Jurassic Park World RPG
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 Amour sucrée

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Gregory Morrison

Gregory Morrison


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MessageSujet: Amour sucrée   Amour sucrée EmptyLun 3 Oct 2022 - 18:25

Avril 2015

Musique :
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*BAM*

La canne vengeresse balayait tout sur son chemin. Grégory faisait une entrée fracassante dans le bâtiment en poussant une double porte qui n’avait rien demandé. Rien ne lui résisterait aujourd’hui et ce n’était pas ça qui allait l’arrêter.. Tel Moïse, il écartait du chemin quelques employés de pacotilles à coups de “poussez-vous, excusez-moi, excusez-vous, poussez-moi”. Cela faisait maintenant deux ans qu’il bossait pour InGen, dans ces foutus locaux, et il ne connaissait pas les trois-quarts des employés. Il avait déjà le mérite de reconnaître leurs existences en les bousculant, plus que ce qu’il pouvait jamais leur accorder finalement. Qu’est-ce qu’ils voulaient de plus ? Qu’ils retiennent leurs visages ? Leurs prénoms ? Sa canne dans la gueule ? Foutaises. Comme s’il n’avait que ça à faire.

Il passait une journée particulièrement merdique et, il fallait le dire, même pour lui, il atteignait des niveaux d'exécrabilité qui dépassaient l’entendement. Quoi de mieux qu’une journée de plus pour constater son échec ? Non seulement il avait aidé à créer cette abomination mais en plus il n’avait pas eu plus de réponses. Il se sentait exploité et il avait l’impression qu’on s’était joué de lui. Le Dr Wu et le Dr Daniel ne lui avaient rien apporté.


- « C’est classé confidentiel et nyah nyah nyah Indominus par ci Indominus par là… des propriétés uniques et bla bla blah mon cul ! »

Spoiler:

Grégory marmonnait en déambulant dans ce couloir en agitant une main imitant des conversations qui traînaient dans sa tête. Habillé d’un costard gris et de ses lunettes de soleil, il avait presque l’allure d’une rock star. Il s’exclama soudainement et appuya sur une première porte prometteuse avec sa canne. Celle-ci fut d’une déception sans pareille. Mais où étaient-elles ? Pour marquer une entrée ratée, il fallait au moins une sortie réussie. Alors que la plupart des employés présents à l’intérieur ne l’avaient même pas remarqué, il s’exprimait à voix haute.

- « Non non ! Vous dérangez pas pour moi ! J’vous en prie, allez-y ! Vous pouvez continuer à faire semblant de travailler ! »

La porte se referme. Quel enfer. Tout ça avait été une perte de temps et Grégory détestait ça. Perdre du temps. L’Indominus Rex. Même ce nom était ridicule.

Bien sûr, le scientifique avait su repérer quelques éléments clés et cela lui avait valu quelques sermons qu’il avait copieusement ignorés. Sèche, rainette et vipère pour ce qui est du règne animal. Confidentielles, certes mais il se sentait insulter. Ils ne pouvaient tout de même pas espérer lui donner une corbeille de fruits sans qu’il n’en devine son contenu. Un jeu d’enfants. D’une facilité révoltante. Quant aux dinosaures, il aurait vraiment fallu être stupide pour ne pas faire le rapprochement. Il passait ses journées devant différents ADN. Un vulgaire puzzle. Il avait donc déjà eu sous le nez celui de Vélociraptor, Tyrannosaurus et Carnotaurus, trois dinosaures dont le parc disposait déjà. Pour ce qui est du reste de ce cocktail ragoutant, il en ignorait la source. Déroutant. Plus le temps avançait et plus il se demandait ce que cela lui rapportait de connaître la vraie nature de l’Indominus Rex.

Globalement, les journées suivantes étaient ennuyantes et répétitives, une série de dominos identiques qui se bousculaient. C’était quand la fin de ce calvaire ? Ils passaient leur temps à reproduire les mêmes choses et les mêmes gestes. Oh Ha des dinosaures. Avec presque 100% de réussites pour les extractions et les séquençages d’ADN, les “dinosaures” n’avaient plus de secrets pour lui. En tout cas pas de secrets qui lui semblaient suffisamment pertinents. Passés cette enquête qu’il bouclait en un rien de temps, la routine s’était vite installée.

Sa curiosité scientifique était piquée et l’empêchait néanmoins de quitter le navire, ne sait-on jamais quand nous sommes aux portes de mettre à jour une potentielle découverte. Et Grégory, comme son entrée dans ce bâtiment, les fracassait à grand coup de canne. Cela avait notamment été le cas lorsqu’une bactérie avait dû être isolée d’une plante du crétacé que les paléobotanistes tentaient d'élever dans leurs serres. Cette fameuse plante avait tout d’abord complètement ravagé l’écosystème dans lequel ils l’avaient placé. Celle-ci était d’une part trop agressive mais elle était aussi envahissante. En un rien de temps, elle avait écrasé ses comparses. Après analyse, celle-ci était porteuse d’une bactérie qui se développait en sa compagnie. Non seulement la bactérie aidait la plante à se développer mais, en plus, éradiquait la concurrence. Fascinant. Les scientifiques s’étaient alors attelés à cette tâche, ils avaient dû modifier génétiquement la plante pour la rendre docile. Mais là, c’était autre chose. C'était une chose de créer une nouvelle espèce, essayer de lui attribuer de nouvelles capacités en était une autre.

Après quelques discours alambiqués et quelques brimades durant lesquelles Grégory avait tenté de les mettre en garde sur leurs actions, il avait finalement gardé son avis pour lui et avait simplement ajouté que c’était du viol génétique. Les hybridations génétiques existent depuis la nuit des temps. Qu'elles soient naturelles ou bien imposées par l’homme, le phénomène passait obligatoirement par la reproduction de deux espèces et, à la rigueur par fusion somatique pour les plantes. Ce qu’il faisait là, c’était du viol génétique. Un gloubiboulga d’ADN. S’il avait tout d’abord refusé de participer, il s’était finalement ravisé quand Masrani s’était interposé. Si le grand manitou se déplaçait, c’était probablement pour une raison. Lui et Hammond était particulièrement proche et partageaient globalement la même vision mais qui sait tous les secrets que ce vieux marteau avait emporté avec lui. Qui sait ? Il en avait peut-être transmis certains à cette nouvelle tête.

Il était entré dans ce bâtiment pour une seule chose. Tout ça pour quoi ? Parce que des incapables n’étaient pas foutu de faire leur travail correctement. Travail qui aurait probablement pu être accompli par des robots ou même un chimpanzé. Curieusement, InGen qui était toujours à la pointe de la technologie s'entêtait malgré tout avec des humains dont le QI ne dépassait pas celui d’une poutre. Respectable comme décision. Après tout, il fallait bien que ces décérébrés subviennent au besoin de leur petite famille. Cultivons la médiocrité.

Il prend sur la gauche. Là, deux jeunes sortent d’une pièce. Ils pianotent sur leur téléphone sans aucune considération. Ils portent un badge et, à sa vue, Grégory tire la langue en signe de dégoût. Ils sont marqués comme du bétail. Et le pire c’est qu’ils l’ont probablement accrochés eux-même ce truc ridicule. Enfin, si on imagine qu’ils savent faire quelque chose de leurs dix doigts. Des stagiaires… Quelle horreur ! InGen tombait vraiment bas. Embauchés des stagiaires c’est vraiment ouvrir la porte à la débauche et à l’incompétence. “L’avenir de notre génération” Blah blah blah ! Ce qu'il ne fallait pas entendre. Des stagiaires. Ben voyons…


- « Allez ! Hop hop ! Ça dégage ! Je dispose d’au moins deux membres de plus que vous ! J’ai la priorité ! On se pousse ! J’suis handicapé ! On bouge ! Allez ! » , fit-il en montrant sa canne et indirectement une autre partie de son anatomie.


Alors le voilà, bravant les nouvelles odeurs de ces locaux soi-disant éco responsables en surconsommation constante d’électricité ; des nouvelles terminologies pour plaire aux investisseurs et faire taire les bobo gauchistes ; les conversations et les interactions qu’il ne souhaitait pas avec des inconnus. Il fonçait sans relâche vers sa destinée. Quinze minutes de pause qu’il allait rentabiliser et ce n’était pas ce contretemps qui allait l’empêcher d’en profiter.

Au tournant d’un couloir, il les apercevait enfin. Elles étaient là. Trônant fièrement et dégueulant tous leurs savoirs. Des années d’élaboration. Une confection simple mais efficace. Fantastique. La loterie de la vie. Grégory, un sourire en coin, tirait fièrement un billet de sa poche. Il l’étirait un instant, l’observant sous le néon qui grésillait au-dessus de sa tête. Le filigrane. Encore une invention de génie. Il glissait ce dollars avec passion dans la fente devant lui et caressait du bout du doigt sa libération. Suspense. Tension. Qu’allait-elle lui réserver ? Allait-elle le libérer de son fardeau ? Allait-elle apprécié sa délicatesse ? Allait-elle abattre sur lui son terrible courroux ? Un petit cri de soulagement. Une chute. Jackpot. Elle obéissait et se contentait de lui donner ce qu’il avait demandé. Quoi de plus simple que ça ? Qu’est-ce que tu penses de ça Dr Wu ? Et bien non ! Cet empoté gardait tous ces petits secrets pour lui. Cet homme n’avait aucune saveur. Grégory, du bout de sa canne, soulève alors la jupe avec délicatesse, se penche et glisse sa main langoureusement pour attraper cette douce récompense. Le crépitement sous sa main lorsqu’il l’attrape provoque une certaine satisfaction qu’il ne peut nier. Son seul petit plaisir de la journée. Il s’appuie contre elle amoureusement et pousse sur sa jambe valide pour se relever. Il lui susurre alors un petit "merci" discret. Son regard qui se détache de sa petite victoire et tombe inévitablement sur des petits pieds puis, à sa grande surprise, sur une sorte de bébé barbu à taille humaine, une moue déçue et un billet à la main. Les deux hommes se toisent et se dévisagent dans un silence de western. Grégory plisse les yeux et abaisse ses lunettes de soleil. Il se cramponne à son paquet de chips et balance d’un air hésitant :

Musique :
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- « Quoi ? »

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Chris D. Nedry

Chris D. Nedry


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MessageSujet: Re: Amour sucrée   Amour sucrée EmptyMer 9 Nov 2022 - 10:16

« Si vous pensez faire mieux que moi, faites vous plaisir. Je serais là quand votre nouveau projet tombera à l'eau. »

Ce parc, ces employés, Chris les avaient déjà sauvés un nombre incalculable de fois ! Et ça fait 3 ans maintenant. Ses plus beaux exploits, restés sous silence, sont bien sûr la fois où il a participé à la torture d'un dangereux espion, délivrer son principal fournisseur d'informations et avoir empêcher tous les profiteurs d'une croisière de luxe de mourir noyé. Sans compter le nombre incalculable de mission routinière auxquels il a participé : pose de caméra, réparation de clôtures, mise à jour de l'équipement et des logiciels, … Mais tout ça, tout le monde s'en fou.

Son frère Denis avait l'habitude de dire que son talent ne sera reconnu qu'après sa mort. Il s'est bien planté ce con ! Derrière lui, Denis n'avait laissé qu'une bande d'ingrats qui lui avait remis la faute pour l'échec du premier parc. Alors qu'il avait contribué plus qu'activement à l'automatisation des premiers véhicules, au contrôle à distance des commandes de sécurité, ainsi qu'au repérage thermique des dinosaures. Et tout ça avec la technologie d'y il a plus de 20 ans ! Denis avait fait un travail plus qu'incroyable et la seule reconnaissance qu'il a eu c'est d'être accusé du sabotage du parc.

Digne héritier du nom et du savoir des Nedry, Chris avait eu l'impression de revivre la même injustice. Le Jurassic Park avait pu rouvrir grâce à lui et à son travail. Les visiteurs avaient été de retour malgré le drame de San Diego et l'ancien Responsable des informaticiens avait fortement contribué à la mise à jour des systèmes de sécurité. Pourtant, c'était son incapacité à gérer l'attaque de ce groupuscule terroriste il y a deux ans qui lui avaient été reproché par la nouvelle Direction. Ou plus exactement ; le non-respect de son contrat d'engagement. Chris devait empêcher les sociétés concurrentes à InGen de mettre leur nez dans les affaires sales d'Hammond. Chose que l'informaticien peinait à faire à cause de ses nombreuses responsabilités. Alors, Chris fut relégué au rang de simple larbin. Et les derniers mots qu'il avait dit à Simon Masrani résonnaient encore dans sa tête.

Jurassic World était une vaste blague, et il suffisait de que le gros homme sorte de son bureau pour s'en rendre compte ! La moyenne d'âge avait fortement baissé depuis l'ouverture du parc, à tel point qu'il était légitime de se poser la question suivante : depuis quand des gamins boutonneux avaient été jugé meilleur que lui pour s'assurer de la sécurité du parc ?! Ces gosses se reposent entièrement sur la technologie et croient aveuglément que c'est suffisant pour assurer le contrôle des installations. Mais faites bugger le système volontairement et vous aurez le plaisir de voir ces puceaux prépubères s'agiter partout. Sans compter que ces petits rats aiment mettre leur nez partout.

Après, il n'y a pas d'âge à la curiosité ! Même ce vieux boiteux s'amusait à entrer par effraction dans les locaux du Dr Wu pour gratter des informations. Quelle honte ! A son âge, il ferait mieux de faire des mots croiser plutôt que de vouloir connaître en exclusivité la nouvelle attraction du parc. Le vieillard avait de la chance que ce soit Christopher qui le voyait fouiner dans les labos. Un autre informaticien l'aurait sûrement dénoncé. Ou l'aurait peut-être fait chanter. Peut-être est-ce déjà le cas ? Mais Chris n'en avait royalement rien à foutre. Puisqu'il avait été jugé sur son incompétence, il allait leur montrer ce qu'était réellement l’incompétence !

Son ventre se mit à gargouiller.

« Tu as raison, c'est l'heure du déjeuner ! »

Et quoi de mieux pour satisfaire son appétit qu'une bonne gaufre sucrée. Ou des cacahuètes enrobées de chocolat ? C'était de bonnes idées. Mais Chris avait une mission, un devoir ! Il avait une collection à finir. Alors, il se forcerait à manger des chips ! Voilà le prix à payer quand on est déterminé à atteindre ses objectifs. Depuis que le parc avait mis et caché ces petites figurines dans les paquets de chips du parc, l'informaticien s'était promis qu'il les réunirait tous. Même si pour cela il allait devoir connaître la privation, et renoncer à ses friandises habituelles.

Billet à la main, d'un pas décidé, Chris se précipita vers la machine à bonbec la plus proche. Il croisa alors deux stagiaires qui avaient l'attention absorbée par leur téléphone. L'heure de la vengeance avait sonné ! Aussi discret que le requin annonçant sa venue avec une musique d'horreur, l'informaticien se décala légèrement sur la gauche, pile sur la trajectoire de l'un de ses souffre-douleurs favoris. Ce dernier le remarqua mais trop tard, l'impact fut immédiat, parfaitement orchestré de main de maître, et le gamin tomba au sol sous le regard impuissant de son ami.

« Mais enfin, regarde un peu où tu vas. Tu vas finir par te casser quelque chose un de ces jours. »  

Le gosse, au sol, lança un regard de colère et de frustration, mais resta muet. Il allait faire quoi de toute manière ? Le traiter de gros lard ? Ce serait une insulte homophobe et la Direction n'aime pas trop ça y paraît.

Résigné, le stagiaire s'excusa et disparut. Méfait accomplis !

Fier de lui, Chris se prépara à savourer ses snacks favoris. Mais lorsqu'il arriva devant la machine, ce fut la déception. Le vieillard fouineur avait déjà pris le dernier paquet de la machine. L'informaticien le dévisagea longuement avant de finalement le pointer du doigts.

« Vous !… Vous êtes… un monstre ! Comment avez-vous osé faire ça ? »

A cause de ce sale opportuniste, Chris allait devoir chercher un autre distributeur. Pire, et si cet homme possédait une des figurines qu'il manquait à sa collection ? Et s'il avait eu la créature mystère ?! Chris ne pourrait jamais pardonner un tel affront.

« Vous savez, il y a une place en enfer pour les gens comme vous ! Juste entre les pédophiles et les enfants qui les ont provoqués. »

Chris était choqué, déçu. Mais plus que tout, Chris se sentait trahis. Il voyait les chips qu'il aimait tant lui être infidèle dans les mains d'un autre homme. Alors qu'il sentait les larmes arrivées dans son regard, Chris tendis son billet en direction du boiteux et lui demanda, hésitant :

« Est ce que… je peux au moins vous les racheter ? »

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Gregory Morrison

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MessageSujet: Re: Amour sucrée   Amour sucrée EmptyLun 14 Nov 2022 - 18:50

Musique :
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Le lourdaud qui le dévisageait d'un air déçu pointa alors ses gros doigts dodus dans sa direction. Sa tête lui disait clairement quelque chose mais il n’arrivait pas se rappeler où il l’avait vu. Il n’y avait rien de typique chez lui, il l’avait forcément vu quelque part. Que ce soit son code vestimentaire ou son attitude, l’homme qui se tenait devant lui était une curiosité à lui seul. Gregory commençait à faire demi-tour et à lui tourner le dos quand ce dernier l’interpella sur un ton dramatique, presque théâtrale.

« Vous !… Vous êtes… un monstre ! Comment avez-vous osé faire ça ? »

Gregory s’arrêta net. Lui, un monstre ? Pas plus qu’un autre finalement. C’était parce qu’il avait une canne ? C’est ça ? C’est raciste ça mon gros. Quoi ? C’est grossophobe de dire à un gros qu’il est gros ? Si on peut plus énoncer l’évidence sans choquer maintenant… Par contre, la maigrophobie on en parle pas hein ? Bande d'hypocrite sans cervelle. Un monstre, lui ? Ce qu'il ne fallait pas entendre. Venant d’un bébé à barbe tout droit sorti d’un freak show, c’était tout de même exagéré. Devant le regard insistant de cet homme disproportionné, il dût se résoudre à se tourner vers lui pour lui faire face. Et… Par le sphincter du grand manitou, qu’il était encore plus laid sous cet angle. Il y avait beaucoup trop de cheveux et de poils concentrés sur un seul homme pour que cela soit humain.
Amour sucrée 7k4R

« Vous savez, il y a une place en enfer pour les gens comme vous ! Juste entre les pédophiles et les enfants qui les ont provoqués. »

Le scientifique écarquilla les yeux, surpris par le dramaturge naissant devant lui. La réplique le fit sourire. Qu’est-ce qu’il avait fait pour mériter une telle tirade ? Gregory ne se rappelait pas d'avoir déjà châtier ce bougre et pourtant, encore une fois, sa tête lui semblait familier. Et sous ses airs de victime accablée, l’hystérique ne semblait pourtant pas du genre à se laisser faire. Bien au contraire. Gregory était néanmoins satisfait d’apprendre qu’il y avait finalement une place quelque part pour lui. Et puis, c’était pas si mal. Il devait probablement y avoir aussi des intellectuels parmi les pédophiles pour lui faire la discussion et lui tenir compagnie. Quant aux enfants, il pourrait librement s’adonner à la torture mentale voire physique pour s’occuper l’esprit durant son séjour là-bas. Après tout, si admettons cet endroit romanesque existait bel et bien, quitte à y être, autant en profiter jusqu’au bout. Perdu pour perdu de toute façon. Il fallait bien garder un peu d’optimisme dans tout ça. N’est-ce pas ? Non ? Pas n’est-ce pas ?

Mais où diable avait-il vu ce démon barbu ? Qui était-il ? Avec un style et une dégaine pareille, les clichés tendaient à amener ses pensées dans une direction évidente. La transpiration, cette bouée qui lui servait de ventre et qui menaçait en vain de soulever son t-shirt à tout instant, les tâches de gras à des endroits rocambolesques et cette odeur de renfermé trahissaient finalement le métier de cet âne. Cet empoté était probablement informaticien. C’était une certitude. Quoi d’autres sinon ? Un scientifique ? Sûrement pas, il l’aurait déjà repéré et harcelé depuis longtemps. Ranger ? On espérait que non. Un guide ? Un journaliste ? Ridicule. Gregory considéra même un instant qu’il s’agissait en réalité d’un visiteur perdu durant une visite. Mais non. C’était bel et bien un informaticien. Gregory ne traînait absolument pas avec ces geeks même si certaines interventions avaient nécessité leur présence. Alors, cela ne pouvait s’expliquer que d’une seule façon. Ce type avait dû, un moment ou un autre, être sur le devant de la scène. Quoi qu’il en soit, il se tenait devant lui, complètement abasourdi et choqué. C’est lorsque le scientifique vit le regard insistant que ce dernier portait sur le paquet de chips, qu’il comprit réellement de quoi il en retournait. Ce spécimen était de plus en plus fascinant. Était-ce la faim qui le conduisait ainsi dans ses retranchements et dans de tels écarts de violence verbale ? Et c’est presque les larmes au yeux que l’enrobé lui tendait un billet en ajoutant d’un air hésitant :

« Est ce que… je peux au moins vous les racheter ? »
« Fantastique ! Christopher Nedry en personne ! », s’exclama Gregory d’un air soudain et enjoué. « Je suis ravi d’enfin vous rencontrer ! Je suis un grand fan ! »

Enfin. Il lui avait fallu du temps mais il avait finalement réussi à mettre un nom sur cet excentrique. Gregory, à des fins tout à fait égocentriques, s’était renseigné sur bon nombre de personnalités du parc. Ce drôle de personnage avait été chef de section pendant un temps mais avait été rétrogradé. Sa trombine fut effectivement affichée sur les organigrammes et autres documents d’InGen durant son service. On l’avait notamment blâmé pour son incompétence à gérer certaines situations. “Certaines situations”. Ce qu'il ne fallait pas entendre. Il avait surtout été victime, comme de nombreuses personnes, du nettoyage suite aux attaques terroristes de 2013. En même temps, qu’aurait-il pu faire derrière son écran ? S’éclater les doigts et envoyer des malwares sur les téléphones des assaillants ? Ridicule. Lancer des paquets de chips dans la tronche de ces ignobles personnes ? Impensable. Crier très fort sur ces employés ? Non. InGen avait juste coupé des têtes pour faire bonne figure auprès des investisseurs.

Cet air de chaton attristé que ce dernier affichait lui faisait presque pitié mais Gregory avait d’autres choses en tête. Il lui montrait ainsi le paquet de chips dans ses mains en tapotant dessus avec deux doigts et ajoutait, toujours souriant.

« J’ignorais que vous étiez vous aussi un enthousiaste de la chips ! Vous faites la collection j’imagine ? »

C’était encore une fois évident. Il y avait d’autres marques de chips dans ce distributeur. Pourquoi s’attarder sur celui-là et faire tout un plat au point de proposer de le racheter sinon ? Gregory s’en fichait des figurines et, à vrai dire, il les avait jeté à chaque fois. Qui avait eu cette idée stupide de foutre ces trucs dans des paquets de chips ? Il n’y avait définitivement pas de place en enfer pour ce genre d’abrutis. Ces idées étaient trop diaboliques pour ne pas avoir été confectionnées par Lucifer lui-même. Une collection de figurines dans un paquet de chips. Qu’est-ce qui tournait pas rond dans la tête de ces débiles ? Normalement, ce genre de campagnes de pubs s’adressaient plutôt aux enfants et donc étaient réalisés principalement dans des paquets de céréales. S’il trouvait le commercial scabreux lubrique assez abruti pour avoir imaginé que ça serait une bonne idée il lui ferait bouffer sa canne. Gregory hésitait simplement par quel orifice il se lancerait dans cette opération fastidieuse. Et donc, devant la détresse de son interlocuteur, le scientifique s’aventura vers une petite expérience sociale.

« En tout cas, je suis prêt à vous céder ce paquet si vous me rendez un petit service de rien du tout ! Qu’en pensez-vous ? Deal ? », fit-il en arquant un sourcil.

Ce Nedry était quelqu’un dont il fallait se méfier et qui était préférable d’avoir de son côté. Sous ses airs enfantins se trouvaient malgré tout un homme intelligent et talentueux, en tout cas dans son domaine. Quoi qu’il en soit, Gregory admirait le travail de ce dernier et, même si son hygiène de vie semblait plus que limite, il allait tout faire pour l’avoir de son côté.
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Chris D. Nedry

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MessageSujet: Re: Amour sucrée   Amour sucrée EmptySam 21 Jan 2023 - 22:31

Contre attaque inattendue du boiteux qui prenait littéralement les friandises préférées de Chris en otage ! Cette vieille fouine était prête à renoncer à ses chips qu'à l'unique condition de lui rendre un service. Et puis quoi encore ! L'informaticien avait pensé pouvoir régler cette situation avec son dernier billet d'un dollar, mais c'était sans compter sur l’espièglerie de son interlocuteur qui voyait là un moyen de prendre l'avantage sur Chris. Sauf qu'on est aux Etats-Unis ici ! Et Notre devise c'est « On ne négocie pas avec les terroristes !»

Si la proposition indécente et culottée du scientifique avait réussi à désarmer Chris, il n'allait pas se laisser faire pour autant. Heureusement, toutes ces heures à regarder des films et des séries policières allaient enfin lui être utile. Tout comme ses héros, le génie qu'était Chris n'allait pas céder à ce chantage déloyal. Et il allait préparer un plan infaillible !

Amour sucrée 51c

Première étape : feindre le désintérêt. Bah ouai, comment le vieil homme compterai t-il le faire plier  si le moyen de pression se révèle inefficace ?  L'objet que convoitait Chris, au-delà de la douceur de ses chips préférées, était la surprise à l'intérieur du paquet. Et il était fort probable que la figurine qui était prisonnière des mains de ce vil scientifique faisait déjà partie de la collection de Chris. Accepter cet arrangement sans vraiment savoir si ça lui serait bénéfique serait comme manger un hamburger resté trois jours dans le frigo : un risque qu'il ne fallait pas prendre…

Sa stratégie serait simple et efficace, il en était certain. Il allait d'abord attaquer l'amour propre de Gregory pour prendre un avantage psychologique sur lui. Chris ne connaissait pas très bien le scientifique. L'avait-il seulement croiser une seule fois sur le parc ? C'est possible. Après l'attaque du parc, l'informaticien avait été appelé pour remettre de l'ordre dans le système électrique et informatique du laboratoire. Il se souvient de la présence d'un connard un peu trop arrogant à son goût, d'une nana qui pourrait valoir un 10/10 si elle ne tirait pas tout le temps la gueule et d'un vieil handicapé en blouse blanche.  

Sans vraiment connaître personnellement le docteur Morrison, l'idée de Chris serait de l'attaquer sur son âge et son physique. Facile ! Le scientifique n'était-il pas trop vieux pour ce genre de collection ? Et puis, avec sa carrure impressionnante, ses muscles imposants et sa jeunesse éternelle, Chris avait l'avantage physique sur le preneur d'otage. Il lui suffirait d'envahir son espace intime pour l'intimider, de placer deux-trois vannes bien piquantes, avant de lui tourner le dos en disant que de toute façon il n'était pas intéressé par ce genre de gaminerie.

Le plan était en place. Aussi clair que précis. Pas besoin d'une deuxième ou troisième étape. Il allait l'écraser d'un coup. Échec et Mat !

Chris se redressa, bomba le torse, épaules en arrière, et s'avança vers le méchant docteur. Son visage était aussi fermé et inexpressif qu'une huître, ou une taupe, c'est inexpressif les taupes aussi. Le gros informaticien avança donc vers le pauvre et faiblard Grégory en s’efforçant à ressembler à une taupe, plissant les yeux pour paraître encore plus menaçant. Et quand il fut suffisamment près de son ennemi pour le regarder dans le blanc des yeux, il lui dit :

« ça marche ! »

La flemme. Chris avait finalement choisi de manger le burger de trois jours...

« Par contre, j'ai deux conditions : Je ne travaille pas l'estomac vide et c'est vous qui régalez »

Chris leva l'avant bras pour tendre une poignée de main vers  le vieil homme.

« N'empêche, je suis curieux de savoir quel genre de service vaut un dollar. Vous savez, à ce prix-là, vous n'avez même pas les services sexuels d'une prostitué vietnamienne tétraplégique. »
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Gregory Morrison

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MessageSujet: Re: Amour sucrée   Amour sucrée EmptyJeu 9 Fév 2023 - 14:07

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L’étrange spécimen qu’était Chris Nedry passait visiblement par des étapes sentimentales variées. Gregory, sortant un calepin mental, s'apprêtait donc à prendre des notes sur ce simien aux facultés uniques. Il était après tout rare de rencontrer ce genre de primates et ce dernier semblait exceptionnel dans tous les sens du terme. Physiquement et intellectuellement.

Ainsi, tout d’abord, la contrariété qui se définissait par les plis de son front et le pincement de ses lèvres. Lèvres qui étaient d’ailleurs bien fines pour un corps aussi charnu. Sa dentition en revanche semblait irréprochable mais cela n’avait rien d’étonnant quand l'alimentation était une partie aussi importante de son quotidien. C’était peut-être simplement une question de balance et/ou d’équilibre anatomique mais passons ce détail distrayant.

Ce fut ensuite le tour de la réflexion qui, elle, se trahissait par un intense regard et des grimaces singulières. Si son corps était disgracieux, ses yeux au moins transpiraient l’intelligence. Si on comptait qu’il n’avait en soi pas grand chose pour lui, on ne pouvait donc pas lui enlever ça.

Puis vient le courage et la détermination : une grande inspiration qui bombait le torse, les épaules relevées et un pas avant pour affirmer sa position. Le mâle sapien voulait en imposer de sa présence et montrer sa dominance. Ce qui bien sûr n’effrayait en rien Gregory, grand comportementaliste et analyste de renommée, qui le regardait d’un œil à la fois avisé et fasciné.

Enfin, l’abandon et l’acceptation. Les épaules se relâchent et un léger soupir désagréable aux oreilles sort de son nez d’Apollon. L’informaticien s’avançait alors décidé et plissait désormais ses yeux dans un défi que le scientifique relevait sans plus attendre. Le regardant désormais dans le blanc des yeux, Gregory percevait de plus en plus cet empoté comme une personne chaotique et aléatoire. Un esprit malicieux et calculateur dans un corps inapproprié. C’était fantastique.

« Ça marche ! », scandait finalement le bibendum. « Par contre, j'ai deux conditions : Je ne travaille pas l'estomac vide et c'est vous qui régaler »


Des conditions somme toute, tout à fait acceptable et que même un enfant de 4 ans aurait pu anticiper. Et encore, comptez qu’un bambin ne prévoit pas grand-chose dans sa vie si on s’en tient à la psychanalyse de l’enfance. M’enfin. Chris Nedry voulait se nourrir et à manger il aurait. Le patapouf levait son avant bras poilu et tendait finalement ses doigts joufflus et probablement gras dans sa direction. Passons le dégoût de cette image, le vieux scientifique avait finalement établi sa dominance et, visiblement, le primate l’avait accepté dans le clan après une intense réflexion. Un geste qui lui demandera probablement énormément de repos et de repas par la suite. Bonté divine, la grâce d’un hippopotame en rut, ce déplacement de masse devait probablement susciter un effort considérable pour l’informaticien. Cela restait néanmoins une poignée de main salvatrice pour le scientifique qu’il saisissait sans amertume et sans regret. Il pourrait toujours se laver les mains ensuite de toute façon. Encore une fois, il valait mieux l’avoir dans son camp que contre soi et Gregory saurait rester lucide sur le sujet.

« N'empêche, je suis curieux de savoir quel genre de service vaut un dollar. Vous savez, à ce prix-là, vous n'avez même pas les services sexuels d'une prostituée vietnamienne tétraplégique. »

Gregory lâchait la main du barbu et le regardait d’un air étonné, dans le bon sens du terme. Décidément, ce Chris Nedry était une sacré pochette surprise. Imaginez la taille des cadeaux à l’intérieur. Non n’imaginez pas, c’est tout à fait répugnant. Ne faites pas tout ce qu’on vous dit, vous valez mieux que ça. Vous voyez où je veux en venir ? Je vous ai encore convaincu de quelque chose sans même que vous vous en rendiez compte. Il balançait un index dans sa direction et lui fit un clin d’oeil, une once de fierté pour l’être humain qu’il était. Abjecte et informe, comme on les aime !

« Eh bien, tout genre de service du moment que vous n’êtes pas trop exigeant sur la qualité de la marchandise ! Gardez celui-là- fit-il en montrant le papier vert qu’il tenait dans la main, -cadeau de la maison et pondez un autre dollar de votre côté », il marquait une pause en tendant une main devant lui pour montrer l’horizon qui se cantonnait ici aux couloirs. « Imaginez les possibilités ! Un dollar, puis deux qui en deviennent quatre ! Et ainsi de suite ! »

Il ouvrait finalement le paquet de chips  avec un sourire carnassier et lui tendait pour qu’il le récupère. Ce dernier ne se faisait pas prier mais affichait une mine résignée, comme si cela avait été un combat perdu d’avance. Ce qui en soit était le cas. Gregory penchait la tête sur le côté et levait sa canne en ajoutant.

« Il n’y a rien que l’argent ne puisse pas nous offrir ! Vive le capitalisme et vive les chips !, dit-il un brin d’extravagance. Il faut juste savoir ce que l’on veut. Moi je veux une nouvelle jambe, du fric et un nouvel ami. »

Il pointait désormais sa canne en direction des jambes du lourdaud et continuait sur sa lancée.

« À défaut de me filer la tienne, et je m’en voudrais de te priver d’une si belle, je pense au moins qu’on va bien s’entendre toi et moi ! Et puis imagine toutes les saloperies qu’on pourrait se payer avec deux dollars ! Pourquoi se contenter du binaire quand on peut aligner les chiffres derrière ? Regardes Chris, toute cette immensité baignée de cette lumière blanche et aveuglante pourrait bien être un jour notre royaume ! »

Gregory glissa une main devant lui d’un geste théâtral comme pour inviter le drôle de simien à se mettre en marche, ce que le scientifique fit de toute façon en espérant que Chris le suive par mimétisme.

« On va boire un café dans ton bureau ? Le temps que ton estomac se remplisse, tu pourras me dire ce que Chris Nedry veut dans la vie ! Sauf si c’est une requête sexuelle alambiquée, je pourrais peut-être t’aider en retour. Quoi que… Sait-on jamais ? Mais je te préviens, je ne couche jamais le premier soir et je ne suis pas très souple ! », fit-il en emboîtant le bas de sa démarche saccadée.

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Chris D. Nedry

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MessageSujet: Re: Amour sucrée   Amour sucrée EmptyMar 26 Sep 2023 - 12:25

Deux dollars et un paquet de chips gratis. Hey, finalement, ce n'était pas une si mauvaise journée. Le plan d'accepter les conditions du preneur d'otage s'était révélé être le bon ! Aussitôt le marché conclu, Chris s'empara de sa récompense et se mis à la recherche de son véritable objectif : la figurine. Et pour ce faire, il plongea son visage à l'intérieur du paquet de chips qu'il avait dans la main et le secoua frénétiquement pour faire remonter à la surface la pièce de collection. Le bruit des chips s'entrechoquant et du papier aluminium froissé camoufla les paroles du scientifique.


Mais ce plan se révéla être infructueux. Alors, pendant que Patte-folle continuait son monologue pour tenter de convaincre Chris de rejoindre son camp, l'informaticien décida de faire confiance à son sens efficace du touché, et plongea sa grosse main à l'intérieure du paquet de chips pour tenter de sentir du bout des doigts la texture plastique qui renfermait la figurine. Et ses efforts finirent par payer ! Il sortit triomphalement sa trouvaille et l'observa longuement. La Seiche… Dommage, il l'avait déjà.

C'est à ce moment-là que ce scientifique farfelu pointa le bout de sa canne en direction de la jambe dodue de Chris, qui recula d'un pas instinctivement. Si l'informaticien avait bien compris le discours théâtral de Patte-folle, il souhaiterait sa complicité pour s’empiffrer de cochonnerie et prendre possession de la cantine ? Si c'était le cas, en effet, il serait un allié précieux ! Chips et sodas à volonté sans y perdre son salaire, le Paradis sur Terre ! En fermant les yeux, il s'imaginait déjà allongé sur le sol de la cafétéria sous une pluie de paquets de friandises en tout genre, dessinant un ange en écartant ses bras et ses jambes au milieu des sachets déjà présent au sol. Quel bonheur !

Que désirait Chris Nedry ? Que ce rêve puisse un jour être une réalité. Un jour, cette salle de repos serait à lui, ainsi que toutes les friandises, boissons, desserts qui s'y trouvent.

Plus il s'imaginait chasser les parasites indésirables de SA cantine, plus un sourire carnassier se dessinait malgré lui sur son visage. Il se voyait entrer avec fracas dans la pièce, dérangeant tous les employés qui profiteraient d'une pause. Il bousculerait chacun de ces êtres indésirables avec l'aide de son énorme ventre. Ceux qui survivraient à cette confrontation s'enfuiraient en courant sous les coups de canne de son complice. L'informaticien planterait alors un drapeau de pirate à son image à travers la vitre du distributeur de bonbecs pendant que le vieux Grégory ferait pleuvoir les billets d'un dollar.

Chris affichait désormais un sourire empli de fierté, et se promit intérieurement qu'un jour, ce jour, viendrait! Cette rencontre avec le scientifique allait changer drastiquement son niveau confort dans le parc. Lui qui avait travaillé dur pendant tout ce temps pour des incompétents pouvait enfin sentir la douce odeur de la revanche, et ça avait l'odeur du paprika.

Ce scientifique fou était inspirant ! Il était parvenu à lui redonner une combativité à toute épreuve. Le gros informaticien se sentait désormais capable de tout pour parvenir à ses fins. Il serait Christopher le conquérant ! Désormais, il regarderait des séries historiques et il deviendrait l'un de ces méchants qui viennent foutre la merde dans les mondes en paix. Il deviendrait comme Gargantua le Un ! Parce que comme Gargantua, il serait le numéro Un ! Peut-être qu'il pourrait se laisser pousser la moustache comme ce célèbre Asiatique d'ailleurs.

Voyant que Patte-folle commençait déjà à avancer, Chris prit la parole.

« D'accord, mais avant ça... »

Il ne termina pas sa phrase et c'était voulu ! Chris n'allait pas expliquer au scientifique ce qu'il allait faire, il allait le lui montrer.

Il jeta d'un geste exagérément gracieux la figurine de la sèche par-dessus son épaule. Il n'en aurait pas besoin pour ce qu'il s’apprêtait à faire.

Sa main plongea dans sa poche de pantalon, et y sortit triompheusement des lunettes de soleil. Malheureusement, Chris les fit tomber au sol. Il s'avança d'un pas décidé pour les ramasser, mais la pointe de son pied les repoussa un peu plus loin. L'informaticien changea alors de stratégie, il ne se ferait pas avoir deux fois ! C'est un homme qui apprend de ses erreurs, Chris ! Il avança alors vers ses lunettes de soleil petit pas par petit pas cette fois-ci. Et l'opération fut un franc succès. Il se pencha, repris ses lunettes en main, et les posa sur son visage avant de se tourner lentement vers son nouvel ami.

L'informaticien démoniaque s’apprêtait à dire d'un air cool « il est l'heure d'être méchant » mais remarqua un détail dans les reflets de lunette de Grégory : Chris avait mis ses lunettes à l'envers.

Alors, il se retourna de nouveau, repris ses lunettes en main, les retourna, et les posa sur son visage avant de se tourner lentement vers son nouvel ami.

Amour sucrée Chris_10
« il est l'heure d'être méchant » dit-il d'une voix grave et cool. Une voix grave cool.

Chris avança d'un pas décidé en direction de la cafétéria, mais la canne de Patte-folle le retint.

Ah oui, il avait oublié : d'abord, direction le bureau de l'informaticien.

Chris traversait fièrement les couloirs du bâtiment, secouant ses épaules au rythme de ses pas. Le dos droit, le visage fermé, il s'imaginait marché au ralenti vers sa destination. Mais il n'y avait pas de temps à perdre ! Ils avaient un projet à réaliser, et un rêve à concrétiser ! Ils traversèrent la salle de contrôle du Jurassic world sous le regard ahuri de ses collègues, mais il les ignora dédaigneusement.

« Bienvenue… Dans mon Antre»
annonça-t-il d'une voix qu'il essayait aussi théâtrale que le scientifique.

Le gros homme ouvrit en grand les portes du placard à balais et laissa son nouveau compagnon contempler cette merveille qu'était son bureau.

Des écrans se superposaient chaotiquement dans tous les sens. Certains montraient des caméras spécifiques, d'autres diffusaient des dessins animés. Des câbles de branchement pendaient des tous les sens. Sur les nombreux post-il collé au mur se mélangeaient des lignes de code, des dessins enfantins, des noms de séries à regarder plus tard, et même des mots de passe pour la plupart périmés depuis un moment. Sur le bureau était poser un écran géant, un clavier, une souris, et une multitude de sachets de bonbons vides ou à moitié entamés. Il y avait aussi des babioles, du vieux linge, et un tas de choses à première vue inutile. Dans un coin du placard, se trouvait une caisse en carton sur lequel on pouvait y lire « Minus » écrit en feutre. De vieux morceaux de tissus étaient déposés à l'intérieur.

« D'ici, je peux tout faire. Bien plus que ces gamins à côté. » commença l'informaticien en s'installant sur sa chaise. « avec pour seule limitation les antivirus et protections contre les logiciel malveillants que j'ai moi-même mis au point pour protéger le parc. » Chris ouvrit plusieurs fenêtres informatiques sur son écran principal et commença à taper une série de commandes sur son clavier. « mais quand on sait comment parler à ces petites merveilles, et quand on a un pigeon assez insouciant pour laisser son téléphone portable sans surveillance, on peut faire des merveilles ! »

C'est alors que s'afficha une ordonnance médicale pour Douglas Miller.

« Ah ! Je le savais ! Regardez, son médecin lui a prescrit du viagra ! Dougy est un bande-mou ! Faudra pas oublier de le lui rappeler la prochaine fois qu'on le voit. »

Chris se retourna alors vers le scientifique, et releva ses lunettes de soleil sur son grand front.

« Avant que vous ne m'exposiez votre plan pour prendre le contrôle de la cantine, j'aimerais savoir une chose : Est-ce que vous pensez que la moustache m'irait bien ? »

Les lunettes de soleil retombèrent toute seule sur le nez de l'informaticien.
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Gregory Morrison

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MessageSujet: Re: Amour sucrée   Amour sucrée EmptyVen 6 Oct 2023 - 18:51

Musique :
Spoiler:


Tout comme Gregory, Christopher Nedry était un rêveur et un incompris. C’était le genre de personnes dans son monde et personne ne pouvait y entrer. Le scientifique était cette personne. Et comme personne auparavant, il avait de grands projets. De grands projets qu’il entendait bien réalisés par tous les moyens possibles et inimaginables. Jamais il n’aurait envisagé un seul instant devoir travailler ou tout du moins utiliser cette chose alambiquée qui se trouvait devant lui. Et pourtant, cette drôle de créature se dandinait fièrement devant lui à l’instant où il considérait encore ce choix. Parfois le destin se présentait sous d'étranges formes. Aujourd’hui, c’était un bébé géant barbu de 1m70. Alors, que lui réservait demain ?

« D'accord, mais avant ça... »

D’une main couverte de sel, Nedry jetait par-dessus son épaule la figurine préalablement récupérée dans le paquet. Tel un magicien, il sortait de son pantalon une paire de lunettes de soleil étrangement intacte mais les pattes graisseuses de l’animal les firent tomber immédiatement sur le sol. Il fallait le voir pour le croire. Le spécimen se balançait à tue-tête, remuant son énorme postérieur pour tenter de récupérer l’objet convoité. C’était à la fois un spectacle atypique et fantastique. Rien que pour ça, le vieux scientifique savait qu’il n’avait pas perdu sa journée. Un énorme sourire se dessinait sur son visage lorsque le pataud donna un coup de pied dedans et les poussa un peu plus loin. Il finit enfin par les attraper et les mit à l’envers puis à l’endroit sur son visage. Et, d’une voix qui se voulait exagérer, il ajoutait finalement.

« il est l'heure d'être méchant »

Exceptionnel. Cet être était tout bonnement exceptionnel et… Mais où il allait comme ça… ? La salle de contrôle, c’était par là triple andouille ! Du bout de sa canne, il lui attrapa le poignet avant qu’il ne parte trop loin et ce dernier bifurqua soudainement sans demander son reste, cette fois dans la bonne direction. Il marchait étrangement lentement et roulait ses épaules de gauche à droite comme pour se donner un style qu’il n’avait pas, balançant ses cheveux d’un air exagéré. Même pour un handicapé comme lui, le chemin lui parut durer une éternité. Les différents collègues et homonymes de Nedry le regardaient soit avec dédain soit l’ignorait complètement. À croire que sa réputation n’était pas aussi bonne que ça auprès d’eux. En même temps, Gregory imaginait clairement le genre de patron que ce dernier avait pu être. Ordre et contre-ordre, des tâches ingrates, des hurlements inexpliqués, des gestes disgracieux. Gregory l’imaginait un instant avec la moustache sous le nez en hurlant des trucs en allemand. Yup… Ça valait le détour. D’ailleurs, en parlant de détour… Pourquoi est-ce qu’il ne s’arrêtait pas à un des postes du centre de… Le dictateur en herbe s’en éloignait même et ouvrit une porte qui se trouvait à l’écart.

« Bienvenue… Dans mon Antre. »


Ambiance :
Spoiler:


Littéralement.

Un vrombissement électrique presque assourdissant vous prenait immédiatement la tête et vous agressait les oreilles lorsque la porte s’ouvrait sur ce lieu atypique. À la manière d’un ectoplasme, vous étiez directement accueilli par une vague de chaleur étouffante qui tentait de vous posséder, vous enveloppait et profitait visiblement du courant d’air pour s’échapper de cet enfer.

L’endroit était éclairé uniquement et intégralement par une succession d'écrans qui se superposaient dangereusement à l’intérieur de la pièce. Tous semblaient avoir une fonction précise et définie aléatoirement par son propriétaire. Ainsi, certains semblaient montrer des points de vue spécifiques sur le parc, d’autres diffusaient vraisemblablement des dessins animés, des anciens et des plus récents. Un écran plus imposant que les autres trônait sur un bureau noyé sous un tas de sachets de bonbons et de chips, des bouteilles et des canettes vides ainsi que quelques assiettes sales probablement récupérées à la fameuse cantine tant convoitée. Ce tas d’ordures dissimulait par ailleurs à merveille un talky walky qui par intermittence grésillait et annonçait des ordres d’une opération en cours ou d’une situation sur le parc que le gros pataud ignorait complètement. À côté du meuble certainement à l’agoni, une poubelle pleine à rabord dont l’utilité semblait aujourd’hui inconnue à l’informaticien. Le personnel d’entretien ne prenait vraisemblablement pas ou plus le risque de se lancer à l’intérieur de cette pièce qui n’en avait du nom plus que la porte à son entrée. Gregory imaginait très certainement que des légendes exotiques existaient chez les agents d’entretien quant à ce placard mystérieux où vivrait supposément une créature monstrueuse dévorant les enfants perdus trop longtemps dans le parc. Des histoires qui s’échangeraient de générations en générations au coin du feu le soir. Certains clamaient corps et âme que les légendes disaient vraies, jurant l’avoir déjà vu de leurs propres yeux  tandis que d’autres seraient plus sceptiques quant à cette histoire tirée par les cheveux.

Autour de tout ce merveilleux merdier, des câbles au fonction indéterminés pendaient un peu partout si bien qu’on aurait pu les confondre avec une toile d’araignée d’une taille démesurée. C’était comme si l’informaticien farfelu avait littéralement pris au mot le mot “web” et qu’il avait tissé… Et tissé, et tissé, et tissé… Jusqu’à former cette chose informe qui prenait tout l’espace. On pouvait donc le dire, l’organisation des câbles était pour le moins unique ou alors ne faisait tout simplement pas partie de ses compétences. Des emballages et des détritus jonchaient le sol et semblaient former avec plus ou moins de précision la topographie de l’île en version réduite. Gregory eut presque l’impression d’apercevoir un caleçon l’espace d’un instant mais préféra ne pas s’attarder dessus, souhaitant conserver son intégrité psychique.

D’autres câbles formaient un réseau de routes complexes et dangereux pour l’aventureux qui déciderait de se pointer dans son bureau sans son guide barbu. Au milieu de tout ça, des post-it tapissaient stratégiquement le mur sur lesquels se mélangeaient chaotiquement des gribouillis plus illisibles et indéchiffrables les uns que les autres. Certains théoriciens du chaos dont on taira le nom seraient certainement en train de jubiler devant une vision pareille. Christopher Nedry, le lourdaud dont les déplacements semblaient constamment hésitants et incertains, se déplaçait alors avec une facilité déconcertante dans ce qui semblait être clairement son terrain et son territoire. Son antre.

« D'ici, je peux tout faire. Bien plus que ces gamins à côté. », lança Nedry en s'asseyant sur sa chaise qui grinçait sous son poids. « …avec pour seule limitation les antivirus et protections contre les logiciels malveillants que j'ai moi-même mis au point pour protéger le parc. »

Gregory avait relevé ses lunettes au-dessus de sa tête et avait pris une dernière bouffée d’air avant de s’aventurer donc à l’intérieur de cette pièce en regardant précisément où il mettait les pieds. Surtout en ne posant pas la canne au sol, persuadé que du gel hydroalcoolique ne suffirait pas à la nettoyer après cette expérience désastreuse. Il devrait probablement brûler son pantalon ainsi que ses chaussures mais il était prêt à les sacrifier pour s’approcher de la créature caverneuse qui se trouvait devant lui. Son instinct lui disait qu’il avait pris la bonne décision. L’univers de Christopher Nedry lui semblait de plus en plus attrayant, la seule personne capable de l’arrêter était donc lui-même. C’était un illuminé et un génie incompris, le Mozart des temps modernes, le Vinci de notre époque. Gregory, sans vraiment pouvoir l’expliquer, le sentait, il avait mis le doigt sur quelque chose. Malheureusement pour lui littéralement lorsqu’il eut le malheur de se tenir au bureau vers lequel il s’approchait désormais… Il l’essuyait donc sur le dossier de la chaise lorsqu’il fut suffisamment proche de l’informaticien.

Le gros écran affichait diverses fenêtres qui s’ouvraient et disparaissaient sans que le scientifique n'ait vraiment le temps de comprendre de quoi il s’agissait. Puis, à la manière d’un Vivaldi endiablé, Nedry se mit à pianoter sur son clavier sans jamais regarder les touches. Gregory esquissait de nouveau un sourire satisfait.

« …mais quand on sait comment parler à ces petites merveilles, et quand on a un pigeon assez insouciant pour laisser son téléphone portable sans surveillance, on peut faire des merveilles ! »

Le vieux scientifique sentait l’excitation monter en lui. “Merveille”. C’était le mot qui lui venait effectivement à l’esprit. Ce type était une merveille. Pour un pragmatique et un rationnel comme lui, découvrir un ovni tel que Christopher Nedry était une trouvaille et certainement la découverte du siècle. Il se voyait ouvrir des portes dont il ne connaissait même pas l’existence et des fils se tissaient dans son esprit au fur et à mesure que l’informaticien parlait. Et c’est lorsque l’ordonnance médicale d’un certain “Douglas Miller” s’affichait à l’écran que tout semblait se concrétiser dans son esprit.

« Ah ! Je le savais ! Regardez, son médecin lui a prescrit du viagra ! Dougy est un bande-mou ! Faudra pas oublier de le lui rappeler la prochaine fois qu'on le voit. »

Gregory se penchait légèrement pour lire la dite-prescription de viagra. Et effectivement, “Dougy” était bel et bien un “bande-moue”. Mais Doug s’était fait retirer la prostate il y a trois mois déjà à la suite d’un cancer et prenait depuis peu des anti-dépresseurs. Il était donc un être fragile et malléable, c’était bon à savoir.

Nedry se tournait alors vers le scientifique et relevait les lunettes qu’il avait gardé sur le nez.

« Avant que vous ne m'exposiez votre plan pour prendre le contrôle de la cantine, j'aimerais savoir une chose : Est-ce que vous pensez que la moustache m'irait bien ? »

Et comme pour marquer la ponctuation, ses lunettes de soleil visiblement trop grandes pour sa tête qui était déjà énorme, retombait sur son nez en manquant de tomber à nouveau sur le sol. Cet homme était un cartoon à lui tout seul, un Mr Beans en puissance et l’âme britannique du scientifique ne pouvait que s’en réjouir. A quel moment avait-il compris que toute cette histoire concernait la cantine ? Est-ce que ça avait une importance ? Si ce sociopathe lui donnait ce qu’il voulait, Gregory lui donnerait ce qu’il voudrait en retour et visiblement cet homme avait ses priorités. La cantine serait donc l’objectif évident à atteindre. Peu importe ce que cela voulait réellement dire. Quant à cette histoire de moustache, le dictateur voyait déjà les choses en grand.

« Je pense que votre barbe vous donne la personnalité et la prestance qu’il vous faut pour diriger cette cantine ! », dit-il très sérieusement, ne préférant surtout pas imaginer cet homme sans barbe.

Après tout, si le barbu voulait devenir chef de la division gastronomique du parc, libre à lui d’orienter ses expériences professionnelles où il le souhaitait. Qui était-il pour le juger sur sa future carrière ?

« D’accord. Il faudrait dans un premier temps que nous puissions accéder aux mails de la direction. Wu, Dearing, Kensington, Masrani, Harlowe, Hoskins, Cruthers.», énumérait-il en se grattant sa barbe soigneusement taillée. « Globalement, toutes les têtes de division. », ajoutait-il pour simplifier en faisant tourner son index pour englober le tout. « Comme ça, non seulement on peut établir un plan d’attaque précis mais en plus on peut voir qui peut nous mettre des bâtons dans les roues et qui peut tenter de contrecarrer nos plans. »

Et voyant la grimace mitigée de son nouveau compagnon d’infortune, Gregory ajoutait en chuchotant presque d’un air mystérieux.

« Je pourrais être ton homme de terrain, ton homme infiltré ! Tu me dis quoi faire, tu n’as pas besoin de bouger de ton bureau et j’te donne les accès dont tu as besoin. Je pourrais même te refaire ton stock de chips ou de bonbons dès que tu en auras besoin. On serait Starsky et Hutch » La Belle et la Bête. « Satanas et Diabolo » Dr Jekyll et Mr Hyde. « Ethan Hunt et Benji Dunn ! » Austin Powers et le Dr Denfer. « Le jambon et le beurre ! » Cul et chemise. « Sherlock et Watson ! » Astérix et Obélix. « Minus et Cortex ! » Shrek et l’ Âne. « Est-ce que te semble un bon deal ? », concluait-il d’un sourire carnassier.

A se pavaner ainsi, sa jambe commençait sérieusement à le lancer de plus en plus. Aussi, tout en continuant ses explications, il plongea sa main dans sa poche et en sortit une petite boîte cylindrique dont il sortit une gélule qu’il avalait aussitôt. Gregory se redressait et prenait soudain un ton chevaleresque en pinçant son front d’un air sérieux.

« Très cher, auriez-vous éventuellement un trône supplémentaire dans votre humble château ? N’ayez crainte preux chevalier, si vous ne disposez pas de telles victuailles, je me hâte d’aller en quérir une à la paysannerie du voisinage. Je peux m’en aller prêcher la bonne parole et récupérer la dîme qui leur incombe ! », fit-il en passant son pouce par-dessus son épaule pour montrer la pièce d’à côté.

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MessageSujet: Re: Amour sucrée   Amour sucrée EmptyVen 27 Oct 2023 - 0:05

S'il avait été déçu de ne pas pouvoir ressembler à l'un de ces vieux maîtres du kung-fu avec une longue et voluptueuse moustache, le gros informaticien l'exprima clairement au travers d’une mine déconfite. Mais savoir que cette barbe dont il faisait attention à ne pas prendre soin était suffisant pour avoir la carrure d'un grand dirigeant de cantine le rassura un peu. Et ce scientifique farfelu semblait penser qu'il fallait continuer à soigner sa négligence. Ça tombait bien, Chris n'avait pas prévu de changer sur ce point. Finalement, c'était plutôt une bonne chose d'abandonner cette idée de moustache.   

Gregory semblait avoir un plan de conquête extrêmement précis dont les détails manquaient encore à l'informaticien. Mais le vieux boiteux faisait partie de l'équipe de Wu, il devait être malin. C'est vrai que vouloir l'accès aux boîtes mails des grosses têtes du parc était une idée étonnante. Mais c'était uniquement pour pouvoir mieux anticiper les manœuvres ennemis en cas d'attaque ou de contre-attaque. L'argument était valide et approuvé par Chris. Ensemble, ils prendraient la tête de la filiale gastronomique du Jurassic World et interdiraient enfin la présence de légumes dangereux pour la santé dans les plats. En échange : plus de viande, plus de graisse. Après tout, le gras c'est la vie !

Le coup qu'ils étaient en train de préparer était semé d’embûches. Espionnage industriel, violation de la vie privée, harcèlement, chantage, etc. MAIS ! Le steak-frite serait gratuit. Le jeu en valait clairement la chandelle. Et puis, s'il y avait bien une chose que Chris savait faire, c'était sauver son popotin et effacer ses traces. Ils ne risquaient rien tant qu'ils ne se faisaient pas prendre. Et avec la visibilité sur les activités des têtes pensantes du parc, ils pourraient anticiper rapidement l'éventuel représailles que leurs activités pourraient susciter. Et tout ça, Gregory y avait déjà pensé. Quel génie !  

Le deal était correct. En gros, patte-folle prendrait tous les risques pendant que l'informaticien restait dans son coin. Un parfait duo ! Ils seraient comme… comme… Comme cul et chemise ! 

« Starsky et Hutch » Oh ! C'est mieux ! « Satanas et Diabolo » oh oh ! « Ethan Hunt et Benji Dunn ! » Yeah baby ! « Le jambon et le beurre ! » Hein ? « Sherlock et Watson ! » Ah oui ! Il avait vu le film ! « Minus et Cortex ! » 

… 

Gregory Morrison.

… 

Vous êtes un homme de culture, et Chris n'avait jamais douter sur ce point !

Il avait toujours su que ce scientifique était voué à faire de grandes choses ! Et s'en était émouvant. Chris en avait la larme à l’œil. Depuis la disparition de son meilleur ami, personne n'était parvenu à combler le vide qui s'était installé dans le petit cœur fragile de l'informaticien. Minus n'était plus là, et personne n'était parvenu à prendre sa place. Jusqu'à ce jour. Peut-être venait-il enfin de rencontrer la seconde personne qui pourrait compléter ce duo que Chris avait toujours voulu former.

Et il fallait en prendre soin ! 

Chris accepta cette quête qui lui avait été confiée de trouver un siège où pourrait s'installer son nouveau bras droit. Malheureusement, son repère ne disposait pas de telles ressources, l'informaticien étant toujours seul dans son royaume. Mais pas de panique, car là où il y avait un problème, l'informaticien trouvait toujours une solution. Une solution qui ne nécessiterait pas une grande dépense d'énergie. 

« Pardonnez mon impolitesse, noble savant. Permettez-moi de solutionner ce manquement de ma part » 

L'informaticien se pencha dangereusement vers l'avant, en manquant de peu de tomber de sa chaise, et sortit de sous son bureau un ordinateur portable personnalisé avec des publicités de boissons énergisantes. Il l'ouvrit sur ses genoux, se connecta avec un mot de passe beaucoup trop long et, une fois connecter sur sa session personnalisée, il cliqua sur un des quelques raccourcis présent sur ce bureau virtuel et dont l'icône représentait une caméra. Aussi tôt, l'un des grands écrans présent dans son antre et qui représentait la vue d'une caméra du parc se mit à grésiller. 

« Et voici une quête pour Alexia ! » Il se tourna vers la salle de contrôle pour s'adresser à « ALEXIA ! La caméra numéro 5 est HS. Tu peux aller la remplacer ! »

La concernée, qui n'était qu'à quelques mètres de Chris et Patte-folle, exprima presque instantanément son mécontentement. 

« Quoi ! Hé j'suis pas électricienne moi. »

« C'était pas une question. Tu préfères peut-être que je parle de LA FOIS OU... » 

Le gros informaticien n'eut pas le temps finir de sa phrase que la jeune étudiante quitta son poste, laissant à portée de main sa chaise vide que Christopher présenta à son nouveau compagnon d'un geste théâtrale.

« Monsieur, votre dû ! » 

Pendant que Gregory s'en allait s'emparer de son trône, Chris fit de la place sur son bureau pour pouvoir y déposer son ordinateur portable. Il attendit que son ami revienne pour mettre en place le plan d'invasion des pontes du parc. En quelques clics, les visages de leurs cibles apparurent sur les divers écrans du placard. 

« Bon, Harlowe, Masrani et Wu. On peut oublier. Ces gens sont tellement paranoïaques et consciencieux qu'ils remarqueront instantanément que quelque chose ne va pas. Rentrer dans le système, ce n'est pas le plus difficile. Par contre, y rester et ne pas laisser de traces, c'est très compliqué. »

Un croix rouge apparut sur le visage de ces trois personnalités qui étaient disqualifiées. 

En parallèle, l'informaticien inséra une clef USB dans son ordinateur portable et y enregistra plusieurs fichiers à l'intérieur. Pendant que le transfert de données s'effectuait, Chris continua la sélection de leurs victimes.  

« Hoskins, je sais déjà tout de lui. Il est tellement accros aux armes qu'il n'a pas pu résister à la fausse promotion qu'il a reçu par émail. J'ai même son numéro de carte bleu à cet l'imbécile. Et elle marche ! » 

Un petit « v » vert clignota alors sur le visage du concerné. 

« Il nous reste donc notre fan incontestée du Jurassic Park et l'assistante de notre nouvelle responsable tyrannique. On peut s'occuper facilement de Lowery mais pour Pripri ça va être une autre affaire. »


Il se tourna vers Patte-folle. 

« Et c'est là que vous intervenez très cher. » 


Chris se leva d'un bond, le dos droit, le ventre rond, et prit une voix grave.

« Revenez me voir dans 3 jours, nous aurons alors en notre possession toutes les armes nécessaires pour notre plan d'invasion. Nous pourrons alors planifier notre infiltration chez notre ennemi commun ! »

Le gros doigt de l'informaticien pointa la photo de Mademoiselle Kensington. Et au même moment, la clef USB était prête. Il la présenta donc à son acolyte.

« En attendant, je vous confie ceci ! Il s'agit de l'historique complet des mails et des recherches de votre ancienne patronne ! Peut-être y trouverez vous l'inspiration nécessaire pour transformer l'une de nos cibles inaccessibles en victime de premier choix. »

Avant de confier la clef USB à son ami, il la déposa sur l'épaule droite puis sur l'épaule gauche du scientifique. Il était désormais Chevalier Cantinentale de la gastronomie Chrissienne. Ensemble, ils feraient de grandes choses. 

« Faites bon usage de ce pouvoir qui est désormais entre vos mains, Chevalier ! » et il donna enfin la clef USB à sa nouvelle carte maîtresse : le boiteux fou aux yeux noirs.
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Gregory Morrison

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MessageSujet: Re: Amour sucrée   Amour sucrée EmptySam 4 Nov 2023 - 16:17

Musique :
Spoiler:


Et la réponse de l’informaticien n’en fut pas moins satisfaisante.

« Pardonnez mon impolitesse, noble savant. Permettez-moi de solutionner ce manquement de ma part »

Chris se penchait alors vers l’avant et disparaissait temporairement sous son bureau. Si l’opération était visiblement hasardeuse, l’image de ce blob visqueux se recroquevillant sur lui-même resterait gravé ad vitam æternam dans son esprit. Il parvint néanmoins à se redresser par on ne sait quelle force de la nature et en sortait un ordinateur portable tapissé de stickers colorés semblant représenter pour la plupart des boissons énergisantes.

“Fascinant” pensait Gregory comme s’il observait un comportement singulier chez un nouveau spécimen.

L’étrange créature ouvrait instantanément l’objet et, à la manière d’un chimpanzé, se mit à se servir de l’outil avec une habileté stupéfiante. Des clics-clics et des tap-tap à tout va, en veux-tu en voilà. Le musicien composait à nouveau un air improvisé. Des choses bougeaient ici et là. Depuis son ordinateur portable, il faisait apparaître des choses sur les écrans et soudain l’un d’entre eux disparaissait dans un nuage de neige grisâtre.

« Et voici une quête pour Alexia ! », fit-il à voix haute d’un air satisfait.

D’un mouvement de bassin, il tourna la chaise en direction de la salle de contrôle et s'époumona soudainement.

« ALEXIA ! La caméra numéro 5 est HS. Tu peux aller la remplacer ! »

Et de l’autre côté, la concernée de rouspéter son mécontentement.

« Quoi ! Hé j'suis pas électricienne moi. »

« C'était pas une question. Tu préfères peut-être que je parle de LA FOIS OU... », dit-il en faisant les gros yeux.

Cela avait au moins le mérite de clarifier un point que Gregory avait plus ou moins déjà théorisé. Chris Nedry était un véritable dictateur, un leader légendaire à la poigne de fer. Si vous ne pliez pas l’échine volontairement, il trouvera un moyen de vous mettre à genou malgré vous. Un ennemi redoutable ou un allié ultime, il n’y avait pas de juste milieu avec lui. Étant donné qu’il touchait les deux bords du cadre de la porte lorsqu’il entrait, ce n’était donc finalement pas une surprise.

La jeune femme, motivé par la menace de l’informaticien, avait bien évidemment fuit la scène à une vitesse décuplée. D’un geste qui se voulait théâtrale, Chris présentait la chaise libre. Et quelle pièce de théâtre ! C’était tout bonnement du grand art.

« Monsieur, votre dû ! »

Gregory fut tenté d’applaudir la représentation mais il se contenta d’afficher un large sourire en allant chercher la chaise. Le voisin de la jeune femme jeta un regard surpris et irrité dans sa direction lorsqu’il le fit.

« Qu’est-ce que vous faites ? »
« Du vélo, ça se voit pas ? », tranchait Gregory en ne daignant même pas le regarder.
« Mais… »
« Ta-ta-ta ! On ne vous a jamais appris qu’il ne fallait pas parler au handicapé !? », fit-il d’un air agressif en entraînant déjà la chaise au loin.
« Hein…?! »

Lorsque Gregory revenait finalement non sans difficulté dans l’antre de Nedry, le tas de détritus au sol s’était agrandi et une place s’était visiblement libérée sur le bureau où trônait désormais le patchwork qui servait d’ordinateur portable. Le scientifique s’installait à ses côtés et observait de nouveau l’informaticien.


Musique :
Spoiler:


En deux clics, les visages des personnes qu’il avait cité plutôt apparaissaient une à une sur les divers écrans accrochés au mur. Certaines étaient des photos d’identités classiques, d’autres étaient des prises de vues capturées visiblement sur des images de vidéosurveillances. En deux clics seulement, la pièce s’était transformée en salle d’opération miniature.

« Bon, Harlowe, Masrani et Wu. On peut oublier. Ces gens sont tellement paranoïaques et consciencieux qu'ils remarqueront instantanément que quelque chose ne va pas. Rentrer dans le système, ce n'est pas le plus difficile. Par contre, y rester et ne pas laisser de traces, c'est très compliqué. »

Au moment où il terminait sa phrase, à la manière du célèbre jeu “qui-est-ce ?”, les portraits se grisaient et des croix rouges barraient les trois visages des personnes en question. Il n’avait pas tort sur un point : Harlowe était militaire, consciencieuse et plus que vigilante. Pour ce qui était de Wu, le mot “paranoïaque” avait probablement été inventé à sa naissance. Masrani, quant à lui, était un ovni incompréhensible. Chris insérait ensuite une clé usb tout en continuant ses explications.

« Hoskins, je sais déjà tout de lui. Il est tellement accros aux armes qu'il n'a pas pu résister à la fausse promotion qu'il a reçu par émail. J'ai même son numéro de carte bleu à cet l'imbécile. Et elle marche ! »

À l’inverse, une coche verte s’affichait sur le visage de ce cher Victor. Nedry poursuivait avec un entrain plus rapide que son métabolisme.

« Il nous reste donc notre fan incontestée du Jurassic Park et l'assistante de notre nouvelle responsable tyrannique. On peut s'occuper facilement de Lowery mais pour Pripri ça va être une autre affaire. »

À la manière d’un méchant de James Bond, Chris tournait sa chaise dans sa direction.

« Et c'est là que vous intervenez très cher. »

Le simien se levait d’un bond surprenant pour sa corpulence et prit soudainement une voix grave. Gregory comprit alors que la pièce de théâtre reprenait. Dommage, il n’avait pas de popcorn. Enfin, si. Il y en avait un peu partout dans la pièce mais malgré son esprit scientifique et pour des raisons d’hygiène, de logique et d’instinct de survie, il n’envisageait pas un seul instant d’y goûter.

« Revenez me voir dans 3 jours, nous aurons alors en notre possession toutes les armes nécessaires pour notre plan d'invasion. Nous pourrons alors planifier notre infiltration chez notre ennemi commun ! »

“Pourquoi 3 jours ?”, pensait Gregory. Est-ce qu’il avait donné un chiffre au hasard pour donner un style à toute cette histoire ? Ou est-ce que c’était un choix stratégique ?

Il se demanda même si un spécimen vivant exclusivement dans une grotte pouvait avoir la notion du temps. Hormis la date qui s’affichait en bas de son écran, est-ce que “un jour” représentait réellement quelque chose pour lui ?

Le doigt boudiné de l’informaticien pointait ensuite la photo de l’assistante de Claire Dearing, leur “ennemi commun” donc. Puis il récupérait la clé usb et la lui présentait avec toujours cet élan de fierté et de sérieux.

« En attendant, je vous confie ceci ! Il s'agit de l'historique complet des mails et des recherches de votre ancienne patronne ! Peut-être y trouverez vous l'inspiration nécessaire pour transformer l'une de nos cibles inaccessibles en victime de premier choix. »

Gregory était sidéré. Chris Nedry était une succession interminable de rebondissements plus surprenant à chaque fois. Un plot twist ambulant. Un multivers à lui tout seul. Une piñata qui regorgeait sans nulle doute d’une multitude de friandises plus sucrées les unes que les autres. Gregory avait une envie incontrôlée et irrationnelle de lui mettre des grands coups de canne dans le bide pour voir ce qui allait en sortir. Il avait envie d’attraper ce gigantesque ours en peluche, de lui frotter frénétiquement le cuir chevelu et de le serrer fort dans ses bras.

Plus qu’une source d’inspiration, il voyait là une mine d’or. Armé de sa pioche-canne, bien sûr qu’il allait creuser inlassablement là-dedans. Elina Moldovan était elle-aussi un cabinet de curiosités qu’il n’avait malheureusement pas eu le temps d’étudier davantage. Pourtant, dans le peu d’échanges qu’il avait pu avoir avec elle, il avait pu percevoir le potentiel de la jeune femme. À moins de 30 ans, elle était déjà à la tête d’un service comprenant les technologies et les savoirs les plus évolués de cette décennie. Comment ne pas se questionner sur elle ? Qu’avait-elle fait pour arriver à ce poste ?

Gregory ne voyait que deux options et les deux étaient exceptionnelles en soi. Promotion canapé ou génie d’envergure ? Les deux réponses étaient bien sûr envisageables. Dans cet univers de rapaces et de carnassiers - notamment lorsque l’on est une femme - les deux n’étaient évidemment pas incompatibles. Surtout lorsqu’on voyait le physique agréable de la jeune femme.

Cependant, pour le peu de temps où il avait pu la côtoyer, Gregory savait que elle-aussi était un nazi en puissance. Autoritaire, organisée voire maniaque et probablement dépressive, elle avait tous les traits caractéristiques d’un génie incompris. On retrouvait d’ailleurs chez InGen une thématique assez inquiétante puisque cela faisait déjà deux services disposant d’un dictateur à leur tête. Le Dr Wu ne faisant évidemment pas exception à la règle, il aurait été intéressant d’étudier les autres sections afin de savoir si c’était propre aux métiers des sciences et de l’informatique ou seulement à l’entreprise. Quoi qu’il en soit, Elina Moldovan était un sujet à part entière et son “historique complet des mails et des recherches” était une aubaine pour quelqu’un comme Gregory. La simplicité avec laquelle Chris avait énoncé la chose lui faisait imaginer en tout cas que ce dernier ne se doutait pas de l’El Dorado que cela représentait pour lui.

Mais Gregory n’était pas au bout de ses surprises puisque Chris déposait lentement sa main sur son épaule droite puis son épaule gauche. Est-ce qu’il venait de se faire adouber par une clé usb ? Il lui tendait finalement cette dernière et comme pour clarifier le doute qui pouvait planer, l’informaticien clamait fièrement.

« Faites bon usage de ce pouvoir qui est désormais entre vos mains, Chevalier ! »

“Chevalier” ?

On était plus sur les Monty Pythons que sur les légendes arthuriennes mais soit : Gregory serait donc chevalier. Un chevalier grisonnant et boiteux, certes mais chevalier malgré tout. Armé de sa canne et de son costume en guise d’armure, rien ne l’arrêterait. La classe non ? Si ça convenait à Môssieur Nedry, alors Môssieur Nedry serait satisfait. Est-ce que ça faisait de lui le roi du coup ? Comment devait-il l’appeler ? Le plus simple serait de ne pas le faire. Il fit donc une courbette volontairement exagérée et répondait donc en regrettant d’avoir porté son regard sur le “sol”. Il était d’ailleurs persuadé l’espace d’un instant d’avoir vu un monticule de détritus bougé.

Spoiler:

« Fort bien. Je ne mérite clairement pas votre bonté votre grasse. », souriait Gregory d’un air satisfait. « Vous savez, j’ai l’impression que vous et moi pouvons faire de grandes choses. Harlowe et Masrani, je pense effectivement que pour le moment nous pouvons les oublier. J’ai aussi peut-être une autre personne en tête qui serait pertinent de surveiller mais on y reviendra. Rien ne presse pour le moment. », ponctuait-il.

Gregory avait déjà glissé la clé usb dans sa poche et se grattait désormais la barbe au fur et à mesure qu’il réfléchissait.

« Pour ce qui est de Dr Wu, je pense que je suis le plus à même de l’approcher. Je vais lancer l’opération “Henry Sotto” parce que crois-moi, je vais le cuisiner le bougre ! », fit-il en pointant du doigt d’un air ringard.

Devant l’air d’incompréhension de l’informaticien, Gregory reprenait malgré lui, légèrement déçu que la blague culinaire n'ait pas fait mouche chez son interlocuteur.

« Plus sérieusement, est-ce qu’il y aurait un moyen discret et intraçable de récupérer ses informations ? Tu as éventuellement des suggestions ? Autrement, je repasserai dans 3 jours comme tu me l’as dit. J’en profiterais pour éplucher les mails de Mme Moldovan. », fit-il en tapotant la poche où se trouvait la clé usb. « En tout cas, n’hésites pas à me demander si je peux te rendre service. »

La proposition était sincère. Chris l’ignorait probablement mais ce qu’il avait déjà fait pour lui était déjà titanesque. Les mails de son ancienne cheffe de section étaient déjà inespérés et certainement pourrait-il en tirer quelque chose. Pour le reste, à son stade, la moindre information ou la moindre tâche sur un dossier pourrait lui être d’une manière ou d’une autre d’une aide précieuse. Il saurait comment l’exploiter quoi qu’il advienne. Tout comme il le savait et il le sentait, il avait mis le doigt sur un trésor inestimable. Aussi étrange fut-il, Christopher Nedry était hors norme. InGen ne l’exploitait clairement pas correctement, ni à sa juste valeur et Gregory ne ferait certainement pas la même erreur.
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Chris D. Nedry

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MessageSujet: Re: Amour sucrée   Amour sucrée EmptySam 11 Nov 2023 - 13:32

Musique Maestro:

Ça avait été une journée amusante aujourd'hui. Très amusante. Il avait été inspiré par de nouvelles ambitions, tourné au ridicule plusieurs de ses collègues, et mangé tout un tas de cochonneries. Malheureusement, il n'avait pas pu compléter sa collection avec une nouvelle pièce, mais il ne perdait pas espoir. Quelques figurines manquaient encore à l'appel et parmi elles : le tyrannosaure. Comment après tout ce temps n'avait-il pas encore mis la main sur l'un des dinosaures les plus célèbres du parc ? Bah, c'était sûrement un coup de la com'. Quand on a une grenouille ou une pieuvre dans son paquet, ça n'a rien d'excitant. Du coup, on mange un autre paquet pour espérer avoir un truc beaucoup plus badass. Une diablerie sacrément efficace contre le gros informaticien.

Même si sa collection n'avait pas changé aujourd'hui, ça avait été une bonne journée. Pleine de richesses et de surprises. Il avait désormais un objectif clair et une cible facile. Un plan d'action se dessinait progressivement dans l'esprit Chris au fur et à mesure que ses recherches avançaient. Naviguant avec facilité parmi les nombreuses pages web qu'il avait ouvert, ce Christophe Colomb des internets notait dans son esprit les informations dès qu'elles apparaissaient sur son écran. Et ces nouvelles informations le faisait s'interroger sur d'autres éléments, ce qui poussait notre scientifique informatique à repousser toujours plus loin les limites de sa curiosité. Et tout ceci était enivrant.

Il était un incompris, un mal aimé, et ce rôle lui allait parfaitement. Pendant que les employés naïfs et arrogants du Jurassic World perdaient leur temps à dénigrer les compétences de l'informaticien, ils étaient loin de se douter qu'un destin tragique les attendait. Et l'idée de voir leurs têtes se décomposer en constatant sa grandeur et son génie fit naître un sourire machiavélique sur le visage de Christopher Dennis Nedry.

Il appuya sur « Enter » et tous ses écrans se mirent à diffuser la vidéo d'un orage violent s'abattant sur le monde, et le tonnerre se mit à gronder dans les hauts-parleurs de son placard. Il s’adossa sur son siège, la plainte de se dernier étant étouffé par le son ambiant, et, levant les bras vers un ciel orageux qui n'existait que virtuellement, il s’exerça à faire son rire le plus diabolique.

Cette cantine serait sienne ! Plus jamais il ne paierait pour la bouffe dégeu des cuistos. Plus jamais il ne gaspillerai un seul dollars dans les distributeurs automatiques de parc misérable! Et tous se prosterneront devant sa puissance ! Eux qui ne sont que des pions pour les ambitions grandissantes du meilleur informaticien du Jurassic World, ils regretteront alors d'avoir été les victimes d'un projet trop grand pour eux. Son nom ne sera plus associé à des reproches. Sa présence ne sera plus rejetée. Ils n'auront pas le choix que de le respecter pour pouvoir profiter des joies de la salle de repos. Sinon, il les laisserait agoniser aux supplices d'un estomac vide, et ne pourront qu'observer avec impuissance un pouvoir qui grandirait en même temps que son tour de ventre. Son courroux serait sans faim !

Et pour orchestrer d'une main de maître ce plan infâme, il allait avoir besoin de temps. Alors, il attrapa son téléphone, le porta à son oreille, et prononça d'une voix rauque et dramatique.

« Jen, je ne rentrerai pas ce soir. Prends les dispositions que tu jugeras nécessaire »

Bien sûr, il n'avait pas véritablement appeler cette étrange Jen, son téléphone étant éteint pour ne pas être dérangé. Et, en vérité, il avait déjà appeler cette femme (qui s'appelait en fait Jennifer) pour la prévenir qu'il ferait des heures supplémentaires. C'était même elle qui avait rassurer l'informaticien en disant qu'elle ferait le nécessaire pour que Christopher puisse travailler l'esprit tranquille. Mais cette réalité là n'existait plus dans l'esprit de Darth Nedry. Dans le scénario qu'il s'était lui même imaginé, c'était lui le Maître.

Tout en continuant de composer la sonate de la vengeance à travers les touches de son clavier, des idées grandioses naissaient dans son esprit. Comment allait-il bien pouvoir les faire payer pour les affronts dont il a été victime ? Il pourrait facilement détourner des livraisons pour que certaines caisses se « perdent » dans son bureau ou dans son bungalow poussiéreux. Il pourrait aussi appliquer un tarif plus élevé pour toutes les personnes qui ont doutées de lui. Ce serait un bon point de départ. Ainsi qu'un supplément qui sera afficher sur le ticket de caisse pour chaque insulte qu'il aura reçu de la personne.
- avoir dis « Gros » à M. Nedry : 1$
- avoir dis «Nul» à M. Nedry : 1$
- avoir utiliser « Gros » et « Nul » dans la même phrase : 2$
Ce serait une sorte de bocal à jurons de la pénitence. Une amande pour trouble à l'ordre de Chris. Et personne ne serait épargnée. Mais cela demanderait un accès totale aux badges des employés. Un accès que seuls les personnes les plus importantes du parc ont en leur possession.

« Tu fais encore des heures Chris ? »

Il se retourna pour voir son interlocuteur entrer dans la pièce. L'équipe réduite de nuit venait d'arriver. Et en jetant un coup d’œil sur son ordinateur, l'informaticien vit qu'il était déjà très tard dans la soirée. Il n'avait pas vu le temps passé. Il n'avait même pas remarquer le départ de ses collègues puisqu' aucun d'entre eux n'était venu lui dire au revoir. En même temps, est ce qu'il en avait quelque chose à faire ? Nan, pas vraiment.

« Quand on aime, on ne compte pas. Un jour, toi aussi tu sauras ce que c'est Franky »


De ce que lui avait dit Franck, il avait été agent de sécurité après avoir fini ses études d'électricien et de mécanicien. Il avait l'habitude de travailler de nuit, et ses compétences lui avait valu ce poste d'agent de maintenance au Jurassic World. Ces informations concordaient avec les recherches que Chris avait pris la liberté d'effectuer après que le trentenaire se soit présenté à lui, un jour où il avait encore fait quelques heures supplémentaires. Il ne lui avait donc pas menti. Un larbin honnête, voilà une chose rare en ces temps modernes !

« Ça, ça risque pas. Dés que la nuit est finie, compte sur moi  pour ne surtout pas manquer le premier ferry pour le continent. »

« J'ai toujours su que t'étais un flemmard. Salut Ed' »


« Salut Chris, je vais faire un tour en cuisine tant que y'a personne et que les ranger font leur briefing. »

Eddy quant à lui serait l'expert informatique de cette nuit sans lune. Il avait déjà travaillé sur la majorité des logiciel qu'utilisait le centre de commande du parc et avait participé à l'optimisation de certains d'entre eux. Il aurait pu avoir un place confortable et bien payé, mais il préférait se la couler douce pendant les nuits. Ed' était un sbire qui partageait les même valeur que son ancien responsable. Il serait donc lui aussi un atout de choix dans cette future opération de conquête. Mais pour le moment, il valait mieux impliquer le moins de personne possible dans cette mutinerie.

« Ça marche » « Ça roule » répondirent-ils en même temps.

Franck semblait ne pas vouloir commencer son taf puisqu'il s'adossa contre le mur, près du bureau de Chris. Ce type était sûrement aussi fainéant que le gros informaticien, et il pouvait le comprendre. Ce poste de surveillance était cruciale pour assurer le bon fonctionnement du parc. Il fallait veiller à la sécurité des installations, des employés et des dinosaures tout en ayant une visibilité réduite sur tout ce qui les entourait. Une simple coupure de courant suffisait à forcer l'équipe de nuit à se balader dans un parc remplis de dangers avec pour seul moyen de se défendre des lampe torches et des armes non létales pour remettre l’électricité en marche. Il y avait toujours la possibilité de compter sur les éclairages de secours et les système d'alimentations auxiliaires si ce genre de problème devait arriver, mais ça restait un boulot bien flippant malgré tout !

« Du nouveau sinon ? »

« Ouai, la caméra numéro 5 a été remplacée, faut que tu y jette un coup d'oeil »

« Encore ? » Chris resta silencieux devant l'étonnement du mécanicien. « Ils vont finir par savoir que c'est toi, tu sais »    

« Nan, j'crois pas. Ça ne fait que la treizième fois que j'envoie Alexia la remplacer. Je crois qu'elle se doute de rien » répondit le pirate informatique, non sans une pointe de sarcasme. Ce qui ne manqua pas de faire rire le mécano. Il pouvait bien se marrer, ce n'était pas lui qui devait se farcir le visages boutonneux de tout ces gamins qui venaient faire le stage de leur rêve sur le parc. Chris se donnait beaucoup de mal pour montrer à ces mômes la dure réalité de la vie. Il n'était plus le responsable de cette section, mais avait encore suffisamment de pouvoir pour rendre la vie de ses collègues insupportable. Ou l'inverse.

« Tu travailles sur quoi en ce moment ? » s'interrogea le mécano.

« J'essaye de rendre ton café gratuit » simplifia Chris pour ne pas dévoiler l’étendue de son plan.

À cette réponse, l'informaticien vit le regard de son camarade s'illuminer. En même temps, comme tous les employés de ce parc, ils devaient utiliser leur salaire pour pouvoir profiter des installations de l'entreprise. Même pour la machine à café.

« Tu peux réellement faire ça ? » répondit Franck sans dissimuler son enthousiasme.

Chris se vexa dramatiquement de cette remarque

« Hé, ce parc, il est à moi ! Il n'y a rien que je ne puisse pas faire ici ! »

Le mécano rigola de nouveau grâce à l’improvisation théâtrale du gros homme.

« D'accord, d'accord ! Pardonnez-moi d'avoir osé douter de vos compétences, Monsieur Nedry »

L'informaticien prit un air faussement hautain avant de retourner bosser sur ses écrans d'ordinateur. Depuis cette récente rencontre avec le boiteux fou aux yeux noir, Chris était devenu un acteur hors pair. Un nouveau talent auquel il ne s'était pas attendu. Mais même si cet échange avec Grégory semblait s'être bien terminé, ses objectifs restaient inchangés.

« Je vais aller aider Eddy, il aura pas assez de ses deux bras pour nous ramener assez de nourriture si tu passes la nuit avec nous »

Chris ne répondit pas, trop concentrer sur ses recherches. C'est alors qu'une petite chatbox noire fit son apparition sur l'écran de son ordinateur portable. Son correspondant lui avait simplement dit « c'est envoyé » , une phrase tellement lourde de sens qu'elle fit naître un nouveau sourire sur le visage du pirate. Sa commande allait être livrée dans 2 jours. Il aura alors le temps de d'installer tous les programmes nécessaire à l'espionnage de l'ordinateur de Pripri sur les outils qu'il avait commandé au travers des plates-formes « non-officiel ». Il avait également réussi à mettre la main sur un micro espion ultra sensible grâce aux différents membres du groupe auquel appartenait Chris. Il ne resterait plus qu'à provoquer l'absence de Mlle Kensington pour ensuite envoyé son homme de terrain installer le matériel. Grégory devra alors placer une mini clef USB à l'arrière de la tour d'ordinateur de la jeune femme afin qu'elle ne la remarque pas, installer le micro et le routeur dans un endroit discret, et disparaître sans laisser de traces de canne. Chris avait également mis la main sur des oreillettes sans fils et des talky différents de ceux du parc pour ne pas croiser les même fréquences que leurs collègues. Ils pourraient ainsi communiquer pendant la phase d'infiltration et d'exfiltration du boiteux. Chris utilisera alors un logiciel de synthèse vocal qui dictera dans le talky tout ce qu'écrira l'informaticien. Ça lui évitera de parler devant tous ses collègues.

Mais tout ça, se serait dans 3 jours. Pour l'instant, Chris continua sa fouille minutieuse de la vie de Grégory Morrison. Dès l'instant où le scientifique avait mis la clef USB que lui avait confié Chris dans son propre ordinateur, le gros homme avait eu tous les accès nécessaires pour s'introduire dans sa vie privée. Son appât avait fonctionné. Trop aveugler par l'envie de mettre la main sur l'ancienne boite mail de Mademoiselle Moldovan, il avait manqué de vigilance et était tomber dans le piège. Il était maintenant temps de connaître les réels motivations de Grégory et de savoir si son désir d’accéder aux informations relatives aux têtes de divisions était lié à Biosyn ou à la Chimère.

L'informaticien serait le grand gagnant de cette rencontre. Il aurait enfin lui-même accès à des endroit qui, jusqu'ici, lui était inaccessible. Et si jamais le duo se faisait grillé, Chris pourrait toujours prétendre qu'il enquêtait sur le scientifique et qu'il l'avait mis à l'épreuve pour mieux le piéger. Grâce à ce que lui avait dit son défunt frère, Christopher se sentait surpuissant.

« Il faut être très intelligent pour prétendre être stupide. Par contre, un homme stupide ne pourra jamais prétendre être intelligent »

L'orage se mit à nouveau à gronder dans les haut-parleurs et Chris s'étrangla en essayer d'imiter un nouveau rire diabolique.
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