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Cole Hudson
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Cole Hudson


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MessageSujet: ¤ Recoller les morceaux ¤   ¤ Recoller les morceaux ¤ EmptyJeu 20 Oct 2022 - 20:04

Londres -  29 mai 2015. 12h15.


¤ Recoller les morceaux ¤ Tired-hungover

Passé la frustration et l’énervement, Cole avait dû se rendre à l’évidence. Il était face à un dilemme et des complications qu’il n’avait pas du tout anticipé. Le flux immense d’informations que Shivak lui avait donné le travaillait énormément. Il était retourné à son hôtel pour chercher une solution, pour essayer de comprendre ce qu’il avait essayé de lui dire en lui donnant ce bout de papier. Les coordonnées étaient celle d’Isla Nublar. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour trouver cette information. Si cette première donnée lui semblait déjà absurde, le reste l’était tout autant… Il s’était encore foutu de sa gueule, voilà tout. Il ne fallait pas chercher plus loin. Ce connard avait même pris le temps de chercher une musique sur youtube et d’inscrire le lien en toute lettres. À quel point fallait-il avoir un esprit tordu pour faire ça ? Alors que, il l’a dit lui-même, des millions de vies sont en jeu. Imaginer le sourire de l’homme satisfait lui fit grincer des dents. Grincer des dents et s’imaginer l’homme satisfait de cette stupide blague le fit se crisper sur le siège. Pourquoi avait-il pris la peine de lui donner ces contacts si tout ça n’était pas un ramassis de conneries. Il devait y avoir un fond de vérité. Mais qu’est-ce que cet empoté de Chris Nedry venait faire là d’abord ? Certes, il était doué et compétent, on ne pouvait pas le nier, mais il était également un des êtres les plus insupportables qu’il avait jamais rencontré. Cole levait les yeux au ciel rien qu’à s’imaginer devoir le contacter. La plaie. En même temps, Shivak et Chris étaient presque de la même trempe. Bien sûr qu’ils s’étaient appréciés et s’étaient aidés. Ce dernier travaillait toujours sur Isla Nublar et continuait d’emmerder les gens comme simple informaticien.

Quant à Emma, elle ne travaillait même plus pour InGen, depuis bien longtemps. Cole et elle avaient travaillé à plusieurs reprises ensemble. Elle était intègre, déterminée et droite dans ses bottes. Et d’une certaine manière, Cole lui devait la vie puisque sans elle certaines opérations menées sur Isla Sorna auraient certainement viré à la catastrophe. Alors pourquoi diable Shivak voulait-il qu’il la contacte ? Il devait l’avouer, il ne connaissait pas du tout son niveau d’implication dans toute cette histoire. Il savait que la jeune femme et l’ancien journaliste avaient eu une relation puisque lui-même l’avait annoncé le soir des élections. Est-ce que Shivak lui avait dit la vérité ? Il lui avait dit que de ces noms qu’il les avait aidés par le passé. Jusqu’à quel point il l’avait impliqué là-dedans ? Cole, à vrai dire, n’était pas tout à fait sûr de comprendre ce que ça voulait dire. Est-ce qu’ils avaient tous les trois travaillés pour K-C ? Ou pour cette nouvelle facette que Shivak semblait montrer ? Cole, lui, n’avait pas entretenu de relations particulières avec Emma. La jeune femme n’était pas désagréable à regarder mais ce n’était jamais allé plus loin. Il se souvenait néanmoins de cette soirée particulière où ils furent conviés par Marcos Shannon dans son bungalow pour des révélations… Cole creusait un instant dans sa tête en fermant les yeux.


“Je suis déjà au courant de presque tout ce que tu nous as dit.”


S’il ne se souvient pas précisément de sa voix, il se souvient cependant de ces mots qu’elle avait employés. Il est vrai qu’Emma n’avait pas semblé surprise par ces fameuses révélations et elle avait même mise en garde le paléontologue. Elle l’avait fait également pour Cole… À juste titre. Emma enquêtait-elle donc sur le projet T et sur K-C ? Avait-elle échangé avec Josh ? Avaient-ils travaillé ensemble sur cette enquête ? Cole soupirait. De toute façon, Emma Beckett avait démissionné quelque temps après les attentats et il n’avait absolument aucun contact avec elle. Il allait devoir creuser un peu sur le sujet.

Pour ce qui est de Shaélynn… Jamais elle ne retournerait sur Isla Nublar. Rien que d’y penser était complètement insensé. Pourquoi retournerait-elle sur cette maudite île ? Elle n’avait jamais pu être interroger et, à sa connaissance, rien à part les accusations de Shivak la pointait du doigt pour le meurtre de John Hammond. Elle avait simplement disparu. Mais elle était recherchée et cela serait du suicide d’y retourner. Et puis, quand bien même, qu’est-ce que Cole était censé faire ? Attendre sur Nublar comme un idiot en espérant la voir arriver ? Mais où ? Comment ?  Qu’est-ce qu’il devait faire ? Et qu’est-ce qu’il pourrait bien lui dire ? Devait-il reprendre ses fonctions comme si de rien n’était du jour au lendemain et attendre que l’autre connard l’appelle éventuellement ? Attendre. Ce mot lui faisait tirer une grimace. Cole ne voulait plus attendre. Cinq à dix jours, ça lui paraissait si loin. Et il y avait tout de même cinq jours de flottement. Tu parles d’un suspense…

Musique :
Spoiler:


Après avoir réglé sa chambre, Cole s’était finalement dirigé le jour même à l’aéroport international Gatwick. Situé à 45km au sud de Londres, le jeune homme se sentait un peu bête de n’avoir pas visité la capitale du pays. Mais la ville n’allait pas bouger. Il avait d’autres choses en tête. Il avait abandonné son véhicule en cours de route et avait fait appel à un taxi. Inutile de faire le plein pour une voiture qu’il n’utiliserait plus jamais. Il l’avait acheté une misère à une casse du coin. Moins contraignant que de devoir louer un véhicule qui aurait nécessité notamment qu'il entre ses coordonnées sur une application quelconque, qu’il dépose des papiers voire même une caution. Il laisserait moins de traces derrière lui. Et puis, à l’origine, il ignorait combien de temps il allait rester en Angleterre. Jamais il n’aurait pensé que son passage soit aussi expéditif. Force était de constater qu’il n’était pas suffisamment resté longtemps pour que cette opération soit rentable d’une quelconque manière de toute façon. Cependant, il ne pouvait le nier, ce voyage avait été nécessaire voir indispensable. Il ne regrettait pas son geste. Il avait sauvé Shivak. Il avait sauvé une personne qu’il détestait au plus haut point, pour pleins de raisons, certes, mais il avait sauvé une vie. Si ça, ça ne comptait pas quelque part. Et bien qu’il n’avait aucune appétence pour aucune religion quelles qu'elles soient, il regardait un instant le ciel à se demander si ça lui accordait un passe droit automatique pour là-haut. Son rival était maintenant reparti. Qu’ils l’acceptent ou pas, les deux hommes s’étaient rapprochés. Cela ne voulait pas dire qu’ils s’appréciaient pour autant. Ils s’étaient simplement séparés avec un statu quo et des promesses qui, avec un peu de chance, n’étaient pas juste en l’air. C’était en tout cas ce qu’espérait Cole en regardant encore le ciel.

Deux heures plus tard, Cole avait embarqué avec le reste des passagers dans le vol n°4U9623 en direction de San Diego. L’avion se prépare pour son ascension tandis que le jeune homme, assis côté hublot, a déjà pris un peu d’avance et a décollé bien avant l’heure.

La peur. La peur d’avoir une nouvelle crise. La peur de se donner en spectacle et d’effrayer ces gens. La peur d’être vulnérable. Il avait passé plus d’une heure sur le quai d’embarcation à ruminer et à s’inquiéter. Ce sentiment de peur avait fini malgré lui par prendre le dessus et il avait fini par ingurgiter plus de cachets qu’il n’en aurait fallu.

Accélération. Le paysage défile à vive allure. Cette impression de flotter. Ça y est.

Accroché à son siège, Cole baille à répétition pour compenser les variations brutales de pression. Il la voit au loin. La ville-monde. (*surnom donné à la ville de Londres) La vue est à couper le souffle. Cole s’en prive en fermant les yeux. Il s’imagine l’espace d’un instant une visite aux côtés de Shaélynn. Son sourire ravageur, son déhanché charmeur. Ils marchent ensemble sur le pont de Westminster. Ils sont heureux. Des badauds déambulent sur un large trottoir encombré. Les voitures et les bus rouges se mêlent à quelques crieurs qui font attraction pour les touristes. Il se retourne et contemple la Tamise. L’Oeil de Londres l’observe et lui montre son plus beau tour. Derrière lui trône la célèbre tour Élizabeth du palais Westminster. Big Ben scande son plus bel ouvrage alors que son public s’exclame. Une voix l’appelle. Il se retourne. C’est Priscilla qui vient le rejoindre. Son rire se mêle à la mélodie alors qu’il l’observe remettre une mèche derrière son oreille. Il sourit et ferme les yeux alors que ses lèvres viennent se poser délicatement sur sa bouche. Lorsqu’il les rouvre, il est accueilli par un coup de klaxon et une brimade.

Autour de lui, tout a changé. Il est seul.

Il se tourne subitement attirer par ses voix qui s’éloignent. Il lève les yeux au ciel qu’il n’aperçoit presque pas. Des infrastructures gigantesques s’étirent et disparaissent loin dans des hauteurs exagérées. Des coups de klaxon, des sirènes, des discussions à en perdre la tête, des lumières qui dansent, de la musique dans les moindres recoins et des odeurs par milliers. Il est dans la ville qui ne dort jamais. Il est dans une de ses grandes avenues qui ne finit pas. Il s’émerveille et observe tout ce qui l’entoure quand soudain des mains l’attrapent par la taille et le soulève à des hauteurs qui donnent le vertige. On l’installe sur des épaules qui rassurent et il attrape un front de ses dix doigts maladroits. Son petit corps appuyé contre l’arrière de cette tête sent les infimes vibrations de cette voix grave qui le berce. Puis, il la voit. Cette vague humaine qui déambule dans la rue de cette cadence endiablée. Cette danse du temps qui ne fait que s’écouler, de ces gens qui n’ont pas le temps et qui sont pressés, de tous ces visages inexpressifs et piégés dans ce rythme qui leur est imposé. Une femme les regarde lui et cet homme qui le porte. Elle les regarde avec un sourire éclatant. C’est la plus belle chose qu’il n’ait jamais vue. On dirait un ange. Il ne peut s’empêcher de ressentir une joie immense en voyant cette femme. Sans vraiment comprendre pourquoi, elle est tout ce dont il a besoin pour l’instant. Mais quand celle-ci disparaît soudainement dans un nuage de poussières, il est emparé d’une profonde tristesse et d’une détresse qu’il n’a jamais ressenti. L’homme disparaît à son tour et très vite il fait noir. Il tombe et tout devient noir. Il est seul. Des visages tout aussi souriants apparaissent et disparaissent de sa vie. Le temps défile et lui reste de marbre. Il ne veut plus et il ne peut plus sourire. Il veut les revoir mais c’est impossible. Rien ne peut les remplacer. Mais il peut avancer. Et quand il se rend compte de son erreur, quand il veut les rattraper, il est déjà trop tard. Alors les visages s’éloignent et il ne reste plus que lui, plongé éternellement dans le noir. La solitude l’éloigne davantage. Il s’enfonce de plus en plus dans les tréfonds de son esprit alambiqué. Il reste ici, longtemps. Il met alors un sourire sur son visage mais il ne sourit pas. Les gens le voient. Les gens l’adorent. Mais personne ne l’aime. Alors à ce moment, il se sent vraiment seul au monde.

Puis tout s’efface. Il grandit subitement. Les souvenirs se forment, les choses deviennent plus claires. Il a construit quelque chose. Il s’est construit un parcours, une vie, un visage. Il a construit Cole tel que les gens veulent voir Cole. Mais il est fatigué. Il est fatigué de Cole. Il est fatigué des gens. Alors il abandonne. Il se renferme. Il enlève le masque et s’isole à nouveau. Il est las de ces gens sans considération. Il est las de ces gens qui regardent sans voir. Alors il disparaît. Il est à nouveau seul. Il est à nouveau dans le noir. Il se morfond et se déconstruit petit à petit. Alors lorsque cette opportunité vient s’offrir à lui. Il est incertain. Il hésite. Mais il repense à tout ce qu’il a appris, tout ce qu’il a parcouru. C’est un moyen pour lui de recommencer. C’est un moyen de partir ailleurs et de changer d’horizon. C’est le choix de la facilité.

Puis tout tourbillonne. Il est là bas. Il est à Isla Nublar. L’île des brumes. Pourtant. C’est là bas que le brouillard qui l’entoure disparaît. Les gens le remarquent. Des gens s’intéressent à lui. On l’écoute et on le reconnaît enfin. Du jour au lendemain, il n’est plus seul. Ils rencontrent des gens. Cole a l’impression d’être heureux pour la première fois. Puis, il la voit. Elle est différente mais elle lui procure les mêmes sensations. Celles de l’ange. Elle brille. Son sourire provoque une marée de joie. Elle est la lumière. Cole s’accroche à celle-ci comme il ne l’a jamais fait. Il a laissé partir le premier ange, il ne veut pas laisser partir celui-ci. Elle est tout pour lui. Mais la lumière s’estompe brutalement. Il la perd de vue et il ne la retrouve plus. Il est perdu dans le noir. Les visages se moquent de lui. Très vite, l’histoire se répète. Cole est perdu, il est resté trop longtemps dans le noir. Et lorsqu’une autre lumière s’approche de lui, celle-ci est trop forte. Il est aveuglé et ferme les yeux. Il ne peut plus la voir, c’est trop douloureux. Alors il s’enfuit pour ne plus avoir mal…






Au-dessus de l’océan Atlantique - 29 mai 2015. 6h00.



Cole s’était réveillé assez brutalement de cet étrange rêve quand un gamin assis derrière lui avait eu la bonne idée de lui mettre un grand coup de pieds dans les reins. Il ne savait pas s’il devait le remercier ou le maudir. Il optait pour un sourire qu’il gardait finalement pour lui lorsqu’il constate que les parents n’ont même pas remarqué les activités de leur progéniture. À nouveau accroché à son hublot, il observe le paysage d’un air pensif. Le soleil se distingue tout doucement alors que le petit matin se prononce à l’horizon. Si cette vision est inestimable, cette étrange sensation en revanche désagréable lui provoque des hauts le cœur et des vertiges. Le vrombissement assourdissant de l’avion lui donne une migraine d'enfer qui n'arrange rien et ce n'étaient certainement pas les cachets qu’il avait pris qui allaient l’aider. Cole a en effet la terrible sensation de remonter le temps sans même s’en rendre compte. Il vivait encore et toujours cette journée qui non seulement s’éternisait mais se répétait. Il allait dormir deux fois la même journée. Il allait vivre deux fois la même journée mais il allait faire des nouveaux choix, suivre un autre chemin. C’était un peu comme si l’univers lui offrait une seconde chance, une chance de revenir en arrière sur des décisions qu’il avait prises sur un coup de tête. Des décisions qu’il regrettait aujourd’hui. Puis les pensées le rattrapent, le sommeil le guette. Ils ferment à nouveau les yeux…

Le trajet allait encore être long.

Musique :
Spoiler:


Le vrombissement du monorail le rendait impatient. Une boule à la poitrine, Cole était assis, la tête appuyée contre la vitre et attendait. Il ne savait pas comment s’y prendre. Il ne savait pas ce qu’il devait faire ou même ce qu’il devait dire. Il a peur mais il ne recule pas. Il a tourné dans sa tête une multitude de scénarios. Cela fait des jours qu’il rumine toutes les choses qu’il veut lui dire. Tous les trajets qu’il a fait, tous les kilomètres qu’il a parcouru.

Il sait juste qu’il doit le faire. Il doit la retrouver. Coûte que coûte.

Confrontant son reflet, cette nouvelle personne qu’il découvrait encore, retraçait son parcours de ces derniers jours. Il se demandait encore comment les choses avaient pu prendre cette direction. Ces échanges houleux avec Shivak. Des sautes d’humeur, des insultes. Ils avaient failli en venir aux mains. Mais au final. Il était là. Aujourd’hui, il était là grâce à lui. Shivak ne lui devait rien. Indirectement, ils s’étaient tous deux sauvés la vie. Cole lui devait au moins ça. Les ennemis avaient temporairement enterré la hache de guerre. Les ennemis coopèrent et font face à une plus grande menace. Aujourd’hui, Cole n’était pas là pour ça. Il n’avait pas annoncé son arrivée, il n’avait pas annoncé son retour. Il inspire. Il se sentait bien. Il se sentait libre. Les deux énormes portes, dans un grincement clinquant, s’ouvrent lentement alors que la voix leur annonce la bienvenue.

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Les gens s’exclament. Cole reste indifférent. La vue est sidérante. Le paysage est grandiose. Le cadre est magnifique mais Cole reste indifférent. Il connaît déjà tout de cet endroit. Il est concentré sur sa mission. Il doit la voir. Il est impatient. Il ne sait pas qu’elle va être sa réaction. Il a peur. Il a toujours cette boule désagréable au ventre.

Que va-t-il lui dire ? Par où commencer ? Va-t-elle vouloir l’écouter ?

Il prend une profonde inspiration. Le monorail se stoppe. Tout le monde descend. Cole laisse ses peurs à l’intérieur et descend d’un pas assuré. Pas question de faire machine arrière. Une horloge lui indique qu’elle va bientôt terminer son rendez-vous avec des potentiels partenaires. Elle a organisé une sorte de visites interactives au sein du centre de l’innovation. Une stratégie astucieuse pour montrer les infrastructures et appuyer une argumentation plus facilement. Difficile de dire “non” quand on en a plein la vue. C’est également ici qu’il y a le plus de gens. Les enfants courent, les adultes peinent à suivre. Il y a tellement de choses à regarder. Lui-même ne sait pas où donner de la tête.
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Soudain, il s’arrête. Il se stoppe net. Son cœur s’accélère. Il essaye de sortir, de s’échapper de sa cage thoracique. Des gens le bousculent. Il ne le remarque pas. Il n’est plus là. Ses jambes chancellent. Il a peur. Il a envie de bouger mais il ne peut pas. Il a le souffle court. Elle est là. Elle sourit. Une poignée de main. C’est dans la boîte. Cole sourit à son tour. Encore une réussite pour Priscilla Kensington. Les investisseurs se retirent. Elle s’arrête un moment. Elle saisit son portable et survole l’écran avec son doigt. Cole s’imagine alors qu’elle regarde probablement son prochain rendez-vous. Il prend une grande inspiration.

Elle est là.

Elle est proche et si loin à la fois. Prenant son courage à deux mains, il s’élance. Il fait le tour de cette plateforme holographique qui amuse des enfants, qui crée des formes bleuâtres qui s’étirent et surprennent. Il se trouvait maintenant derrière elle. Il était désormais à quelques mètres. Suffisamment proche pour voir désormais sa chevelure, ses courbes et entendre indistinctement sa voix. Elle est là. Le capharnaüm humain résonne sous cette gigantesque coupole. Il a envie de l’appeler. Il ne le fait pas. Il veut se rapprocher. Ses jambes ne bougent plus. La tête baissée sur son téléphone, elle relève la tête. Cole ne bouge plus, il est derrière elle. Il hésite. Elle ne l’a pas vu. Il ne bouge pas. Elle part. Il ouvre la bouche. Il veut l’appeler. Il ne l’appelle pas. Il ne peut pas. Ses jambes refusent de bouger. Il expire.

Pourquoi il n’y est pas allé ? Pourquoi il ne l’a pas appelé ? Pourquoi il n’y arrive pas ?

Il n’avait pas le droit de lui faire ça. Il n’avait pas le droit de revenir comme ça… Il n’avait pas le droit de décider quand elle était prête. Il ne pouvait pas s’imposer. Pas comme ça. Pas après ce qu’il avait fait…

Puis tout devient noir… Il est seul.
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Quelque part, dans le ciel du continent américain - 29 mai 2015. 2h00



Cole se réveille en sursaut. Il cherche du regard quelqu’un ou quelque chose sur lequel se raccrocher. Le vrombissement est toujours aussi fort, ses oreilles ne s’y sont toujours pas habitués. Elles ne le feront pas. C’était beaucoup trop accommodant, beaucoup trop inconfortable. L’habitacle de l’avion était désormais plongé dans le noir quasi intégrale et un certain calme réignait. Les gens pour la plupart dormaient. Le jeune homme, lui, était en sueur. Ce rêve. Ce rêve lui semblait tellement réel. Si réel. Le bon côté des choses était que cette longue sieste avait estompé sa migraine. Un vieil homme assis à côté de lui est également réveillé. Les deux hommes se toisent et se sourient en guise de politesse. Cole se retourne contre le hublot pour éviter ce contact humain pour lequel il n’est pas tout à fait prêt encore. Les nuages forment des silhouettes complexes, le ciel est étrangement sombre, de faibles lueurs du sol se révèlent parfois.

Soupir.

Le jeune homme hésite. Il est encore incertain de ce qu’il doit faire. Qu’est-ce qu’il doit faire ? Qu’est-ce qu’il doit dire ? Il a beau peser le pour et le contre, il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses. Il y a les dernières volontés d’une personne décédée qui lui était certes cher mais qui lui a donné un fardeau qu’il ne méritait pas et qui lui a été forcé sans qu’il ne puisse rien faire ni rien dire. Il y a cette mission presque imposée par son rival mais dont il était finalement le fautif puisqu’il lui avait forcé la main pour qu’il lui dise la vérité. Et puis il y a deux femmes qu’il aime de tout son cœur. D’un côté Shaélynn et de l’autre Priscilla.

N’était-il déjà pas trop impliqué dans toute cette histoire de projet T ? Ne risquait-il pas véritablement de les mettre en danger toutes les deux ? Et si Kimeria Chemestry savait pour Shivak ? Et s’ils savaient que Cole lui était venu en aide ? Et s’ils savaient pour Josh Solomon et ce qu’il lui avait dit avant de mourir ? Cole était-il en danger ? Ne mettait-il pas en danger les personnes qu’il côtoyait ?

Shivak lui avait dit de faire profil bas mais Cole avait l’impression qu’il pouvait faire bien plus. Il avait cet instinct qui lui dictait des choses contraires. Rien de ce qu’il pensait entrait même dans la case “profil bas”. À quel point la Chimère connaissait Cole Hudson ? Lui-même ignorait des choses sur lui. En quoi Cole Hudson était intéressant pour la Chimère ? Si Shaélynn était en danger, n’aurait-il pas tenté de faire pression sur elle en atteignant les gens qui lui étaient chers ? Cole ne faisait pas partie de ces gens. On l’avait pas ligoté à une chaise et torturé pendant des heures. Le jeune homme s’était de toute façon débrouillé tout seul pour se torturer l’esprit. Probablement et suffisamment bien pour que la Chimère elle-même pense la même chose que Shivak. Cole Hudson n’est juste qu’une vieille merde insignifiante depuis la mort de Josh Solomon. Voilà ce qui le résumait. Il pouvait toujours retourner au parc. On ne le remarquerait pas. Cela serait probablement juste énoncé comme un fait. “Ah Cole Hudson est retourné sur Isla Nublar.” Identique à un “Il va faire beau demain”. “Cole ! Cole Hudson est ici !” Regardez comme tout le monde s’en fout.

Quoi qu’il en soit, Cole se posait toujours plus de questions. Questions qui se bousculaient dans sa tête et provoquaient en lui un profond mal-être. Il était venu ici pour avoir plus de réponses. C’était un échec total. La dernière chose qu’il avait voulu c’était de mettre en danger quelqu’un. Encore moins de tomber sur Shivak Garland. Il pouvait regretter autant qu’il voulait toutes les décisions qu’il avait prises, c’était toujours trop tard. Il avait tout gâché. Son histoire avec Shaélynn s’était terminée en fiasco. Sa carrière prenait une tournure désastreuse. Son état mental n’avait fait qu’empiré. Sa relation avec Priscilla avait implosé. Sans parler de son alcoolisme modéré mais non assumé. Et maintenant, il ne savait pas ce qu’il devait faire. Les choses que Shivak lui avait dites avaient provoqué la peur et le doute chez le jeune homme. Quoi qu’il dise pour le rassurer, il se sentait dos au mur. Pris au piège de toutes ses questions et de ses pensées. Plus que jamais il avait besoin d’une lumière pour le guider…






San Diego - 28 mai 2015. 23h30.


Musique :
Spoiler:

L’avion avait atterri avec un peu de retard. Cole avait pris ses affaires. Trois fois rien. Il avait voyagé léger. Il devait rejoindre le centre de la plus belle ville d’Amérique, le berceau historique de la Californie comme les américains aimaient à l’appeler. Il était parcouru d’un sentiment étrange. Il était à la fois exténué de ce voyage mais il avait déjà beaucoup trop dormi pour être fatigué. Pas question de remonter dans un véhicule, il avait juste envie de marcher. Il faisait bon de toute façon. Le temps était agréable. Une légère brise venait caresser son visage. Son sac par-dessus l’épaule, il longeait la côte d’Harborview. La six voies était parfois allumée de quelques phares, simplement de passages. Les silhouettes des bateaux dansaient au rythme des vagues. Puis les fontaines de Waterfront Park se joignent finalement au fracas des vagues contre les quais. Elles semblaient bercer et remuer sa multitude de questions à laquelle il n’avait pas encore de réponses. On pouvait voir quelques bandes de jeunes assis dans l’herbe, qui traînaient aux alentours, profitant de la fraîcheur du soir. Cole, lui, continue de marcher. Les lampadaires éclairent la route d’une lueur orangée qui donne une atmosphère particulière. Avec le vent, les palmiers viennent rejoindre cette drôle de chorégraphie nocturne. Le Claim Jumper disait au revoir à ces derniers clients alors que le jeune homme s’engageait dans la West Ash Street. Il est accueilli par des feux tricolores qui viennent cadencé et rythmé sa marche. Les lumières envahissantes de quelques gratte-ciels viennent désormais polluer le ciel d’une étrange robe brumeuse. Puis la route devient pénible. Le chemin devient difficile.

Après une bonne heure de marche, une profonde fatigue physique et morale le conduisait finalement dans le premier fast-food encore ouvert à cette heure-ci dont l’enseigne attire encore quelques couche-tard. Cela faisait quelques jours qu’il n’avait pas mangé correctement et le dépaysement qui l’avait assailli était également passé par ses besoins culinaires. Rien que l’odeur de ce bon burger américain lui donnait une sensation de bien-être indescriptible. Il était bon de rentrer chez soi. Pourquoi se sentait-il chez lui ici ? La réponse était finalement assez évidente mais il n’était pas encore certain que cela soit la bonne décision à prendre. Ses yeux vagabondaient d’un air pensif. Les rues étaient étrangement silencieuses, quelques voitures passaient sans s’arrêter. Les employés derrière les caisses enregistreuses discutaient tranquillement d’un air fatigué tandis que d’autres clients avec d’autres histoires profitaient aussi du calme qui régnait… Les briques rouges du bâtiment d’en face lui rappelaient son séjour en Angleterre. L’enseigne aux néons presque aveuglants lui indiquait qu’il allait probablement passer cette nuit dans cet hôtel.

Quelques instants plus tard et après avoir terminé son repas, il entrait à l’intérieur de l’établissement. Un homme derrière un comptoir prenait un grand sourire et l'accueillit d’un simple “bonsoir” qu’il parvenait à accentuer d’un accent qu’il ne connaissait pas. Après avoir récupéré la clé et finalement trouver la chambre correspondante, il referme la porte derrière lui et soupire un grand coup. Ses jambes lui font un mal de chien mais il essaye de ne pas y penser. Il jette son sac sur le lit, enlève sa veste et profite de cette nuit calme pour réfléchir encore un peu plus. Ces derniers jours ont été agités et malgré son sommeil interminable dans l’avion, il est exténué. Il ne veut pas dormir mais il ne veut rien faire. Il veut juste rester là à ruminer. Sur le balcon, penché sur cette rambarde, il observe la ville et ses lumières. San Diego répond à ses questions à coup de klaxons, de sirènes et d’exclamations.

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MessageSujet: Re: ¤ Recoller les morceaux ¤   ¤ Recoller les morceaux ¤ EmptyJeu 27 Oct 2022 - 19:17

San Diego - 29 mai 2015. 14h30.


Une grande inspiration. Une sonnette. Il attend. Une éternité. Il souffle en déformant ses joues. Il frotte ses mains sur ses jambes. Il a peur. Mais il attend.

Rien. Personne.
Musique :
Spoiler:


Un bruit de clés. Cole ouvre la porte. Elle n’a pas eu le temps de changer la serrure. Il soupire. Il souffle. Il est à la fois soulagé, rassuré mais aussi profondément déçu. Un cocktail de sentiments qui lui compresse la poitrine, un poids de plus qu’il peine à contenir. Il ne retient pas la porte. Elle vient taper la butée qui provoque un couinement saccadé qui lui donne la terrible sensation que cet appartement lui rit au nez. Cet appartement, c’est son échec qui lui fait face. Il n’entre pas tout de suite. Il attend. Cette terrible impression. Celle d’être un inconnu, un intrus qui pénètre dans l’intimité de quelqu’un. Il a honte. Il n’est pas encore tout à fait prêt. Il respire puis, finalement, avance et entre à l’intérieur. Rien n’a changé. Presque rien. Il y a juste moins de… Lui.

Il cherche un instant du regard. Ses yeux balayent la pièce et essaient d’esquiver vainement les souvenirs. La lumière du soleil traverse le séjour. Il fait bon. Sur la table, des papiers entassés qui trainent. Des factures, des lettres qui ne sont pas encore ouvertes. Il les passe en revue pour voir si certaines lui sont adressées, sans vraiment les regarder puis les repose. Il s’attarde un instant dans la cuisine, se remémore les dernières conversations, les derniers moments. Il jette un coup d'œil sur le frigo, un air incertain. Puis, il se dirige instinctivement vers la chambre. Ses vêtements sont dans des sacs plastiques, il n’y prête pas attention. Tout du moins, il essaye de ne pas y prêter attention. C’est beaucoup trop douloureux. Il déglutit, ses lèvres se pincent. Il n’a pas de temps à perdre.

Peut-être que c’est déjà trop tard ?

Il se glisse sur la chaise de bureau qui grince des souvenirs qui font sourire. Il appuie sur le bouton d’alimentation qui brise alors le silence. Les ventilateurs se déclenchent, une led s’allume. Il essaye de s’accrocher à quelque chose pour ne pas penser mais l’attente lui semble interminable. Rien n’a changé. Une photo de ses parents trônent sur le bureau. Il ne les a encore jamais rencontré. Une succulente en plastique repose sur le bord de l’écran. Cole sourit en coin en soufflant du nez. L’amour qu’elle porte aux plantes n’a jamais été réciproque. Il aimait se moquer d’elle sur ce sujet, lui dire qu’elle était capable malgré elle de la faire mourir quand même. Cinq minutes plus tard, il est finalement sur la session. Le fond d’écran neutre d’un paysage quelconque apparaît. Il bouge la souris et double clic sur l’application. Pendant un instant, il oublie. Il s’imagine la voir entrer dans la pièce. Il entend sa voix. Il voit son visage. Il s’imagine.

Mais rien. Personne.

Il parcourt les mails, retrouve rapidement son agenda. Il retrace son parcours, les messages des derniers jours. Elle est là-bas. Dans un récent échange, elle annonce son installation sur place pour plus d’efficacité, moins de perte de temps. Elle ne le mentionne pas, elle ne parle pas de lui. Elle énonce juste. Un message solennel que Cole essaye de décrypter. Il lit à travers les lignes. Il sait. Et ça fait mal d’y penser. Son souffle est saccadé. Il essaye de ne pas craquer.

Est-ce qu’il est trop tard ? Doit-il renoncer ?

Non… Au fond  de lui, il sait. Il a dû mal à y croire. Mais il a envie d’y croire. Il se raccroche à ce qu’il peut. Il se rappelle les conversations avec Shivak. Sa tête se balance vers l’arrière, il attrape ses cheveux devenus envahissant de ses deux mains. Après une inspiration, il finit par se lever nonchalamment. et se rend vers la salle de bains. Sa veste tombe lourdement sur le sol froid. Il se dénude et entre dans la cabine. L’eau le harcèle, lui rappelle leur dernière douche et leurs derniers instants. Cette pluie interminable. Le temps s’arrête. Il a l’impression que cela fait une éternité qu’il ne s’est pas posé. Ces derniers jours ont été mouvementés, perturbants et turbulents. Il n’a pas dormi la veille. Pas vraiment. Il n’a fait que ressasser. Il n’avait pas réellement trouvé ce pourquoi il était parti à l’origine mais il savait au fond qu’il n’était pas parti pour rien. Il allait devoir maintenant faire face aux conséquences, il allait devoir braver cette peur qui le prenait aux tripes. Il allait devoir la confronter.

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Quelques minutes plus tard, il saisit une serviette, se sèche rapidement et la glisse autour de la taille. Là, devant le miroir, il contemple l’homme qu’il ne reconnaît désormais plus. Les chemins se sont séparés. Pendant un instant, il n’a pas l’impression d’être là. Et comme pour s’alléger d’un fardeau devenu trop lourd, il attrape une mèche de cette barbe devenue trop longue. Il inspire.

Coup de ciseaux.

Il respire. Il se sent léger.
Libéré. Il recommence.

Coup de ciseaux.

Il s’attèle à la tâche. Il se cherche. Quelque part, sous ce visage se cache la personne qu’il fut un jour. Il se cherche.

Coup de ciseaux.

Sa confiance. Sa joie de vivre. Son rire. Sa persévérance. Son enthousiasme. Tout est là quelque part. Il coupe. Il cherche.

Coup de ciseaux.

Il frappe ses deux joues et secoue la tête pour se débarrasser de quelques gouttes d'eau qui s’accrochent encore à lui. Il balance la tête dans un rythme qui n’existe que dans sa tête. Il se coiffe. Il s’attarde. Il se voit. Il respire. Il est en paix. Il est prêt.

Spoiler:


Il a l’impression d’être épris d’une nouvelle énergie. Il se sent bien. Il fait volte-face et se dirige vers la cuisine. Il prend une grande inspiration et finit par glisser sa main derrière le frigo. Il en sort une bouteille de whisky qu’il avait dissimulé, enlève le bouchon et en verse l’intégralité du contenu dans l’évier. Il expire et souffle en levant les yeux au ciel. C’était un premier pas, sa première étape, son premier effort. Le plus dur restait à venir…

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Cole Hudson
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MessageSujet: Re: ¤ Recoller les morceaux ¤   ¤ Recoller les morceaux ¤ EmptyVen 4 Nov 2022 - 12:11

San Diego - 29 mai 2015. 19h15



Musique :
Spoiler:

Vendredi soir.

Elle va rentrer. Il le sait.


Il l’a lu dans les derniers mails qu’elle a échangé. Il n’en est pas fier mais il connaît son agenda et il connaît ses horaires. Elle va arriver. Elle a prévu de passer le week-end ici. Probablement pour mettre en ordre des choses dans l’appartement. Ou peut-être a-t-elle prévu de voir une amie ? De la famille ? Il l’ignore. Quoi qu’il en soit…

Il attend.

Le ferry ne devrait plus trop tarder. Il a peur de la rater. De ne pas la voir. Il a peur qu’elle ne le voit pas. Il a peur qu’elle le voit. Il a peur de sa réaction.

Il a peur. Mais il attend.

Il attend parce qu’il ne peut rien faire de plus. Il attend parce qu’il sait ce qu’il doit faire. Il attend parce qu’il sait ce qu’il doit lui dire. Sa poitrine est compressée, une boule dans son ventre appuie sur son estomac et le noue.

Soudain, tout s’arrête. Tout se stoppe net. Son cœur s’accélère. Il essaye de sortir, de s’échapper de sa cage thoracique. Des gens le bousculent. Il ne le remarque même pas. Il n’est plus là. Ses jambes chancellent. Il a peur. Il a envie de bouger mais il ne peut pas. Il a le souffle court. Elle est là. Elle ne sourit pas. Une poignée de main. Elle dit au revoir à des collègues et leur souhaite un bon week-end. Cole ne sourit pas. Il a honte. Il a envie de s’échapper. Il a envie de craquer. Mais il ne bouge pas. Elle s’arrête un moment. Elle saisit son portable et survole l’écran avec son doigt. Cole prend une grande inspiration.

Elle est là.

Elle est proche et si loin à la fois. Il la regarde mais il ne se lance pas. Il n’ose pas. Elle relève la tête. Elle sursaute. Elle n’y croit pas. Elle ne veut pas y croire. Une profonde colère s’empare de son corps, elle serre ses poings et, sans qu’elle ne se contrôle, elle explose.

« Putain mais c’est quoi ton problème ?! »
Spoiler:

Elle sert son sac contre elle et s’avance. Elle ne le regarde pas. Elle s’en va. Il s’interpose et essaye de la retenir. Des gens observent cette scène qui vient alimenter le début ou la fin de leur voyage. Les yeux de la jeune femme s’embuent de rage et de tristesse.

« Laisses moi tranquille ! Je veux pas te voir, laisses moi tranquille !  »
« Pris’ attends ! »

Elle l’esquive et le bouscule de son épaule. Elle marche vite. Il trottine derrière elle et essaye de rester à sa hauteur. Elle traverse la route. Il la suit. Un klaxon le réprimande pour son imprudence.

« Hey ! Attends… »
« Va te faire voir ! », hurle-elle en lui montrant son majeur sans même le regarder.

Elle longe un café. Les gens ne prêtent pas attention. Ils se retournent comme si tout ce bruit était juste désagréable et venait importuner leur soirée. Ils font leur vie. Elle marche vite, il peine presque à la suivre. Il essaye de rester à sa hauteur mais un groupe de badaud accoudé à un mange-debout et en pleine discussion le force à se remettre derrière elle.

¤ Recoller les morceaux ¤ Oh60


« Attends Pris’ ! »
« Je t’emmerde ! »

Elle ne veut pas l’écouter. Elle martèle le sol d’une démarche endiablée qu’elle joue violemment avec ses talons.

« S’il te plaît, attends… »

Elle ne répond toujours pas. Elle ne répond plus. Elle l’ignore. Il la suit et essaie encore de la rattraper.

« Écoutes moi ! S’il te plaît ! »

Il la rattrape finalement et lui agrippe la main pour la retenir. Avant qu’il n’ait le temps de dire quoi que ce soit, elle dégage son bras en se retournant brutalement. Elle attrape son col fermement, les yeux noirs, et lui hurle dessus.

« T’as pas le droit de revenir ! Tu es un menteur ! Je t’ai fait confiance et tu m’as abandonné ! »

Spoiler:


Il ne dit rien et baisse honteusement la tête. Il s’en veut terriblement. Il essaye de se contenir et prend finalement la parole.

« Écoute ce que j’ai à te dire. S’il te plaît. Écoute moi »

Elle est énervée comme jamais elle ne l’a été. Elle ressent à la fois une profonde tristesse et une rage dévastatrice. Ses poings se serrent. Elle a envie de le frapper. Il respire et il reprend avec sincérité et calme.

« Je suis désolé. »

Les yeux de la jeune femme se rétractent et ses paupières battent bien plus vite qu’à la normale. Ses mains libèrent son col et se relâchent. Ses bras retombent lourdement. Elle ne sait pas quoi répondre Elle ne sait pas comment réagir. Elle s’attendait à pleins de choses mais pas à ça. Pas juste un “je suis désolé”. Il profite d’avoir capter son attention et continue.

« Il fallait que je m’assure qu’elle soit en vie et qu’elle aille bien. Je te l’ai déjà dit et tu le sais. Elle est importante pour moi et je ne pouvais pas t’impliquer là-dedans. Je ne pouvais pas risquer de te mettre en danger. »

Elle fronce les sourcils, elle s'apprête à reculer et à partir. Elle veut s’enfuir mais il attrape ses deux mains avant qu’elle ne le fasse. Il la regarde dans les yeux et il reprend.

« Il fallait que je termine mon histoire avec elle pour pouvoir continuer la nôtre. Je ne peux pas revenir sur mes erreurs mais je peux les réparer. Je n’aurais jamais dû te mentir, c’était une erreur. »

Elle continue de l’écouter malgré elle. Elle a l’impression d’avoir besoin d’écouter ce qu’il a à dire. Elle a la sensation qu’elle doit l’écouter et, malgré elle, les mots lui font du bien et l’apaisent. Elle pince ses lèvres tremblantes et tente de contenir des sanglots.

¤ Recoller les morceaux ¤ 1mlp

« Je suis désolé. »

Il pèse ses mots et la regarde toujours dans les yeux. Légèrement essoufflé de cette course et comme pour puiser du courage, il inspire profondément avant de prononcer les mots suivants.

« Je t’aime. »

Et comme soulagé d’enfin le lui dire, il sourit à ses mots. Elle se tait. Elle le regarde. Elle ne comprend toujours pas. Elle ne sait toujours pas comment réagir. Il ne lui a jamais dit. Elle n’est pas sûre d’avoir entendu. Avec plus d’assurance et comme heureux de les prononcer, il les répète.

« Je t’aime Priscilla. »

Elle ne dit rien. Elle retient des larmes. Ses yeux cherchent les siens.

« Tu m’aimes ? »

Spoiler:


Il sourit à nouveau et lui répond.

« Peu importe ce que je faisais, peu importe les saloperies que je faisais, tu étais toujours derrière moi à me couvrir, à m’aider et à me supporter… Tu étais prête à me suivre jusqu’en Angleterre, Pris'. Ça a toujours été toi. »

Elle lui saute soudainement au cou et l’embrasse. S’il est surpris dans un premier temps, il la serre finalement contre elle. Une chaleur immense l’envahit, il ne peut s’empêcher de retenir une larme à son tour. Il ressent alors un profond soulagement, il a l’impression de se sentir léger, libéré d’un poids énorme. Ils échangent un long baiser. Son étreinte est si forte. Il sent ses doigts s’agripper à lui comme pour ne plus jamais le laisser partir. Cette douleur rassure et le réchauffe encore davantage. Il sait ainsi que c’est réel. Il sait que ce n’est plus seulement un rêve. Alors il la serre encore plus, elle plaque sa tête dans le creux de ses bras. Il pose sa tête contre elle et embrasse son front. Il savait à ce moment qu’il ne la lâcherait plus jamais. Elle n’avait plus envie de le lâcher. Il est revenu pour elle. Malgré tout ça, il était quand même revenu. Il s’approche de son oreille et lui dit d’un air rassuré.

« Il faut qu’on parle. Rentrons chez nous. »






Quelques minutes plus tard…


Musique :
Spoiler:

La porte se referme. L’appartement retrouve enfin la saveur qu’il avait perdu. Ils enlèvent leurs vestes et leurs chaussures tout en s’embrassant. lls déposent leurs sacs, laissent les portables dans l’entrée. Elle saute et s’accroche à lui. Elle est légère. Il se sent léger. Ils échangent un long baiser et se dirigent vers la chambre. Il ferme la porte derrière eux. Elle se jette sur le lit et s'assoit en tailleur. Quand il se retourne, son index est posé devant sa bouche. Il se dirige vers le bureau et débranche la multiprise de l’ordinateur. Il la regarde d’un air sérieux, d’un air qui inquiète. Il chuchote.

« Écoutes. Tout n’est pas fini… Il faut que je te parle de quelque chose… Tu te souviens du projet T ? »

Elle acquiesce en haussant les épaules, incertaine de la direction que cette discussion prend. Elle avait d’autres choses en tête et ce n’est pas la tournure qu’elle avait imaginée. Il cherche ses mots, engager cette discussion n’est pas une chose évidente.

« Je… J'en sais suffisamment maintenant. C’est… C’est une arme terrible et des millions de vies sont en jeu. Je… On est dépassé par tout ça. Je sais qu’on est pas des guerriers, ni des espions super entrainés ou des soldats d’élite. On ne sait pas se battre… Mais j’ai besoin de toi. Il ne faut pas que cette arme tombe entre de mauvaises mains. On peut les aider…  »

Elle ne comprend pas. Sa tête recule dans l’incompréhension. Ses yeux tentent d’assimiler ce que son compagnon essaye de lui dire. Beaucoup d’informations d’un seul coup. Est-ce qu’il délire ? Non. Il a l’air sûr de lui. Il reste ferme et direct.

« Mais de qui tu parles ? Les aider qui ? Qu’est-ce que tu racontes Cole ? Qu’est-ce que tu me fais là ? »
« Pris’. Je… J’ai retrouvé Shivak Garland. »

Elle connaît ce nom. Elle ne l’a jamais rencontré mais son nom figure dans les documents et dans les rapports qui ont marqué l’entreprise. Il a été à la tête de la compagnie et il est parti dans un fabuleux scandale le même soir où Shaélynn Moore a fuit le parc. Une fin spectaculaire dans laquelle Shivak Garland a trouvé la mort. Elle fronce encore davantage les sourcils. Elle s’inquiète pour son compagnon. Elle le regarde avec un air d’incompréhension et d’incrédulité. Depuis combien de temps il n’avait pas pris ses cachets ? Était-il en plein délire ?

« Mais …Cole…  », lui dit-elle d’un air désolé.
« Non… Non Non… Je sais ce que tu vas dire mais Shivak Garland n’est pas mort. Il a tout simulé. Il était avec Shaé. Kimeria Chimestry, la Chimère, ils sont à la recherche du projet T. Et s’ils tombent dessus… Je… On peut les aider. Toi. Moi. On doit faire ce qui est juste. On doit essayer de faire quelque chose. »
« Je… Cole… Mais comment veux-tu… Cole… C’est qui “les aider” ? »

Elle ne sait pas quoi répondre. Il est reparti avec le même enthousiasme qu’il y a un an. Ça lui fait peur. Ça l'inquiète mais il continue, toujours sur ce rythme difficile à suivre.

« Je…Merde…Cole… Écoutes moi…»
« Si tu ne veux pas m’aider… C’est pas grave. Si tu ne veux pas t’impliquer dans tout ça. Je comprendrais. Je te forcerais pas la main… Mais j’ai promis que je ne te mentirais plus. »
« Cole, c’est qui “les aider” ? »
« Shivak et Shaélynn… Tous ces gens. »

Elle soupire d’un air exaspéré, essaye de dissimuler une veine sur son front qui annonce son énervement.

« Dans quoi tu veux encore t’embarquer pour elle ? »

Elle le trouve injuste. Il la trouve injuste. Ils ne sont pas sur la même longueur d’onde.

« Mais non, ce n’est pas juste pour elle ! Arrête. Écoute moi, je vais tout t’expliquer…»

Musique :
Spoiler:


Il lui raconte alors son voyage en Angleterre. Les quelques péripéties banales de l’aéroport, comment il a trouvé une voiture et comment il a trouvé son chemin dans un pays qu’il ne connaît pas. Il lui conte sa découverte du manoir Moore en lui décrivant les différentes pièces, comment il les a découvertes et en lui disant ce qui lui aurait plu. Priscilla fait un instant la moue alors il s’excuse et il reprend. Il lui raconte ensuite la découverte du corps inerte de Shivak. Il omet volontairement certains passages qu’il vaut mieux taire à jamais. Elle l’écoute attentivement et retrace dans sa tête son parcours. Il lui parle ensuite du départ en voiture, du vétérinaire et de leurs confessions. Il essaye de rester concis mais il lui raconte surtout les éléments les plus importants à retenir. Puis, inévitablement, elle lui demande pour Shaélynn. Cole lui répond qu’il ne l’a pas retrouvé mais qu’il en avait appris assez pour revenir. Que de toute façon, il ne voulait pas la mettre en danger, comment Shivak l’avait mis en garde. Globalement, Cole voulait seulement savoir qu’elle était encore en vie, qu’elle allait bien et qu'il avait eu ses réponses, même si celles-ci n'étaient pas totalement convaincantes… Devant les faits, elle constate et lui dit alors qu’au final il ne sait toujours pas si elle va bien. Il acquiesce avec un air attristé qu’il ne parvient pas à dissimuler. Elle s’excuse et lui dit qu’elle comprend un peu mieux. Elle a l’air un peu plus calme et rassurée. Son visage s’est détendu et la veine sur son front a disparu. Elle réfléchit ensuite quelques instants.

« Tout ce que je t’ai dis tout à l’heure est vrai. Mais ça, ça nous dépasse. »
« Mais pourquoi tu dis ça ? Si ça nous dépasse pourquoi tu veux qu’on se lance dans… Dans cette mission ? », elle hausse les épaules et relève légèrement sa tête, presque exaspérée.
« Parce que ça va bien au-delà de nous deux. On ne peut pas juste fermer les yeux. On est compris dans ce million de vies en jeu. On connaît la vérité. Et tous ces innocents qui n’ont aucune idée de ce qui les attend ! On ne peut pas les abandonner. »
« Parce que toi peut-être que tu le sais ? Le projet T, est-ce que tu sais au moins ce que c’est réellement ? »

Elle tape là où ça fait mal. Elle l’a toujours fait. Elle a toujours eu raison. Il baisse la tête, réfléchit un instant et la relève.

« Non… Mais je sais que c’est une arme… Et c’est suffisant. On peut aider à notre niveau. C’est pas grand chose mais si ça peut aider, si ça peut faire gagner du temps, si ça peut changer le cours des événements en notre faveur… »

Elle ne dit rien. Elle a l’air pensive. Cole ajoute à son tour.

« Si tout ça est vrai. Si demain cette arme, quelque soit sa forme, quelque soit son ampleur, tue des millions de gens. Que tu sais au fond de toi que tu aurais pu empêcher ça et aider les bonnes personnes. Comment est-ce que tu te sentirais ? Tu fermerais les yeux et tu pourrais vivre comme ça ? »

Cette fois c’est lui qui tape au bon endroit. Elle essaye d’articuler quelques choses mais elle ne parvient rien à dire. Elle a l’air dépitée mais elle valide cet argument. Elle soupire avant de prendre la parole.

« …Et qu’est-ce que tu proposes ? Qu’est-ce qu’on peut faire pour “aider” ? »
« Shivak m’a donné une liste de deux personnes à contacter. Chris Nedry et Emma Beckett. Il m’a aussi parlé de Marcos Shannon. On a un accès quasi total sur le parc et à l’entreprise. On peut tout arranger, les mettre en contact avec les bonnes personnes. On doit essayer. Au moins de les prévenir de la situation. »
« Et comment tu comptes t’y prendre ? Tu vas retourner comme une fleur sur Nublar ? », elle le dit sur un air presque accusateur.
« Ah ça… Je comptais un peu sur toi pour faire encore un de tes miracles…»

Elle sourit. Elle sait. Elle a déjà sorti Cole de plusieurs péripéties parfois idiotes, parfois complètement lunées et parfois même limites.

« Mettons. Et après ? »
« Et après on attend… Shivak doit me contacter…»
« Comment ? »
« Par téléphone. »
« Quand ? »
« Je sais pas. »

Elle soupire à nouveau d’un air las.

« Mais si déjà on prépare le terrain. On reste discret. On fait profil bas. Si déjà tout ça est prêt. Qu’ils n’ont plus qu’à réunir les troupes. Pas besoin de les briefer. Déjà sur le pied de guerre. Qui sait, on aura peut-être l’avantage, on aura peut-être le temps de réunir plus de personnes… »
« Bon… Ok gros malin… », lui sourit-elle en coin.

Elle a l’impression de retrouver l’homme qu’elle a aimé. Elle traîne une main dans ses cheveux, une mèche entre les doigts qu’elle roule d’un air pensif. Il n’est parti que durant huit jours mais, elle devait l’admettre, il avait laissé un trou énorme dans sa vie. Aujourd’hui, il revenait avec des idées encore plus farfelues qu’avant son départ, certes, mais il était là. C’était lui. Cole Hudson. L’homme qui a fait chavirer son cœur. L’homme de qui elle était tombée amoureuse. Elle lève les yeux au ciel, fronce les sourcils et reprend d’un ton presque militaire.

« Rebranches le pc. Va nous chercher un truc à manger dans le frigo. Ramènes mon téléphone. On n'est pas couché. »

Elle soupire et ajoute.

« Je dois annoncer le retour de Cole Hudson... »

Cole la regarde d’un air ébahi. Il obéit mais il ne comprend pas. Elle n’a pas hésité une seule seconde. Elle est devenue autoritaire et elle s’est éprise d’une assurance qui fait pétiller les yeux du jeune homme. Elle se lève et s’installe sur la chaise de bureau en s’attachant les cheveux. Il la regarde. Elle brille. Elle est passée de la jeune fille mielleuse à la jeune cadre déterminée en un claquement de doigt. Il s’approche d’elle, rebranche la prise à sa demande et lui embrasse la tête. Il lui glisse un merci à l’oreille et, avant de croiser son regard furibond, sort de la pièce. Même s’il lui faisait aveuglément confiance et qu’il pouvait compter sur elle et ses compétences, il le savait, ça n'allait pas être simple.

Il le savait, la nuit allait être longue.

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