Jurassic Park World RPG
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 ¤ Comme un bruit de verre brisé ¤

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Cole Hudson
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MessageSujet: ¤ Comme un bruit de verre brisé ¤   ¤ Comme un bruit de verre brisé ¤ EmptyMar 4 Oct 2022 - 21:02

Isla Nublar - 15 décembre 2013. 15h17.



Musique :
Spoiler:

La porte de son bungalow se claque derrière eux. Elle n’a dit aucun mot sur le trajet. Elle l’avait fusillé du regard, avait attrapé sa main fermement et l’avait traîné hors de son bureau jusqu’ici. Cole savait immédiatement à son regard que cela n’allait pas être simple. Il regrettait déjà son geste mais ça avait été plus fort que lui. Il ne comprenait pas comment elle pouvait simplement faire son travail comme si de rien n’était.

À peine ont-il pénétré à l’intérieur qu’elle l’attrape par le bras pour le stopper et le confronter. Elle le regarde tout d’abord puis ses yeux se plissent, sa tête se balance de gauche à droite d’un air déçu. Elle rumine. Elle a attendu tout le trajet mais cela devient plus fort qu’elle. La rage monte, elle se lit sur son visage qui se déforme subitement. Le jeune homme, sur la défensive, s'apprête à donner sa version des faits, à donner sa position. Il entrouvre la bouche qui se referme instantanément, coupée par les paroles de la jeune femme qui finit par exploser et qui lui indique d’un doigt que ce n’est certainement pas à son tour de parler.

« Qu’est-ce que tu fous Cole ?! À quoi tu joues ? T’es sérieux ?! Tu veux te faire virer c’est ça ? »
« Mais… »

Elle pointe à nouveau un doigt accusateur pour le faire taire. Cole mordille ses lèvres, embarrassé par cette conversation qu’il ne souhaite pas avoir et surtout pas avec elle. Priscilla tourne en rond. Elle lui bloque le passage. Elle le juge et le dévisage. Les yeux du jeune homme cherchent vainement une issue. Pas de sortie de secours. Il essaie d’intervenir mais elle reprend avant lui avec des yeux qui le font taire.


Spoiler:


« Tu ne peux plus faire ça Cole ! Tu peux juste pas. Fini les caprices. Fini les sautes d’humeur. Fini les mensonges. Fini les conneries ! » elle appuyait et pesait chacun de ses mots en appuyant sur ses doigts, les déformant à chaque pression. « Les gens ne t’écoutent plus ! Tu n’as plus aucune crédibilité ! On parle dans ton dos. Tu rates des réunions. Tu disparais pendant des heures. On t'a vu errer dans le parc… Et… Et… Et moi je suis là à passer derrière toi, à sauver ta petite poire et à réparer toutes les merdes que tu fais ! »

Cole lève alors les yeux au ciel. Il l’écoutait à peine. Qu’est-ce que ça pouvait faire ce que les gens pensaient de lui ? Tout le monde lui avait tourné le dos après le départ de Shaélynn. On le blâmait pour des choses pour lesquelles il n’était ni fautif ni même conscient de leurs existences. Il avait essayé mais il avait très vite abandonné. Tout ça allait bien plus loin que sa “petite poire”, ça n’avait pas d’importance. Elle continuait de gueuler.

« Et quand tu daignes faire un minimum ton boulot…» Elle pousse une sorte de râle enragé et reprend. «Tu ne peux pas me faire ça. Tu n’peux pas débouler dans mon bureau quand je suis en réunion comme ça ! Et surtout pas pour déblatérer ce genre de conneries... Tu te rends compte de la position dans laquelle tu m’as mise ? Je vais encore devoir te couvrir ! », souffla-t-elle d’un air désemparé.
« Alors arrête ! Juste laisses moi tranquille ! Ne me couvre plus ! C’est aussi simple que ça ! », répondit-il brutalement.

Il s’approche d’elle, il essaye de sortir de la pièce. Priscilla s’arrête et se tourne vers lui, un regard assassin. Elle l’attrape par le col puis le repousse violemment de ses deux mains et monte encore d’un ton.

« Parce que tu crois que j’ai le choix ? Tu crois que j’ai le choix ?! Où tu penses aller comme ça ? »
« Laisses moi… »

Il posa sa main sur son épaule pour la déplacer du passage, il avance. Elle le repousse.

« Ne me touche pas ! Qui on va blâmer si tu pars à la dérive ? Hein ? Qui tu crois qu’on licenciera si jamais tu continues comme ça ? Hein ? On est dans le même bateau mon gars et je vais pas te laisser me couler sans rien faire ! »

Cole recule. Il s’arrête, lève à son tour ses deux mains, en guise de soumission et s’arrête. Il est surpris. Il se sent extrêmement bête et son regard s’abaisse.

Merde.

Il recule puis fait volte-face. Il n’y avait pas songé un seul instant.

Merde.

Il se dirige d’un pas nonchalant vers son séjour.

Et merde...

Il tire une chaise et s'assoit, un air las et fatigué. Il pose un coude sur le bord de la table et dit alors d’un ton plus calme.

« Je… Je suis désolé Priscilla. »

Elle baisse également sa garde et vient se poser contre le plan de travail. Les deux collègues se taisent un moment, croisent leurs regards. Elle ajoute.

« Je veux t’aider tu sais… Mais tu ne me facilites pas la tâche. Depuis que je suis arrivée tu ne fais que de m’éviter ou de me mettre des bâtons dans les roues. Je ne sais plus quand tu dis vrai ou quand tu mens.  Je ne sais pas si je peux te faire confiance. J’évite d’écouter les ragots mais j’ai entendu des choses assez troublantes à ton sujet... Je sais plus quoi faire. Dis moi, qu’est-ce que je dois faire ? Tu sais, je suis prête à tout entendre. Tu peux tout me dire. »

Cole soupire à nouveau. Quoi qu’il fasse, il n’y coupera pas. Il se sent bête. Il sait qu’il est loin d’avoir été simple avec elle. Il se sent contraint, il lui doit au moins ça. Il prend une profonde inspiration et dit alors calmement.

« Poses moi les questions que tu veux et j’y répondrais. Sans mentir. Promis. »

Il détourne le regard.

Merde.

Il retient un hoquet étouffé. Cette phrase résonne en lui comme un écho terrifiant. Ses yeux apeurés et désolés se dirigent vers la jeune femme qui, heureusement pour lui n’a pas vu ce moment de faiblesses. Priscilla lui tourne le dos, elle regarde dehors par la fenêtre puis ouvre un placard. Elle en sort deux verres et les glisse sous le robinet pour les remplir. Elle s'assoit alors en face de lui et pousse un des verres dans sa direction. Elle prend une gorgée. Elle hésite. Elle réfléchit. Elle finit néanmoins par se lancer.

« Puisque tu insistes. Tu m’as parlé du projet T. Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que tu peux me dire dessus ? »

La question le surprend, le désarçonne mais il joue le jeu. Quand lui a-t-il parlé du projet T ? Il ne s’en souvient pas. Il lui répond sincèrement.

« Je… Je ne sais rien sur le projet T… Vraiment… »

Elle fait une moue insatisfaite et retente l’expérience aussitôt.

« Qu’est-ce qui s’est réellement passé entre toi et Shaélynn Moore ? »

Il accuse le coup comme un coup de poing. Ce n’était pas le genre de questions qu’il attendait. Il prend une inspiration et répond à nouveau.

« On est sorti ensemble pendant 3 mois. Elle m’a menti et m’a trahi. Je… Je crois au fond qu’on a véritablement eu quelque chose. »

Elle tourna la tête, toujours insatisfaite. Cole survolait les questions, il ne lui disait pas tout. Elle réfléchit quelques instants, se pinça les lèvres et finit par avouer d’un air désolé.

« Je… On t’a vu parler tout seul. Plusieurs fois. »

Ce n’était pas une question. Juste une terrible affirmation. Une information. Cole ne comprenait pas. Il releva sa tête, interloqué.

« Co… Comment ça ? »

Elle s’éclaircit la voix, elle cherche ses mots et ajoute.

« Tu te souviens il y a quelques jours quand je suis venu te récupérer en bordure de forêt ? », elle attendit un geste de confirmation de sa part puis reprit. « Je t’ai vu... Tu… Tu parlais seul. »

Il ne savait pas s’il devait le lui dire. Non. Il ne pouvait pas. C’était plus complexe que ça. Il ne devait pas la mêler à cette histoire. Il ne devait pas l’impliquer. Il se tut et fit un geste de la tête pour nier. Elle continuait.

« Ça n'a pas arrêté de me trotter la tête. Tu sais ? J’étais curieuse. Je voulais en avoir le cœur net. Alors, le jour même, j’ai rendu visite aux rangers et je leur ai demandé si je pouvais visionner les enregistrements des caméras de surveillance. Pas besoin d’explications, ils se sont abstenus de poser des questions. Cole… Tu… Tu parlais vraiment tout seul. »

Musique :
Spoiler:


Cole ne comprend pas. Ses yeux s’étonnent. Il cherche une explication. Peut-être que l’angle de caméra n’était pas bon. Peut-être que la petite fille était dissimulée derrière un buisson. Elle lui avait après tout dit qu’elle faisait très attention à cela. Il commence à avoir chaud, il transpire. Mais avant que Cole ne rouspète cette bête accusation, presque insultante, Priscilla lui tend son portable et appuie en son centre pour déclencher une vidéo.

Lui. Seul.
Il n’y a pas de son mais…
Il est là. Seul.
Il parle. Seul.


Aucun doute. C’est lui sur la vidéo et il parle seul mais il parle à quelqu’un.

Il doit y avoir une explication.

Cole, troublé, repousse le téléphone. Cole ne comprend pas. Il refuse de comprendre. Il se frotte le visage et la barbe frénétiquement. Il est soudainement pris de sueur. Ses mains ne savent pas où se placer. Il essaye de parler mais il bégaye.

Il doit y avoir une explication.

Il peine à respirer. Elle pose alors sa main sur la sienne.

¤ Comme un bruit de verre brisé ¤ O7b4


« Cole... Tout va bien… C’est ok… Respire… Tout va bien. Ok ? »

Non. Tout n’allait pas bien. Tout n’allait pas bien du tout. Il essaye de respirer mais il n’y arrive plus. Sa chaise recule sans qu’il ne s’en rende compte. Il repousse sa main. Il repousse son verre qui s’écroule sur le sol dans un fracas qu’il n’entend pas. Il a envie de s’enfuir. Il n’y arrive pas. Ses jambes sont lourdes. Sa respiration est compliquée.

Du verre brisé. Un fracas.

« Calmes toi ! Cole… Non ! »

Comment pouvait-il rester calme ? Il était fou ? C’était ça ? Tout se résumait finalement à ça ? Cole était fou ? On essayait finalement de lui faire croire qu’il était fou. C’était ça la solution pour l’éloigner d’Isla Nublar ? On lui faisait croire qu’il était fou ? Elle était de mèche avec eux ?

Non.

Pourtant…

Non…

Dans un effort qui lui semble insoutenable, il se lève. Il ne respire plus. De l’air. Il lui fallait de l’air. La chaise tombe. Il a la tête qui tourne. Il l’attrape d’une main comme pour retrouver l’équilibre précaire dont il dispose presque plus à ce moment.

Ce n’était pas possible.

Il se dirige vers la sortie, il traverse le séjour. La jeune femme essaye de l’attraper mais elle n’y arrive pas. Cole relève la tête qui regardait alors ses pieds, comme s’il ne savait plus marcher correctement. Il s’arrête d’un coup. Son corps se raidit. Il blêmit.

Non. Ce n’était pas possible.

« Salut Cole. »

¤ Comme un bruit de verre brisé ¤ Dominicmonaghan_couv


Sa voix lui transperce le cœur, lui crève les tympans, lui donne des frissons abominables. Cole tombe  subitement à la renverse.

Non. Ce n’était pas possible.

C’était juste un cauchemar. C’était juste un cauchemar. Il était en train de dormir et il allait se réveiller. Ses yeux clignent rapidement. Incrédule.

« Eh bah ? Tu me dis pas bonjour ? T’es pas content de me voir ? »
« Cole ! Calmes toi ! Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce qui t’arrive ?? »

Elle s’approche. Elle essaye de le secouer. Elle l’appelle mais il ne l’entend pas. Cole est au sol, il recule en poussant faiblement sur ses jambes. Josh est là. Devant lui.

Non. Ce n'est pas possible.

Josh est mort. Il est allé à son enterrement.
Il est mort. On l’a enterré.

Ce n’était pas possible.

« Bah alors ?»

Josh s’avance. Cole recule. Josh tend ses deux bras vers lui puis forme une croix avec un sourire narquois. Sa peau rougit alors que son sourire se déforme. Il prend feu. Il ne crie pas. Il disparaît. Cole hurle, il tremble de peur. Il se tient la tête. Il ferme les yeux. Il est terrifié, comme il ne l’a jamais été. Après quelques instants, il les rouvre. Plus rien. Juste elle.

Elle est là.

Priscilla lui tient le visage. Elle le regarde. Ses yeux cherchent les siens qui avaient disparu. Ils se croisent dans un silence pesant. Elle dit d’une voix qui rassure.

« Tout va bien… Cole ! Cole…Tout va bien ! Je suis désolé… Je suis là ! Je suis là…»

Elle attrape sa tête et la plaque contre son épaule.

Spoiler:

« Tout va bien… Je suis là… Je suis désolé…»

Il respire. Elle répète ses mots sur un ton calme, un ton qui rassure. Les yeux embués, contre son épaule, il se calme. Elle le calme. Un silence s’installe. Il s’éclaircit la gorge et il dit alors d’un air incertain.

« Je… Je crois que je ne vais pas bien… »

Priscilla ignorait ce qu’il avait vu à ce moment-là. Elle connaissait son dossier, son parcours mais, malgré tout, elle ignorait ce qui était arrivé à Cole Hudson. Ça n'avait pas d’importance. Ça n'avait plus d’importance. À ce moment précis, elle voulait juste qu’il aille bien. Elle pouffa involontairement.

« Tu… Tu crois ? »

Il la regarda, dans un premier temps surpris. Ses yeux étaient aussi humides que les siens. Son rire était communicatif. Cole lui souria. Ils avaient tous les deux visiblement eu peur. Il ne comprenait pas ce qu’il venait de lui arriver. Elle ne savait pas ce à quoi elle venait d’assister. Il ne savait pas à ce moment si, lui-même, le comprendrait un jour. Il savait juste que, malgré lui, il avait entraîné cette jeune femme là-dedans. Il n’avait jamais voulu lui imposer ça.

« Je crois que je suis sûr…»

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Cole Hudson
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MessageSujet: Re: ¤ Comme un bruit de verre brisé ¤   ¤ Comme un bruit de verre brisé ¤ EmptyMar 4 Oct 2022 - 21:15

San Diego - 20 mai 2015. 10h15.



Musique :
Spoiler:



¤ Comme un bruit de verre brisé ¤ 200



Du verre brisé. Un fracas. Une autre erreur. Un bruit assourdissant.

« Merde !»

Cole observait ses pieds, contemplant le résultat de sa maladresse. C’était déjà le deuxième cette semaine. Le jeune homme avait pris un peu de poids. Depuis déjà quelque temps, il ne faisait plus d’exercices et ce, même si elle le motivait et le poussait un peu à bouger. Il avait les cheveux mi-longs et avait laissé pousser une barbe sur son visage qui le grossissait un peu, qui le rendait un peu plus vieux qu’il ne l’était. Un nouveau style pour un nouveau départ. Et cela ne semblait pas lui déplaire puisqu’elle passait son temps à glisser sa main sous son menton pour lui faire la moue quand il ne souriait pas.

« Quoi ? Qu’est-ce qu’il y’a ?»

Sa voix le sortit de ses pensées. D’un air désolé, les mains encore mouillées, il s’accroupissait et s'empressait de ramasser précautionneusement le verre qui venait de s’exploser sur le sol.

« Rien… J’ai encore pété un verre…»
« Eh bah… Décidément ! Si c’est une excuse pour ne plus faire la vaisselle… », fit-elle en arrivant dans la pièce.

Les deux pouffèrent en même temps en échangeant un regard complice alors qu’elle s’approchait pour lui venir en aide. Arrivée à sa hauteur, elle lui tendit la pelle et la balayette et lui glissa un baiser sur la joue.

« Hey.»
« Hey… Désolé. »
« C’est rien.»
« Tu as bien dormi ? Je t’ai réveillé ?»
« Non t’inquiète. Je somnolais. Puis j’ai encore entendu les voisins gueuler… »
« Pfff… Ils sont chiants. », en levant les yeux au ciel.
« Et toi ? »
« Ouais. Ça va. », mentait-il.

Il lui montrait son dos le temps de jeter le verre brisé qui rouspétait son sort dans la poubelle. Plus facile de mentir quand on ne regarde pas l’autre dans les yeux.

« J’voulais te faire une surprise, j’voulais te préparer le p’tit déjeuner mais on avait pas fait la vaisselle…», souria-t-il d’un air blasé en se tournant à nouveau vers elle.

Elle regardait en faisant la moue et avec un air faussement dubitatif en posant une main légère sous son menton le lavabo encore encombré.

« Surprise !», ajouta-t-il en souriant.
« Quelle efficacité ! À ce rythme là je sais déjà ce que tu vas m’offrir ! »
« Des verres ? »
« Je pensais plutôt à un lave-vaisselle »
Spoiler:


Il approchait son visage du sien pour l’embrasser. En grimpant sur ses pieds, elle attrapait ses deux joues, caressant sa barbe, ne pouvant contenir son sourire. Un long baiser. Leur souffle s'entremêle, en harmonie. Déjà un an. Une année entière. C’était passé à une vitesse folle.

Quelques jours après cette étrange révélation, cet étrange épisode avec Josh, il avait choisi de prendre son destin en main. Lorsqu’il était sorti de l’hôpital, elle avait été là pour lui. Elle l’avait soutenu et l’avait écouté. Elle l’avait cru. Il avait fini par s’ouvrir et, de fil en aiguille, ils s’étaient entichés l’un de l’autre. Ensemble, ils avaient enquêtés. Ils avaient passé des soirées à discuter, à fouiller des vieux dossiers jusqu’à écroulement.

« Joyeux anniversaire Cici.», dit-il sur un ton mielleux.
« Joyeux anniversaire !», fit-elle en pinçant son nez d’un air coquin.

Elle portait un t-shirt à la fois beaucoup trop long et beaucoup trop court. En sautillant jusqu’à la salle de bain, elle semblait flotter. Son haut se relevait et dévoilait ses formes alors qu’elle lui tournait le dos.

Assez vite, ils avaient rencontré un mur.

Plus aucune information.

Il n’y avait aucune trace du projet T. Rien n’avait jamais été enregistré. Le passé de John Hammond et de ses associés étaient brumeux. Shivak Garland n’existait pas. Le parcours des Moore était maladroitement retranscrit et rien ne semblait suffisamment pertinent. Shaélynn n’était mentionné nulle part.

Des constatations frustrantes qui avaient valu quelques verres brisés et quelques disputes inutiles.

Lentement mais progressivement, ils avaient tout simplement stoppé les recherches.
Lentement mais subitement, elle avait voulu stopper les recherches.
Lentement mais sûrement, Cole avait continué de son côté.

Cole était borné…

Éventuellement, elle avait fini par lui proposer d'emménager avec elle. Après l’arrêt maladie, c’était l’année sabbatique. Priscilla continuait à gérer le parc à distance. Elle avait dû s’y rendre à cinq reprises au cours des deux derniers mois pour des événements importants ou des urgences quelconque. Absence mis à profit par Cole et son enquête qu’il menait dans son dos. Absence mis à profit pour boire sans soif. Si les cachets le rendaient lucide et l’apaisaient, les insomnies qu’ils provoquaient le rendaient grognon et impulsif. Elles devenaient de plus en plus oppressantes. Ils avaient donc trouvé une sorte de compromis, un mélange singulier. Un cocktail à retardement.

Il avait appris à être discret.

Il avait appris à mentir.

Elle lui faisait régulièrement un rapport des différentes actualités mais s’il prenait le temps de l’écouter, il n’y portait pas plus d’attention que ça. InGen, le parc. Tout ça n’avait plus d’importance.

Il manquait de sommeil. Les deux verres brisés pouvaient en témoigner.

Disparaissant derrière la porte, elle ajouta en élevant le ton pour qu’il puisse l’entendre. Sa voix restait douce et agréable aux oreilles.

« On va bien toujours au restaurant ce soir ?»
« Bien sur ! J’ai réservé pour 19h30»
« Parfait… Tu viens ?»
Musique :
Spoiler:


Un t-shirt puis une culotte traversent la pièce et s'effondrent par terre au milieu de la pièce. Le clapotis de l’eau tambourine. Cole, un sourire niais qu’il redécouvre sur son visage, se dirige vers la salle de bain et disparaît à son tour derrière la porte. Des rires discrets. Ses mains l’attrapent par la taille, remontent le long de son dos nu et soulèvent ses cheveux pour dégager sa nuque. Il l’embrasse. Il la serre contre lui.
Spoiler:

Au même moment…

Dans la poche intérieure de sa veste.

*Bzzz bzzz*.  

Un message.
—-----------
Nouvelle piste.
Angleterre. Manoir des Moore. Mouvement suspect.
Appelez moi.
—-----------








Le même jour. 20h03.



¤ Comme un bruit de verre brisé ¤ P0rP

Le temps a changé du tout au tout. Un revirement inattendu. Cole court sous la pluie. Les gouttes s’abattent sur lui comme un fouet. Il laisse passer une voiture et s’engage sur le passage piéton en trottinant. Il fait aussi vite qu’il le peut. Sa jambe le lance légèrement. Il grimace mais il n’en fait rien. En face. À l’intérieur. Elle l’attend. Il est en retard. Il pousse la porte, s'ébroue un peu dans un frisson et indique à la serveuse qui l’accueille la table où Priscilla l’attend déjà. Il s’approche. Il y a réfléchi. Longuement. Il ignore comment aborder le sujet. Il a pris sa décision. Avant même qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, elle dit sur un ton inquiet.

« Mais t’étais où ?! J’étais inquiète ! J’ai essayé de t’appeler trois fois !»

Cole sort son portable, le déverrouille et s'aperçoit avec surprise qu’elle dit vrai. Il baisse honteusement la tête.

« Je suis désolé… Je…»
« Tu peux pas me faire ça ! J’ai dû renvoyer la serveuse deux fois… La honte…»
« Je…»
« Qu’est-ce que tu foutais ?», dit-elle d’un air impatient.
« J’avais une affaire à régler. Et…»
« Bonsoir ! Vous êtes enfin arrivés ! Votre amie s’impatientait haha !»
« Bonsoir ! Oui… Je vois ça haha…»
« Vous voulez boire quelque chose ?»
« Euh… Je vais vous prendre un jus de raisin», dit-il pour se débarrasser de l’intrus.
« Juste de l’eau pour moi»
« Très bien, je vous ramène ça !»
« Merci.», disent-ils à l’unisson.

Silence gênant.

La serveuse s’éloigne. Priscilla se tourne vers lui, pose les deux mains sur le bord de la table et dit avec un sourire moqueur.

« Pfff ! Pourquoi du jus de raisin ?»
« Bah… Pfff ! Pourquoi de l’eau ? », fit-il en l’imitant.
Spoiler:

Ils pouffent de rire. Ils se regardent. Leurs yeux se croisent. Ils s’échangent un sourire. Ils s’attrapent la main. Cole l’aimait. Une part enfoui au fond de lui le savait. Il l’aimait. Il n’avait juste jamais su comment lui dire. Il ne savait juste pas comment l’exprimer. Et une autre part de lui ne s’autorisait de toute façon pas le droit de le faire. C’était comme si sa confiance était brisée éternellement.

Il expire et reprend sur un ton plus calme.

« Désolé pour le retard… J’avais une affaire à régler… Et…»
« C’est pas grave ! N’en parlons plus … J’ai déjà commandé pour nous. J’ai pris nos plats préférés ! », dit-elle avec assurance.

Elle avait vraisemblablement passé quelques heures à se préparer. Elle était radieuse. Son maquillage était intact et ce, malgré la pluie. Cole ne pouvait en dire autant. Les cheveux encore mouillés, il avait complètement oublié de prendre un parapluie. Et pour parfaire le tout, il avait dû repasser à l’appartement pour récupérer le cadeau qu’il avait acheté à la jeune femme. Cole s’était absenté durant la journée, il avait prétexté devoir récupérer un colis…

Musique :
Spoiler:

Honte.

Inspiration.


« Cici. Il faut que je te dise quelque chose. »
« Moi aussi, j’ai quelque chose à te dire aussi ! »

Elle attrape son sac et le pose sur ses genoux. Elle commence à fouiller maladroitement à l’intérieur. Elle ne la trouve pas et semble s’en inquiéter. Cole, quant à lui, n’a même pas encore retiré sa veste. Elle le voit et s’en questionne. Il hésite mais se lance malgré tout.

Il lui doit la vérité.

« Je… Je dois partir. Je vais en Angleterre...»

Surprise.

Son corps se relâche légèrement. Ses mains disparaissent l’espace d’un instant dans son sac et en sort une petite boîte rectangulaire qu’elle semble rassurer d’avoir retrouvée. Elle semble distraite et n’est sur le moment par certaines de ce qu’elle a entendu.

« Que… Quoi ? Comment ça ? »

Soupir. Nouvel élan. Nouvelle inspiration.

« Il y a quelque temps, j’ai engagé un détective privé.»

Elle ne comprend toujours pas. Pas immédiatement. Elle cherche où il veut en venir. Ses yeux s’interrogent. Il continue.

« Il a trouvé une piste. C’est pas grand chose… Mais je dois tenter. Je dois essayer. »
« Quoi… Mais…Mais… C’est quoi cette histoire ? Pourquoi tu m’en as pas parlé avant ?  »

Le ton monte. Elle dépose machinalement son sac sur le côté. Elle prend une gorgée d’eau puis le regarde droit dans les yeux. Incrédule.

« Tu dois me comprendre. Je dois y aller. Je dois y aller seul.»
« Mais… Mais…»

Elle hésite un instant. Ne sait pas par quel bout attraper cette conversation qui ne fait aucun sens. Son monde s’écroule. Ses rêves s’éloignent. Sa bouche se crispe, ses lèvres se pincent.

« Je ne peux plus te faire ça. Je peux plus te mêler à cette histoire. Je ne peux pas t’empêcher de vivre ta vie, ta carrière, ton… »
« …Tu m’as menti ! Tu… Tu m’avais dit que tu étais passé à autre chose ! »

Le ton bouscule les autres conversations. Sa voix se casse et résonne dans le restaurant. Des têtes se tournent. Des chuchotements. Les gens les observent sans discrétion, comme une attraction qui viendrait animer leur soirée, comme un ragot de plus à raconter aux copains.

« Je suis désolé… Je dois le faire… Je… Essayes de me comprendre. »
« Va te faire foutre Cole ! » Elle étouffe un sanglot et reprend énergiquement. « Je fais que ça : “essayer de te comprendre !” Et à chaque fois que je pense t’avoir percer à jour, que je pense que je t’ai enfin pour moi, tu me fais un coup comme ça ! T’es un menteur ! »

Tenant toujours dans la main son présent, elle se lève, furibonde, et balaie la table d’un revers.

«  Va te faire foutre ! »
Spoiler:


Du verre brisé.
Un fracas.

Les assiettes vides, les verres à vin volent en éclat dans un capharnaüm qui provoque des exclamations. Les discussions se sont désormais arrêtées. Le silence s’installe. Les gens s’imaginent. Ils interprètent. Ils jugent. Cette table qui les sépare tel un gouffre infranchissable est désormais à nue et vulnérable. Cole la contemple l’espace d’un instant, les yeux baissés et les lèvres tremblantes.

« Je croyais que tu étais passé à autre chose ! Tu m’avais dis que tu étais passé à autres choses »

Une gifle. Méritée.

« Va crever ! Tu peux oublier mon aide ! Tu peux tout oublier. »
Spoiler:


La main  de la jeune femme se resserre et manque d’écraser la boîte. Elle hésite un instant. Instinctivement, elle vient toucher son ventre du bout de ses doigts. Ses yeux s’embuent. Ses yeux sont noirs. Elle grince des dents et enfonce résigné le petit coffret au fond de son sac à main.

« Le pire c’est que si tu m’avais demandé, je serais venu avec toi. »

Son incompréhension déforme son visage. Ses yeux se noient sous un torrent qui ne coule pas. Elle laisse échapper un sanglot qu’il entend depuis sa table. Ses talons frappent le sol, accompagnent sa tourmente et résonnent dans la salle. La porte s’ouvre et laisse entrer la fraîcheur glaciale de cette météo hasardeuse, une mélodie pluvieuse brise temporairement le silence du restaurant. Elle lui jette un dernier regard avant de disparaître dans la nuit. La symphonie de gouttes d’eau s’éteint lourdement alors que la porte se scelle derrière son passage. Le silence retombe puis les conversations reprennent comme si de rien n’était. La vie continuait. Celle de Cole était en suspens. Rongé par les regrets, il restait assis la tête baissée.

Honte.

Tristesse.


Ses cheveux dégoulinent quelques gouttes qui viennent s’écraser lourdement sur la table. Il tremble. Il tremble de froid. Il tremble de chagrin. Le poids dans sa veste propulse une main hésitante qu’il glisse dans sa poche. Elle vient serrer un écrin qui renfermait la chance pour lui de définitivement tourner la page. Il se lève, croise le regard gêné de la serveuse qui revenait avec un balais pour ramasser le désastre laissé par le jeune couple. Cole ne se retourne pas. Il ne lui adresse pas la parole. Les vestiges de leur relation trônaient en mille morceaux sur le sol. La porte du restaurant s’ouvre et se scelle. Les discussions reprennent. Un ragot de plus à raconter aux copains. La vie continue.

En s’approchant, la serveuse trouve sur la table l’argent pour, il n’en fait nulle doute, compenser la casse et le dérangement mais aussi un écrin. Elle l’attrape aussi vite qu’elle ne le puit et cherche à appeler l’homme qui vient de sortir mais il n’est déjà plus là. Il est déjà trop tard. Il a disparu à son tour dans la nuit. Une curiosité l’envahit. Elle l’ouvre. À l’intérieur se trouve une bague. Sa main se porte à sa bouche. Une tristesse qui n’est pas la sienne l’envahit…

Cole marche sous la pluie. Il disparaît dans la nuit. Il disparaît de sa vie.

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Cole Hudson
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MessageSujet: Re: ¤ Comme un bruit de verre brisé ¤   ¤ Comme un bruit de verre brisé ¤ EmptyMar 4 Oct 2022 - 21:16

San Diego - 20 mai 2015. 20h25.



Musique :
Spoiler:


Priscilla retenait un sanglot qu’elle ne put contenir plus longtemps. La porte se referme. Elle veut déjà faire machine arrière, elle regrette déjà son geste.

Mais il est déjà trop tard.

Elle est déjà loin et la pluie l’attrape, la nuit s’engouffre et l’accueille dans un froid qui lui procure un frisson involontaire et désagréable. Les gouttes frappent le bitume dans un rythme qui semble dans un premier temps se moquer d’elle.

Il n’y a plus rien à faire. Il est déjà trop tard.

Dans un élan désespéré pour contrôler encore sa vie, elle marche. Elle marche et s’éloigne le plus possible de cet endroit qu’elle déteste déjà. Puis, comme pris d’une force qui lui est supérieure, elle court. Elle est déjà trempée. L’eau ruisselle, glisse sur son visage, s’insère dans les infimes espaces de ses vêtements. L’eau ne fait plus qu’un avec elle. Un fracas. Le tonnerre se mêle à ses pleurs qui, comme un bruit de verre brisé, plus rien ne retient. Elle a rejoint cette mélodie endiablée. Ses larmes s'emmêlent avec les éléments et disparaissent au rythme de ses pas. Elle se surprend à regarder derrière elle, espérant encore une fois le voir apparaître, espérant vainement qu’il la rattrape. Elle s’imagine…
Spoiler:


Rien. Personne. Elle est seule.

Elle ravale un sanglot puis s’arrête finalement de courir. Déjà essoufflée.

« Quelle conne…», se dit-elle à voix haute.
Spoiler:

Son rythme ralentit mais elle reprend cette marche acharnée, guidée par les lumières saillantes de la nuit. Ses lueurs qui transpercent la pluie et qui harcèlent les regards. Elle sert son sac contre ses hanches. Ses jambes flageolantes cherchent le chemin de son appartement qu’elle trouvera rapidement. Elle aperçoit son immeuble et, malgré elle, elle le cherche encore du regard. Ses yeux balayent à la recherche d’une silhouette familière mais…

Rien. Personne. Elle est désormais seule.

Prise d’un nouveau larmoiement excessif, elle glisse sa clé et pénètre dans le hall d’entrée. Elle est accueillie par un miroir qui la dépeint dans un état qu’elle n’aurait pas souhaité constater. Elle appelle sur le bouton avec insistance, pressée de retrouver son domicile pour pouvoir se lâcher sans gêne. Pressée aussi de s’éloigner de son reflet qui, à ce moment, la terrifie. Elle ne s’est jamais vue comme ça. Elle tremble de froid et d’incertitude en attendant vainement l’arrivée de l’ascenseur. Elle habite au cinquième.
Ses parents lui avaient acheté cet appart, un petit T2, quand elle était encore étudiante. Le salaire avantageux d’Ingen lui avait permis de les rembourser. Ce n’était pas comme si elle leur devait quelque chose ou que c’était une dette qu’elle devait leur régler quoi qu’il en coûte. Non. Elle l’avait fait de son plein gré. Elle l’avait fait pour leur prouver sa réussite. Une fois installée sur Isla Nublar, elle l’avait fait louer un temps. Les étudiants se jetaient dessus comme sur des petits pains. Mais après quelques déboires et péripéties, elle avait cessé. Elle y avait fait faire quelques travaux pour le retaper puis lui avait fait la surprise. Elle lui avait proposé de s’installer ensemble. En un sens, elle ne voyait plus ce logement comme uniquement le sien.

Désormais la pluie ne dissimulait plus ses larmes. Elle dût donc se confronter à nouveau à son propre visage le temps de l’ascension. Livrée à elle dans cet espace défiant la gravité, elle tentait désespérément d’effacer le ruisseau qu’elle déversait. Mais rien. Rien. Rien ne pouvait effacer cette douleur qui lui comprimait la poitrine.

Les portes accompagnées d’une sonnette aiguë s’ouvrent devant elle. Elle hésite un instant. Elle hésite à affronter seule cet endroit. Tête baissée, elle attrapait dans son sac à main ses clés et les glissait dans la serrure. Une nouvelle porte s’ouvre, elle ne retient pas la poignée. Elle vient taper la butée qui provoque un couinement saccadé qui lui donne la terrible sensation que son appartement lui rit au nez. Il est sombre. Il est froid. Il lui parait horriblement vide. La pluie frappe les carreaux de la fenêtre de la cuisine, comme si elle essayait de la rattraper. Elle n’allume pas la lumière. Elle claque la porte derrière elle et manque de chanceler sur ses talons. Elle les quitte maladroitement en balançant ses pieds vers l’avant. Puis elle jette sa veste sur le porte-manteau et abandonne son sac à main dans l’entrée.

Elle reste un instant dans le noir, debout dans le séjour. Perdue dans ce qui semble être un cauchemar, elle cherche du coin de l'œil un repère, quelque chose sur lequel elle pourrait se raccrocher. Elle reste simplement planter là, coincée dans cette réalité qui lui semble fiction. Dans un ultime élan d’espoir, elle glisse sa main dans sa poche et attrape son portable.

Rien. Aucun message. Aucun appel.

Elle le sert religieusement contre sa poitrine alors que son écran de verrouillage lui rappelle une dernière fois son visage. Elle se jette sur le canapé et serre un cousin contre ses genoux, contre sa tête. Son corps ne forme plus qu’une boule informe qui disparaît sous un plaid alors que son chagrin prend intégralement le contrôle. Sa tête résonne, elle tambourine de pensées et de regrets.

Pourquoi ? Pourquoi ça lui arrivait à elle ? Pourquoi elle avait dû être aussi naïve ? Pourquoi s'était-elle autant attachée ? Pourquoi ne s’était-elle pas méfiée ?

Elle avait baissé sa garde et à cet instant précis elle avait l’impression d’en payer intégralement le prix. Elle s’en voulait terriblement. Elle ne méritait pas ça…
Musique :
Spoiler:


Puis, les pleurs s’achèvent, les larmes stagnent désormais sur ses joues. Ses lèvres salées se pincent. Ce poids insupportable lui écrase les côtes. Elle a la sensation désagréable que quelqu’un ou quelque chose lui a attrapé le cœur et le serre jusqu’à lui couper son souffle. Son maquillage lui brûle le visage. Elle n'entend plus que sa faible respiration alors que la pluie martèle une mélodie copieusement élaborée. Les yeux ouverts, blottis contre ce coussin, ils cherchent désespérément un nouveau sujet sur lequel s’accrocher. Les lumières de la ville dessinent sur la plafond des peintures éphémères, des images oniriques qui lui occupent temporairement l’esprit. Puis un brouhaha déconcertant interrompt le cheminement de ses pensées. Les voisins gueulent encore contre la paroi de la chambre. Elle les entend d’ici. À cet instant, elle était prête à tout pour une simple dispute. À cet instant, elle aurait tout donné pour pouvoir se moquer d’eux en compagnie de Cole.

Mais rien. Rien ne l’attendait désormais de l’autre côté.

C’était déjà trop tard.

Elle se relève et attrape un mouchoir sur la table basse pour essuyer ses larmes. Rapidement, elle remplit l’espace de plusieurs morceaux de tissus qu’elle se décide finalement à aller jeter. Elle se dirige vers la cuisine d’un pas nonchalant et appuie sur l’interrupteur d’un clic devenu soudain assourdissant. La lumière vacillante du néon au-dessus de l’évier bouscule sa vision le temps que ses yeux, encore embués, s’adaptent à ce nouvel élément perturbateur. Elle ouvre la poubelle. Ses épaules se soulèvent de surprise, elle retient un petit hoquet de désarroi. Elle l’avait complètement oublié. Les bouts de verre brisés la narguent, lui rappellent cette terrible vérité. Elle explose à nouveau. C’est plus fort qu’elle. Ses jambes cèdent. Elle s’écroule à nouveau sur le canapé. Tout ça était trop pour elle.

Elle maudissait Cole Hudson. Elle maudissait Shaélynn Moore. Elle maudissait InGen.

Résignée, elle attrape son portable et hésite quelques instants. Elle prend une longue inspiration saccadée en retenant son chagrin. Elle le déverrouille d’un mouvement habile du pouce et, machinalement, balaye sur quelques réseaux sociaux sans grande conviction. Des gouttes suivent les courbes de sa chevelure et viennent s’écraser sur son visage, sur son téléphone. Par moment, une larme vient se mêler sans qu’elle ne s’en rende compte. Un doigt incertain vagabonde un instant puis vient inévitablement cliquer sur les contacts, sur les dernières conversations. Elle se demande comment elle a pu ne pas le voir. Elle se demande depuis combien de temps cela dure, depuis combien de temps il lui ment. Elle se fait du mal. Elle cherche entre les lignes. Elle relit. Elle sanglote. Puis elle ne cherche plus. Elle contemple juste les derniers moments d’une relation qui venait de voler en éclat, comme un bruit de verre brisé. Puis les pleurs cessent. Son cœur tambourine. Elle jette son portable à l’autre bout du canapé, ce dernier rebondit sur un coussin et manque de s’écrouler sur le sol. Elle se lève d’un bond et fonce dans la chambre. Sans aucune hésitation, sans aucune retenue, elle éventre ses armoires. Elle arrache des vêtements à leurs cintres. Elle ouvre des tiroirs et y laisse des trous qui sur l’instant lui semble satisfaisant. Elle jette le tout sur le parquet froid. Des collines de tissus se forment. Elle pousse des sanglots énergiques, piétinant tout sur son passage. La rage lui monte dans la poitrine, lui gonfle les veines, s'agrippe à ses tripes, lui déforme le visage. Et rapidement, sans même qu’elle ne s’en rende compte réellement, elle laisse derrière elle un chaos surréaliste.

*Bzzz Bzzzz*

Une vibration. Elle l’entend. Une lueur dans ses yeux. De la peur. De l’espoir. La curiosité et le besoin sont plus forts qu’elle. Elle accourt en sanglot et se jette à nouveau sur le sofa qui pousse un grincement de désapprobation. La notification disparaît à son arrivée. Au fond d’elle, elle espère. Elle se sent stupide mais elle est prête à tout. Elle est désormais prête à faire machine-arrière. Elle est prête à discuter. Elle est prête à le voir. Elle doit le voir. Elle déverrouille encore son portable et clique sur le message qu’elle vient de recevoir.
—---------
Hi Cici ! Very Happy
So ??
This bd ?? :O
What did he take u ? :p

Hey Cici ! Very Happy
Alors ??
Cet anniversaire ? :O
Qu’est-ce qu’il t’a pris ? :p
—-----------

Un sentiment de gène et de honte l’envahit. Elle ne peut s’empêcher d’être déçue. L’émotion l’assaille encore une fois. Elle s’accroche à ce sms comme à une bouée de sauvetage. Ce n’était pas ce qu’elle attendait. Elle se sentait incroyablement stupide. Elle maudissait ce message mais d’un autre côté elle la remerciait du fond du cœur. Elle n’avait pas la force d’appeler sa meilleure amie. Elle commence à écrire mais elle efface instantanément. Quelle heure était-il ? Suffisamment tôt. Ça n'avait pas d’importance. Le cliquetis rapide et saccadé des touches de son portable résonnait anormalement dans son salon. Elle hésite. Elle appuie. Elle envoie.
—---------
I need u rn…
Can u come asap ?

J’ai besoin de toi, tout de suite…
Est-ce que tu peux venir au plus vite ?
—-----------

Trois petits points se dessinent instantanément sous la conversation. Elle attend quelques secondes.
[…]
*Bzzz Bzzzz*
—---------
What’s Up ? You’re worring me…
I’m coming ! 10min max !

Qu’est-ce qu’il se passe ? Tu m’inquiètes…
J’arrive ! Dans 10 min max !
—-----------

Priscilla soupira de soulagement. Elle ne pouvait rester seule. Elle ne pouvait envisager d’affronter cette épreuve toute seule. Elle envoya un simple “Merci” et resta recroquevillée en attendant patiemment l’arrivée de sa sauveuse.

Elle repousse le téléphone et le pose délicatement sur sa poitrine. Elle ferme les yeux et se dit qu’elle a de la chance d’avoir une amie comme Lisa. Elle l’avait rencontré durant ses études, il y a quelques années de cela. Si leur rencontre initiale fut tout d’abord houleuse, elles furent contraintes d’embrasser cette amitié forte construite malgré elle par un enseignant qui les adressa à la même équipe. Ses yeux se rouvrent, son regard se dirige alors vers l’entrée, fatalement vers son sac à main. Elle est alors envahie par un profond sentiment d'incertitude, par une peur qu’elle n’a jamais ressentie. Elle expire lentement pour tenter de garder le minimum de contrôle qu’il lui restait. Elle le savait. Elle allait devoir prendre la décision la plus difficile qu’elle n’ait jamais prise dans sa vie.
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