine à venir. De plus, avec l’arrivée de la
prochaine attraction, ils auraient certainement un peu plus de tâches à effectuer (car l’effet de masse sur un autre secteur leur permettait d’avoir plus de temps d’agir sur les animaux, ce qui permettait de ne pas trop inquiéter les visiteurs).

La journée battait son plein lorsque comme tout le personnel, il reçu le message indiquant de fermer l’attraction pour le reste de la journée. Ils n’avaient pas encore fait toutes les vérifications et l’état de la Brachiosaure était préoccupant : elle restait allongée depuis deux jours du fait de ses problèmes de santé. Ils n’étaient pas dans l’une des bouboules pour touristes, ils pouvaient donc terminer leur besogne avant de rejoindre les principaux
bâtiment et en apprendre plus sur la nature du dysfonctionnement de l’attraction.

Pendant le trajet, il entendait les jeunes débattre sur quel bug ça pouvait être cette fois ci. La technologie était géniale, mais elle avait parfois son lot de défauts. Une capsule tombait en panne assez fréquemment, ce qui obligeait une maintenance importante pour le QG des Informaticiens. L’autre jour, c’était l’une des portes qui permettait de passer d’un enclos à l’autre qui avait eu un problème d’ouverture. Ce n’était donc pas
préoccupant pour le moment.

Tout en se dirigeant vers le point GPS de localisation du Brachiosaure, l’équipe continuait à parlementer sur l’attitude à tenir auprès du géant. Encore une fois, Wren semblait complètement à l’aise dans l’exercice et Ted trop hésitant. Le duo de filles était complémentaire, si bien qu’Aaron n’avait presque rien à faire. Au final, ce groupe n’était pas si immature qu’il l’aurait pensé. Il avait plutôt affaire à des passionnés. Alors qu’ils
continuaient à palabrer sur la quantité de dosages médicamenteux à fournir, il vit dans son rétroviseur Ted complètement distrait et attiré par un mouvement à l’horizon.


- « Tu en penses quoi Ted ? » Demanda Aaron pour lui permettre de suivre la
conversation car il ne le sentait pas sur la même longueur d’ondes que le reste du groupe.

Pour toutes excuses, le minot se plaça sur la défensive et indiquait un point à l’orée des bois, comme stressé par ce qu’il venait d’observer.

- « Pardon monsieur… Mais… Il y a t’il un animal albinos dans l’enclos ? »

Aaron sourit, c’était bien tenté pour détourner l’attention et faire comme si il s’
intéressait malgré tout au biome autour de lui, mais il se devait de le remettre dans le
droit chemin et au cœur de ses fonctions.


- « Non, aucun. Le Docteur Wu est très sensible sur le sujet, aucun défaut n’est toléré chez ces animaux, ils n’ont pas le moindre... » Il eut un peu de mal à terminer sa phrase, car elle lui rappelait profondément sa condition.


- « … Handicap. »

Ted passa rapidement à autre chose, sous la surveillance constante de son patron, il continua à rester focalisé sur les méthodes de soins à apporter aux géant et buvait les paroles de Mélissandre qui lui avait visiblement tapé dans l’œil. Après quelques minutes supplémentaires, ils longèrent la clôture en direction du coin nord est de l’enclos et arrivèrent devant une scène aussi horrible qu’inhabituelle. Là devant eux, il n’y avait plus de Brachiosaure, simplement les restes de plusieurs géants, agonissant, vidés de leurs sang, gravement entaillés pour la plupart. L’enclos avait été enfoncé, comme traversé par une force colossale. Restés en retrait, terrorisés, un groupe composé de Tricératops tournoyait nerveusement, au pied d’une falaise, emprunt à la panique. C’est le moment où se mit à grésiller le talkie d’urgence et où le groupe venait de recevoir les instructions de confinement et d’évacuation. Mais Ted ne l’avait pas entendu de cette oreille et était sorti du véhicule pour venir en aide aux pauvres bêtes étendues sur le sol. Sa démarche avait incité les autres à faire de même. C’était l’âme des soigneurs. Ils ne pouvaient se résigner à laisser un blessé sur place, surtout s'il était du
genre animalier. Mais Aaron savait que les consignes qu’il avait reçu étaient plus que préoccupantes et il jouait sa nouvelle place dans cette scène. Si auparavant il aurait été le premier à se jeter hors du véhicule, il se devait de se montrer résonable.


- « Écoutez moi les jeunes, nous ne pouvons pas rester ici ! Les consignes d’évacuation sont claires, les signes ne trompent pas. On a une créature hors confinement et nous sommes en danger ici. Vous avez vu le comportement du troupeau ? Tous les herbivores sont nerveux, le moindre changement bénin pourrait mener à une réaction en chaîne catastrophique que nous devons à tout prix éviter ! Vous comprenez ce que je…. »

Un rugissement terrifiant et inconnu avait coupé net la conversation et des sueurs froides remontaient désormais le long de l’échine de chacun des membres du petit groupe. Aaron savait que trop bien comment réagissait les carnivores, il en étudiait de très près. Ils étaient sur la partie que le monstre avait jugé comme appartenant désormais à son territoire et les Tricératops l’avaient bien compris eux aussi. En un instant, le troupeau se mit en trombe et commença à débouler dans la vallée, dans un rodéo à plus de cinquante
kilomètres heure composé de dizaine de membres de plusieurs tonnes, rasant tout ce qui se trouverait sur son passage. Aaron n’avait plus le choix, il prit le Talkie et se cala sur la fréquence de l’attraction :


- « A toutes les unités, on a une créature hors confinement de type carnivore et un troupeau de Tricératops qui charge dans la vallée en direction de l’entrée de l’attraction ! Evacuez d’urgence et préparez les sédatifs pour stopper le troupeau. Envoyez une unité de ranger sur place. Je suis avec un groupe de 4 recrues des Soigneurs, je vous envoi notre position. Plusieurs blessés et morts au sein du troupeau d’Herbivores, Attendons instructions. »
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Coleen Davis

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MessageSujet: Re: Ce qu’il reste à sauver   Ce qu’il reste à sauver EmptyMar 9 Jan 2024 - 21:47

Terrence McTaylor n’était pas un homme qui semblait spécialement patient et Coleen sentit que la situation était déjà en train de l’agacer. Pour elle qui n’aimait pas être prise en faute ou se faire gronder, c’était toujours un peu stressant certes. Il avait cette attitude qui poussait à se dépêcher, à faire preuve d’efficacité et à dégager rapidement le plancher. La jeune fille n’était pas faite pour agir dans la précipitation et maintenant qu’il était là à la regarder c’était pire car elle avait les mains qui tremblaient un peu. Beaucoup. Elle s’immobilisa cependant quand il entra dans le véhicule et se pencha pour l’aider.

Disons qu’il la dégagea d’une main pendant qu’il débloquait la ficelle de l’autre. Le cordon l’étrangla un petit peu mais au moins maintenant elle était libérée. Coleen prit une grande inspiration et toussota un peu quand l’air chargé de fumée froide et d'une autre odeur qu’elle n’identifia pas tout de suite, lui entrait dans les poumons. Pouah ! Quelle horreur.

- Et voilà ! C’était pas si compliqué si ?

C’était facile à dire pour lui ! Ce n’était pas lui qui était bloqué avec le cou à moitié en angle droit ! Terrence pouvait au moins voir ce qu’il faisait, ce qui n’était pas son cas à elle. Vexée, Coleen afficha un air un peu boudeur.

- Y’a pas les annonces dans ce machin ?  

Quoi ? Quelles annonces ? Est-ce qu’elle avait raté quelque chose ? Elle verrait plus tard. Ce n’était pas la première fois qu’elle ne comprenait rien à ce que disaient les adultes autour d’elle et Coleen survivrait probablement à ce nouveau mystère quelques instants. Pour le moment, elle allait profiter de sa liberté retrouvée et de la porte ouverte pour sortir de cette boule à hamster des enfers et retrouver le “plancher des vaches” comme disait son père.

L’habitacle n’était pas très grand et même elle ne pouvait pas se tenir debout sans se cogner la tête. Coleen commença d’abord par changer de siège afin de se rapprocher de la sortie. Sous le regard toujours aussi bienveillant du vieux paléontologue. Un nouveau nuage de nicotine l'accueillit à l’arrivée et lui piqua les yeux. De toute façon, elle ne pouvait pas vraiment sortir de l’habitacle sans devoir demander à Terrence de se pousser. Et elle n’était pas sûre de savoir comment demander à un chef de section de bien vouloir libérer la place.

- Les attractions sont fermées et les visiteurs sont priés de rejoindre l’allée principale. Et toi ? Qu’est-ce que tu foutais là-dedans ?

Comment ça ce qu’elle “foutait là-dedans” ? C’était évident non pourtant ?

Bah ? Fut tout ce que Coleen réussit à articuler au début. Et à voir les sourcils froncés de Terrence ce n’était pas suffisant. Je faisais mon travail.

Toujours pas suffisant. Peut-être que le vieux paléontologue ne savait pas ce que les guides faisaient ? Il ne s’était peut-être jamais intéressé à cet aspect là du parc. Ce qui paraissait étonnant pour quelqu’un avec autant d’ancienneté que lui mais il ne semblait pas être du genre à s'embarrasser avec… Avec rien en fait. Il semblait toujours grognon, pressé et exaspéré.

J’accompagnais un groupe de visiteurs. Un des guides mène le groupe, donne les explications et moi je ferme la marche en faisant attention que personne ne s’attarde. Comme ça si…

Son visage semblait tendu, fermé et il arrivait au bout de sa cigarette. La petite blonde s’interrompit en comprenant que le paléontologue avait dissimulé un soupire d’exaspération dans un nouveau nuage de fumée. Il n’avait visiblement pas le temps d’écouter ses petites histoires et elle coupa droit au but. Profitant du fait que Terrence se soit décalé, Coleen mit ses jambes à terre et s’extirpa de l’habitacle avant de résumer :

Bref. Si j’ai entendu les annonces mais ça fait beaucoup de monde pour un incident technique non ? Le silence de Terrence ne lui disait rien de bon et la jeune fille décida qu’il était temps de prendre la fuite. Merci, en tout cas pour m’avoir libéré… Enfin aider. Je vais aller aider ma tutrice avec les visiteurs. Bonne journée Monsieur !

Coleen n’eut pas le temps de faire trois pas, que la grosse main de McTaylor s’abattit sur son épaule, l’arrêtant net. Qu’est-ce qu’elle avait encore fait ? Elle se tourna avec hésitation et poussa un discret soupir de soulagement lorsqu’il lâcha son bras. Le paléontologue écrasa son mégot par terre, semblant réfléchir.

- Monte dans ce machin.

Par réflexe, car elle était habituellement polie et obéissante, Coleen fit quelques pas en direction du véhicule, souleva un pied pour monter puis s’immobilisa soudainement. Quoi ? Quoi ?!?

Mais pourquoi ? Réalisant soudain que de plus en plus de monde affluait au niveau des stations et que la situation était probablement plus grave qu’il n’y paraissait, Coleen commença à paniquer. Sa voix monta un peu dans les aiguës et elle reprit avec une voix stressée : Qu’est-ce qui se passe ?  

Pour toute réponse, elle sentit le paléontologue lui poser une main au niveau de ses omoplates et une au sommet de la tête. Le geste la força à entrer de nouveau dans cette gyrosphère des enfers.  

- Monte ! On a pas le temps pour papoter, gamine !

Heu… Non ? Coleen avait beau ne pas avoir une vision claire de la situation, elle ne voyait pas ce qui aurait pu être pire dehors. Sous entendu pire que devoir rester dans les 2m² d’une gyrosphère avec Terrence McTaylor. Après avoir raconté sa première petite mésaventure à une collègue, on lui avait même confié que certains le surnommaient “Terrençator”. Sur le coup, elle avait trouvé ça un peu fort même si elle l’avait trouvé impressionnant mais maintenant… Tout bien réfléchi, ce n'était pas si exagéré.

Le vieux paléontologue était en train de démarrer le véhicule quand il déclara.

- Et attaches ta ceinture, ça va secouer.

La jeune fille commença d’abord par s’exécuter docilement avant de paniquer et de lâcher un “Pourquoi ?” couinant. Terrence ne sembla cependant pas l’écouter et elle commença à se tortiller sur son siège. Réalisant soudain que sa tutrice risquait de s’inquiéter et qu’elle n’avait rien à faire là. Elle aurait bien voulu lui demander de la prévenir mais l’homme semblait un peu perdu avec les commandes et il poussa un nouveau soupir. Cette fois, elle reconnut parfaitement l’odeur exhalée par l’haleine chargée du paléontologue.

Mais vous êtes complètement  ivre !?

Qu’est-ce que c’était encore que cette dinguerie dans laquelle elle s’était embarquée. Coleen se plaqua sur son siège, cherchant un moyen poli mais ferme de lui expliquer qu’ils avaient bien rigolé mais que c’était terminé. C’était forcément un bizutage, une caméra cachée, une blague ? Elle ne pouvait pas rester ici ! Il fallait qu’elle sorte mais la voix du paléontologue résonna de nouveau dans l’habitacle.

- Et toi t’es complètement minuscule ! C’est bon ? On a fini avec les évidences ?

Qu’est-ce qu’elle était censée répondre à ça ?

- Et je t’ai dis d'attacher ta ceinture, acheva-t-il d’un air bougon en prenant les lanières des mains tremblantes de la jeune fille pour le faire lui-même.

Il se tourna de nouveau vers le tableau de bord et parvient cette fois à démarrer la boule à hamsters.

Monsieur McTaylor ? Grognement mécontent. Est-ce que vous pouvez prévenir ma tutrice que… Vous m’avez kidnappée ? Non, elle ne pouvait pas dire ça. Que je suis avec vous pour qu’elle ne s’inquiète pas ?

Un bref instant, Coleen se souvient avec soulagement que les gyrosphères étaient bridées et ne pouvaient pas dépasser une vitesse raisonnable. Son espoir fut de courte durée parce qu’elle vit le paléontologue apposer son pass sur le tableau de bord. Un nouveau menu qu’elle n’avait jamais vu s’afficha et une inscription apparue.

“Speed ​​limit disabled”

Cette fois, c’était sûr : Coleen allait mourir.
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Terrence McTaylor

Terrence McTaylor


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MessageSujet: Re: Ce qu’il reste à sauver   Ce qu’il reste à sauver EmptyLun 15 Jan 2024 - 16:32

[ATTENTION] Ce rp contient des éléments pouvant choquer la sensibilité de certaines personnes et des plus jeunes.




« Bah ? … Je faisais mon travail. »

“Je faisais mon travail”, mimait une voix fluette et exagérée dans sa tête.

La voilà, l’arrogance de la jeunesse.

Terrence, cigarette aux bords des lèvres et un air circonspect sur le visage, fronçait davantage les sourcils pour signaler que la réponse n’était pas suffisante. Bien entendu qu’elle faisait son boulot et il en espérait pas moins d’elle. Encore heureux ! Il ne manquait plus qu’elle fasse la touriste en plus ! Son statut de stagiaire l’en approchait bien assez pour qu’elle se le permette.

« J’accompagnais un groupe de visiteurs. Un des guides mène le groupe, donne les explications et moi je ferme la marche en faisant attention que personne ne s’attarde. Comme ça si… »

Voilà qui était déjà bien mieux… Mais le vieux paléontologue l’écoutait à peine et était en réalité préoccupé. Walker en savait-il plus que lui sur la situation ? Il avait mentionné le “problème technique” comme si tout ça était une manœuvre habituelle mais c’était loin d’être le cas, surtout dans ce secteur. Il n’y avait pas de carnivores dans le coin et les herbivores qui s’y trouvaient étaient majoritairement inoffensifs, pourquoi évacuer dans ce cas ?

Il y avait quelque chose qui ne collait pas.

Terrence semblait encore plus tendu que d’habitude si bien qu’il tirait sur sa cigarette sans relâche avant de finalement souffler un épais nuage de fumée grise. Il se décalait pour laisser sortir la petite qui continuait de déblatérer son curriculum vitae.

« Bref. Si j’ai entendu les annonces mais ça fait beaucoup de monde pour un incident technique non ? Merci, en tout cas pour m’avoir libéré… Enfin aider. Je vais aller aider ma tutrice avec les visiteurs. Bonne journée Monsieur ! »

“Exactement petite…”, pensait-il.

Il y avait beaucoup trop de monde.

Terrence savait très bien que dans ces cas là, “problème technique” était le code pour dire “créature hors confinement” et la présence de rangers en était déjà la preuve. C’était sans compter l’intervention au même moment de la team ACU.

Mais il y avait clairement quelque chose qui n’allait pas. Le Texan avait une boule dans le creux de sa poitrine. Il sentait ce souffle sur sa nuque, ce truc derrière son crâne qui lui imprimait sur le cortex que quelque chose n’allait pas. Son instinct lui criait jusque sur le bout des doigts que quelque chose n’allait pas et Terrence était du genre à le suivre sans trop réfléchir. Il lui faisait confiance et ça lui avait toujours réussi.



[...]


Musique :
Spoiler:


Il y a presque 50 ans…


Terrence se réveille en sursaut dans un halètement étouffé. La pluie ruisselle sur son visage, de la boue coule sur ses lèvres qu’il recrache péniblement Il essaye de bouger sans y parvenir, sa poitrine peine à se soulever.

Quelque chose n’allait pas…

Il reprend peu à peu ses esprits, toujours le souffle coupé. Il met bien quelques instants à comprendre qu’il est en réalité allongé puis quelques autres supplémentaires pour comprendre qu’il est enseveli sous un tas de bois et de débris.

Mais qu’est-ce qu’il foutait là ?

Combien de temps était-il resté comme ça ?

Il essaye de bouger mais il n’a pas la force. Il reprend son souffle, encore. Puis dans un râle apeuré, il pousse de toutes ses forces et dégage des morceaux qui le bloquaient.

Qu’est-ce qu’il foutait là bordel ? De quoi se souvenait-il ?

Il fronçait les sourcils pour chercher dans les tréfonds de son esprit tout en essayant de dégager sa jambe

Une explosion.

Oui, c’est ça ! Une explosion !

Les Viets. L’attaque. Les tirs. Les cris.

Nick, Garathy, Detroit, Djiji, Tony, Phil, Dallas, Cleveland. Ses frères d’armes. Tous morts.

Oui. Une explosion. Il se souvient maintenant. Elle l’a soufflé sous cette maison à pilotis, elle s’est écroulée sur lui. Le bruit, la déflagration, le choc. Ça tabasse encore dans son crâne.

Mais c’était il y a combien de temps ?

Il redouble d’énergie et parvient à éclater une planche au-dessus de lui. Il pousse sur les derniers mètres et parvient finalement à entrevoir la lumière du jour. Elle disparaît bien vite derrière un nuage sombre. Il a l’impression que sa tête va exploser, il tangue à moitié et manque de trébucher sur les débris. Chaque goutte semble l’enfoncer un peu plus dans le sol, comme si le poids de l’eau à lui seul pesait trop lourd sur ses jambes. C’est aussi comme ça qu’il constate qu’il n’a plus son casque. Il lui manque aussi une manche et son bras est complètement ensanglanté et la pluie tente en vain de nettoyer cette plaie dont il ne sent même plus la douleur… Mais il est encore en vie par on ne sait quel miracle.

« TEX ! »

Terrence sursaute. Une voix étranglé derrière lui et… Merde. Où est son arme ? Il n’a pas son M16 et sa ceinture a dû s’arracher dans sa chute, pas d’arme de poing non plus. Il se retourne malgré tout pour affronter la voix. C’est Vigo qui le regarde et sourit. Son visage semble marqué par la terreur et, malgré le capharnaüm de la pluie, Tex voit les larmes dans ses yeux et il l’entend sangloter.

« Je croyais être tout seul… Putain… Je croyais être tout seul…», répétait-il en haletant.

Soudain, un cri perçant. Un viet sort de nulle part et fonce tout droit sur Vigo. D’une main, le niak semble tenir ses tripes et de l’autre une grenade. Tout se passe si vite. Terrence n’a pas le temps de réagir. Vigo le plante avec son couteau mais c’est trop tard. Les corps tombent déjà en arrière. L’explosion les soulève tous les deux comme deux simples lambeaux de chair. Le Texan a juste eu le temps de se coucher…

Mais l’explosion…

Si forte…

Ses oreilles…

Elles sifflent….

Il est désorienté.

Il se relève, s’éloigne et trébuche.

Il tombe à genoux dans une flaque remplie de fanges.

Il crie sans entendre sa propre voix.

Il n’entend plus rien.

Il relève la tête et voit cet homme, ce sauvage sorti de nulle part, une machette à la main. Instinctivement, Terrence attrape son bras et le fait basculer par dessus lui. Le viet’ s’écroule lourdement sur le sol. Tenant toujours son poignet dans la main, Tex pivote d’un coup et lui brise le poignet. Il récupère la machette et assène un coup violent sur le visage basané de cet enfoiré.

Puis un autre, juste pour être sûr.

Puis un autre.

Un tir.

Une balle siffle à côté de lui.

Il ne l’a même pas entendu, il l’a juste vu le flash, il a juste senti le souffle du projectile.

Il relève la tête et voit un autre soldat se tenant sur la route de terre. L’américain court dans sa direction en hurlant d’un cri sortant de ses entrailles. Un flash. Un tir. Une balle siffle et cette fois lui frôle le bras. Il sent l'adrénaline pompait dans ses veines, il sent sa poitrine se soulever de plus en plus vite. Son corps tout entier bouillonne d’une énergie qu’il n’a jamais connu auparavant. Il sent la douleur l’éveillée encore davantage mais peu importe, en deux enjambées seulement il est à sa portée. Il attrape d’une main le canon de l’arme qu’il lève au ciel et, de l’autre, plante la machette dans le ventre du niakwé. Il le toise dans les yeux et voit la peur dans son visage. Il tourne subitement sa main tenant la machette dans les tripes jusqu’à ce que son adversaire ne s'écroule. Il pivote ensuite sur lui-même et tient fermement le MAS 36 qu’il vient fraîchement de récupérer. Déterminé, il avance dans la rue boueuse.

Soudain, du mouvement, du coin de l'œil, à gauche, il l’a vu.

Il braque son arme dans la direction et, complètement immobile, il attend avec une patience terrifiante. Derrière son couvert, un niakwé se lève enfin et le braque à son tour. Sans hésitation, Tex tire une première fois. Il actionne rapidement le verrou qui fait sauter la douille et tire une seconde fois. L’homme s’écroule sans un bruit. Sous la pluie, les hommes ne sont plus que des ombres grises qu’on entrevoit à peine.

De toute façon, Terrence n’entend toujours rien. Juste un sifflement incessant qui tambourine son crâne, un bourdonnement qui l’énerve de plus en plus.

Un autre déboule soudain devant lui, arme en main. L’américain lui tire dessus et le corps inerte s’étale de tout son long. Il glisse sur le sol boueux pendant quelques instants avant de terminer sa course comme un putain de palet de curling.

Encore un tir, il a vu le flash, la balle siffle à côté de lui. Encore.

Terrence devient fou, il a l’impression qu’il ne peut tout simplement pas mourir.

Pourquoi les autres sont morts ? Pourquoi est-ce que lui ne meurt-il pas ?

Le Texan pivote et tire immédiatement sur l’assaillant. Coup de verrou, la douille saute. Ses gestes sont mécaniques, il n’a plus rien d’humain. Le cadavre encore debout tombe finalement au sol.

Encore un mort.

Toujours plus de morts.

Une forme, une ombre.

Il pivote et tire dans un buisson.

Le GI avance jusqu’à l’arbuste et tire sur le col du viet’ blessé pour le sortir de sa cachette. Il hurle mais Tex n’entend pas sa voix. Il l’imite de toute façon en hurlant de toutes ses forces et lui assène un coup de crosse dans le visage.

Puis un autre.

Son nez s’écrase, ses dents explosent, ça lui pète la mâchoire, le sang gicle.

Il frappe jusqu’à ce qu’il ferme sa gueule.

Il jette son fusil.

Plus de balles.

Il ramasse l’AK-47 sur le sol et dégoupille une grenade à la ceinture du type qui fait des bulles de sang avec sa bouche. Il le tire par le col à nouveau et le jette dans le trou dans lequel le vietcong se trouvait quelques instants plus tôt. Trois soldats sortent alors précipitamment d’un autre trou à proximité, tentant probablement de fuir l’explosion. Tex, un visage froid et indifférent, lève son arme et lâche une rafale dans le dos de ces rats.

Puis l’explosion survient, de la terre et de la chair sortent presque de ce trou comme un mini-geyser sanglant.

Qu’ils crèvent. Qu’il crèvent tous.


[...]




Musique :
Spoiler:

Ce qu’il reste à sauver 5ec1c8b030b26dd6030f2daf8ecb77e6

Des rangers échangeaient un regard inquiet tandis que les derniers visiteurs montaient dans le monorail. Quelque chose n’allait vraiment pas et rien ne collait vraiment au protocole. Il avait déjà vu ces gars maîtriser un Carno sans l’aide même de la team ACU et sans transpirer une seule goutte. Il n’y avait que deux choses au Nord qui pouvait susciter vraiment la peur qu’il lisait sur ces visages mais ce n’était tout simplement pas possible. La sécurité était désormais trop élevée pour que ce genre d’incidents se produise. Ou alors, ça n’engageait vraiment rien de bon.

“Plus grand, plus fort, plus de dents. L’Indominus Rex arrive cet été.”, clamaient les affiches et slogans publicitaires pour la nouvelle attraction du parc. C’était à peu près tout ce qu'il savait de celle-ci à vrai dire. Quoi que ce soit, ce dinosaure n’existait pas et il était fort à penser que les nerds des labos avaient dû concocter cette chose en giclant la purée dans un tube à essai. Quant à son nom, l’indomptable roi, il y avait certainement un abruti de commercial qui avait besoin de compenser quelque chose le jour où il a breveté cette merde. Ce nom était débile mais il promettait en tout cas quelque chose de dangereux. Et de toute façon, les rangers étaient beaucoup trop à cran pour que cela soit juste les Vélociraptors…

Alors pourquoi tout ce bordel ?

Pourquoi est-ce que le personnel n’était pas tenu au courant ?

Putain de corporate qui essayait d’étouffer ça en interne. Voilà pourquoi.

La gamine était sur le point de partir quand Terrence lui attrapait finalement l’épaule pour l’arrêter net. Elle se tournait, toujours son air embêté sur le visage, comme si elle avait toujours peur de déranger. Machinalement, il jetait son mégot par terre et l’écrasait avec le pied. Grant avait décidément bien choisi son jour, lui et son putain de bourbon.

« Monte dans ce machin. », ordonnait-il d’un ton sévère.

La gamine obéissait un instant puis se ravisait bien rapidement.

« Mais pourquoi ? Qu’est-ce qui se passe ? »

« Monte ! On a pas le temps pour papoter, gamine ! » , fit-il en la forçant à grimper de nouveau dans la gyrosphere.

Les deux portes roulèrent sur le côté et fermèrent pour de bon l’engin. Un clic général indiquait qu’elles étaient bien scellées et Terrence démarrait sans plus attendre.

Ou pas.

Comment ça marchait déjà ce truc ?

« Et attaches ta ceinture, ça va secouer. » , disait-il, convaincu qu’il parviendrait éventuellement à le démarrer.

« Pourquoi ? » , couinait-elle encore dans des aigus de souris.

C’était ça le problème avec les jeunes d’aujourd’hui. Il fallait toujours qu’il se demande pourquoi. De son temps, on se contentait de faire ce qu’on lui disait. Les ordres, c’était les ordres putain. On respectait la hiérarchie et on se mettait au boulot.

Putain de génération de feignant.

Et bordel mais comment ça marchait ce truc ?

Ça ne devait pas être bien compliqué. Il avait bien sûr, comme la plupart des employés du parc, eu une courte formation pour expliquer leur fonctionnement mais il ne s’y était jamais vraiment intéressé. C’était bien sa veine…

Ce truc, là, pour avancer. C’était sûr. Oui. Mais bon. Pourquoi ça ne démarre pas alors ?

« Mais vous êtes complètement  ivre !? »

Allons bon, il ne manquait plus que ça. Qu’une gamine de quinze piges et haute de trois pommes lui fasse la morale.

« Et toi t’es complètement minuscule ! » , vociféra-t-il du tac au tac. « C’est bon ? On a fini avec les évidences ? » , grommela-il.

Bien sûr qu’il était ivre ! C’était censé être une journée tranquille !

Pas de caméras, pas d’interviews à la con !

Dan lui avait bourré la gueule, il était censé continuer avec ses potes de la ACU cet après-midi et il aurait probablement continué dans la soirée ! Pourquoi est-ce qu’il ne serait pas ivre ?!

Terrence, perdant patience rapidement, pianotait aléatoirement sur l’écran tactile à la recherche d’une option précise ou n’importe quoi qui pourrait aider à démarrer cette merde.

« Et je t’ai dit d'attacher ta ceinture » , ajoutait-il en bougonnant.

Il passait son bras devant la petite et attrapait finalement lui-même la ceinture qu’il attachait  puis se tournait de nouveau vers le tableau de bord. Putain de technologie numérique.

Pourquoi est-ce qu’il fallait un putain de diplôme d’ingénieur pour les faire fonctionner ?

Il appuyait finalement sur un bouton qui enfin fit démarrer la gyrosphere.

« Monsieur McTaylor ? » , dit la jeune fille d’un ton beaucoup trop diplomatique.

« Hmmm ? »

« Est-ce que vous pouvez prévenir ma tutrice que… Que je suis avec vous pour qu’elle ne s’inquiète pas ? »

Là. C’était ça qu’il voulait. Parfait !

Il attrapait du bout des doigts son badge au fond de sa poche et l’apposait sur l’écran. Un bip affichait désormais un nouveau menu et, sans aucune hésitation, Terrence appuyait sur le bouton qu’il voulait.

“Speed ​​limit disabled” s’afficha en gros sur l’écran.

Parfait !

Là, on allait pouvoir jouer.

Terrence, avec une assurance insolente, bascula le joystick vers l’avant et l’engin démarra au quart de tour, patinant même sur place quelques instants.

« Oh putain ! Là ça me parle ! Yeah ! » , fit-il alors d’un rire gras alors que l’engin filait déjà à toute vitesse dans la plaine. « J’ai aucune idée de comment fonctionne ce truc mais bordel y’en a sous le capot ! Et y’en a même pas ! Ha ha ! Moi qui refusait de monter dans ces couilles transparentes ! Ha Ha ! »  

Terrence se tournait un instant pour constater le visage apeuré de Coleen et ajoutait donc en élevant la voix par dessus le grondement électrique de la gyrotruc.

« C’est qui ta tutrice ? T’as un portable ? Envoie lui un sms, tranquille ! T’en fais pas… »  Elle a sûrement d’autres chats à fouetter que de s’occuper de toi petite... Un gros chat avec des grandes dents ? « C’est pas mon premier rodéo. T’en fais pas petite, t’es entre de bonnes mains avec moi. » , ajoutait-il en se voulant rassurant.

« Je… J’ai pas son numéro… » , fit-elle d’une petite voix penaude. « Mais c’est Mme Dawson, vous la connaissez ? Vous avez son numéro ? » , fit-elle d’un air plutôt enjoué.

Terrence fit un bruit de pet avec sa bouche en guise d’introduction avant d’ajouter.

« Nope ! Aucune idée de qui c’est… mais si elle te laisse rentrer tard sous la pluie c’est vraiment une pute ! »

Coleen sembla s’étouffer et toussota quelques instants.

« Quoi !? C’est le mot “pute” qui te choque gamine ? »

Elle semblait balbutier un truc dans sa bouche mais Terrence n’entendit pas ses couinements.

« Écoute Coleen, j’vais te donner un petit conseil qui te servira plus tard. Dans la vie, il faut savoir s’affirmer un peu et faut pas avoir peur de dire ce qu’on pense. Au contraire ! »

La gamine ne répondit rien et en même temps il n’en attendait pas moins d’elle. Terrence décrochait son regard et l’observait quelques instants. Elle avait quoi, 16 ans ? 18 ans ? C’était juste une enfant… Le vieux paléontologue avait besoin d’une personne pour le guider dans cette plaine qu’il ne connaissait pas plus que ça finalement. Et si son instinct s’avérait… Non, bien sûr qu’il était juste ! Son instinct lui disait que quelque chose n’allait pas et que ça allait partir en couille sévèrement. Sans réellement comprendre son geste, il préférait avoir cette petite par les pieds que sous ceux d’une foule de visiteurs en panique.

« À toutes les unités, on a une créature hors confinement de type carnivore et un troupeau de Tricératops qui charge dans la vallée en direction de l’entrée de l’attraction ! Évacuer d’urgence et préparez les sédatifs pour stopper le troupeau. Envoyez une unité de ranger sur place. Je suis avec un groupe de 4 recrues des Soigneurs, je vous envoie notre position. Plusieurs blessés et morts au sein du troupeau d’Herbivores, Attendons instructions. »

Coleen avait baissé la tête à sa ceinture puis avait relevé les yeux dans la direction du vieil homme.

« Tu m’avais pas dit que tu étais ventriloque petite ! » , fit-il en ricanant.

Un troupeau de Tricératops… Il avait fallu que ce soit des Tricératops… Évidemment que c’était des putain de Tricératops

Une voix, un souvenir faisait écho dans sa tête.


“ Je n'ai pas le temps de tout expliquer mais vous allez devoir me faire confiance
sur ce coup si vous ne voulez pas crever..."


Et Terrence lui avait fait confiance, à son grand damn. La mort de John Hammond, l’attaque des Raptors, la charge des Tricératops, la trahison de Shivak Garland.

Le vétéran y avait malgré lui longuement réfléchi.

Pourquoi ne l’avait-il pas tué ce jour-là ? Pourquoi ne l’avait-il tout simplement pas achevé ?

Et puis il était finalement revenu comme une putain de fleur lors des élections de 2013, ou plutôt le fiasco de cette putain de soirée. Il avait toujours eu cette impression que quelque chose n’allait pas dans cette histoire sans jamais pouvoir mettre le doigt dessus, sans jamais pouvoir comprendre de quoi il s’agissait réellement. Il avait toujours eu cette impression que tout ça le dépassait complètement et que c’était juste plus grand que lui, que ce n'était tout simplement pas son combat. Mais encore aujourd’hui, rien ne faisait sens dans son esprit.

Qu’est-ce que Shivak avait espéré accomplir ce soir-là ? Pourquoi est-ce qu’il l’avait assommé ? Quel était l'intérêt et l’enjeu derrière son geste ?

Shivak était un con fini mais il ne lui avait jamais semblé être quelqu’un de stupide. Ces actions peignaient instantanément quelqu’un d'autre, une personne complètement différente de celle qu’il avait connu.  

Encore aujourd’hui, son instinct lui criait que quelque chose n’allait pas.

Un tremblement de terre, un grondement. Même aux travers des sièges de la gyrosphere, Terrence pouvait sentir les vibrations qu’il aurait pu reconnaître n’importe où car elles restaient et resteraient ancrées dans son crâne toute sa vie.

« Terrence ! », s’écriait soudainement la gamine en pointant du doigt.

« J’ai vu… Accroche toi petite… » , dit-il d’une voix plus calme qu’à son habitude.

Le vieux paléontologue glissait une main dans la poche de son pantalon cargo noir et en sortait un cigare qu’il mit immédiatement au bec. Il prit ensuite son briquet et l’alluma sans plus attendre.

« Putain de Tricératops… » , lâchait-il finalement en soupirant.
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MessageSujet: Re: Ce qu’il reste à sauver   Ce qu’il reste à sauver EmptyMer 17 Jan 2024 - 23:55

D'abord, une secousse du sol soudaine, brève et plus ou moins forte, provoquant en surface des déformations qui sont à l’origine des dégâts importants. Sur le sol, on peut voir des reliefs tordus, des fissures. Parfois le terrain était plat et maintenant il y a une partie plus haute que l’autre...
Un séïsme ? Non, mais c'est tout comme : une charge d'herbivores de plusieurs tonnes. Un râle puissant, une vitesse importante malgré leur taille, des tremblements si puissants que la gyrosphère tremblait de toutes parts. L'Alpha menait la charge une centaine de mètres séparaient Coleen et Terrence du groupe de dinosaures en furie.

Comme tout animal au caractère important, le Tricératops, à la manière des mammifères à cornes, produisait rapidement de la dopamine, de la testostrérone et autres stimulants dopants. Lors d'excès de rage, elles agissaient à la manière d'inhibiteurs sensoriels qui les rendaient compliquer à calmer et presque insensibles à la douleur. La dernière chose recommandée était donc de se trouver sur leur chemin. Heureusement pour eux, Terrence était un ancien soldat aguerri et il avait vite compris la situation.

Message urgent:

Oups. J'ai parlé trop vite. Il semblerait que notre ami Albinos ait semé la panique à tel point que des décisions aient été prise tout en haut de l'échelle hierarchique. Pas de chance pour vous, votre véhicule semble faire partie de la liste des engins réservés au public !
Heureusement, il existe toujours un moyen de redémarrer un véhicule de ce genre... Encore faut-il avoir le mode d'emploi et s'y connaître un minimum en mécanique. Bon courage.

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MessageSujet: Re: Ce qu’il reste à sauver   Ce qu’il reste à sauver EmptyDim 11 Fév 2024 - 15:04

Musique du RP:


Il était presque une heure du matin quand, dans la faible luminosité de son appartement, Aaron terminait d’achever sa toile. De tous les animaux du Jurassic Park, il s’agissait de la dernière pièce de la collection qu’il avait entamée pour son vernissage. Il se tenait à sa fenêtre, un pinceau dans une main, et sa palette dans l'autre, peignant en silence le dinosaure qu’il avait choisi. S'engager parmi les soigneurs lui avait fait découvrir de nombreux paysages, mais surtout, de nombreuses espèces disparues. D’une inspiration subite, le jeune homme s’était fixé pour objectif de représenter chacune des espèces du parc, afin d’en faire une exposition dans le Centre des visiteurs.

Comme à son habitude, il avait sans problème su planter le décor et donner une profondeur à son œuvre, mais il n'avait jamais rien vu sur Terre, ni ailleurs, d'aussi troublant que la majestuosité d’un Tricératops. Éclairé seulement par les reflets de lune, il peignait dans la pénombre de sa chambre, sans aucune autre préoccupation que le mélange des couleurs et le son du remous des vagues, au rythme de son pinceau. De toutes celles qu’il avait choisi de représenter, Aaron n’avait pas attendu par hasard le dernier moment pour peindre la bête à trois cornes. Il l’avait sélectionné car elle était un symbole de force et de persévérance d’après le dino-horoscope proposé par le magazine « Jurassic Guide Tour » du parc. Publication dans laquelle il aimerait un jour paraître, afin que tous les employés puissent admirer son travail.

Aaron avait tout donné sur cette dernière toile. Ce n’était pas qu’une représentation d’un animal sur son lieu de prédilection. Il s’agissait d’une véritable retranscription sentimentale. Un aperçu des sentiments enfouis du peintre, de la vie qu’il avait choisie, des difficultés rencontrées et de la force qu’il lui avait fallu pour passer outre ces obstacles. Pinceau épais, peinture noire. Couvrant une large partie de la toile. L'obscurité qui résidait au fond de son cœur, les ténèbres qui l'entouraient quand il fermait les yeux, quand ils étaient ouverts également. Les ressentiments qu’il avait à l’égard de sa mère, trop impliquée dans ce qu’elle voulait pour lui et pour son avenir.

Les couleurs sombres pour la peau reptilienne, la puissance caractérisé des reptiles et leur côté froid, sombre et repoussant. Un trait, non, une traînée de tâches rouges. Rouge comme sa cicatrice, comme son sang qui coulait encore et toujours plus et qui lui rappelait qu’il était vivant et que les soucis étaient derrière lui. Etait-ce vraiment de la peinture qu'il utilisait ou avait-il un peu trop forcé sur le temps passé à peindre ? Du vert, presque noirâtre, un trait d'égoïsme. Vouloir partir sans se retourner, goûter à un bonheur mérité, voir souffrir ceux qui jusque-là l'ont fait souffrir. Une touche de clair, pour le côté naturel, pour immortalisé la jungle, ce lieu dans lequel il avait trouvé la paix. Pour rappeler les couleurs naturelles et la malice de son serpent de compagnie.

Un léger tracé en haut, fin et droit. Le jaune de la jalousie ; celle d'être né différent, de n'avoir pas eu droit au même bonheur que les autres, de sûrement ne plus y avoir droit désormais. Une couleur forte et solaire pour augmenter la foudroyante puissance des cornes, arme principal de l’animal. Une large bande, violette, sur la droite, pour la queue. Sa colère. D’être seul. Toujours solitaire. Une touche mauve pour se rappeler les rencontres positives, comme Coleen à qui il lui arrivait de penser de temps en temps. Pour englober le tout, une fragile ligne bleue. Les apparences, les faux-sourires, le bonheur illusoire. Sa honte de ne pas pouvoir simplement sortir, parler à une jeune fille et rester à se morfondre chez lui. Eternel timide, empoté, quoi de mieux que quelques tâches beige éparses, le long de l’échine dorsale ?

Et voilà un animal, seul, majestueux, au milieu d’un tourbillon de couleurs et d’émotions. Juste une toile, vestiges de ressentis éphémères longtemps ancrées, ressortis à la surface le temps d’un instant. Intitulée « Tête à trois cornes » comme le nom latin de la créature, il avait su lui donner un réalisme presque impeccable. En tout cas, elle avait l’apparence qu’il avait voulu lui donner. Que dire de cet animal ? Il en portait deux longues sur le front et une plus courte sur le nez. Il avait en outre une large collerette osseuse derrière son crâne, destinée à protéger son cou et ses épaules. Aaron en avait profité pour insister en particulier sur cette partie du corps pour en faire un véritable feu d’artifice visuel. Quadrupède, son allure générale était celle d’un immense rhinocéros, avec des membres lourds, le dinosaure atteignait jusqu’à 9 mètres de long et pesait jusqu’à 5 à 6 tonnes. Aussi il avait fallu un biome à la hauteur de l’imposant animal. Une falaise, supplantée par la jungle. Une clairière rocheuse, un soir d’orage.

En parlant d’orage… Il était temps pour lui de fermer ses volets. La météo commençait à se gâter et il devait se reposer. On lui avait proposé de participer à l’exploration de la grotte aux fossiles, un espace qu’il n’avait pas encore exploré depuis son arrivée au parc. Il espérait y trouver de nouvelles inspirations pour débuter une nouvelle collection. Il descendit la toile de son chevalet et la mit à sécher près du radiateur électrique de son modeste 2 pièces. Il était vraiment temps qu’il songe à demander une promotion !


---------

- « Accrochez vous, il va falloir venir en aide à ces personnes ! »

Les stagiaires étaient on ne peut plus inquiets. Il faut dire que poursuivre un troupeau d’herbivore était déjà mouvementé, mais là, il fallait carrément leur passer devant, au risque de se faire écraser, car il fallait être réaliste : la jeep ne survivrait pas au moindre impact.

Comme tout animal au caractère important, le Tricératops, à la manière des mammifères à cornes, produisait rapidement de la dopamine, de la testostérone et autres stimulants dopants. Lors d'excès de rage, elles agissaient à la manière d'inhibiteurs sensoriels qui les rendaient compliquer à calmer et presque insensibles à la douleur. La dernière chose recommandée était donc de se trouver sur leur chemin. Mais Aaron avait-il le choix ? Mélissandre avait eu l’œil en lui indiquant la gyrosphère à l’arrêt en plein milieu de la trajectoire emprunté par les colosses, il ne fallait pas hésiter. Même si il plaçait la suite de sa carrière en jeu.

Tout en appuyant sur le champignon et en esquivant les coups d’épaule de certains géants qui étaient en bordure de troupeau, le responsable des soigneurs indiqua aux recrues la marche à tenir.


- « Je sais que vous n’êtes pas formé à ça, mais rien de tel qu’une situation de crise pour pouvoir vous faire la main ! Je veux que vous chargiez le fusil tranquillisant et que vous vous occupiez de viser la femelle dominante du troupeau, l’alpha. Elle a une coloration différente sur la crête osseuse, comme chez les dos argentés des gorilles africains. Si vous réussissez à l’atteindre, ça stoppera le reste du troupeau. C’est l’unique solution. »

Ils ne disposaient que d’une trentaine de secondes pour tout mettre en œuvre. La vitesse de ces balourds étaient hallucinante, à telle point que la jeep ne l’avait jamais autant secoué. Les jeunes à l’arrière, étaient maintenant paniqués et leurs gestes imprécis. Ted avait rassuré Mélissandre et commencé à s’occuper de l’arme tandis que les deux autres s’affairaient, tant bien que mal à essayer de ne pas se faire éjecter de l’arrière du véhicule.

Aaron regrettait déjà le calme du début de journée. Dans sa tête, il y avait déjà un million de scénario qui s’enchainaient, parmi lesquels l’hypothèse d’un grand carnivore, toujours présent sur les lieux, n’étaient pas à éviter.

- « Wren, Anna, je veux que vous soyez nos yeux d’accord ? Continuez d’observer la lisière de la forêt et le long de la clôture. Il y a sûrement un animal hors confinement. Ted a parlé d’un dinosaure albinos ? Blanc c’est ça ? A part un raptor d’une couleur gris pâle, je ne vois pas ce que ça pourrait être, mais on ne sait jamais. Les dirigeants du parc travaillaient sur une nouvelle créature. Je veux que vous m’alertiez au moindre élément suspect ! Compris ? »

Malgré la panique à bord, il reçut une affirmation de la part de tout le groupe tandis que l’autre binôme venait de finir de préparer l’arme.
Tant bien que mal, Aaron essayait de se rapprocher de l’Alpha, en vain. Les dinosaures qui l’entouraient à l’avant agissaient comme une garde rapprochée, protégeant également les juvéniles et les vieux au centre du troupeau. Ils ne disposaient d’aucune fenêtre… Et l’impact se rapprochait et était de plus en plus imminent. Le soigneur n’allait pas avoir le choix. Il accéléra encore plus de manière à prendre de la distance sur les dinosaures et orienta la jeep en direction de la boule plastique qui errait en plein milieu de l’enclos. Les jeunes avaient compris sa manœuvre, mais malgré leurs supplications, il décida de les ignorer. Il y avait deux vies en jeu si il se fiait à sa vue. Un vieil homme qu’il ne connaissait pas et une jeune femme qu’il aurait reconnue entre mille.


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- "Et que voyez-vous dans cet incendie ?"

La question était venue d'elle-même. Il avait besoin de se changer les idées, de discuter simplement. Après tout, c'était devenu si rare désormais.
La Fraxinelle. C'était la fleur qu'il avait voulu représenter.

Durant l'été cette plante se couvre d'une substance inflammable, gluante et très parfumée. Si une flamme est approchée de la plante, ou lors de grande chaleur, celle-ci prend feu instantanément tout en produisant une vive lumière, d'où le surnom de buisson ardent.

Toutefois, si l'inspiration lui était venu, il se demandait si cette plante était bien une fleur de son époque, ou une variante préhistorique de cette espèce.


- Je sais pas. Une fleur ? Désolée de pas être sûr mais je suis pas trop douée pour analyser les peintures...

Elle était gênée de ne pas pouvoir répondre.

Peindre des flammes peut sembler un projet difficile à réaliser en fonction de la forme abstraite et des changements de ses couleurs. Il faut garder les couleurs propres et éviter de mélanger les couleurs sombres, sinon, vous obtiendrez des couleurs boueuses. Mais le feu ne doit jamais être terni et ressembler à de l'eau. C'est comme une discussion intéressante. Vous ne pouvez pas laisser la personne s'en aller sans apprendre à la connaître un peu plus. Il faut battre le fer...

- "C'est exact, une fleur dans les flammes vous avez vu juste. Je me suis amusé à reproduire cequi est impossible. Rien ne pousse dans le feu, tout se détruit. C'est un paradoxe que j'ai eu envie de symboliser. Vous savez, il ne suffit pas de s'y connaître en peinture pour comprendre le sens et l'essence qui s'en dégage. Certaines vous parlerons mieux que d'autres, tandis qu'il y en a devant lesquelles vous resterez de marbre. Rien n'est jamais simple, les chemins du parc en sont un véritable exemple : tout ce qui n'est pas dans le trajet du monorail devient complexe. Les nouveaux gérants se sont occupé de desservir uniquement les lieux principaux du parc, si bien que les employés ont été oubliés par la manœuvre..."

Avec l'aide d'une de ses mains inoccupée, Aaron attrapa l’objet dans la poche arrière droite. Il s'agissait de son téléphone cellulaire, tous les employés avaient le même depuis que le Jurassic World s'était équipé à la pointe de la technologie. Il présenta l'appareil, un peu gêné de montrer les parties de son corps qui avaient été brûlées dans l'incendie du Jurassic Garden, mais se demandait si la jeune femme allait faire le lien entre sa blessure et la peinture qu'il avait représentée.

- "Sur votre téléphone, vous avez dans l'onglet principal un icone représentant la forme de l'île, vous appuyez dessus comme ceci et ensuite vous arrivez sur la carte du parc. Les différents boutons représentent les enclos, les services et les attractions, vous pouvez faire apparaître les routes et les circuits simplement en bidouillant la légende, vous verrez on chope vite le coup de main."

Il lui souris et ça lui procura beaucoup de bien, cela faisait un bail qu'il n'avait pas pris de le temps pour des choses simple comme avoir de la compagnie. Se sociabiliser lui manquait et il était peut-être temps qu'il retourne aux choses sérieuses. Après tout, il était initialement venu dans le parc pour devenir soigneur, et non peintre. La renommée de ses peintures lui était vite montée à la tête après les incidents, mais il lui fallait retourner à un vrai travail, il était temps.

- "Puis-je faire autre chose pour vous ?" Demanda t-il d'un air inquisiteur ?

Mais la demoiselle avait d’autres projets. Etait-ce son apparence qui l’avait repoussé ?


- Je vous remercie ! Je suis encore un peu perdu dans le parc ! Mais je vais m’y faire !

Elle lui fit un sourire et ajouta :

- Je vais vous laisser peindre tranquillement. J’espère qu’on aura l'occasion de se recroiser ! Et que je pourrais voir d'autre de vos peintures ! Bonne journée.

Elle lui adressa un signe maladroit de la main et elle s'éloigna afin de suivre la route qu'elle avait empruntée pour venir. Aaron était resté un peu perdu. Il avait vraiment apprécié cette rencontre. Alors qu’elle était partie et qu’il ne l’a voyait plus désormais, il décida de retourner son œuvre afin d’y inscrire au dos « Fraxinelle, sur une colline. » Un jeu de mot subtil, souvenir de leur rencontre. Depuis ce jour, la toile prenait une place importante, dans son salon et dans sa vie. Si il n’avait pas essayé de revoir la jeune femme par honte de son aspect physique et par détermination de vouloir mettre la main sur les fautifs des attentats du Jurassic Park, il comptait bien retrouver la jeune femme un jour, autour d’un verre, mais ce ne serait pas envisageable si elle décédait lors d’une charge de Tricératops…

----------

A quelques mètres de la cible, il ne faisait pas de doutes qu’elle l’avait sûrement reconnu, en tout cas c’est ce qu’il espérait. Après tout, il allait lui sauver la vie. Enfin, ça c’est qu’il souhaitait. Il ignorait si le choc allait pousser la sphère comme il l’imaginait ou s’il allait la briser complètement… Il ne fallait pourtant pas hésiter. Le résultat serait pire avec une vingtaine d’individus de neuf tonnes.

Dans un dernier moment de lucidité, il cria à ses passagers de s’accrocher à tout ce qui était possible et se prépara à heurter la gyrosphère. Pourvu que son plan fonctionne !
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Coleen Davis

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MessageSujet: Re: Ce qu’il reste à sauver   Ce qu’il reste à sauver EmptyMer 28 Fév 2024 - 19:32

Inspirer, expirer, inspirer, expirer… Non, inutile son corps ne répondait plus. À l’instant où la boue glissa sur le verre de la gyrosphere, ou l’inverse, et qu’elle se mit en marche, Coleen cessa totalement de respirer. Ses yeux se mirent à la piquer légèrement d’abord puis violemment après de longues secondes sans même cligner les yeux. Elle voyait également quelques points noirs qui se multipliaient de plus en plus. Il fallait qu’elle respire mais la stagiaire était comme bloquée. Ce qui n’était pas le cas de Terrence.

- Oh putain ! Là ça me parle ! Yeah !

Le véhicule fit une embardée, bien que c’était techniquement impossible car il n’avait même pas de roue.

- J’ai aucune idée de comment fonctionne ce truc mais bordel y’en a sous le capot ! Et y’en a même pas ! Ha ha ! Moi qui refusait de monter dans ces couilles transparentes ! Ha Ha !

Plus les insultes s’enchaînaient plus Coleen se décomposait. En partie parce que la vitesse du véhicule augmentait proportionnellement. Pourquoi fallait-il TOUJOURS que ça tombe sur elle ? Les portes automatiques, les documentalistes drogués, les vieux animateurs dingos,  les peintres illuminés et maintenant les paléontologues suicidaires.

- C’est qui ta tutrice ? T’as un portable ? Envoie lui un sms, tranquille ! T’en fais pas…

Un portable ? “Tranquille” ? C’était sa chef, elle n’aurait jamais été capable de lui envoyer un sms “tranquille”. Coleen était censé aider à gérer les visiteurs, les guider, les mener en sécurité, pas… Qu’est-ce qu’elle faisait ici ? Terrence ne lui avait pas laissé le choix…

- C’est pas mon premier rodéo. T’en fais pas petite, t’es entre de bonnes mains avec moi.

À l’intonation de sa voix, Coleen comprit qu’il essayait de la rassurer. À en juger par les tremblements de ses genoux, qu’elle tentait de maîtriser avec ses mains, qui tremblaient tout autant, cela ne fonctionnait qu’à moitié. Voir pas du tout. Non, elle n’était pas du tout rassurée. Et cela ne réglait pas ses problèmes.

- Je… J’ai pas son numéro… avoua-t-elle. Comment faire alors ? Terrence aurait peut-être le moyen de la contacter ? Mais c’est Mme Dawson, vous la connaissez ? Vous avez son numéro ?

L’idée lui fit ressentir un vague espoir suivi d’un bref soulagement. Qui fut anéanti au moment où le vieux paléontologue imita un prout avec ses lèvres pour signifier que non. Et Coleen se décomposa de nouveau.

- Nope ! Aucune idée de qui c’est… mais si elle te laisse rentrer tard sous la pluie c’est vraiment une pute !

Coleen eut un hoquet surpris et avala sa salive. Difficilement et de travers, ce qui lui fit faire un petit toussotement. Terrence ne connaissait pas sa cheffe et pourtant il se permettait de l’insulter ! Ce qui était quand même très méchant d’une part et complètement injuste de l’autre. Il n’était pas spécialement tard le jour où elle était rentrée sous la pluie et quand elle était partie il ne pleuvait même pas encore ! Ce n’était pas la faute de Monica, uniquement de la sienne.

Et puis en plus… Les Davis n’étaient pas une famille qui appréciait les insultes. Son père n’en prononçait jamais car il avait les jurons en horreur tandis que sa mère… Pour s’être rendue une fois sur son lieu de travail, le temps que son père vienne la récupérer, Coleen avait compris que, comme l’avait crié sa mère à un délinquant, sa douce maman “était un putain de shérif, pas ta mère, enfoiré” dès qu’elle quittait la maison. Pour des raisons évidentes, elle n’était jamais retourné au commissariat avec elle et avait été profondément choquée de découvrir cette facette de Giselle Davis.

- Quoi !? C’est le mot “pute” qui te choque, gamine ?

La petite blonde marmonna un “oui, si on pouvait arrêter de le répéter maintenant” mais elle n’eut pas la force de l’assumer et il se perdit dans le bruit du véhicule alors qu’il prenait un visage serré.

- Écoute Coleen, j’vais te donner un petit conseil qui te servira plus tard. Dans la vie, il faut savoir s’affirmer un peu et faut pas avoir peur de dire ce qu’on pense. Au contraire !

La stagiaire ne savait pas si cette leçon de vie concernait le vilain mot en P ou le fait qu’elle n’avait pas osé répondre franchement mais le conseil la laissa songeuse. S'affirmer ? Pour quoi faire ? Sa famille avait sa petite dynamique bien à elle et Coleen ne sentait jamais vraiment forcé à faire quoi que ce soit. Et puis ici… Elle n’était jamais en conflit avec personne même si les autres lui demandaient souvent pour échanger leurs jours de congés. La blondinette était toujours prête à rendre service mais c’est vrai que parfois cela la chagrinait de devoir changer ses plans à la dernière minute pour remplacer un collègue au pied levé !

- À toutes les unités, on a une créature hors confinement de type carnivore et un troupeau de Tricératops qui charge dans la vallée en direction de l’entrée de l’attraction ! Évacuer d’urgence et préparez les sédatifs pour stopper le troupeau. Envoyez une unité de ranger sur place. Je suis avec un groupe de 4 recrues des Soigneurs, je vous envoie notre position. Plusieurs blessés et morts au sein du troupeau d’Herbivores, Attendons instructions.

Le bruit du talkie la fit sursauter. Elle baissa vivement la tête en direction de l’appareil, un peu sidéré par ce qu’elle entendait. Une créature hors confinement ? Une créature carnivore en plus ! Et le troupeau des tricératops qui chargeait dans la vallée en direction de l’entrée de l’attraction !

Hey ! Ils étaient dans la vallée, sur le chemin qui menait à l’entrée. Coleen ouvrit la bouche d’un air interloqué, le temps que son cerveau réagisse à la nouvelle et lui donne un sens.

- Tu m’avais pas dit que tu étais ventriloque petite !, s’exclama Terrence, comme si de rien n’était.

Vraiment ? Ça le faisait rire ? Est-ce que c’était vraiment le moment ? N’avait-il pas compris ce que signifiait le message ? Bien sûr que non car il était complètement IVRE et que son cerveau flottait dans l’alcool et que…Est-ce qu’elle rêvait ou le sol tremblait ?

- Terrence !, s’écriait soudainement la gamine en pointant du doigt.

Là ! Les tricératops venaient de surgir au loin. Enfin au loin ! Dramatiquement trop prêt et seule une couche de verre plus fine que son bras la séparait d’eux. Instinctivement, elle se ratatina dans son siège.

- J’ai vu… Accroche toi petite…

Cette fois, la voix de Terrence avait perdu de son amusement. C’était une intonation posée, maîtrisée, l’air de dire “fini de rigoler”. Mais immédiatement après il avait pris une grosse cigarette dans sa poche et  l‘avait allumé. Non, rien ne rassurait Coleen en cet instant. Elle entendit Terrence insulter les dinosaures et puis…

Ce fut le flou dans son esprit.

Elle voyait à la fois la situation au ralenti et en même temps tout allait si vite qu’elle peinait à comprendre tout ce qui se passait. Plus la gyrosphère accélérait, plus tout allait vite et lentement. La tête de Coleen se mit à dodeliner de droite à gauche, comme si elle n’avait été qu’une poupée inanimée. Jusqu’à ce que la boule des enfers se mette à ralentir, ralentir, ralentir encore. Cette fois, c’était pour de vrai. Encore. La boule était de nouveau à l’arrêt.

La blondinette ouvrit la bouche et s’entendit prononcer un “Ter… M.McTaylor ?” d’une voix couinante et pour toute réponse, elle entendit un “Fais chier, putain !”. Terrence commença alors à bricoler le tableau de bord, essayant en vain de démarrer l’appareil. Lentement le corps de Coleen se remettait en mouvement.

Prise d’une soudaine agitation, elle soulevait un peu ses fesses pour voir à droite, à gauche, jeter un coup d'œil derrière, devant… Les dinosaures étaient encore à bonne distance mais ils se rapprochaient de plus en plus et la blondinette commençait à entrevoir l’inévitable.

Ils allaient se faire percuter par le troupeau.

D’une voix curieusement calme et tandis que Terrence était en train de passer un appel au talkie pour obtenir de l’aide, elle énonça l’évidence “Il faut qu’on descende. Tout de suite.”

Le vieux paléontologue tourna la tête vers elle et la regarda une seconde comme si elle avait perdu la tête. Pourtant, il semblait à Coleen que jamais elle n’avait été si sûre d’elle qu’à cet instant alors elle le répéta plus fort.

- Il faut qu’on descende, on peut se mettre à l’abri avant qu’ils arrivent.

Le chef de section continuait imperturbablement à appuyer sur toutes les combinaisons de boutons possibles en échangeant avec son interlocuteur. Bien décidé à ne pas mourir aujourd’hui dans une boule pour hamster, Coleen Davis prit une grande inspiration et une décision tout aussi grande.

*Clic*, annonça le mécanisme de sa ceinture de sécurité quand elle appuya sur le bouton. Elle n’eut pas le temps de sortir un bras du harnais que Terrence l’avait déjà attrapé par l’épaule et plaqué à nouveau contre le siège. Elle entendit un hoquet choqué avant qu’il ne se mette à vociférer.

- Ça va pas ?! Tu veux crever ou quoi ?! Bouge pas ! On reste à l’intérieur du véhicule.

Choquée, Coleen resta immobile sur son siège. Non, elle n’avait pas envie de mourir croqué par un carnivore ni d’être piétinée par des tricératops. Elle était en train de capituler sagement quand elle vit la voiture remonter la file de dinosaures. La jeep filait dans leur direction et prenait de la vitesse. Quelqu’un arrivait pour les aider ! Ils allaient sûrement s’arrêter à leur niveau pour les récupérer. Cependant, les tricératops n’étaient plus qu’à une trentaine de mètres, la voiture à dix mètres. Ils n’auraient jamais le temps de…

- Non, non, non. Je veux descendre ! JE VEUX DESCENDRE, sanglota-t-elle.

Des larmes remplissaient ses yeux et elle se mit à pleurer, son corps tremblant autant qu’il était possible.

Gif:

Cette fois, elle se débattit franchement mais Terrence avait l’haleine, l'âge et la force d’un dinosaure et c’était donc peine perdue. Il se pencha et son épaule bloqua la petite blonde sur son siège.

- Putain ! Accroches-toi, gamine ! Ça va secouer pour de vrai cette fois… *Clic* Il venait de verrouiller à nouveau la ceinture de la jeune fille malgré ses protestations. Oh le con, oh le con, oh le con… Protège ta tête !

Coleen s’enfonça dans son siège et s’immobilisa totalement. Résignée.

Cette fois, c’était sûr pour de vrai : Coleen allait mourir.


Thème de Coleen:

Le choc lui donna l’impression que tous ses os explosaient en morceaux en même temps. Mais en fait c’était juste une sensation due à la vibration de la gyrosphère tandis qu’elle faisait des roulés boulés dans l’herbe de la vallée. Elle roula et s’arrêta contre l’une des pentes naturelles. Ou pas d’ailleurs, Coleen ne voyait plus grand chose. La porte de son côté était maintenant recouverte de boue.

Complètement sonnée, elle mit de longues secondes à réaliser que la gyrosphère avait dérapé et s'était écrasée sur le flanc. Ce n’était pas de la boue de son côté mais juste de la terre. Tout son corps pendait misérablement vers la gauche, vers le sol. Au loin, elle entendait le son et les vibrations du troupeau qui passait. Péniblement elle releva un peu la tête pour regarder du côté de Terrence. Le paléontologue était vivant, lui aussi et il était en train de se tortiller pour s’extirper de son harnais.

- Ça va, gamine ? Bouges pas, on va se sortir de là.

En même temps, la porte était fermée de son côté, ses pieds ne touchaient plus le sol de la gyrosphère ou aucun sol d’ailleurs, ses mains tremblaient trop pour qu’elle puisse se détacher et elle n’était pas sûre que ses jambes soient encore en état de la porter. Terrence avait raison. Il y avait des dinosaures partout dans l’enclos, un carnivore en liberté et elle était soudainement très fatiguée.

D’une voix curieusement calme et tandis que Terrence était en train de passer un appel au talkie pour demander à la voiture de venir les aider, elle énonça l’évidence “Je crois qu’il vaut mieux qu’on reste ici.”

Le vieux paléontologue tourna la tête vers elle et la regarda une seconde comme si elle avait perdu la tête. Pourtant, il semblait à Coleen que jamais elle n’avait été si sûre d’elle alors elle le répéta plus fort.

- On devrait attendre que les secours arrivent.

*Clic* annonça la ceinture de sécurité de Terrence alors qu’il poussait un soupir exaspéré.

- Non, non, non ! Elle plaque ses petites mains sur la fermeture de sa ceinture de sécurité pour… La mettre en sécurité. Je veux rester ici, pleurnicha-t-elle avant de s’évanouir, l’espace de quelques secondes.
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Terrence McTaylor

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MessageSujet: Re: Ce qu’il reste à sauver   Ce qu’il reste à sauver EmptySam 2 Mar 2024 - 22:22

Musique :
Spoiler:



Terrence ne pouvait que s’en prendre à lui-même. Il savait bien au fond de lui qu’il n’aurait jamais dû grimper dans cette couille de verre. Mais, non ! Il avait fallu que Monsieur McTaylor n’en fasse qu’à sa tête et maintenant il était bloqué avec cette chose à côté de lui qui n’arrêtait pas de gémir.

Tout en grommelant, il prit son talkie en main et, foutu pour foutu, le régla sur la fréquence des informaticiens. C’était dire combien il était désespéré parce qu’il détestait vraiment les informaticiens…

Il appuya donc enfin sur le bouton de communication et adressa avec une certaine lassitude : « Terrence McTaylor à l’appareil. Est-ce qu’on me reçoit ? À vous. »

Les chances pour qu’on le reçoive devaient bien s'élever à 100%. La probabilité pour qu’il tombe sur quelqu’un de suffisamment compétent pour le dépanner à distance, en revanche…

« Il faut qu’on descende. Tout de suite. »

“Hein ?!” , pensa-t-il si fort que sa tête pivota toute seule dans la direction de la petite.

Elle avait complètement perdu la tête ou quoi ? Mais c’était quoi cette idée à la con encore…

“Ne pas la frapper… Ne pas la frapper…” , tentait-il de se convaincre.

C’était lui ou les enfants étaient décidément, mais alors vraiment, de plus en plus cons aujourd’hui ? Et puis d’ailleurs, quel âge elle avait déjà cette gamine ? Est-ce qu’elle avait l’âge pour être en stage ou est-ce que comme lui elle avait menti pour se faire enrôler ?

Bordel, prochaine fois qu’il allait choper un RH, il lui ferait bouffer son calepin ou tout ce qui lui passerait sous la main pour ce qu’il en avait à foutre. Putain de vipère.

« Il faut qu’on descende, on peut se mettre à l’abri avant qu’ils arrivent. »

Et mon cul oui. Bla bla bla ! J’allais te le dire ! Se mettre à l’abri. Et puis quoi encore ? Quel abri ? Elle était con ou bien ?  

*Pshhiitt*
« Monsieur McTaylor, je vous reçois. À vous. »

Ah ! 100% de chance, te voilà !

« Ah parfait. Je suis avec Coleen… euh… » C’était quoi son nom déjà ? Peu importe. « Coleen, la guide stagiaire. Nous sommes coincés dans une gyrosphère, secteur 4. Est-ce que vous avez une équipe dans le coin pour venir nous évacuer ? À vous. », fit-il certainement avec l’enthousiasme d’avoir eu une réponse.

La réponse, d’ailleurs, ne tarda pas à tomber…

*Pshhiitt*
« Mais monsieur… Je… Le secteur a été évacué… Mais… Je… Je suis juste stagiaire… Je… À vous. »

Adieu 100%, bonjour Incompétence.
Terrence vira instantanément au rouge et, de son ton le plus sarcastique, il répondit donc :

« Ah bah je m’en étais pas rendu compte, heureusement que vous êtes là ! C’est pas comme si vous auriez pu me dépanner à distance de toute façon. Merci pour votre aide ultra-précieuse ! Terminé. »

Et à peine avait-il coupé la communication qu’il glissa à nouveau le talkie à sa ceinture et se mit à vociférer dans sa barbe.

« Abrutie ! Il y a que des stagiaires sur cette île ou quoi ? Bordel d’informaticien, vous servez vraiment à rien ! Pfff… Sérieusement… Pour une fois où je leur demande un truc simple ! »

Il soupira, toujours la clope au bec, avant de reprendre son calme.

« Bon, comment je peux débloquer cette saloperie de gyrotruc… »

Il s’était de nouveau tourné vers l’écran et appuyait sur les boutons, cherchant une éventuelle combinaison qui pourrait fonctionner. Est-ce qu’il allait vraiment devoir prendre son couteau et ouvrir cette merde en deux ? Il considérait vraiment cette option quand un bruit singulier attira son attention.

*Clic*

“Oh non, putain ! Gamine, oh non ! Plutôt crever que de la laisser faire une connerie pareille !”, firent ses yeux en fusillant du regard Coleen.

Aussitôt, Terrence attrapait l’épaule de la petite et la plaquait à nouveau contre le siège avec une force qu’il n’avait finalement que très peu mesuré.

« Ça va pas ?! Tu veux crever ou quoi ?! Bouge pas ! On reste à l’intérieur du véhicule. », gueula-t-il si fort qu’il faillit en perdre sa clope.

Putain mais c’était pas possible. C’était pas possible… Pourquoi lui ? Pourquoi est-ce qu’il avait choisi d’embarquer cette gamine ? Et puis qu’est-ce qui lui prenait à celle-là ? À quoi jouait-elle ? Elle voulait remporter les Darwin Awards de cette année ou quoi ? À quel moment pensait-elle pouvoir se planquer des Tricératops ?

Bon… Quand même… Il y était peut-être allé un peu fort au vu de la tête horrifiée qu’elle avait gravée sur son visage. Mais c’était pas une raison pour lui désobéir aussi ! Les yeux du vieil homme étaient encore mortifiés par les décisions débiles que la gamine voulait prendre. S’il n’avait pas été là, elle serait probablement sortie toute seule dans la nature et il ne préférait pas imaginer le résultat.

“Sprotch! “, pensa-t-il tout de même malgré lui.

De son côté, Coleen, résignée, s’était rabattu sur son siège et avait relevé la tête en direction des Tricératops. Le vieux paléontologue l’avait bien entendu imité et il comprit ce qui venait de capter son attention lorsqu’il vit à son tour la voiture qui venait de dépasser les dinosaures qui manquaient parfois même de la tamponner. Au vu de la direction que la jeep prenait et de la distance qui les séparait, il ne fallait pas être un génie pour savoir ce qui allait se préparer.

Et merde.

« Non, non, non. Je veux descendre ! JE VEUX DESCENDRE ! », se mit à crier de plus en plus fort la petite à côté de lui.

Et merde !

« Non, non non ! Tu… descendras… pas ! », fit Terrence en soupirant de désarroi en écrasant enfin sa cigarette sur la paroi de verre.

“Mais pourquoi ça m’arrive à moi ? Oh Dieu, toi qui est tout puissant, tout beau et tout luisant, pourquoi fallait-il que ça m’arrive à moi ?“, fit-il en fermant les yeux.

Et pour réponse, le tout divin fit chialer la gamine à côté de lui qui se mit à gigoter dans tous les sens.

“J’savais que t’étais qu’un con t’façon…”, se dit-il en levant les yeux spécifiquement au ciel.

Sans aucune hésitation, le vieil homme se pencha par-dessus la fillette et poussa ses mains pour accéder à son harnais. Elle avait beau se débattre, c’était pas aujourd’hui qu’il se laisserait emmerder par une gamine.

« Arrêtes…de…gigoter ! »

“Mais quel enfer !”, grommela-t-il.

Hors contexte ça serait plutôt étrange de dire ça à une petite fille mais bon, pour l’occasion, il dirait merde au consentement. Valait mieux qu’il lui frôle un nichon qu’elle se pète la nuque non ? Mais étant lui-même attaché, Terrence avait dû mal à atteindre l’autre bout de la ceinture. Il tendait les doigts à son maximum pour essayer d’attraper cette foutue sangle.

« Putain ! Accroches-toi, gamine ! Ça va secouer pour de vrai cette fois… »

“Aller… Aller… Alll…lllerrr… Yes !”

*Clic*

Une fois la ceinture de la petite clipsée, le vieux paléontologue s’était immédiatement rabattu sur son propre siège, attrapait les sangles sur ses épaules de toutes ses forces et rentrait sa tête dans sa nuque pour la protéger.

« Oh le con, oh le con, oh le con… Protège ta tête ! Oh merde ! »


Musique :
Spoiler:


“C’est comme un parc d’attractions… c’est comme un parc d'attractions…”, se répétait-il en boucle.

Mais merde ! Terrence détestait ces putains de parcs d’attractions !

C’était des attrapes nigauds et des pièges mortels payants. Combien d’abrutis mourraient dans ces putains de manège par an ? Merde, beaucoup trop à son goût ! Ils y foutaient juste un coup de peinture de temps à autre pour l’esthétique. Fallait être con pour monter là-dedans ! Mais merde ! Il était montré dans cette putain d’attraction ! Le con !

La voiture s’approchait de plus en plus, c’était le moment de vérité… C’était sûrement la fin…

*Crac*

Le choc lui fit trembler l’intégralité des os, lui tendit les muscles et le fit balloter de gauche à droite un court instant grâce à la ceinture. La gyrosphère avait craqué instantanément à l’endroit où le pare-buffle de la jeep avait frappé. La couille brillante se mit à rouler à toute vitesse. Dans le reflet, un vieillard à la peau des joues tremblantes le regardait, lui implorant de trouver une putain de solution. Vieux con… Machinalement, Terrence lui obéit et plaçait sa main sur la manivelle pour contrôler l’appareil mais rien ne se produisit. Littéralement en roue libre, la couillosphere semblait incontrôlable jusqu’à ce qu’elle frappe enfin un talus et bascule sur le côté, s’arrêtant cette fois probablement indéfiniment.

Instinctivement, le paléontologue se tourna vers la gamine qui, les pieds pendus dans le vide, donnait la sensation d’être un petit pantin. Elle semblait sonnée mais encore en vie. Tant mieux. Il ne se voyait pas expliquer ça à quelqu’un de toute façon. Il entreprit donc de s’extirper de son harnais mais ce foutu bouton semblait bloquer.

Bordel mais est-ce qu’il y avait un truc qui marchait dans ce foutu parc ? Le bar à margarita peut-être ? Ouais, pourquoi est-ce qu'il n'était pas resté siroter une bonne margarita finalement ? Mais, non ! Monsieur McTaylor, vous avez préféré voir ce qu’il se tramait. Nom d’un cul-de-jatte… C’était donc ça le karma ? Et puis encore ? Il n’aurait peut-être pas dû insulter cette vieille peau en fauteuil roulant mais bordel c’est pas parce que t’es vieille et handicapée que tu dois être conne et irrespectueuse ! Fais chier…

Bon, il fallait qu’ils se sortent de là et c’était pas gagné avec l’andouille à cheveux long.

« Ça va, gamine ? Bouges pas, on va se sortir de là. », tentait-il de la rassurer avant qu’elle ne pète de nouveau un boulon.

« Je crois qu’il vaut mieux qu’on reste ici. »

“Hein ?!” , pensa-t-il si fort que sa tête pivota toute seule dans la direction de la petite.

Elle avait complètement perdu la tête ou quoi ? C’était quoi cette idée à la con encore…

Et au regard qu’il venait de lui jeter, elle répétait plus fort, visiblement persuadée de sa connerie.

« On devrait attendre que les secours arrivent. »

Oh putain…

Oh putain, cette fois, il allait se la faire !

*Clic*

Sa ceinture de sécurité fut la première à capituler alors qu’il poussait une sorte de soupir exaspéré qui provenait suffisamment loin dans ses poumons pour y retrouver de la fumée de la cigarette qu’il avait terminée plutôt.

« Non, non, non ! »

Et voilà qu’elle se débattait de nouveau, tentait de cacher sa ceinture de sécurité tant bien que mal en pleurnichant tout son malheur.

“Oh putain, oh putain…”

Son coude le démangeait de plus en plus. Personne n’en saurait jamais rien si ?

« Je veux rester ici… »

Et alors que son bras prenait doucement son élan malgré lui, les deux mains de la gamine tombaient soudainement en ballotant tout comme sa tête qui s’écroulait.

« Ah putain ! », fit-il en levant sa tête. « Halle-putain-de-lujah ! À la bonheur… ‘Manquait plus que ça… »

Elle était tombée dans les vapes. Génération de faible encore ça… Il fallait au moins voir le bon côté des choses : elle ne pleurnichait plus.

Terrence soupira une nouvelle fois.

« Putain… Journée de merde… », marmonna-t-il.

Il ouvrit la porte coulissante de la gyrosphère puis se tourna vers la jeune fille, toujours comateuse.

*Clic*

« Pffff… Allez viens petite… », fit-il en l’attrapant alors qu’elle glissait lentement du siège.

Il avait mis un pied à l’extérieur du véhicule et extirpait la gamine de ses deux mains. L’une avait attrapé son aisselle et l’autre son col comme il le pouvait pour la tirer de là.

*Bonk*

« Merde ! Pardon gamine… », grommela-t-il penaud.

Une fois complètement sorti du véhicule, il put donc confirmer ce qu’il savait déjà : elle était d’une légèreté effrayante.

« Faut manger petite… Rah… Tes parents t’ont déjà nourri une fois dans ta vie ou tu passes ton temps à bouffer des graines ? »

Puis il la déposa contre la gyrosphère, se releva et observa quelques instants autour de lui. La vallée, la prairie, la jungle. Ils ne se trouvaient pas à proximité d’une clôture et la jeep avait poursuivi sa course pour ne pas se faire piétiner par les Tricératops qui semblaient désormais suivre le véhicule.


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« Bordel… Et maintenant ? », pensa-t-il à voix haute.

Il pivota sur lui-même, s’accroupit de nouveau vers la gamine et attrapa le talky qu’elle avait encore sur elle. Il soupira de nouveau et porta finalement l’appareil à ses lèvres.

« Pfff… Journée de merde… *Pshhiitt* Yo gamin… »

Terrence avait eu le temps de voir la tronche du conducteur en gros plan juste avant l’impact. C’était qu’un gamin, probablement encore un stagiaire. Toujours plus de stagiaires. Le monde était régi par un stagiaire. Au vu des dernières péripéties, Dieu était un putain de stagiaire en fait ! Tout était plus clair maintenant !

« Merci du coup de… pare-buffle… Je suppose… » Il haussa machinalement des épaules et poursuivit. « Comment est la situation de ton côté ? Si tu pouvais semer les Tricé et passer nous prendre, ça serait cool… Parce que je voudrais pas t’alarmer mais la gyrosphère est kaput et j’voudrais éviter de marcher jusqu’à l’entrée de l’attraction avec l’autre sur le dos… À toi. »

“En parlant de ça…”, se dit-il en pivotant à nouveau.

Il mit un genou à terre et se pencha vers la jeune fille. Est-ce qu’il prenait la peine de la réveiller ? C’était quoi la probabilité pour qu’elle fasse semblant de dormir pour ne pas affronter le danger ? Et est-ce qu’il tenait vraiment à l’entendre encore gémir et gigoter et chialer et piailler sans arrêt ?

Il fit son plus beau soupir parmi tous ceux qu’il venait déjà de pousser et mit une petite claque sur la joue de la gamine.

*Clac-Clac*

« Oh ! Coleen ! Réveilles-toi, petit ! On est arrivé ! », fit-il d’un sourire enthousiaste.
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MessageSujet: Re: Ce qu’il reste à sauver   Ce qu’il reste à sauver EmptyDim 24 Mar 2024 - 14:30

La sphère, projettée avec force, se retrouve bloquée en contrebas de la vallée. Inutile de préciser que cette dernière est complètement inutilisable désormais. Toutefois, elle était encore suffisamment résistante pour n'avoir que quelques impacts et rayures. Après tout, elle était sensée résister aux chocs les plus imposants.

Dans la Gyro, un bip d'alame inscessant continuait d'émettre un son semblable à un radar. Il semblait indiquer la présence d'un autre véhicule, tout près dans les parages. On ne parlait pas d'une jeep motorisée non, mais bien d'une autre sphère qui n'était pas rentrée au bercail. Proche d'une distance de trois à quatre cent mètres environ.

D'après le même radar, on pouvait voir la présence de quelques rares dinosaures présent dans cette zone boisée. Ils faisaient tous partie d'une même espèce : des Ankylosaures. Etrangement, l'un d'entre eux venait de disparaître de la carte intéractive, ce qui ne manqua pas à l'attention de Terrence, qui malgré le poids de la jeune Coleen, restait tous sens éveillés.

---------------

Non loin de là, un peu plus haut, la jeep d'Aaron dû s'arrêter. Impossible de descendre en bas de la pente sans risquer de faire des tonneaux. Il allait falloir agir différement, ou du moins, tenter sa chance à pied. Le troupeau de Tricératops avait contourner la zone et s'était désormais un peu plus éloigné. Ils ne risquaient donc pas d'être dérangés pendant leur intervention.

Alors qu'ils tentaient de prendre des nouvelles par Talkie, on entendit un peu plus loin des cris, ainsi qu'un terrible rugissement.

Cri:

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Aaron Wess

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MessageSujet: Re: Ce qu’il reste à sauver   Ce qu’il reste à sauver EmptyMer 3 Avr 2024 - 12:17

Musique du RP:


Le choc avait été plus violent qu’il l’aurait imaginé. Pour lui, heurter une Gyrosphère semblait plus évident sur le papier que dans la réalité. L’appareil en forme de balle de verre était plus lourd que ce qu’il avait anticipé et le coup avait manqué de le désarçonner. A l’arrière du véhicule, tout le monde semblait intact, sauf Wren qui avait été propulsé sur le bord de la jeep et qui à sa gestuelle et à la grimace qu’il faisait, s’était sans doute fracturé une clavicule.

L’action avait été un succès et tout s’était joué à quelques centimètres. Ce n’était pas ironique de dire que rouler 1km/h de moins les aurait tués. Le derrière de la voiture avait été légèrement frôlé, suffisamment pour arracher une partie du pot d’échappement, le pare-chocs et rayer une bonne moitié de la peinture. Les dégâts étaient bien plus importants qu’ils ne paraissaient : ils ne pourraient plus utiliser la Jeep. Ce n’était pas de cette manière qu’il imaginait le succès de son intervention, mais bon : il avait au moins évité que Coleen et la personne qui l’accompagnait ne soient écrasés sous la ruée des Tricératops.

Dans la confusion de l’action, il n’avait pas vu ou l’attraction mobile s’était échappée. Par calculs, il en avait déduit qu’elle avait dû dévaler la pente, plus bas en aval de la plaine et qu’elle s’était sans doute retrouvée en contrebas, près de l’entrée de la forêt. Il s’en voulait presque d’avoir eu recours à cette stratégie. Pour avoir été projetés aussi loin, il avait dû frapper fort. Peut-être trop pour les passagers de la gyrosphère et c’était ça qui le préoccupait. Et s’il les avait tués ?
Après quelques minutes à faire le check de l’état de santé de chacun et avoir posé une écharpe sur le bras de Wren pour éviter des douleurs supplémentaire pendant leur déplacement, Ted lui fit remarquer que leur véhicule perdait de l’essence en quantité importante.


- « Merde… » Constata le jeune homme en vérifiant ses dires.

Le gasoil ruisselait suffisamment rapidement pour vider le réservoir en une demi-minute. Lucky avait tenté de combler le trou avec ses mains, le temps de chercher une solution, en vain. Après avoir essuyé ses mains sales dans l’herbe haute, toujours accroupi à l’arrière du véhicule, il fit mentalement une rapide révision de la situation. Il se frotta machinalement le poing sous le nez pour se débarrasser de l’irritation apporté par sa barbe, puis fit l’état des dégâts : un blessé, deux disparus, plus de moyens de locomotion. Il était clair que leur simple mission de routine s’était dramatiquement transformée en secourisme et extraction d’un enclos, comme le voulait les protocoles de formation du personnel. Mais les stagiaires étaient en dehors des connaissances de ces procédures. On ne leur faisait passer qu’après embauche définitive au parc. Tandis qu’Anna et Mélissandre s’occupaient du blessé du groupe, Ted l’aida tant bien que mal à faire un diagnostic de la jeep. Ses connaissances en mécanique, malgré son jeune âge, étaient bien utiles dans la situation actuelle, mais pas suffisamment pour les sortir de ce pétrin.


- « Monsieur Wess, il faut qu’on passe une alerte pour qu’un hélicoptère vienne récupérer Wren, dans son état, ça risque d’être compliqué pour lui de se déplacer sans douleurs. Et il nous faut un véhicule rapidement. Le troupeau a filé droit devant lui mais il peut toujours revenir. Ce n’est pas le seul herbivore dans cet enclos à pouvoir nous poser des difficultés, il faut d’abord que nous sécurisions le périmètre et que... »

- « Oui, je sais. Merci Ted. » Le coupa sèchement son supérieur.

Il avait fait une très bonne analyse de la situation, mais ce qui préoccupait Aaron c’était avant toute chose de pouvoir représenter et comprendre le tableau dans son ensemble. Comme un vernissage qui se présentait devant lui, comme dans un musée, il devait étudier l’ensemble des paramètres pour pouvoir prendre la décision et pour cela, il avait besoin de quelques secondes de calme et de réflexion, ce que le stagiaire lui offrit, l’espace d’un instant.

Le vent soufflait légèrement dans la vallée, balayant calmement et lentement l’herbe tendre qui se trouvait partout autour d’eux. Il n’y avait pas de bruits, à part au loin celui du troupeau s’éloignant, mugissant de peur et de colère. Les oiseaux s’étaient tût, quelque chose, comme une menace planant au-dessus d’eux, commençait petit à petit à angoisser le petit groupe. Pour la première fois depuis qu’ils travaillaient ici, certains d’entre eux se sentaient minuscules au milieu d’un univers gigantesque. Pire encore, un sentiment de peur, d’angoisse, commençait petit à petit à s’immiscer dans leur esprit. Une petite voix intérieure leur avait fait comprendre qu’aujourd’hui, dans cette plaine verdoyante, ils pourraient peut-être perdre la vie.

Aaron, avec ces quelques secondes de répit, avait pu se faire un plan, une vague idée de la manière dont ils pourraient se sortir de là, mais encore fallait-il s’assurer de la faisabilité de tous les paramètres. Pour cela, il fallait retrouver la gyrosphère disparue. Pour cela, il allait envoyer les jeunes à la recherche de l’appareil. Il allait reprendre la parole lorsqu’il entendit Mélissandre l’interpeller :


- « Ils sont là-bas ! »

Elle pointait du doigt un point sur lequel se reflétait la lumière, en contrebas, plusieurs mètres en dessous d’une pente herbeuse, abrupte en orée de forêt, hors des circuits principaux de l’attraction. Un soulagement important pour le groupe qui avait cru, l’espace d’un instant, avoir pris une très mauvaise décision et peut être causé la mort de deux individus. Mais rien n’était encore joué : ils se trouvaient dans un accès compliqué qui allait nécessiter tout un dispositif si eux aussi étaient blessés. Mais pour le moment, ils avaient le temps : le danger principal s’était éloigné pour l’instant.

Dans des conditions extrêmes, lorsque l’on doit survivre en pleine nature, il est important de connaître les fondamentaux et les priorités. Tant qu’il n’y a aucun risque pour la vie d’autrui ou pour la vôtre, vous avez le temps de prendre les bonnes décisions. Et quand bien même vous seriez dans une situation complexe, la précipitation n’a jamais rien de bon : elle peut au contraire vous attirer plus de problèmes qu’autre chose.


- « Ok, écoutez-moi bien l’équipe, vous avez tous très bien réagit pour le moment et je vous remercie des observations que vous avez apporté. Maintenant écoutez bien, je vais vous donner des directives capitales pour que tout se passe bien. Dites-vous que ça fait partie d’une des journées à risques que vous pouvez avoir au Jurassic World, ça n’en sera que bénéfique et on pourra tous en rire au tour d’un verre plus tard dans la journée. »

Tout en utilisant une gestuelle adaptée, il fit s’installer Wren sur le sol, dans une position assise, confortable pour éviter tout mouvement brusque. Tandis qu’il donnait des recommandations et ce dernier, il indiqua à Anna d’aller lui chercher le Talkie-Walkie et les jumelles, présentes dans une caisse à l’arrière de la Jeep. Manque de bol, cette dernière avait été secouée pendant le rodéo préhistorique et certains objets manquaient à l’appel.

Par chance, les jumelles faisaient partie des éléments sur lequel, ils arrivèrent à mettre la main rapidement. Tandis que Ted et Mélissandre continuaient de rechercher activement l’appareil de communication, Anna avait utilisé son téléphone portable pour appeler le service de secours de l’île. Mais les communications semblaient toutes saturées…

Un mugissement puissant s’était alors fait entendre. Le troupeau revenait dans les environs. Ils avaient déjà fait le tour de l’enclos ? Non, ils erraient dans la zone, chargeant en suivant le leader, au hasard, comme un troupeau de moutons de plusieurs tonnes. Il fallait pouvoir détourner leur attention, rapidement. Pour occuper un taureau, il faut lui donner une cible après laquelle courir. En un instant, il prit la décision qui lui semblait la plus logique : la jeep n’étant plus utile, il fallait s’en débarrasser. Il réglerait les problèmes lié au coût de réparation du matériel plus tard. S’en sortir était une plus noble cause à défendre.


- « Les jeunes, aidez-moi à pousser la jeep dans la pente opposée. On va les attirer ailleurs. »

D’un geste rapide, Aaron déverrouilla le frein à main et lança le véhicule sur une pente lisse, de l’autre côté de l’endroit où ils avaient repéré la bulle de verre. Malgré le fait qu’elle n’avait plus assez de carburant pour démarrer, la physique faisait bien les choses et la jeep prit de la vitesse tandis qu’elle roulait de plus en plus vite, poursuivie par le troupeau. Après avoir glissé sur une bonne centaine de mètres, celle-ci fut piétinée par l’alpha. L’impact était si violent que le bruit de la carcasse métallique avait retiré le sourire de toute la petite bande. Il s’en était fallu de peu. Tout le monde s’était imaginé l’espace d’un instant dans cette jeep et heureusement, ils s’en étaient tirés avec brio.

Équipés désormais des jumelles et bénéficiant d’un peu de temps à disposition, Aaron jeta un premier coup d’œil rapide en direction de la gyrosphère. Il avait l’impression de voir quelqu’un se mouvoir hors du véhicule : un homme aux cheveux grisonnant, plutôt costaud. Un ranger peut être ? En tout cas, il avait la carrure d’une personne suffisamment forte pour qu’elle soit significative. Un autre détail, plus préoccupant le frappa : il avait sorti Coleen, inerte de l’appareil, ce qui d’un seul coup, augmenta un peu plus son stress. Il retint un juron supplémentaire avant de demander à ses stagiaires de s’activer à retrouver le Talkie. Ils allaient en avoir besoin et vite.


- « Anna, continue d’appeler jusqu’à ce que quelqu’un réponde. Tu leur précises bien que nous avons deux blessés à charge et qu’il nous faut un hélicoptère tout de suite. »

Elle avait acquiescé sans broncher. Tous avaient de toute façon bien saisit l’urgence de la situation mais également l’importance d’avoir une personne expérimentée à côté d’eux. Dans un sens, si tout n’avait pas dérapé émotionnellement parlant, c’est parce que tout le groupe avait réussi à accorder sa confiance à Aaron, en qui ils avaient reconnu une personne fiable et en qui ils pouvaient faire confiance dans ce genre de cas.

- « Je vais devoir descendre pour donner main forte aux autres personnes un peu plus bas. Les filles, je compte sur vous pour rester auprès de Wren pendant que je suis en bas. Ted va m’accompagner au cas où il y ait une victime à transporter. Si les Tricératops reviennent dans les environs, restez couchés au niveau du sol et éviter de faire du bruit. Ils ne vous repèreront pas si vous suivez ces instructions. Si en revanche ils vous trouvent et viennent par ici, descendez immédiatement nous rejoindre. Wren, tant pis pour ta clavicule, le plus important c’est ta vie, si tu dois courir, tu cours compris ? »

Le jeune homme hocha de la tête et le reste du groupe valida les instructions à leur tour.

- « L’entrée de l’attraction est à environ 2 km dans cette direction. Si nous sommes séparés ou si vous arriver à contacter les secours, prévenez-les de votre position. Utilisez votre portable et Google Map pour connaître votre localisation GPS exact. »

Mélissandre s’empara de son portable immédiatement, Anna continuait d’essayer d’appeler. Wren rassura son chef de mission pour lui assurer que tout allait bien se passer. Aaron et Ted purent ainsi partir en direction des victimes de leur collision.

Tandis qu’il descendait d’un pas modéré et après avoir manqué de chuter façon « La petite maison dans la prairie » à mainte reprise, Lucky questionna Ted sur la créature qu’il pensait avoir vu un peu plus tôt, lorsqu’ils parcouraient l’enclos, avant de tomber sur les corps des herbivores.


- « Je… Je ne sais pas vraiment ce que j’ai vu. J’ai juste eu l’impression de voir un genre de bipède, oui c’est ça. Un bipède blanc. C’est pour ça que je vous ai demandé s’il s’agissait d’un dinosaure albinos. Je ne m’y connais pas vraiment en dinosaures, mais nous sommes dans un enclos d’herbivores et comme il était sur deux pattes, j’ai pensé à cette espèce de Wolverine que j’ai vu dans un documentaire, vous savez le grand là, avec des griffes énormes... »

Non, ce n’était pas un Thérizinosaure. Il n’y en avait aucun dans le parc. Il n’y avait d’ailleurs aucun carnivore blanc. Quelque chose clochait dans cette histoire. Les deux soigneurs arrivèrent à distance de la Gyrosphère et allaient bientôt pouvoir prendre des nouvelles des deux passagers, mais Aaron devait encore éclaircir quelques points.

- « Ted, tu ne les fait pas paniquer avec cette histoire de créature blanche. Pour le moment ça reste entre toi et moi ok ? »
Le jeune homme valida ses dires.

Ils arrivèrent devant une scène assez étonnante dans laquelle le vieil homme d’expérience, giflait Coleen comme pour tenter de la réveiller, ce qui ne donnait aucun résultat pour le moment. Très rapidement, Aaron interpella le « soigneur du dimanche » :


- « Hey hey, qu’est-ce que vous faites ? Elle est inconsciente ? Vous l’avez trouvé dans cet état ? Vous l’avez déplacée ? Évitez de la brusquer s’il vous plaît !»

Aaron avait besoin de s’assurer de la bonne santé de la victime. Avec les protocoles et les risques de commotions, troubles cérébraux liés aux chocs, il valait mieux s’en assurer. Mais l’homme aux cheveux grisonnant ne se laissa pas dicter sa conduite et continuait de "secouer sa patiente".

- « Hey, je m’appelle Aaron, s’il vous plaît écoutez-moi. Vous faites partie des équipes du Jurassic World ? Vous connaissez Coleen ?»

Le regard du type se fit interrogateur. Aaron semblait être passé d’un inconnu à une « aide potentielle » dans les yeux de cet homme qu’il n’avait jamais vu auparavant. Mais il n’eut pas forcément le temps de lui répondre ou du moins, il avait préféré grommelé quelque chose dans sa barbe (un truc comme quoi les jeunes et les stagiaires sont des cons, mais il n’en était pas sûr à 100 % et il ne voulait pas brusquer quelqu’un qu’il venait à peine de rencontrer.)

Voyant qu’il n’obtiendrait pas grand-chose de ce curieux personnage, son attention se porta vers Ted qui s’était approché de la gyrosphère encore en assez bon état malgré l’accident. Le stagiaire semblait lui indiquer quelque chose : il avait repéré un bruit indiquant la présence d’un autre véhicule ou quelque chose dans ce genre-là. Mais Aaron n’était pas très attentif à ce qui lui indiquait le soigneur en herbe : il était préoccupé par l’état de santé de Coleen.

La jeune femme, assoupie était ravissante, comme lors de leur première rencontre. Lucky s’imaginait déjà la sauver et pouvoir l’inviter à un rencard, mais préférait ne pas trop y penser pour l’instant. Il ne voulait pas se donner de faux espoirs. Après tout, il était quelqu’un de réservé et d’un tantinet peureux. Il n’avait jamais osé demander à la jeune fille de le revoir et il était sûrement un parfait étranger pour elle désormais.

Ted insistait. Le vieux grognait. Soudain, il entendit le bruit d’ondes grésillantes caractéristiques d’un Talkie. C’était celui de l’inconnu. Il allait lui demander de s’en servir pour contacter un hélicoptère quant au loin, un rugissement terrifiant déchira le ciel, figeant sur place et glaçant le sang de tous les protagonistes présent. Ils étaient en danger, mais tout le monde ne le savait pas encore. Ils avaient échangé un regard avec l’homme expérimenté. D’un simple contact visuel, ils s’étaient compris. Ils ne devaient pas rester là.
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Coleen Davis

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MessageSujet: Re: Ce qu’il reste à sauver   Ce qu’il reste à sauver EmptyJeu 18 Avr 2024 - 23:32

Sa tête flottait comme dans du coton. Coleen n’était pas complètement inconsciente, pas en continu en tout cas. Elle entendait Terrence lui parler mais étrangement les sons qui lui parvenaient étaient comme distordus, incompréhensible. Elle entendit cependant clairement son “ Putain… Journée de merde… ». Le ton n’était pas franchement sympathique et elle rassembla ses forces pour tenter de refaire surface mais en vain.

Quelques sons lui indiquaient que le paléontologue s’agitait dans l’espace restreint de la gyrosphère sans vraiment comprendre. Coleen se sentit cependant clairement glisser de son siège et elle comprit que cette fois, et contre sa volonté inexistante, Terrence allait la sortir de force de l’appareil.

« Pffff… Allez viens petite… » fut la dernière chose que la petite blonde entendit alors que ses bras glissaient du harnais de sécurité.

How to dream - Sam Phillips:

Retour au pays des rêves pour Coleen. En quittant la sécurité semi-rassurante de la boule en verre, la conscience de la stagiaire avait déclaré forfait. Après tout, la jeune fille n’avait jamais été confrontée au danger. Malgré ça, elle passait sa vie dans le stress. Dans sa propre famille, elle était souvent comparée à un moineau autant par sa carrure que sa capacité à piailler de panique au moindre problème.

Pourtant elle s’était trouvée plutôt courageuse lors de l’incident des portes automatiques. Rassurée par Angel et Ashley, Coleen avait réussi à suivre les consignes et à agir pour le bien du groupe dont elle avait la charge.

Sauf qu’ici la situation était différente, bien différente. Déjà la blondinette faisait face, du haut de son mètre cinquante cinq et de ses 46 kilos non pas à une mais pleins de créatures qui devaient faire cent fois son poids et autant de fois sa taille. Donc un vrai danger, pas un incident “mineur”. Elle n’était pas soutenue par deux jeunes femmes enthousiastes et rassurantes mais par le vieux bourru de service, qui n’était ni particulièrement enthousiaste ni même rassurant, ce qui ne l'aidait clairement pas à garder son calme. Surtout, Coleen n’avait personne à diriger, encadrer ni rien du tout. Le Terrançator n’avait clairement pas besoin d’elle, ni maintenant ni jamais, pour se prendre en main et s’en sortir.

Alors pourquoi même essayer ? Quelque part, très loin, beaucoup plus loin dans la mer de coton moelleux qui l’entourait, Coleen percevait un bruit très désagréable par moment. En faisant un effort presque intense, elle parvient à percevoir plus nettement les paroles de Terrence. Elle sentit qu’on la secouait par les épaules et le geste, bien que brusque, la rassura. Après tout, il n’allait pas la laisser ici ?

Hop, troisième voyage à Coton Land. À ce rythme, elle allait finir par connaître l’endroit comme sa poche. Bien mieux que le parc où elle se perdait parfois encore. Au moins là où elle était, Coleen était en sécurité. Elle ne voyait, n’entendait rien et profitait de sa meilleure sieste dans un délicieux vrombissement mental. Le déni était certes total mais au moins elle n’avait pas, plus peur.

Jusqu’à ce que le hurlement s’élève. Un rugissement tel que tout le coton s’envola d’un coup, se dispersant immédiatement. Coleen eut un hoquet de surprise et elle sursauta de tout son corps contre la boule de verre. Instinctivement son cerveau donna une impulsion pour la remettre debout mais ses jambes ne suivirent pas et restèrent bêtement allongées sur le sol. Un peu penchée vers l’avant, la jeune fille regarda autour d’elle d’un air hébété. Personne n’avait vu qu’elle était réveillée. Il y avait d’autres personnes en plus de Terrence mais pour le moment elle ne prêta pas plus attention à eux qu’ils ne lui en prêtaient.

Discrètement, la blondinette remua ses pieds pour vérifier que ses jambes soient bien fonctionnelles… Et poussa un soupir en voyant ses converses remuer. À part son cerveau, tout semblait donc en état de marche ! Et c’était le moment de retrouver l’usage de l’ensemble de ses fonctions car un second rugissement retentissait déjà.

- Terrence !? Fut la seule chose qu’elle parvient à formuler.

Le vieil homme lui adressa un regard un peu désobligeant avant de reprendre ses échanges frénétiques au talkie. Évidemment qu’elle l’appelait lui… C’était en partie à cause de lui qu’elle était ici ! S’il ne l’avait pas fait monter de force dans la gyrosphère, la jeune fille aurait été loin de cet enclos maudit à l’heure qu’il était… Elle n’avait pas eu son mot à dire cependant. En plus, Terrence n’écoutait rien de ce qu’elle proposait et lui donnait des leçons dont il ne tenait même pas compte !

De qui se moquait-il ? “Impose toi gamine !” “Donne ton avis gamine !”, et patati et patata mais lui n’écoutait pas, il l’avait contredit en permanence. Elle voulait sortir de la gyrosphère ? Non, pas question, il l’avait poussé à l'intérieur. Elle voulait qu’il arrête de dire des gros mots ? Est-ce qu’il arrêtait de dire des horreurs pour autant ? “Putain”, bien sûr que non “bordel de merde” !  Et “couilles” par-ci, “burnes” par là, et “putain de merde”, “espèce de con”, “pute”, “pute”, “pute”, “pute” et “repute” derrière… Elle ne voulait plus descendre de la “couille en verre” ? Tant pis pour elle, on la soulevait tel un sac de potatoes et on la laissait par terre.

Coleen :

Trop c’est trop. Il voulait qu’elle s’impose ? Elle allait s’imposer !

- Est-ce qu’on pourrait partir maintenant ?

Essai n°1 nul. Personne n’avait entendu qu’elle avait parlé. En même temps, sa gorge était toute serrée par la panique et Coleen se sentait encore vaseuse. Peut-être que si elle arrivait à se lever, sa voix aurait-elle plus de volume ? Vaillamment elle prit appui sur la gyrosphère mais sa main moite glissa sur le verre avant qu’elle n’ait même eu la force de se lever. Sérieusement ? Essai n°2, tout pourri. Les autres avaient l’air de s’organiser sans elle. Quelque chose au fond d’elle, probablement l’habitude, lui indiquait que quelque soit la solution choisie ce ne serait pas celle là qui l’arrangeait. Il fallait faire vite.

Maintenant à genoux dans l’herbe encore un peu humide, la jeune fille parvient à se mettre debout et à faire quelques pas hésitants. Un sifflement aigu se fit entendre à ses oreilles. C’était nouveau cette douleur à la tête ? Est-ce qu’elle s’était cogné dans l’accident ? Elle porta sa main à son crâne, frotta brièvement ce qui augmenta la douleur et vérifia ensuite sa paume. Pas de sang. Juste une bosse donc ? Sa joue était aussi légèrement endolorie sans qu’elle sache vraiment pourquoi.    

Allez ! Cette fois, elle était debout, ses jambes semblaient tenir le coup, c’était partie pour l’essai n°3. De toute la force de ses poumons, Coleen se mit à crier en direction des hommes qui accompagnaient Terrence.

- Est-ce qu’on peut sortir d’ici ? S’enfuir en courant par exemple ?

Le cri qui sortit de ses lèvres fut si fort qu’il lui donna mal aux oreilles. Ce ne fut qu’après qu’elle eut fini de parler et en constatant que le son continuait, que Coleen réalisa que la bestiole avait choisi SON grand moment à elle pour hurler de nouveau. Personne n’avait entendu un traître mot de ce qu’elle avait dit. Elle ne savait donc que penser de l’essai n°3.

Comme un seul homme, les autres employés du parc, des soigneurs à en juger par leur tenue, se mit à courir dans sa direction. Malgré son âge, Terrence les dépassa en quelques secondes et attrapa Coleen par le bras en brâmant de sa voix grave :

- Cours gamine ! On se barre d’ici !

Mais c’est ce qu’elle avait dit ! Elle venait juste de le dire ! Les soigneurs les dépassèrent au bout de quelques mètres mais l’un d’eux resta à leur hauteur. Après quelques instants, il prit également son bras et accéléra sans la lâcher.

- Allez courage, Coleen ! Cours !

Mais qu’est-ce qu’ils croyaient qu’elle faisait ? A cette vitesse, elle n’était certainement pas en train de cueillir des pâquerettes ! Et comme il connaissait son nom ? Coleen ne voyait même pas son visage, elle ne reconnaissait pas sa voix et lui aussi se permettait de lui donner des conseils ?

- Je fais… Ce que je peux, se mit à piailler la jeune fille à bout de souffle. - Et arrêtez de me donner des ordres nuls… Merde !

Furieuse, elle dégagea ses bras, inspira un grand coup. Allez Coleen ! On inspire par le nez, on expire par la bouche et on pique un grand sprint !
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